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de & mise en scène Fabrice Murgia
6 – 15 octobre / Berthier 17
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de & mise en scène Tiit Ojasoo & Ene-Liis Semper
4 – 10 novembre / Odéon 6
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de & mise en scène Joël Pommerat
5 novembre – 25 décembre / Berthier 17
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d’après Tennessee Williams / mise en scène Krzysztof Warlikowski
25 novembre – 17 décembre / Odéon 6
d’après Alexandre Dumas fils / mise en scène Frank Castorf
7 janvier – 4 février / Odéon 6
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de Hanokh Levin / mise en scène Laurent Brethome
19 – 28 janvier / Berthier 17
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de Tom Lanoye / mise en scène Guy Cassiers
8 – 12 février / Odéon 6
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d’Eschyle / mise en scène Olivier Py
14 – 19 février / Berthier 17
de & mise en scène Olivier Py
7 – 14 mars / Odéon 6
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de & mise en scène Angélica Liddell
23 – 28 mars / Odéon 6
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de Molière / mise en scène Ivo van Hove
27 mars – 1er avril / Berthier 17
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de William Shakespeare / mise en scène Thomas Ostermeier
4 – 14 avril / Odéon 6
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9 – 13 mai / Théâtre de l’Odéon 6e / Ateliers Berthier 17e
& le CENTQUATRE
de & mise en scène Joël Pommerat
23 mai – 3 juin / Berthier 17
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d’August Strindberg / mise en scène Frédéric Fisbach
18 mai – 24 juin / Odéon 6
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de & mise en scène Joël Pommerat
7 – 24 juin / Berthier 17
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Couverture La Dame aux camélias © Patrick Zachmann / Magnum Photos (détail) / La Dame aux camélias © Wolfgang Kunz/Bilderberg (détail) / Les Souffrances de Job © Gérard Llabres / Bloed & rozen [Sang & roses] © Koen Broos / Prométhée enchaîné © Mohamed Hossam/AFP / © Khaled Desouki/AFP / graphisme © element-s
Licences d’entrepreneur de spectacles 1039306 et 1039307
de William Shakespeare / mise en scène Olivier Py
21 septembre – 29 octobre / Odéon 6
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janvier – février 2012
Direction Olivier Py
01 44 85 40 40 / theatre-odeon.eu
Théâtre de l’Odéon
Place de l’Odéon Paris 6e / Métro Odéon
RER B Luxembourg
Ateliers Berthier
1 rue André Suarès (angle du Bd Berthier) Paris 17e
Métro et RER C Porte de Clichy
Renseignements et location
— Par téléphone 01 44 85 40 40 du lundi au samedi de 11h à 18h30
— Par internet theatre-odeon.eu ; fnac.com ; theatreonline.com
— Au guichet du Théâtre de l’Odéon du lundi au samedi de 11h à 18h
Contacts
— Abonnement individuel, jeune, et Carte Odéon
01 44 85 40 38 / [email protected]
— Groupe d’adultes, groupe d’amis, associations, comité d’entreprise
01 44 85 40 37 / [email protected]
— Groupe des publics jeunes de l’enseignement (Teatrio et Duo)
01 44 85 40 39 / [email protected]
Salles accessibles aux personnes à mobilité réduite,
nous prévenir impérativement au 01 44 85 40 37
— Toute correspondance est à adresser à
Odéon-Théâtre de l’Europe – 2 rue Corneille – 75006 Paris
Présent composé :
Raphaël Enthoven, Prix Mychkine,
Soirée Algérie, Marianne Faithfull...
Les révolutions passent, se perdent, se négocient et
se vendent. On n’a pas fini de célébrer le Printemps
7 janvier – 4 février 2012
Odéon 6e
à partir de l’œuvre d’Alexandre Dumas fils
et des fragments de textes de Georges Bataille
mise en scène Frank Castorf
L’amour, la mort. La musique de Verdi. Sans compter, au
cinéma, quelques visages inoubliables. Il n’en faut pas plus
pour que Marguerite Gautier, alias Violetta Valéry, alias
Camille, garde dans l’imaginaire populaire son rang de
grande icône romantique.
Qui se rappelle à quoi ressemble le prototype à la source du mythe, la prostituée telle qu’elle est dépeinte dans le
roman original de 1848 ? Et qui se souvient encore combien il y est question d’argent, de violence, de patrimoine
et de patriarcat ? Castorf, lui, ne l’a pas oublié. Après avoir démonté le Kean de Dumas père, le voici qui décape La
Dame aux camélias de Dumas fils en la replongeant dans la brutalité d’un monde semblable au nôtre, où résonnent
parfois les mots obscènes de Georges Bataille. Après l’acteur, la courtisane. Comme une nouvelle et inextricable
variation entre liberté et aliénation, entre défi à la loi bourgeoise et destruction de soi – à corps perdu.
«Virginité du vice», pluralité des voix
© Wolfgang Kunz / Bilderberg (détail)
arabe que déjà on voit l’automne et sa montée des intégrismes, son retour des apparatchiks. Le monde de plus
en plus semble séparé de nous, qui vivons dans une cage
de verre qui nous permet de tout voir mais de ne goûter
à rien, à rien de l’espoir des peuples, à rien de la révolte
des exclus, à rien de l’histoire en marche. Notre crise ellemême, née d’une économie virtuelle, agit sur nos vies non
pas comme un cataclysme mais comme un long effritements des acquis sociaux. Le cœur de l’homme occidental
est plein de crainte, surtout de celle d’avoir perdu son destin et de n’être plus que le spectateur démembré d’un
chaos sans grandeur. Nous cherchons dans nos cœurs
cette loi morale qui est selon Kant comparable au ciel
étoilé, à la fois incontestable et inaccessible. Il ne reste
donc plus rien d’autre que de mener des combats perdus,
qui sont aujourd’hui les seuls véritables porteurs de sens.
Prométhée se bat contre un dictateur dans un combat aux
forces inégales ; Jeanne d’Arc porte l’étendard d’une révolte qui lui fait côtoyer le crime et l’extase, la Dame aux
camélias est détruite par une société morale qu’elle rejette
et qui la condamne. Les héros sont seuls et ils sont d’autant plus grands qu’ils marchent vers le martyre sans le
secours de lendemains qui chantent. Ils ont appris à faire
de cette solitude une connaissance. Perdus dans les combats titanesques, ils retrouvent ce goût de la vérité, cette
humilité du sens, ce parfum d’idéal qui manquaient à
leur existence asservie au résultat. Il faut partir pour partir, combattre pour combattre, aimer pour aimer. Ces
aventuriers de l’esprit redonnent force aux mots en refusant les compromissions de la réalité, ils savent que les
preuves épuisent la vérité et que l’horloge du siècle ne bat
pas la même mesure que celle de la conscience. Et celui
qui entre dans un théâtre et qui écoute ces poèmes qui
parlent d’impossibles luttes sous un ciel d’orage retrouve
ce silence intérieur qui conduit aux actes vrais. Alors le
théâtre, peut-être, nous détourne d’un monde qui se
donne comme désirable mais qui n’est qu’un asservissement effroyable. Un monde où l’on nous donne des identités faute d’avoir un destin, un divertissement faute de
formulation. Et quand le théâtre nous pousse vers cette
connaissance de notre désir inassouvi, alors il exige vraiment quelque chose de nous et dépasse sa dimension culturelle. Il demande obscurément quelque chose et nous
ne savons pas bien quoi, mais nous devinons que c’est un
engagement plus absolu dans le monde, un enivrement
plus grand que celui des paradis artificiels, un don de soi
informulable.
A quoi tient la fascination de Marguerite Gautier ? Dès
son premier soir chez elle, le narrateur principal de La
Dame aux Camélias, Armand Duval, reste «en contemplation», et ne parvient à exprimer l’empire qu’elle exerce
sur lui qu’en oscillant sans répit entre deux registres : «On
voyait qu’elle en était encore à la virginité du vice […] on
reconnaissait dans cette fille la vierge qu’un rien avait faite
courtisane, et la courtisane dont un rien eût fait la vierge
la plus amoureuse et la plus pure» (édition GF, pp. 109110). Hans-Jorg Neuschäfer, qui commente ce portrait de
l’héroïne dans son excellente introduction, relève «son
ambiguïté et […] ce qu’on pourrait appeler son caractère
de compromis». Tout se passe comme si Marguerite ne se
laissait approcher que dans le battement d’un extrême à
l’autre, selon un mode d’écriture où Neuschäfer voit non
sans raison une «technique de la conciliation et de l’équilibre», un «estompage des oppositions» visant à «gommer
la contradiction entre la prostitution et la morale bourgeoise». Une contradiction dont on se doute que Castorf
cherchera pour sa part à la débrider, comme on rouvre
une vieille plaie. D’un autre point de vue, d’ailleurs, on
pourrait également soutenir que la «politique du juste milieu» dégagée par Neuschäfer est aussi bien une exaltation
violente de la contradiction, heurtant l’un contre l’autre
ces pôles diamétralement opposés que sont la courtisane
et la vierge, de manière à faire surgir de leur choc cette
Mais la voix de l’amant n’est pas seule à se faire entendre.
Sa triste histoire est en effet rapportée par une figure anonyme
qui nous certifie la vérité de tout le récit. Alexandre (appelonsle ainsi) n’a pas été amoureux de Marguerite, et sa manière à
lui de nous faire découvrir le territoire de l’héroïne subvertit
implicitement le récit d’Armand. Cette ironie du roman, et la
charge critique qu’elle véhicule, n’ont pas échappé à Castorf.
Procédant de l’extérieur vers l’intérieur, de l’économique vers
l’érotique, Alexandre nous introduit dans l’appartement de la
morte sans connaître encore son identité, sans même prendre
L’affiche ne nommait pas
la personne morte.
La Dame aux camélias, chap. I
la peine de dissimuler son voyeurisme nonchalant : «j’ai toujours été amateur de curiosités. Je me promis de ne pas manquer cette occasion, sinon d’en acheter, du moins d’en voir»
(p. 51). Presque aussitôt, il comprend qu’il se trouve «dans l’appartement d’une femme entretenue», ce qui explique le grand
nombre de visiteuses de marque, car «s’il y a une chose que les
femmes du monde désirent voir, et il y avait là des femmes du
monde, c’est l’intérieur de ces femmes» (la brutalité de l’expression vaut d’être notée : l’appartement semble ici fugitivement
assimilé au corps éviscéré de celle qui l’habitait). Nulle équivoque amoureuse n’est ici de mise. «Femme entretenue», n’estce pas là une façon courante et commode de nommer celle
qu’une encyclopédie morale publiée moins de dix ans plus tôt
appelait encore «la femme sans nom» ? Sans doute. Quelques
lignes plus bas, Alexandre la qualifie tout aussi banalement de
«courtisane». Mais à y regarder de plus près, ces noms-là, malgré leur franchise, ne nomment plus rien. Car si les femmes du
monde peuvent être là, c’est précisément parce que «la mort»
ayant «purifié l’air de ce cloaque splendide», celle qu’elles
«désirent voir» n’y est plus : «malheureusement les mystères
étaient morts avec la déesse» (p. 52)… Étrange roman, décidément, qui met en scène dès ses premières pages le désir de voir,
de pénétrer un lieu interdit, qui anime tant de lecteurs, mais
uniquement pour le décevoir avant de le porter à son comble.
Si l’on ne connaissait l’histoire de Marguerite Gautier qu’à travers ses avatars théâtraux ou opératiques, qui pourrait se douter
qu’Armand, hanté par le besoin irrépressible de la revoir une
dernière fois, fait exhumer son cadavre ? Les biens de
Marguerite sont dispersés aux enchères. Son corps, jusqu’audelà de la tombe, est exposé au regard de son amant avant d’être
enterré dans une concession qu’il possède. Une dépouille
dépouillée. Comme si s’exerçait à ses dépens une obscure soif
de vengeance et le besoin jaloux d’effacer toutes ses traces, afin
que tout rentre dans l’ordre. Il est d’ailleurs remarquable que
Dumas fils lui-même a participé à sa façon à cet effeuillement,
si l’on ose dire, de sa Marguerite, et cédé à la tentation moralisatrice en passant du roman au théâtre. On comprend donc
que Castorf ait voulu remonter en deçà de La Traviata pour
retrouver l’ambiguïté inquiétante du mythe originel. Mais à
voir la maquette de son décor, il est clair qu’il ne s’en tiendra
pas là. Là où la curiosité du lecteur de Dumas fils, à la fois excitée et trompée, doit se faire la complice du narrateur pour
deviner ce qu’il suggère ou passe sous silence, le regard du spectateur de Castorf devra sans doute soutenir des images crues et
directes de l’exploitation des corps. Le décor permettra de
révéler sous toutes ses coutures la cage où tourne l’héroïne. Côté
pile, le règne de l’apparence, de la surface clean, de l’objet de
désir technologisé ; côté face, un fragment de bidonville. Entre
les deux, un simple voile ; pour faire bonne mesure, certaines
parois sont percées d’un glory hole. En guise de mât, dominant
et unifiant la scène, une sorte d’antenne relais proclame pour
qui sait lire les noms du nouveau pouvoir dans les langues de
l’empire. L’ensemble est comme un radeau flottant sur la
pornographie du monde. Et pour achever de déconstruire le
romantisme de Dumas fils, Castorf confronte une oeuvre plus
complexe qu’il n’y paraît – tout en euphémismes, en sousentendus ironiques qu’une sentimentalité apparemment de bon
aloi permet de faire passer en contrebande – à l’un des textes
érotiques les plus violemment explicites de notre littérature : la
bien nommée Histoire de l’œil de Georges Bataille.
19 – 28 janvier 2012
Ateliers Berthier 17e
de Hanokh Levin
mise en scène Laurent Brethome
Prix du public du meilleur spectacle 2010 du festival Impatience
Job n’a pas fini de nous déranger
«S’il faut être fou pour oser toucher au
plus beau poème en prose de la Bible
qu’est le Livre de Job, il faut l’être tout
autant pour se colleter avec celui qui lui
a fait subir un tel traitement. Heureusement, il y a encore des créateurs à léger
grain, suffisamment irrespectueux pour
bousculer les classiques et les faire sortir
de leurs gonds. Ce qu’ont fait le grand
dramaturge israélien Hanokh Levin
(1943-1999) en écrivant sa pièce Les
Souffrances de Job (éditions Théâtrales/Maison Antoine Vitez), et le jeune
metteur en scène français Laurent
Brethome en la portant sur les planches.
Qu’ont-ils fait de ce mythe universel du
Juste souffrant en proie à l’énigme du
Mal? Une tragédie de notre temps. Radicale, violente, burlesque, dérangeante.
On ressort sonné, pensif et heureux […].
Si le théâtre n’a pas pour seule fonction
de distraire mais aussi de perturber par
une prise de conscience, c’est réussi.»
© Gérard Llabres
impensable chimère, ce fantasme : un corps à la fois offert et intouchable, impur mais destiné à retrouver une impossible
pureté originelle. Hésitant entre «l’estompage» qui brouille les
contraires et l’oxymore qui aiguise leur affrontement, c’est ainsi
la langue même d’Armand qui semble comme contaminée par
l’affolante présence de Marguerite.
Pierre Assouline, LeMonde.fr, 24 janvier 2010
Après avoir travaillé en tant que comédien sous la direction de Jean-Claude Berutti,
François Rancillac, Alain Sabaud, Jean-François Le Garrec et Philippe Sire, Laurent
Brethome devient en 2008 le directeur artistique de la compagnie le Menteur volontaire.
Actuellement artiste associé du Théâtre de Villefranche et du Conservatoire de Nantes,
il a signé une vingtaine de mises en scène depuis 2002, sur des textes de Kafka, Tchekhov,
Daniil Harms, Tsvetaeva, ou Hanokh Levin, entre autres.
Daniel Loayza, 22 novembre 2011
avec Jeanne Balibar, Jean-Damien Barbin, Vladislav Galard, Sir Henry, Anabel Lopez, Ruth Rosenfeld, Claire Sermonne
dramaturgie Maurici Farré décor Aleksandar Denić costumes Adriana Braga musique Sir Henry
production Odéon-Théâtre de l’Europe, Théâtre National de la Communauté Française de Belgique
À lire La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, Paris, Flammarion, coll. GF, 1993
extraits de Histoire de l’œil de Georges Bataille © Pauvert, département des Éditions Fayard, 1967
Ouverture de la location le mercredi 14 décembre
Tarifs : 32€ – 24€ – 14€ – 10€ – 6€ (séries 1, 2, 3, 4, debout)
du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h, relâche le lundi
Les midis musicaux de Leonis : Carte blanche au Quatuor Leonis qui jouera un programme musical en écho au spectacle, le vendredi 13 janvier à 12h,
au Salon Roger Blin (Tarif unique 5€).
Au bord du plateau : Rencontre animée par Laure Adler, le samedi 14 janvier à 17h30, au Salon Roger Blin.
Entrée libre sur réservation [email protected]
avec Fabien Albanese, Lise Chevalier, Antoine Herniotte, Pauline Huruguen, François Jaulin, Denis Lejeune, Geoffroy Pouchot-Rouge-Blanc,
Anne Rauturier, Yaacov Salah, Philippe Sire
texte français Jacqueline Carnaud & Laurence Sendrowicz dramaturgie Daniel Hanivel scénographie & costumes Steen Halbro lumière David Debrinay
assisté de Rosemonde Arrambourg musique Sébastien Jaudon paysage sonore Antoine Herniotte décorateur Gabriel Burnod chorégraphie Yan Raballand
production Le menteur volontaire coproduction La Comédie de Saint-Étienne – centre dramatique national, Le Théâtre de Villefranche,
Le Grand R – scène nationale de La Roche-sur-Yon, Scènes de Pays dans les Mauges – Beaupréau, Le Théâtre du Parc – Andrézieux-Bouthéon
avec le soutien en résidence de La Fonderie – Le Mans avec l’aide de l’Adami et de la Spedidam
Le menteur volontaire est en convention avec le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Pays de la Loire, la Ville de La Roche-sur-Yon
et le Conseil régional des Pays de la Loire
créé le 13 janvier 2010 au Théâtre de Villefranche-sur-Saône
À lire Les Souffrances de Job, dans le volume Théâtre choisi II – Pièces mythologiques, éditions Théâtrales / Maison Antoine Vitez, 2001.
Ouverture de la location le jeudi 15 décembre
Tarifs : de 6€ à 28€ (série unique)
du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h, relâche le lundi
Les dernières batailles d’un monde
entretien avec Guy Cassiers et Tom Lanoye
Het lied van Jeanne et Gilles [Le chant de Jeanne et Gilles]
de Tom Lanoye
mise en scène Guy Cassiers
en néerlandais surtitré
Ce qu’en dit la presse...
La voilà enfin, la grande création théâtrale que l’on attendait
depuis le début de ce Festival d’Avignon […]. Le voyage est
d’abord théâtral, parce que ce que l’on voit en premier, c’est
l’époustouflante maîtrise formelle à laquelle est parvenu le
théâtre multimédia et multisensoriel de Guy Cassiers. [...] Si
l’on est pleinement au théâtre, c’est notamment grâce à des
comédiens fabuleux, comme toujours chez Cassiers. De la
Jeanne d’Abke Haring, on se souviendra longtemps : son jeu
est aussi pur et intense que son visage aux cheveux courts, qui
garde entier le mystère de Jeanne – mystère de la foi, devenu
encore plus profond en notre temps. Comme on se souviendra
du Gilles de Rais de Johann Leysen, barbare, complexe, séduisant, dérangeant.
Votre pièce est construite autour de deux personnages de l’histoire de France : Jeanne d’Arc et Gilles de Rais. Que pensez-vous que ces
deux figures du Moyen-Âge peuvent nous raconter sur l’Europe contemporaine ?
Guy Cassiers : Ces histoires sont en effet très françaises et très
anciennes. Mais au cœur de ces aventures tragiques se trouvent
l’Église catholique et ses pouvoirs, en particulier son pouvoir
judiciaire. En Belgique, et pas seulement dans ce pays, l’Église
catholique et ses plus hautes instances ont été, très récemment
encore, au centre de scandales importants. Ce qui nous intéresse d’abord, c’est de comprendre comment l’Église, en tant
qu’institution, peut mener une vie parallèle, autrement dit indépendante de la vie des sociétés. Comment deux individus
qui se réclament de la foi catholique la plus pure peuvent-ils
se trouver condamnés par les instances judiciaires de cette
même Église catholique ? Comment Jeanne d’Arc, en allant
au plus loin de son engagement politique au nom de sa foi inébranlable, se retrouve-t-elle sur le bûcher ? Elle applique littéralement les enseignements religieux qu’elle a reçus et elle
est cependant déclarée coupable. Au-delà de ces deux histoires,
il s’agit aussi, pour nous, de mieux comprendre les rapports
entre individu et société, et notamment la façon dont un individu peut devenir victime d’une société alors qu’il ne fait que
vivre en fonction des principes mêmes valorisés par celle-ci.
Tom Lanoye : La matière à partir de laquelle nous travaillons
est à la fois politique, religieuse et sociale. Elle met en scène
deux personnages détruits, soit par leur propre amour, leur
propre vocation, soit par leur propre tempérament. C’est une
matière dramatique très riche qui dépasse l’époque médiévale
en s’inscrivant dans un temps très théâtral. Quant aux thèmes
de la pièce, le pouvoir de l’Église et son fondamentalisme, les
violences commises contre les enfants, la misogynie... tout cela
ne nous rapproche-t-il pas de ce à quoi nous sommes aujourd’hui confrontés ?
© Koen Broos
8 – 12 février 2012
Odéon 6e
Propos recueillis par Jean-François Perrier
Fabienne Darge, Le Monde, 21 juillet 2011
Spectacle historique, politique, mystique ? Tout à la fois. Avec
un sens de l’épique et de l’intime renversant. A travers les figures légendaires qu’ils revisitent avec clarté et science du sacré,
Guy Cassiers et Tom Lanoye montrent l’incroyable alchimie
du mal et du bien dans un Moyen Âge où tout est excès ; où
vie, mort, peur, plaisir, santé, maladie se mêlent dans un parfum d’apocalypse. Et le théâtre de faire vibrer, palpiter le
mythique, l’incroyable…
© Koen Broos
Fabienne Pascaud, Télérama, 6-19 août 2011
Un diptyque flamboyant, à la magnificence superbe, brillant
comme un diamant noir. Un spectacle profond et dense […].
Actrice fabuleuse, Abke Haring interprète Jeanne. Petite
paysanne vêtue d’une légère tenue rouge, elle saisit et irradie
dès son apparition sur le plateau, mue de bout en bout par une
force aussi sereine qu’obstinée.
Didier Méreuze, La Croix, 25 juillet 2011
avec Katelijne Damen, Stefaan Degand, Abke Haring, Han Kerckhoffs, Johan Leysen, Johan Van Assche, Jos Verbist
chant Collegium Vocale Gent
traduction Alain van Crugten dramaturgie Erwin Jans scénographie Guy Cassiers, Enrico Bagnoli & Ief Spincemaille lumière Enrico Bagnoli
costumes Tim van Steenbergen avec Mieke van Buggenhout musique Dominique Pauwels son Diederik de Cock vidéo Ief Spincemaille
production Toneelhuis coproduction Festival d’Avignon, les Théâtres de la Ville de Luxembourg, de Tijd, Collegium Vocale Gent, deSingel
créé le 26 mai 2011 à la Toneelhuis (Théâtre Bourla) – Anvers
À lire Sang & roses, suivi de Mamma Medea, trad. d’Alain van Crugten, Actes Sud-Papiers, juin 2011
Ouverture de la location le mercredi 18 janvier
Tarifs : 32€ – 24€ – 14€ – 10€ – 6€ (séries 1, 2, 3, 4, debout)
du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h, relâche le lundi
Les midis musicaux de Leonis : Carte blanche au Quatuor Leonis qui jouera un programme musical en écho au spectacle, le vendredi 10 février à 12h,
au Salon Roger Blin (Tarif unique 5€).
Au bord du plateau : Rencontre animée par Laure Adler, le samedi 11 février à 17h30, au Salon Roger Blin.
Entrée libre sur reservation [email protected]
Bloed & rozen [Sang & roses] © Koen Broos
14 – 19 février 2012
Ateliers Berthier 17e
d’Eschyle
texte français, adaptation & mise en scène Olivier Py
En incarnant lui-même le rôle-titre de son Prométhée enchaîné,
Olivier Py donne une conclusion personnelle à une double aventure
théâtrale : celle de son compagnonnage avec Eschyle, celle qu’il
baptisa «théâtre d’intervention».
leçon, pour les simples mortels, difficile entre toutes à suivre,
puisque parmi les dieux mêmes, seul le Titan a osé désobéir
aux ordres. Quand Prométhée prend le risque de dérober le
feu pour assurer le salut des hommes, il le fait en toute connaissance de cause, sans le moindre espoir de se soustraire aux
terribles conséquences de son geste. Lui dont le nom même
indique, en grec, qu’il sait d’avance ce qui doit arriver ne peut
ignorer quel châtiment l’attend. Tel est son héroïsme : avant
même de passer à l’action, il a «le sens des combats perdus».
Mais la tragédie grecque telle que la concevait Eschyle n’estelle pas «un drame qui finit bien», comme l’affirmait Olivier
Py il y a cinq ans déjà, alors qu’il s’attaquait à l’Orestie ? Aussi
a-t-il songé quelque temps à compléter cette dernière étape
d’un Prométhée déchaîné, afin de nous rappeler que le pessimisme apparent de la tragédie n’est qu’une illusion de perspective. Si nous avions conservé l’ensemble de la trilogie,
nous serions mieux en mesure d’apprécier comment le conflit
apparemment inexpiable entre Zeus et Prométhée s’achevait
en réconciliation. Cependant, Py a renoncé à doter le texte antique d’un prolongement contemporain. C’est que la tonalité
sombre du Prométhée, même si elle s’explique surtout par les
hasards de la transmission textuelle, n’est pas pour déplaire à
Py. Il se trouve en effet qu’il a entrepris de travailler sur sa
version du poème au moment même où se déclenchait le
Printemps arabe. Nul ne pouvait alors prédire quelle issue
connaîtraient à court terme les mouvements insurrectionnels
en Egypte, en Tunisie, en Libye. Py a relu Eschyle à la lumière
de ces événements, tout comme il a ressenti l’insurrection à la
lumière du poète tragique. Et ce Printemps l’a fait songer à
à Camus, qui écrivait dans L’Homme révolté : «l’art et la révolte ne mourront qu’avec le dernier homme». Le pouvoir est
toujours exposé à la tentation de la démesure, il l’est essentiellement et inévitablement – c’est là son point aveugle. Il est
donc tout aussi fatal qu’il provoque la révolte et la résistance.
Mais cette fatalité ne s’accompagne d’aucune garantie de victoire. La seule certitude de Prométhée, calme malgré la souffrance, c’est que Zeus devra bien finir par comprendre
quelque chose qu’il ignore encore. Alors, il lui faudra faire un
pas vers celui qu’il tourmente et refuse d’entendre. Même
écrasée, anéantie, la révolte laisse une trace, un écho – une attente qui est son héritage. Elle «prouve par là qu’elle est le
mouvement même de la vie et qu’on ne peut la nier sans
renoncer à vivre». Voilà tout. Si Prométhée est immortel, c’est
qu’il incarne cette certitude, aussi indestructible, dit Olivier
Py, qu’un volcan endormi qui doit se réveiller un jour.
Au cours de son mandat, le directeur de l’Odéon aura adapté les sept pièces conservées du plus ancien tragique grec. Ses versions des Sept contre Thèbes, des Suppliantes, ou des Perses auront été jouées près de 250 fois et applaudies par une vingtaine de
milliers de spectateurs dans plus d’une centaine de lieux en Ile-de-France, du centre social de quartier à l’Ecole Normale Supérieure, de l’Odéon historique au collège de grande banlieue. Ainsi mise en oeuvre, la démocratisation culturelle dont Olivier
Py souhaitait marquer sa direction aura pris un visage on ne peut plus concret : celui du nouveau public, rajeuni, enthousiaste,
tout à la joie d’oser franchir le seuil de la maison théâtrale – et au plaisir de s’y sentir chez soi.
© Mohamed Hossam / AFP
«Le Prométhée est une pièce politique», affirme d’entrée de
jeu Olivier Py. Ce qui ne va pas sans paradoxe apparent. La
politique n’est-elle pas l’affaire de la polis, donc des citoyens
mortels qui la constituent ? Or la trilogie que formait
Prométhée enchaîné, Prométhée délivré, Prométhée porte-feu (et
dont le premier volet est seul à avoir survécu) se jouait à peu
près entièrement entre Immortels. Mais la politique n’est pas
à entendre ici en son sens le plus étroit. Elle prend sa source
sur l’Olympe. Platon, dans un mythe célèbre du Protagoras,
rappelle d’ailleurs que l’humanité n’aurait jamais pu survivre
grâce aux seuls dons de Prométhée, car le feu et le savoir technique n’enseignent pas à vivre ensemble ; faute de l’art politique, que le Titan n’avait pu dérober à Zeus, les hommes se
seraient depuis longtemps entre-massacrés jusqu’au dernier.
Même les dieux, s’ils sont rationnels, doivent régler leurs rapports selon certaines lois, observer certains principes, ne pas
s’en tenir à la simple et brutale loi du plus fort. Même Zeus
doit rendre hommage à la justice, s’il ne veut pas que sa royauté ne soit que tyrannie. Et la tyrannie, qui est négation de
toute communauté, exaltation de l’arbitraire, pose une question qui est politique par excellence. Faut-il plier devant sa
violence ? La sagesse n’est-elle que la prudence de qui sait
survivre, et Prométhée est-il fou de se dresser contre le nouveau maître du monde ? Eschyle, poursuit Olivier Py, nous
donne dans sa dernière pièce «une leçon d’insurrection». Une
© Khaled Desouki / AFP
«Le sens des combats perdus»
avec Céline Chéenne, Michel Fau, Olivier Py
décor & costumes Pierre-André Weitz lumières Bertrand Killy
production Odéon-Théâtre de l’Europe
À paraître Prométhée enchaîné, Actes Sud-Papiers
Ouverture de la location le mardi 24 janvier
Tarifs : de 6€ à 28€ (série unique)
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Prométhée enchaîné 20h
Prométhée enchaîné 17h et 20h
Prométhée enchaîné 20h
Prométhée enchaîné 20h
Prométhée enchaîné 17h et 20h
Prométhée enchaîné 15h et 17h
Samedi 21 janvier à 15h
Samedi 4 février à 15h
> Lectures et rencontres
Lundi 30 janvier à 20h
> Soirée exceptionnelle
Les philosophes amoureux Prix Mychkine
par Raphaël Enthoven
Pourquoi Socrate refuse-t-il de coucher avec Alcibiade ? Par quel tour de
passe-passe peut-on justifier que deux êtres qui s’aiment ne fassent pas
l’amour ? Que dissimule la transparence brandie par Sartre et Simone de
Beauvoir ? Peut-on dire de Zarathoustra qu’il est l’enfant de Nietzsche et
Lou Salomé ? La pensée politique d’Hannah Arendt est-elle une façon
d’ajouter à la philosophie de Heidegger «l’espace intermédiaire du monde»
qui manquait à leur histoire ? La philosophie est-elle, comme son nom l’indique, un «amour de la sagesse», ou bien, comme sa pratique le montre,
une sagesse de l’amour ?
Autant de questions – et quelques autres – qui seront agitées sur la grande
scène du Théâtre de l’Odéon, à l’occasion d’un cycle de rencontres autour des
philosophes amoureux et de leur correspondance (lue à deux voix). L’enjeu
n’est pas de réduire un système à la petite histoire d’un cœur, mais de montrer
comment l’amour, pour le meilleur, est toujours au principe de la pensée.
Samedi 21 janvier à 15h
Nietzsche et Lou Salomé
Voilà une âme qui s’est fait un petit corps
avec un souffle
Avec Dorian Astor, auteur de Nietzsche («Folio biographies», Gallimard),
Chloé Lambert, Georges Claisse (distribution en cours)
Samedi 4 février à 15h
Heidegger et Hannah Arendt
L’Amour sans monde
Avec Catherine Clément, Philippe Cabestan, philosophes, Georges Claisse
(distribution en cours)
En coproduction avec France Culture
> suivie d’une lecture à 17h30 au Salon Roger Blin
Dialogue du Soir de Heidegger
Le Comité fondateur du Prix Mychkine (Maren Sell – Paris, Peter Weibel
– Karlsruhe, Peter Sloterdijk – Karlsruhe, Regina Haslinger – Wien, Rene
Gude – Amsterdam, Jozsef Bugovics – Leipzig) a décidé de créer une nouvelle distinction pour saluer des prestations exemplaires dans les domaines
de l’engagement social, des arts et des techniques.
Le nom du prix évoque le prince Mychkine, personnage principal de
L’Idiot, grand roman psychologique de Dostoïevski. Sous ses traits, le poète
condensait sa vision sur la possibilité et l’impossibilité d’être un «homme
parfait» dans les conditions de la vie moderne. Avec son côté direct enfantin, sa franchise sans défense et sa générosité inconditionnelle, Mychkine
se trouve dans une contradiction apparemment insoluble avec les règles de
jeu de son milieu social. Comment les valeurs essentielles des traditions spirituelles de l’Europe et des autres cultures du monde peuvent-elles retrouver une incarnation crédible à notre époque ? Pour y apporter une réponse
qui fasse autorité, nous devons réfléchir à un prolongement contemporain
du tempérament de Mychkine.
Le concept de «grandeur d’âme» rappelle l’un des principaux motifs de
l’Éthique à Nicomaque d’Aristote. Cette œuvre maîtresse de l’éthique antique illustre la conviction des anciens selon laquelle la félicité est le salaire
naturel de la vertu. Bien que l’éthique philosophique classique préfère généralement parler de «valeurs» plutôt que de «vertus», les réflexions aristotéliciennes sur la contribution des vertus intellectuelles à la «vie bonne»
n’ont pas perdu leur actualité.
C’est la raison pour laquelle le Comité du prix Mychkine a décidé de rendre
hommage aux auteurs de réalisations qui ont contribué à l’instauration d’un
climat favorable à la grandeur d’âme – non seulement dans le sens des théories anciennes de l’éthique, mais aussi dans l’esprit des éthiques humanistes
et solidaristes des Temps modernes.
Ce prix, décerné chaque année, sera remis dans le cadre d’une cérémonie
publique. La première aura lieu le 30 janvier 2012 à l’Odéon-Théâtre de
l’Europe à Paris, puis alternativement à Amsterdam, Karlsruhe, Leipzig ;
les éloges des lauréats seront tenus par des orateurs de renom. En règle générale, deux ou trois lauréats seront distingués chaque année dans différentes catégories. L’une consacrera l’œuvre aboutie du récipiendaire, l’autre
récompensera une oeuvre se faisant. L’un des prix est doté de 50 000 euros,
généralement destiné au lauréat de la deuxième catégorie. La dotation et
les frais logistiques de la manifestation sont assurés par des dons privés.
Lu par Olivier Py et Cécile Zervudacki
traduction inédite de l’allemand Cécile Zervudacki
Tarif unique 5€
Entrée libre sur réservation [email protected]
Lundi 13 février à 20h
Mercredi 15 février à 20h
Soirée Algérie 1962-2012
> Lecture musicale
Pour le cinquantième anniversaire de la fin
de la guerre d’Algérie
Les Sonnets de Shakespeare
> Projection
Méditerranées un film d’Olivier Py
France – 2011 – 32 min
réalisation et scénario Olivier Py
montage Lise Beaulieu
son Jean-Noël Yven
«L’ensemble de mon travail au cinéma comme au théâtre est une interrogation
sur l’identité de «méditerranéen.» Olivier Py
Exhumés après vingt-cinq ans, des films 8 millimètres donnent lieu à une
méditation sur le destin d’une famille et d’une génération. Méditerranées est
une autofiction, l’histoire d’un couple, d’une famille, qui se confond avec
l’Histoire de l’Algérie et de la France des années 1960, sur lequel Olivier
Py porte un regard à la fois lucide et nostalgique.
Marianne Faithfull
en anglais surtitré
Accompagnée de Vincent Segal, violoncelle
Les sonnets de Shakespeare ont donné lieu à de vives controverses sur leur
signification autobiographique et sur la nature des relations entre le poète,
le jeune aristocrate aimé et une femme brune perverse.
Ces sonnets expriment, sur le mode lyrique, tous les aspects de la passion
amoureuse, et ont le plus souvent un homme comme destinataire.
En effet, bien que vingt-six des sonnets de Shakespeare soient des poésies
d’amour adressées à une femme mariée (connue comme la « dark lady » la dame sombre), cent vingt-six sont adressés à un jeune homme (connu
comme le « fair lord » - le prince éclatant). La tonalité amoureuse du dernier groupe, qui se concentre sur la beauté du jeune homme, a été interprétée comme preuve de la bisexualité de Shakespeare, bien que d’autres
considèrent que ces sonnets ne se rapportent qu’à une amitié intense, un
amour platonique.
Production Sombrero Films et Canal+
> Spectacle
Le Contraire de l’Amour
de Mouloud Feraoun
avec Samuel Churin et Marc Lauras (violoncelle)
version scénique et mise en scène Dominique Lurcel
lumière Céline Juillard
scénographie Gérald Ascargorta
costumes Angelina Herrero
Cinquante ans plus tard, le Journal (1955-1962) de Mouloud Feraoun apparaît comme la lente érection du tombeau de toutes les illusions : celle du
discours «civilisateur», celle de l’impossible entente, celle d’un avenir réconcilié. Mais aussi comme une formidable leçon de courage intellectuel,
un garde-fou pour aujourd’hui face à la toute-puissance de l’irrationnel,
une parole irréductible à toutes les langues de bois d’où qu’elles viennent,
dressée face à tous les silences, toutes les zones d’ombre qui pèsent encore.
Créé le 16 mars 2011 au Théâtre de l’Intervalle – Lyon
Production Passeurs de mémoires,
avec le soutien du Conseil Régional d’Île-de-France, d’Aralis/Traces immigrées en Rhône Alpes, de la Maison des Passages et de Sixième Continent –
Lyon
Tarifs de 12€ (plein tarif) à 6€ (jeune moins de 26 ans, RSA,
demandeur d’emploi, abonnés…)
© D. R.
romans, poésie, philosophie, musique...
Pour les manifestations du mois de novembre, le mardi 18 octobre (le mardi 11 octobre pour les abonnés) ;
Pour les manifestations du mois de décembre, le mardi 15 novembre (le mardi 8 novembre pour les abonnés).
Tarifs de 32€ (plein tarif) à 6€ (jeune moins de 26 ans, RSA,
demandeur d’emploi, abonnés…)
> Rencontre
> Concerts autour d’un texte
> Rencontre
Les Lumières au présent
– un dictionnaire philosophique
Les midis musicaux
de Leonis
La République des traducteurs
En partenariat avec le Collège International de Philosophie
Bloed & rozen
En partenariat avec l’Atelier Européen de la traduction
Libertés
Jeudi 19 janvier 18h30
Qu’en est-il de la liberté politique, de la liberté des corps et des sujets, aujourd’hui, à l’heure où des double binds redoutables enserrent les sujets entre
revendications sécuritaires croissantes et libre flux de la marchandise ?
Comment repenser depuis notre présent un certain héritage des Lumières,
et quel sens redonner à ce que Jean Starobinski appela, naguère, l’invention
de la liberté ?
> Rencontre
Traversées philosophiques
Rencontre animée par Jean-Marie Durand
En partenariat avec les éditions du Seuil et les Inrockuptibles
L’Islam moderne : une tragédie ?
Jeudi 12 janvier 18h30
Avec Hamadi Redissi. Lectures de textes de Georg Wilhelm Friedrich Hegel,
Al-Fârâbî, Averroès, Kheireddine Pacha
La tragédie de l’islam moderne vient de sa désorientation, de son oscillation
entre tradition et modernité à tout prix. Les révolutions arabes survenues
ces derniers mois nous invitent plus que jamais à la vigilance critique : ne
pas ignorer, certes, que la modernité est toujours inachevée, mais avoir une
conscience aiguë qu’en islam elle demeure un terrain toujours en friche,
qu’il faut encore et encore cultiver et retourner.
Hamadi Redissi est professeur à la faculté de droit et de sciences politiques
de Tunis. Il est déjà l’auteur au Seuil de L’Exception islamiste (2004), Le
Pacte de Nadj (2007) et La Tragédie de l’islam moderne (2011).
Tarif unique 5€
Avec Geneviève Fraisse, philosophe, directrice de recherche au CNRS, travaille sur l’histoire de la controverse des sexes, d’un point de vue épistémologique et politique. Publications récentes : A côté du genre, sexe et philosophie
de l’égalité (Le Bord de l’eau, 2010), Les Femmes et leur histoire (1998), (FolioGallimard, 2010), Service ou servitude, essai sur les femmes toutes mains (1979),
(Le Bord de l’eau, 2009), Le Privilège de Simone de Beauvoir (Actes Sud,
2008), Du consentement (Seuil, 2007).
et Fethi Benslama, psychanalyste, professeur de psychopathologie, directeur
de l’UFR Sciences Humaines Cliniques, Université Paris-Diderot- Paris 7,
a publié de nombreuses études sur la clinique psychanalytique, sur l’islam
et l’Europe à l’époque contemporaine. Publications récentes : Déclaration
d’insoumission, à l’usage des musulmans et de ceux qui ne le sont pas (Flammarion 2005), Soudain la révolution (Paris, Denoël, 2011).
Rencontre animée par Gisèle Berkman.
Tarif unique 5€
> Lecture et rencontre
Pedro
Kadivar
Résidence de l’auteur iranien à l’Odéon-Théâtre de l’Europe
Terres d’exil, territoires d’écriture
Opus 2, Violents voyages
Jeudi 2 février 18h30
Avec Mathias Enard.
> Concerts autour d’un texte
Les midis musicaux
de Leonis
La Dame aux camélias
Vendredi 13 janvier 12h
Carte blanche au Quatuor Leonis qui jouera un programme musical en écho
au spectacle La Dame aux camélias.
Avec Guillaume Antonini Violon 1, Sébastien Richaud Violon 2,
Alphonse Dervieux Alto, Jean-Lou Loger Violoncelle
Tarif unique 5€
> Rencontres
Bords de plateau
Rencontres animées par Laure Adler
La Dame aux camélias
Samedi 14 janvier 17h30
Entrée libre sur réservation [email protected]
Vendredi 10 février 12h
Carte blanche au Quatuor Leonis qui jouera un programme musical en écho
au spectacle Bloed & rozen [Sang & roses].
Tarif unique 5€
Traversées philosophiques
Comment traverser les catastrophes ?
Jeudi 9 février 18h30
Avec Pierre Zaoui. Lecture de textes de Samuel Beckett, Gilles Deleuze,
Pierre Guyotat, Franz Kafka, Friedrich Nietzsche
Comment survivre à la vie ? Car la vie finit mal, se passe mal aussi parfois,
avec ruptures, chagrins, deuils, maladies et mort. Comment traverser ces
catastrophes ? Avec l’aide de la foi, qui donne sens à ce qui n’est que souffrance ? Mais qu’en est-il de l’athée ? S’il veut être cohérent, alors il ne peut
faire fond que sur l’absurdité de la vie, qui seule importe. La question essentielle étant : à quoi bon vivre ?
Enseignant à l’université Paris VII-Diderot, Pierre Zaoui est membre du
Centre international d’études de la philosophie française et directeur de
programmes au Collège International de Philosophie. Il a publié au Seuil, en
2010, La Traversée des catastrophes. Une philosophie pour le meilleur et pour le pire.
Tarif unique 5€
Épilogue au programme de traduction multilingue de Lumières du corps
de Valère Novarina (publication des actes des 16 et 17 décembre 2011).
Ouverture d'un atelier numérique ouvert à la traduction française d'un
texte poétique grec avec la participation de traducteurs grecs et
d'écrivains français.
Entrée libre sur réservation [email protected]
Bords de plateau
Rencontres animées par Laure Adler.
Bloed & rozen
Samedi 11 février 17h30
Un nouveau DVD dans la
collection COPAT – Odéon
En vente dans les points de vente habituels
et sur http://www.copat.fr/boutique-dvd
Entrée libre sur réservation [email protected]
> Lecture et rencontre
Pourquoi aimez-vous ?
Un écrivain contemporain savoure une œuvre classique
En partenariat avec les éditions Flammarion et Evene
Julie Wolkenstein
Le Temps retrouvé de Marcel Proust
Mardi 14 février 18h30
«Moi je dis que la loi cruelle de l’art est que les êtres meurent et que nous-mêmes
mourions en épuisant toutes les souffrances pour que pousse l’herbe non de l’oubli
mais de la vie éternelle, l’herbe drue des œuvres fécondes...» (Le Temps retrouvé)
Julie Wolkenstein est l’auteur de plusieurs romans parus chez P.O.L., parmi
lesquels Happy End (2005) et L’Excuse (2008).
Tarif unique 5€
> Rencontre
Rencontre animée par Jean-Marie Durand
En partenariat avec les éditions du Seuil et les Inrockuptibles
Mercredi 15, jeudi 16 et vendredi 17 février 2012
> Rencontres
Tarif unique 5€
> Rencontre
3ème édition par Jacques Le Ny
Les Lumières au présent
– un dictionnaire philosophique
En partenariat avec le Collège International de Philosophie
Nature
Jeudi 16 février
Que reste-t-il de la Nature aujourd’hui ? Que reste-t-il de cette Nature entendue comme norme de vie ? Héritée notamment des Lumières, une certaine idée de la nature a pu servir pour juger de ce qui est, moralement ou
politiquement, souhaitable : une telle idée est-elle désormais dépassée ?
Que reste-t-il ensuite de la nature entendue comme milieu de vie ? La nature est investie à notre époque d’un souci écologique : préservation des ressources naturelles, politique de «développement durable», préoccupations
alimentaires… à quelle Nature avons-nous affaire aujourd’hui, dans nos
assiettes, dans nos campagnes, dans nos engagements politiques ?
Des Lumières, nous avons hérité le problème de l’autonomisation de
l’Artifice par rapport à la Nature : que faisons-nous d’un tel héritage ?
Avec Jean-Christophe Bailly, poète, dramaturge, philosophe.
et Xavier Papaïs, directeur de programme au CIPH et chargé d’enseignement
à l’ENS, où il anime un séminaire d’anthropologie des rites magiques.
Rencontre animée par Pascal Sévérac.
Tarif unique 5€
Les Cercles des mécènes rassemblent des
spectateurs passionnés de théâtre qui
souhaitent s’inscrire activement dans
l’histoire de l’Odéon-Théâtre de l’Europe,
contribuer à son rayonnement,
suivre de près la création artistique et prendre part à des projets
innovants.
En vous engageant à nos côtés* :
– vous contribuez au développement d’une
institution théâtrale à la fois historique et vivante ;
– vous soutenez la création artistique et l’émergence
de nouveaux talents ;
– vous accédez aux dessous de la vie du théâtre et de la
création ;
– vous participez à des actions innovantes à destination des
publics jeunes et éloignés de la culture ;
– vous partagez avec d’autres spectateurs une même passion
pour le théâtre.
Tout au long de l’adhésion (un an à compter de la date de réception du bulletin), les donateurs individuels participent à des rencontres exclusives et bénéficient de nombreux avantages.
Renseignements et bulletin d’adhésion sur
theatre-odeon.eu
* En vertu de la loi du 1er août 2003 en faveur du mécénat, les dons versés
à l’Odéon donnent droit à une déduction fiscale.
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