seraient en réalité beaucoup plus productifs qu’il ne semblerait a priori , en raison
de ces externalités. La productivité est un résultat global, qu’il n’est possible de
mesurer réellement au seul niveau microéconomique.
III – Nouvelles mutations techniques, crise et amorce d’un nouveau cycle de
croissance à la fin du XX siècle
A – L’essoufflement du système technico-économique du fordisme
1 – Une crise imputable au ralentissement du progrès technique et des gains de
productivité
- Le capitalisme, selon certaines interprétations, serait en proie à partir des années
1970 à une crise structurelle d’efficacité. La crise touche la sphère productive .
Pour les régulationnistes, l’épuisement historique du modèle taylorien et fordiste
explique la chute des gains de productivité.
- Pour les marxistes, le recul général de la productivité du capital depuis la fin des
années 60 semble confirmer la loi de la baisse tendancielle du taux de profit. Dans
une autre optique, Robert Solow avait aussi évoqué dans son modèle de 1956, la
baisse de la productivité marginale du capital, liée à son accumulation et à la loi
des rendements décroissants.
2 – La faiblesse de la demande à l’origine du ralentissement des gains de productivité.
- Les travaux de P Dubois ont montré, en prolongeant la fresque historique de la
croissance française réalisée par Carré-Dubois-Malinvaud que c’est la récession
liée aux chocs pétroliers et aux politiques de rigueur qui ont provoqué le
ralentissement observé des gains de productivité à partir du milieu des années 70.
Ceux-ci diminuent si la croissance de la production est inférieure à celle du coût
des facteurs.
- Pour l’école de la régulation, le ralentissement de la production est aussi la
conséquence de la crise de la consommation de masse, liée à la saturation des
grands marchés de consommation et à l’épuisement de la « norme fordiste de
consommation ». L’évolution vers une demande personnalisée induit des
mutations productives et limite la possibilité de réaliser des économies d’échelle.
Une nouvelle répartition des revenus moins favorables aux salaires à partir du
tournant de la « rigueur » en France, en affectant l’intensité de la demande, touche
également le rythme de productivité .
B – L’émergence d’un nouveau paradigme technico-économique
1- La troisième révolution industrielle combine dans sa première phase, explosion du
progrès technique et croissance récessive.
- Le paradoxe de Solow résume la configuration des années 1980-1990 : « le
progrès technique est partout, sauf dans les statistiques de la croissance ». Jamais
le progrès technique n’a été aussi intense dans l’histoire et le découplage si fort
avec la croissance. Le système socio-institutionnel serait en retard par rapport au
système technique et économique, empêchant ce dernier de livrer toutes ses
potentialités.
- Les difficultés macroéconomiques es années 1980-1990 ( lutte contre l’inflation,
mondialisation et concurrence, crises financières, …) freinent par ailleurs la
croissance et retardent les investissements et la manifestation des effets
économiques du progrès technique.