janvier – février 2012
23 Direction Olivier Py
Présent composé :
Raphaël Enthoven,Prix Mychkine,
Soirée Algérie,Marianne Faithfull
...
Théâtre de l’Odéon
Place de l’Odéon Paris 6e/ Métro Odéon
RER B Luxembourg
Ateliers Berthier
1 rue André Suarès (angle du Bd Berthier) Paris 17e
Métro et RER C Porte de Clichy
Renseignements et location
— Par téléphone 01 44 85 40 40 du lundi au samedi de 11h à 18h30
— Par internet theatre-odeon.eu ; fnac.com ; theatreonline.com
— Au guichet du Tâtre de l’Odéon du lundi au samedi de 11h à 18h
Contacts
— Abonnement individuel, jeune, et Carte Odéon
01 44 85 40 38 / [email protected]
— Groupe d’adultes, groupe d’amis, associations, comité d’entreprise
01 44 85 40 37 / [email protected]
— Groupe des publics jeunes de l’enseignement (Teatrio et Duo)
01 44 85 40 39 / [email protected]
Salles accessibles aux personnes à mobilité réduite,
nous prévenir impérativement au 01 44 85 40 37
Toute correspondance est à adresser à
Odéon-Théâtre de l’Europe – 2 rue Corneille – 75006 Paris
Couverture La Dame aux camélias © Patrick Zachmann / Magnum Photos (détail) / La Dame aux camélias © Wolfgang Kunz/Bilderberg (détail) / Les Souffrances de Job © Gérard Llabres / Bloed & rozen [Sang & roses] © Koen Broos / Prométhée enchaîné © Mohamed Hossam/AFP / © Khaled Desouki/AFP / graphisme © element-s
Licences d’entrepreneur de spectacles 1039306 et 1039307
de William Shakespeare / mise en scène Olivier Py
21 septembre – 29 octobre / Odéon 6e
de & mise en scène Fabrice Murgia
6 15 octobre / Berthier 17e
de & mise en scène Tiit Ojasoo &Ene-Liis Semper
4 – 10 novembre / Odéon 6e
de & mise en scène Joël Pommerat
5 novembre – 25 décembre / Berthier 17e
d’après Tennessee Williams / mise en scène Krzysztof Warlikowski
25 novembre – 17 décembre / Odéon 6e
d’après Alexandre Dumas fils / mise en scène Frank Castorf
7 janvier – 4 février / Odéon 6e
de Hanokh Levin / mise en scène Laurent Brethome
19 – 28 janvier / Berthier 17e
de Tom Lanoye / mise en scène Guy Cassiers
8 – 12 février / Odéon 6e
d’Eschyle / mise en scène Olivier Py
14 – 19 février / Berthier 17e
de & mise en scène Olivier Py
7 – 14 mars / Odéon 6e
de & mise en scène Angélica Liddell
23 – 28 mars / Odéon 6e
de Molière / mise en scène Ivo van Hove
27 mars – 1er avril / Berthier 17e
de William Shakespeare / mise en scène Thomas Ostermeier
4 – 14 avril / Odéon 6e
9 – 13 mai / Théâtre de l’Odéon 6e/ Ateliers Berthier 17e
& le CENTQUATRE
d’August Strindberg / mise en scène Frédéric Fisbach
18 mai – 24 juin / Odéon 6e
de & mise en scène Joël Pommerat
23 mai – 3 juin / Berthier 17e
de & mise en scène Joël Pommerat
7 – 24 juin / Berthier 17e
01 44 85 40 40 / theatre-odeon.eu
7 janvier – 4 février 2012
Odéon 6e
à partir de l’œuvre d’Alexandre Dumas fils
et des fragments de textes de Georges Bataille
mise en scène Frank Castorf
Les volutions passent, se perdent, se gocient et
se vendent. On n’a pas fini de célébrer le Printemps
arabe que déjà on voit l’automne et sa montée des inté-
grismes, son retour des apparatchiks. Le monde de plus
en plus semble sépade nous, qui vivons dans une cage
de verre qui nous permet de tout voir mais de ne goûter
à rien, à rien de l’espoir des peuples, à rien de la révolte
des exclus, à rien de lhistoire en marche. Notre crise elle-
même, e d’une économie virtuelle, agit sur nos vies non
pas comme un cataclysme mais comme un long effrite-
ments des acquis sociaux. Le ur de l’homme occidental
est plein de crainte, surtout de celle d’avoir perdu son des-
tin et de n’être plus que le spectateur démembré d’un
chaos sans grandeur. Nous cherchons dans nos cœurs
cette loi morale qui est selon Kant comparable au ciel
étoilé, à la fois incontestable et inaccessible. Il ne reste
donc plus rien d’autre que de mener des combats perdus,
qui sont aujourd’hui les seuls véritables porteurs de sens.
Prométe se bat contre un dictateur dans un combat aux
forces igales ; Jeanne dArc porte l’étendard d’une-
volte qui lui fait toyer le crime et l’extase, la Dame aux
camélias est détruite par une socié morale qu’elle rejette
et qui la condamne. Les héros sont seuls et ils sont d’au-
tant plus grands qu’ils marchent vers le martyre sans le
secours de lendemains qui chantent. Ils ont appris à faire
de cette solitude une connaissance. Perdus dans les com-
bats titanesques, ils retrouvent ce goût de larité, cette
humilidu sens, ce parfum d’idéal qui manquaient à
leur existence asservie au sultat. Il faut partir pour par-
tir, combattre pour combattre, aimer pour aimer. Ces
aventuriers de l’esprit redonnent force aux mots en refu-
sant les compromissions de la réalité, ils savent que les
preuves épuisent la vérité et que lhorloge du siècle ne bat
pas la même mesure que celle de la conscience. Et celui
qui entre dans un théâtre et qui écoute ces poèmes qui
parlent d’impossibles luttes sous un ciel d’orage retrouve
ce silence intérieur qui conduit aux actes vrais. Alors le
théâtre, peut-être, nous tourne d’un monde qui se
donne commesirable mais qui n’est qu’un asservisse-
ment effroyable. Un monde l’on nous donne des iden-
tités faute d’avoir un destin, un divertissement faute de
formulation. Et quand le théâtre nous pousse vers cette
connaissance de notre désir inassouvi, alors il exige vrai-
ment quelque chose de nous et dépasse sa dimension cul-
turelle. Il demande obscurément quelque chose et nous
ne savons pas bien quoi, mais nous devinons que c’est un
engagement plus absolu dans le monde, un enivrement
plus grand que celui des paradis artificiels, un don de soi
informulable.
A quoi tient la fascination de Marguerite Gautier ? Dès
son premier soir chez elle, le narrateur principal de La
Dame aux Camélias, Armand Duval, reste «en contempla-
tion», et ne parvient à exprimer l’empire qu’elle exerce
sur lui qu’en oscillant sans répit entre deux registres : «On
voyait qu’elle en était encore à la virginité du vice […] on
reconnaissait dans cette fille la vierge quun rien avait faite
courtisane, et la courtisane dont un rien eût fait la vierge
la plus amoureuse et la plus pure» (édition GF, pp. 109-
110). Hans-Jorg Neuschäfer, qui commente ce portrait de
l’héroïne dans son excellente introduction, relève «son
ambig et […] ce qu’on pourrait appeler son caractère
de compromis». Tout se passe comme si Marguerite ne se
laissait approcher que dans le battement d’un extrême à
l’autre, selon un mode d’écriture où Neuschäfer voit non
sans raison une «technique de la conciliation et de l’équili-
bre», un «estompage des oppositions» visant à «gommer
la contradiction entre la prostitution et la morale bour-
geois. Une contradiction dont on se doute que Castorf
cherchera pour sa part à la débrider, comme on rouvre
une vieille plaie. D’un autre point de vue, d’ailleurs, on
pourrait également soutenir que la «politique du juste mi-
lie dégae par Neuscfer est aussi bien une exaltation
violente de la contradiction, heurtant l’un contre l’autre
ces pôles diamétralement opposés que sont la courtisane
et la vierge, de manière à faire surgir de leur choc cette
© Wolfgang Kunz / Bilderberg (détail)
L’amour, la mort. La musique de Verdi. Sans compter, au
cinéma, quelques visages inoubliables. Il n’en faut pas plus
pour que Marguerite Gautier, alias Violetta Valéry, alias
Camille, garde dans l’imaginaire populaire son rang de
grande icône romantique.
Qui se rappelle à quoi ressemble le prototype à la source du mythe, la prostituée telle qu’elle est dépeinte dans le
roman original de 1848 ? Et qui se souvient encore combien il y est question d’argent, de violence, de patrimoine
et de patriarcat ? Castorf, lui, ne l’a pas oublié. Après avoir démonté le Kean de Dumas père, le voici qui décape La
Dame aux camélias de Dumas fils en la replongeant dans la brutalité d’un monde semblable au nôtre, où résonnent
parfois les mots obscènes de Georges Bataille. Après l’acteur, la courtisane. Comme une nouvelle et inextricable
variation entre liberté et aliénation, entre défi à la loi bourgeoise et destruction de soi – à corps perdu.
«Virginité du vice», pluralité des voix
avec Jeanne Balibar, Jean-Damien Barbin, Vladislav Galard, Sir Henry, Anabel Lopez, Ruth Rosenfeld, Claire Sermonne
dramaturgie Maurici Farré décor Aleksandar Denićcostumes Adriana Braga musique Sir Henry
production Odéon-Théâtre de l’Europe, Théâtre National de la Communauté Française de Belgique
À lire La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, Paris, Flammarion, coll. GF, 1993
extraits de Histoire de l’œil de Georges Bataille © Pauvert, département des Éditions Fayard, 1967
Ouverture de la location le mercredi 14 décembre
Tarifs : 32– 24– 14– 10– 6(séries 1, 2, 3, 4, debout)
du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h, relâche le lundi
Les midis musicaux de Leonis : Carte blanche au Quatuor Leonis qui jouera un programme musical en écho au spectacle, le vendredi 13 janvier à 12h,
au Salon Roger Blin (Tarif unique 5).
Au bord du plateau : Rencontre animée par Laure Adler, le samedi 14 janvier à 17h30, au Salon Roger Blin.
Entrée libre sur réservation present.compose@theatre-odeon.fr
«S’il faut être fou pour oser toucher au
plus beau pme en prose de la Bible
qu’est le Livre de Job, il faut l’être tout
autant pour se colleter avec celui qui lui
a fait subir un tel traitement. Heureuse-
ment, il y a encore des créateurs à léger
grain, suffisamment irrespectueux pour
bousculer les classiques et les faire sortir
de leurs gonds. Ce qu’ont fait le grand
dramaturge isrlien Hanokh Levin
(1943-1999) en écrivant sa pièce Les
Souffrances de Job (éditions Théâ-
trales/Maison Antoine Vitez), et le jeune
metteur en scène français Laurent
Brethome en la portant sur les planches.
Qu’ont-ils fait de ce mythe universel du
Juste souffrant en proie à l’énigme du
Mal? Une tragédie de notre temps. Radi-
cale, violente, burlesque, dérangeante.
On ressort sonné, pensif et heureux […].
Si le théâtre n’a pas pour seule fonction
de distraire mais aussi de perturber par
une prise de conscience, c’est réussi.»
Pierre Assouline, LeMonde.fr, 24 janvier 2010
impensable chimère, ce fantasme : un corps à la fois offert et in-
touchable, impur mais destiné à retrouver une impossible
pureté originelle. Hésitant entre «l’estompag qui brouille les
contraires et l’oxymore qui aiguise leur affrontement, c’est ainsi
la langue me d’Armand qui semble comme contamie par
l’affolante présence de Marguerite.
Mais la voix de l’amant n’est pas seule à se faire entendre.
Sa triste histoire est en effet rappore par une figure anonyme
qui nous certifie la ri de tout le récit. Alexandre (appelons-
le ainsi) n’a pas été amoureux de Marguerite, et sa manière à
lui de nous faire découvrir le territoire de l’héroïne subvertit
implicitement le récit d’Armand. Cette ironie du roman, et la
charge critique qu’elle véhicule, n’ont pas échappé à Castorf.
Prodant de l’extérieur vers l’intérieur, de l’économique vers
l’érotique, Alexandre nous introduit dans l’appartement de la
morte sans connaître encore son identi, sans même prendre
la peine de dissimuler son voyeurisme nonchalant : «j’ai tou-
jours été amateur de curiosités. Je me promis de ne pas man-
quer cette occasion, sinon d’en acheter, du moins d’en voir»
(p. 51). Presque aussit, il comprend qu’il se trouve «dans l’ap-
partement d’une femme entretenue», ce qui explique le grand
nombre de visiteuses de marque, car «s’il y a une chose que les
femmes du mondesirent voir, et il y avait là des femmes du
monde, c’est l’intérieur de ces femmes» (la brutalide l’expres-
sion vaut d’être notée : l’appartement semble ici fugitivement
assimilé au corps éviscéré de celle qui l’habitait). Nulle équi-
voque amoureuse n’est ici de mise. «Femme entretenue», n’est-
ce pas une façon courante et commode de nommer celle
qu’une encyclopédie morale publiée moins de dix ans plus tôt
appelait encore «la femme sans nom» ? Sans doute. Quelques
lignes plus bas, Alexandre la qualifie tout aussi banalement de
«courtisane». Mais à y regarder de plus près, ces noms-, mal-
gré leur franchise, ne nomment plus rien. Car si les femmes du
monde peuvent être là, c’est précisément parce que «la mort»
ayant «purifié l’air de ce cloaque splendide», celle qu’elles
«désirent voir» n’y est plus : «malheureusement les mystères
étaient morts avec la esse» (p. 52)… Étrange roman, ci-
ment, qui met en scène s ses premières pages le désir de voir,
de pénétrer un lieu interdit, qui anime tant de lecteurs, mais
uniquement pour le décevoir avant de le porter à son comble.
Si l’on ne connaissait l’histoire de Marguerite Gautier qu’à tra-
vers ses avatars théâtraux ou oratiques, qui pourrait se douter
qu’Armand, hanté par le besoin irrépressible de la revoir une
dernière fois, fait exhumer son cadavre ? Les biens de
Marguerite sont dispersés aux enchères. Son corps, jusqu’au-
dede la tombe, est exposé au regard de son amant avant d’être
enterré dans une concession qu’il possède. Une dépouille
dépouile. Comme si s’exeait à ses dépens une obscure soif
de vengeance et le besoin jaloux d’effacer toutes ses traces, afin
que tout rentre dans l’ordre. Il est d’ailleurs remarquable que
Dumas fils lui-me a partici à sa fon à cet effeuillement,
si l’on ose dire, de sa Marguerite, et cédé à la tentation mora-
lisatrice en passant du roman au théâtre. On comprend donc
que Castorf ait voulu remonter en deçà de La Traviata pour
retrouver l’ambiguïté inquiétante du mythe originel. Mais à
voir la maquette de son décor, il est clair qu’il ne s’en tiendra
pas. Là où la curiosité du lecteur de Dumas fils, à la fois ex-
citée et trompée, doit se faire la complice du narrateur pour
deviner ce qu’il sugre ou passe sous silence, le regard du spec-
tateur de Castorf devra sans doute soutenir des images crues et
directes de l’exploitation des corps. Le décor permettra de
véler sous toutes ses coutures la cage où tourne l’héroïne. Cô
pile, le règne de l’apparence, de la surface clean, de l’objet de
désir technologisé ; côté face, un fragment de bidonville. Entre
les deux, un simple voile ; pour faire bonne mesure, certaines
parois sont peres d’un glory hole. En guise de t, dominant
et unifiant la scène, une sorte d’antenne relais proclame pour
qui sait lire les noms du nouveau pouvoir dans les langues de
l’empire. L’ensemble est comme un radeau flottant sur la
pornographie du monde. Et pour achever de déconstruire le
romantisme de Dumas fils, Castorf confronte une oeuvre plus
complexe qu’il n’y paraît tout en euphémismes, en sous-
entendus ironiques qu’une sentimentalité apparemment de bon
aloi permet de faire passer en contrebande à l’un des textes
érotiques les plus violemment explicites de notre litrature : la
bien nommée Histoire de l’œil de Georges Bataille.
Daniel Loayza, 22 novembre 2011
19 – 28 janvier 2012
Ateliers Berthier 17e
de Hanokh Levin
mise en scène Laurent Brethome
avec Fabien Albanese, Lise Chevalier, Antoine Herniotte, Pauline Huruguen, François Jaulin, Denis Lejeune, Geoffroy Pouchot-Rouge-Blanc,
Anne Rauturier, Yaacov Salah, Philippe Sire
texte français Jacqueline Carnaud & Laurence Sendrowicz dramaturgie Daniel Hanivel scénographie & costumes Steen Halbro lumière David Debrinay
assisté de Rosemonde Arrambourg musique bastien Jaudon paysage sonore Antoine Herniotte décorateur Gabriel Burnod chorégraphie Yan Raballand
production Le menteur volontaire coproduction La Comédie de Saint-Étienne – centre dramatique national, Le Théâtre de Villefranche,
Le Grand R – scène nationale de La Roche-sur-Yon, Scènes de Pays dans les Mauges – Beaupréau, Le Théâtre du Parc – Andrézieux-Bouthéon
avec le soutien en résidence de La Fonderie – Le Mans avec l’aide de l’Adami et de la Spedidam
Le menteur volontaire est en convention avec le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Pays de la Loire, la Ville de La Roche-sur-Yon
et le Conseil régional des Pays de la Loire
créé le 13 janvier 2010 au Théâtre de Villefranche-sur-Saône
À lire Les Souffrances de Job, dans le volume Théâtre choisi II – Pièces mythologiques, éditions Théâtrales / Maison Antoine Vitez, 2001.
Ouverture de la location le jeudi 15 décembre
Tarifs : de 6à 28(série unique)
du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h, relâche le lundi
© Gérard Llabres
Prix du public du meilleur spectacle 2010 du festival Impatience
Job n’a pas fini de nous déranger
Après avoir travaillé en tant que comédien sous la direction de Jean-Claude Berutti,
François Rancillac, Alain Sabaud, Jean-François Le Garrec et Philippe Sire, Laurent
Brethome devient en 2008 le directeur artistique de la compagnie le Menteur volontaire.
Actuellement artiste associé du Théâtre de Villefranche et du Conservatoire de Nantes,
il a signé une vingtaine de mises en scène depuis 2002, sur des textes de Kafka, Tchekhov,
Daniil Harms, Tsvetaeva, ou Hanokh Levin, entre autres.
L’affiche ne nommait pas
la personne morte.
La Dame aux camélias, chap. I
Het lied van Jeanne et Gilles [Le chant de Jeanne et Gilles]
Les dernières batailles d’un monde
entretien avec Guy Cassiers et Tom Lanoye
8 – 12 février 2012
Odéon 6e
de Tom Lanoye
mise en scène Guy Cassiers en néerlandais surtitré
avec Katelijne Damen, Stefaan Degand, Abke Haring, Han Kerckhoffs, Johan Leysen, Johan Van Assche, Jos Verbist
chant Collegium Vocale Gent
traduction Alain van Crugten dramaturgie Erwin Jans scénographie Guy Cassiers, Enrico Bagnoli & Ief Spincemaille lumière Enrico Bagnoli
costumes Tim van Steenbergen avec Mieke van Buggenhout musique Dominique Pauwels son Diederik de Cock vidéo Ief Spincemaille
production Toneelhuis coproduction Festival d’Avignon, les Théâtres de la Ville de Luxembourg, de Tijd, Collegium Vocale Gent, deSingel
créé le 26 mai 2011 à la Toneelhuis (Théâtre Bourla) – Anvers
À lire Sang & roses, suivi de Mamma Medea, trad. d’Alain van Crugten, Actes Sud-Papiers, juin 2011
Ouverture de la location le mercredi 18 janvier
Tarifs : 32– 24– 14– 10– 6(séries 1, 2, 3, 4, debout)
du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h, relâche le lundi
Les midis musicaux de Leonis : Carte blanche au Quatuor Leonis qui jouera un programme musical en écho au spectacle, le vendredi 10 février à 12h,
au Salon Roger Blin (Tarif unique 5).
Au bord du plateau : Rencontre animée par Laure Adler, le samedi 11 février à 17h30, au Salon Roger Blin.
Entrée libre sur reservation present.compose@theatre-odeon.fr
La voilà enfin, la grande création théâtrale que l’on attendait
depuis le début de ce Festival d’Avignon […]. Le voyage est
d’abord théâtral, parce que ce que l’on voit en premier, c’est
l’époustouflante maîtrise formelle à laquelle est parvenu le
théâtre multimédia et multisensoriel de Guy Cassiers. [...] Si
l’on est pleinement au théâtre, c’est notamment grâce à des
comédiens fabuleux, comme toujours chez Cassiers. De la
Jeanne d’Abke Haring, on se souviendra longtemps : son jeu
est aussi pur et intense que son visage aux cheveux courts, qui
garde entier le mystère de Jeanne – mystère de la foi, devenu
encore plus profond en notre temps. Comme on se souviendra
du Gilles de Rais de Johann Leysen, barbare, complexe, sé-
duisant, dérangeant.
Fabienne Darge, Le Monde, 21 juillet 2011
Spectacle historique, politique, mystique ? Tout à la fois. Avec
un sens de l’épique et de l’intime renversant. A travers les fig-
ures légendaires qu’ils revisitent avec claret science du sacré,
Guy Cassiers et Tom Lanoye montrent l’incroyable alchimie
du mal et du bien dans un Moyen Âge tout est excès ;
vie, mort, peur, plaisir, santé, maladie se mêlent dans un par-
fum d’apocalypse. Et le tâtre de faire vibrer, palpiter le
mythique, l’incroyable…
Fabienne Pascaud, Télérama, 6-19 août 2011
Un diptyque flamboyant, à la magnificence superbe, brillant
comme un diamant noir. Un spectacle profond et dense […].
Actrice fabuleuse, Abke Haring interprète Jeanne. Petite
paysanne vêtue d’une légère tenue rouge, elle saisit et irradie
dès son apparition sur le plateau, mue de bout en bout par une
force aussi sereine qu’obstinée.
Didier Méreuze, La Croix, 25 juillet 2011
Votre pièce est construite autour de deux personnages de l’histoire de France : Jeanne d’Arc et Gilles de Rais. Que pensez-vous que ces
deux figures du Moyen-Âge peuvent nous raconter sur l’Europe contemporaine ?
Guy Cassiers : Ces histoires sont en effet très françaises et très
anciennes. Mais au cœur de ces aventures tragiques se trouvent
l’Église catholique et ses pouvoirs, en particulier son pouvoir
judiciaire. En Belgique, et pas seulement dans ce pays, l’Église
catholique et ses plus hautes instances ont été, très récemment
encore, au centre de scandales importants. Ce qui nous in-
téresse d’abord, c’est de comprendre comment l’Église, en tant
qu’institution, peut mener une vie parallèle, autrement dit in-
dépendante de la vie des sociétés. Comment deux individus
qui se réclament de la foi catholique la plus pure peuvent-ils
se trouver condamnés par les instances judiciaires de cette
même Église catholique ? Comment Jeanne d’Arc, en allant
au plus loin de son engagement politique au nom de sa foi in-
ébranlable, se retrouve-t-elle sur le bûcher ? Elle applique lit-
téralement les enseignements religieux qu’elle a reçus et elle
est cependant déclarée coupable. Au-dede ces deux histoires,
il s’agit aussi, pour nous, de mieux comprendre les rapports
entre individu et société, et notamment la façon dont un indi-
vidu peut devenir victime d’une société alors qu’il ne fait que
vivre en fonction des principes mêmes valorisés par celle-ci.
Tom Lanoye : La matière à partir de laquelle nous travaillons
est à la fois politique, religieuse et sociale. Elle met en scène
deux personnages truits, soit par leur propre amour, leur
propre vocation, soit par leur propre tempérament. C’est une
matière dramatique très riche qui dépasse l’époque médiévale
en s’inscrivant dans un temps très théâtral. Quant aux thèmes
de la pièce, le pouvoir de l’Église et son fondamentalisme, les
violences commises contre les enfants, la misogynie... tout cela
ne nous rapproche-t-il pas de ce à quoi nous sommes aujour-
d’hui confrontés ?
Propos recueillis par Jean-François Perrier
© Koen Broos
© Koen Broos
Ce qu’en dit la presse...
Bloed & rozen [Sang & roses] © Koen Broos
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