CHAPITRE 8 LES FACTEURS DE CROISSANCE SYNTHESE
I. LES DETERMINANTS DE LA CROISSANCE
La plupart des économistes accordent beaucoup de vertus à la croissance, ce qui amène à s’interroger sur ses principaux
déterminants. Toute production résultant de la combinaison des facteurs de production travail et de capital, il s’agit
dans un premier temps de déterminer les contributions respectives de ces deux facteurs à la croissance écono-
mique.
La mesure de la variation de la qualité et de la quantité des facteurs exige que soient prises en compte de nombreuses
variables :
1. Pour le facteur travail
Les variations de la quantité de travail résultent à la fois des variations de la population active occupée (liée à
l’évolution du nombre de naissances, de l’espérance de vie, des taux d’activité féminins, de l’immigration…) mais aussi des variations de la
durée du travail (liée au temps de travail, aux congés et à la durée de la vie active) ;
Les variations de la qualité du travail, mesurée par la productivité, elles sont liées à l’éducation ainsi qu’à l’âge
moyen et aux migrations intersectorielles de la main-d’œuvre (d’une branche à faible productivité vers une branche à forte produc-
tivité par exemple).
2. Pour le facteur capital
Les variations de la quantité de capital utilisé résultent des variations du stock de capital (liées à l’investissement et au déclasse-
ment), des variations du taux d’utilisation du capital ainsi que des variations de la durée d’utilisation du capital. Les varia-
tions de la qualité du capital enfin sont liées à son âge.
Parmi ces différentes variables, c’est l’investissement qui semble être l’un des principaux déterminants de la croissance
française depuis 1945.
3. Le progrès technique
Il faut également prendre en compte le progrès technique, défini au sens large comme le progrès technologique (mise au
point de produits nouveaux, utilisation de nouveaux procédés de fabrication) mais aussi le progrès en matière d’organisation (nouvelles mé-
thodes de gestion, d’organisation du travail, nouvelle orientation ou spécialisation du système productif dans son ensemble). Le progrès technique, soute-
nu par l’innovation, permet en effet une amélioration de la productivité globale des facteurs, qui expliquerait à elle seule
plus de la moitié de la croissance depuis 1945.
II. L’EXPLICATION DE LA CROISSANCE PAR SCHUMPETER : PROGRES TECHNIQUE & GRAPPES D’INNOVATIONS
Selon Schumpeter, la croissance économique s’explique essentiellement par l’action du progrès technique, c’est
l’irrégularité de celui-ci qui justifie les irrégularités de la croissance : les innovations se manifestant par grappes, des pé-
riodes longues (20 à 30 ans) à fort progrès technique (phase A du cycle de Kondratieff) succèdent à des périodes également longues à
faible progrès technique (phase B) : c’est l’effet d’entraînement sur l’ensemble de l’économie de quelques innovations ma-
jeures qui explique la phase d’expansion.
La crise apparaît inéluctable, étape obligée entre les phases d’expansion et de dépression (processus de destruction créatrice, les
anciennes technologies arrivant à épuisement doivent être remplacées par de nouvelles).
L’introduction des innovations nécessite la réunion d’un certains nombre de conditions institutionnelles liées notamment
au fonctionnement des marchés des biens et services, du travail et du crédit.