Lettre de la saison 2003 - 2004

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Saison 2003-20
2 7 S6pt. ^ 5 OCt. Gj
Le
27 sept. > 5 oct. 03
Le Maître et Marguerite ien polonais, surtitré)
de MIKHAÏL BOULGAKOV / mise en scène KRYSTIAN LUPA
Maître
et
[en polonais, surtitré)
Marguerite
de MIKHAÏL BOULGAKOV / adaptation, apocryphes,
mise en scène et scénographie : KRYSTIAN LUPA
traduction polonaise : Irena Lewandowska, Witold Dabrowski
musique : Jacek Ostaszewski, Jakub Ostaszewski
2 > 26 oct. 03
avec la troupe du Stary Teatr de Cracovie
Le Dépeupleur/(petite saiiei
de SAMUEL BECKETT / par SERGE MERLIN
production : Narodowy Stary Teatr Cracovie
18 > 31 oct. 03
P.#06 Paris
Tragedia endogonidia - VI Episode
de ROMEO CASTELLUCCI / SOCÎETAS RAFFAELLO SANZIO
6 > 29 nov. 03 / (petite salle)
Oh les beaux jours
de SAMUEL BECKETT / mise en scène ARTHUR NAUZYCIEL
7 et 8 nov. 03
...Via Kaboul
musiques d Asie centrale sans frontières
21 nov. > 20 déc. 03
Le Jugement dernier
d'ÔDÔN VON HORVÂTH / mise en scène ANDRÉ ENGEL
23 janv. > 28 fév. 04
La Cerisaie
d'ANTON TCHEKHOV / mise en scène GEORGES LAVAUDANT
6 fév. > 17 mars 04 / (petite salle)
Derniers remords avant l'oubli
de JEAN-LUC LAGARCE / mise en scène JEAN-PIERRE VINCENT
31 mars > 10 avril 04
Othello (en anglais, surtitré)
de WILLIAM SHAKESPEARE / mise en scène DECLAN DONNELLAN
14 mai > 12 juin 04
Antigone
de SOPHOCLE / mise en scène JACQUES NICHET
"Les manuscrits ne brûlent pas" : cette phrase, sans doute la plus célèbre
de toute la littérature russe du XXème siècle, est prononcée par le diable. Une
phrase qui n'est pas de ce monde, porteuse, plus encore que d'un espoir,
d'une sorte de foi sereinement insensée : la certitude que quelque chose,
dans le travail de l'art, résisterait à toutes les puissances de destruction
ici-bas, qu 'une certaine vérité, d'ordre spirituel peut-être, resterait invinciblement soustraite aux atteintes de toutes les tentatives de la supprimer ou
de l'étouffer - survivant même aux doutes et aux faiblesses du Maître qui la
porte. Cette maxime folle, due à un homme qui osa écrire à Staline
"je suis un écrivain mystique", figure dans un roman dont on pressentait qu'il
croiserait un jour la route de Krystian Lupa. Voilà des années que le metteur
en scène polonais approfondit sa réflexion sur le genre romanesque comme
forme majeure d'expression d'une crise dont notre époque n'est pas
sortie. En témoignent ses créations d'après L'Homme sans qualités, Les
Frères Karamazov, Les Somnambules ou Ausloschung [Extinction), dont
les trois dernières ont été applaudies à l'Odéon par un public toujours
croissant, séduit par la hauteur et l'exigence de sa vision. Le Maître et
Marguerite vient tout naturellement s'inscrire dans une telle série, adapté
pour 36 comédiens de la troupe du Stary Teatr et quelques décors sobres
posés sur un plateau aux limites subtilement imprécises (au Stary, il
semblait aussi bien déborder de l'avant-scène que fuir au-delà des coulisses
pour se distendre dans la nuit sans horizon qui le cernait de
toutes parts). Mais il y a plus : au sein du corpus qui a retenu l'attention de
Lupa, le chef-d 'œuvre de Boulgakov constitue le texte qui entretient avec la
théâtralité les rapports les plus étroits. Car il est le dernier terrain libre
d'un homme de théâtre dont la carrière aussi bien que l'œuvre furent
brisées par la dictature stalinienne, et qui s'empara de l'espace romanesque pour y disposer à sa guise une scène aux dimensions de sa fantaisie,
la seule qui pût éviter à son écriture de sombrer dans le chaos de son temps.
Il ne faudrait pas pour autant réduire Le Maître et Marguerite à
n'être que le laboratoire ou l'exutoire d'un artiste privé de son public :
cette fable onirique et carnavalesque est aussi un examen introspectif dont
l'issue n 'a rien de triomphal. Pour arracher au néant le manuscrit que le
Maître a détruit, il ne faut en effet rien de moins qu'une visite ici-bas de
Woland, le "Prince des Ténèbres" en personne, et de son escorte
de démons familiers, venus semer à Moscou la terreur et la confusion.
Que penser d'un monde ainsi fait que les poètes y brûlent leur œuvre, et que
le diable doit s'en mêler pour en assurer le salut ?
Saison 2003 - 2004
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Le
Dépeupleur
2 > 26 oct. 03
de SAMUEL BECKETT / par SERGE MERLIN - lecture
production : Odéon-Théâtre de l'Europe, Scène Indépendante Contemporaine (S.I.C.)
Il a travaillé avec Chéreau, Langhoff, Engel. Il a
incarné Faust, le roi Lear, et même Heidegger.
Il a joué En attendant Godot (sous la direction de
Luc Bondy] ou La Dernière bande. Serge Merlin
est, tout simplement, un comédien hors pair, et
l'un des grands interprètes de Beckett. S'il
s'accorde à son écriture, entre et se perd comme
personne dans l'intelligence de ses rythmes,
cela tient à la façon dont poésie et pensée, chez
lui, s'entendent dès le grain de la voix. Pour le
public de l'Odéon, Merlin a accepté de revenir à
un petit livre extraordinaire, trop peu connu, dont
il a déjà donné lecture sur d'autres scènes ou à
France-Culture : Le Dépeupieur.
Il s'agit d'une espèce de traité cosmographique
ou ethnographique en 55 courtes pages aussi
énigmatiques que claires - car il faut y insister :
ce texte-là n'a rien d'ardu ni de rébarbatif ;
au premier abord, il se laisse écouter avec autant
d'agrément et de simplicité qu'une conférence
ou qu'une relation de voyage. Ses premières
lignes sont semblables à l'énoncé lapidaire d'un
problème ou du protocole expérimental que se
proposerait à soi-même un démiurge sans nom :
"Séjour où des corps vont cherchant chacun son
dépeupleur. Assez vaste pour permettre de
chercher en vain. Assez restreint pour que toute
fuite soit vaine." Les quinze paragraphes qui
suivent constituent l'achèvement de ce projet,
c'est-à-dire aussi bien son épuisement : le matériel de départ, "corps" et "séjour", est décrit (ou
écrit) de telle sorte que soient satisfaites les
conditions initiales. Forme, âge, nombre des
"corps" sont indiqués ; leur position, leurs
éventuels mouvements, leur attitude à l'égard de
la recherche permettent de les classer. Nous
apprenons quelles règles, relevant à la fois de la
physique des solides et de l'éthologie, président
à leurs déplacements. Quant au "séjour", ses
dimensions, sa géométrie et sa topologie garantissent effectivement la vanité de la recherche
comme de la fuite. Ainsi, le projet s'accomplit
P.#06
implacablement, dans toutes les dimensions
qu'introduisent les énoncés initiaux. A ceci près
qu 'y figure également un terme inédit dans notre
langue, qui ne sera jamais repris ni expliqué nulle
part, alors même qu'il fournit le titre de l'ouvrage.
Qu 'est-ce donc que le dépeupleur ? Un exterminateur ? Un "être" qui "manque" et par qui "tout est
dépeuplé" ? Ou l'ouvrage de ce nom, par qui et en
qui s'épuisent ces corps qui nous sont peut-être
semblables, occupés à chercher l'impossible
issue ?
18 > 31 oct.
Paris
Tragedia endogonidia - Vf Episode
de ROMEO CASTELLUCCI / SOClETAS RAFFAELLO SANZIO
mise en scène, scénographie, lumière et costumes : ROMEO CASTELLUCCI
composition dramatique, sonore et vocale : Chiara Guidi
trajectoires et écritures : Claudia Castellucci
musique originale et exécution en temps réel : Scott Gibbons
distribution en cours
F esriVAL
32e édition
production : Societas Raffaello Sanzio, Festival d'Avignon, Hebbel Theater (Berlin),
KunstenFESTIVALdesArts Bruxelles/Brussel, Bergen International Festival, Odéon-Théâtre de l'Europe
avec le Festival d'Automne à Paris, Romaeuropa Festival, Le Maillon-Théâtre de Strasbourg,
LIFT (London International Festival of Theatre),
Théâtre des Bernardines avec le Théâtre du Gymnase à Marseille
en collaboration avec Emilia Romagna Teatro Fondazione-Modena
EU Éducation et culture
avec le soutien du Programme Culture 2000 de l'Union Européenne
Culture 2000
Pour la troisième fois, l'Odéon-Théâtre de
l'Europe et le Festival d'Automne à Paris
accueillent la Societas Raffaello Sanzio, dont le
travail sans équivalent ébranle la plupart des
distinctions établies sur lesquelles reposent la production et la
réception d'œuvres théâtrales. Romeo Castellucci et son équipe
traquent au sein du théâtre le noyau de vertige dont il a surgi.
Aussi le terme de "pré-tragique" revient-il souvent dans leur
réflexion, qui vise une origine en deçà de la tradition théâtrale
d'Occident, afin de toucher un niveau nerveux, organique, où
conceptuel et sensible, mental et perceptif hésitent encore à
distinguer leurs voies. Pour y parvenir, Castellucci et ses
compagnons pratiquent un rapport très particulier aux images,
aux interprètes, à leurs propres oeuvres. - Aux images : évocatrices ou provocatrices, le clinique et le corrompu, le pur et
l'obscène, le rituel et le dérisoire s'y greffent l'un sur l'autre
pour produire des créatures scéniques inouïes.-Aux interprètes:
la Societas a souvent donné à voir des corps (malades, blessés,
souffrants, difformes) dont la censure est si profondément
ancrée dans nos habitudes et nos modes de représentation
qu'elle semble aller de soi. Ce retour de l'organique
subvertit le primat du "beau corps" de l'être humain adulte,
rationnel et doué de langage : "le geste polémique que nous
avons à l'égard de la tragédie attique", écrit Castellucci, "est
de ramener sur scène l'animal en faisant un pas en arrière.
[...] Un théâtre prétragique renvoie, tout d'abord, à un théâtre
enfantin". Enfin, la remise en cause critique de toutes les
fondations de l'art théâtral, telle que l'opèrent les membres
de la Societas, passe également par un approfondissement de
leurs propres pratiques. De ce point de vue, le titre de la
Tragedia endogonidia annonce un déplacement de perspective : le "prétragique" investit dans ce nouveau projet la tragédie
même, qu'il s'agit en quelque sorte de produire à partir
d'elle-même en la repliant autour de sa propre origine, pour
ensuite la redéployer dans chacune des villes d'Europe qui
jalonnent le projet, selon un processus cumulatif que la
Societas compare tantôt à une parthénogenèse, tantôt à une
mitose, tantôt à la propagation de spores. Il n'est donc pas
possible de prédire quelle forme la Tragedia assumera à
l'Odéon. Mais les spectateurs qui ont assisté, à Cesena, en
Avignon ou à Berlin, aux trois premières manifestations de cet
"auto-engendrement intérieur d'une forme tragique" y ont
retrouvé la puissance évocatoire, les chocs et le trouble,
l'étrangeté radicale qui font la marque la Societas.
Oh
les
beaux jours
6 > 29 nov. 03
de SAMUEL BECKETT / mise en scène : ARTHUR NAUZYCIEL
scénographie : Arthur Nauzyciel et Antoine Vasseur
costumes et accessoires : Paul Quenson
lumière : Marie-Christine Soma
son : Xavier Jacquot
avec Marilù Marini et Marc Toupence
production : CDDB-Théâtre de Lorient, Compagnie 41751/Arthur Nauzyciel,
TNT-Théâtre National de Toulouse Midi-Pyrénées,
DSN-Dieppe Scène Nationale, Le Granit-Scène Nationale de Belfort
avec le soutien de l'AFAA
Chaque jour, nous nous rapprochons tous un peu
de notre dernière demeure souterraine ; chaque
jour, Winnie s'enfonce un peu plus dans le sol.
Dans le sac de Winnie, les quelques accessoires
que lui concède Beckett sont arrachés au
naufrage d'on ne sait quelle histoire intime.
Auprès de Winnie, son compagnon bien-aimé
n'en finit pas de s'abîmer dans un état larvaire
dont il ne s'extrait qu 'à peine. Autour de Winnie,
un territoire assez vaste pour que des passants y
aient autrefois disparu, sur une planète qui
semble avoir survécu à des catastrophes que
pourrait connaître la Terre. Comme on voit, ce
n'est pas sans raison que Marilù Marini,
lorsqu'elle songe à Oh tes beaux jours, y voit
21
d'abord "une terrible métaphore du monde". Elle
a quelques raisons d'y être particulièrement
sensible : née en Argentine, de mère allemande
et de père italien, arrivée à Paris il y a plus de 25
ans, elle est retournée quelques jours à Buenos
Aires après l'effondrement de l'économie de sa
patrie, pour y revoir la maison de son enfance.
Aux motifs personnels d'affronter maintenant un
tel rôle, au simple désir qu'avait l'actrice de se
mesurer, en ce point de sa riche carrière, au
personnage de Winnie, les circonstances
historiques sont ainsi venues ajouter leur poids
déterminant. Marilù Marini a souhaité travailler
avec Arthur Nauzyciel après avoir vu sa précédente mise en scène : Black Battles with dogs,
rso¥„ > 20 dée» 03
Le Jugement
Combat de Nègre et de chiens de B.-M. Koltès, en
langue anglaise avec des acteurs américains
(créé à Atlanta et au CDDB-Théâtre de Lorient).
L'actrice et le metteur en scène se connaissent
depuis longtemps. De lui, elle dit qu'il "comprend
profondément ce que sont l'exil, l'humour, la
perte". La mise en scène vise à mettre en avant
l'énergie avec laquelle l'héroïne se bat contre la
destruction, la fatalité d'une interminable fin qui
fait de Winnie, survivante ou déjà défunte, une
captive des limbes de la scène : "fantôme", selon
Nauzyciel, "souvenir du futur" ou "soleil mort".
dernier
d'ÔDÔN VON HORVÂTH / mise en scène : ANDRÉ ENGEL
adaptation : Bernard Pautrat
dramaturgie : Dominique Muller
décor : Nicky Rieti
lumière : André Diot
avec Isabelle Carré, Evelyne Didi, Eric Elmosnino, Jérôme Kircher, Lisa Martino
(distribution en cours)
production : Centre Dramatique National de Savoie
Avec Léonce et Léna, André Engel avait inauguré notre saison 2001-2002 sous le signe de l'humour
et de l'intelligence. Pour son retour à l'Odéon, revenant au répertoire de langue allemande qui lui
a valu, de Penthésilée à Woyzeck, quelques-uns de ses plus mémorables succès, il y a puisé une
autre belle rareté : Le Jugement dernier. Il en a confié les décors - un véritable défi scénographique - à son collaborateur de toujours, Nicky Rieti. Engel a également tenu à faire à nouveau
appel aux interprètes qui avaient travaillé avec lui à faire de la comédie de Biichner une si élégante
réussite.
Ayant monté, en 1992, les Légendes de la forêt viennoise, Engel a déjà eu l'occasion d'approcher
l'art si particulier de Horvàth. Sa vivacité elliptique, son attention à la pluralité des voix, sa liberté
à l'égard des formes artistiques - son théâtre couvre une étendue générique qui va de l'anecdote
au conte fantastique, passant parfois de l'un à l'autre au cours d'une même pièce -, son dédain
de tout préjugé social, son maniement à la fois respectueux et ironique de la banalité quotidienne,
l'intérêt qu'il porte aux différents registres et niveaux de la conscience ou de l'inconscient,
autant de facettes du talent horvéthien que l'on retrouve dans Le Jugement dernier, dernière
pièce à être créée du vivant de l'auteur, le 11 décembre 1937. L'intrigue a lieu "de nos jours".
Dans le "gros bourg" où le héros, Houdetz, officie en qualité de chef de gare, apparences, convenances, et leur inévitable escorte de ragots semblent être l'unique ciment communautaire.
Langage, rôles, existences, tout est figé dans un ordre immuable et faux. Houdetz, accaparé par les
nécessités du service, vivant d'une vie aussi inauthentique et mutilée que celle de ses concitoyens,
est en outre humilié par une femme jalouse dont il s'obstine à prendre la défense devant les tiers. Un homme bien sous tous
rapports, comme on dit, y compris celui de son malheur conjugal. Un monde où rien ne peut changer. Sauf accident, et plus si
affinités. Alors, un drame romantique ? La pièce étant peu connue, on s'en voudrait d'en révéler davantage ; disons tout de même
que cette existence sera mise à l'épreuve de la vérité. A la suite d'une déchirante irruption du réel, le mensonge, jusque-là
presque inconscient, simple habitude sociale, devient un choix personnel qui engage et qui lie, qui sépare aussi de tous les
autres êtres, ce qui finit par entraîner des conséquences - au plein sens du terme - apocalyptiques. Dès lors, le mur est
fissuré, un peu de lumière filtre, on sait au fond que quelque chose de soi aura depuis toujours déjà goûté au fruit de l'Arbre.
Mystère médiéval, ou tragédie populaire à la Woyzeck ? Révélation ou délire ? Au public, en dernier ressort, d'en juger, s'il se
peut. Ici, le réalisme, troublant et inquiétant notre regard de spectateur, s'ouvre soudain sur des arrière-fonds où rôdent le
mythe ou la folie - comme s'il suffisait d'un fait divers pour que s'élèvent autour des âmes les voix des morts, et que se
réveillent en chacun les fantômes très anciens que tout être humain répète à son insu.
La
Cerisaie
23janv. > 28 fév. 04
d'ANTON TCHEKHOV / mise en scène : GEORGES LAVAUDANT
traduction : André Markowicz et Françoise Morvan
dramaturgie : Daniel Loayza
décor et costumes : Jean-Pierre Vergier assisté de Brigitte Tribouilloy
avec la Troupe de l'Odéon
production : Odéon-Théâtre de l'Europe
Cette Cerisaie, voilà longtemps que Georges Lavaudant désire s'y mesurer. En 1980, au CDNA de Grenoble, les plus anciens
membres de la future troupe de l'Odéon l'avaient déjà interprétée dans une mise en scène de Gabriel Monnet. Quelques années
plus tard, Georges Lavaudant les dirigea au TNP de Villeurbanne dans un Platonovqui fut distingué par la critique. Depuis leur
arrivée au Théâtre de l'Europe, Lavaudant et ses compagnons ont souvent songé à revenir à Tchékhov. En cette année du
centenaire, ils passeront de sa première à son ultime pièce, créée en sa présence le 17 janvier 1904, le soir de son quarantequatrième et dernier anniversaire.
La Cerisaie. Un verger d'une tendre blancheur, le précieux jardin d'autrefois, où passe encore à l'aube la silhouette maternelle.
Mais aussi des cerises invendables et qui d'ailleurs ne viennent qu'un an sur deux. Un abri hors du siècle, soustrait à ses
atteintes, un asile où "rien n'a changé": la vénérable armoire à livres y trône toujours dans la chambre des enfants ; le vieux
Firs, quarante ans après, y regrette encore le temps du servage. Mais aussi un patrimoine grevé de dettes, négligé, déserté par
sa propriétaire. Des fleurs sans prix, mais sans valeur. Un trésor inaliénable sans lequel Lioubov ne comprend pas sa propre vie,
où son père, sa mère, son grand-père ont vécu avant elle, qu'à son retour de Paris elle retrouve après cinq ans avec une
émotion intacte. Mais aussi le domaine où son fils de sept ans s'est noyé dans la rivière. Douze existences entrelacées : une
mère, son frère et ses deux filles, quelques domestiques, un voisin, un étudiant, un fils de moujik entré dans les affaires nommé
Lopakhine - mais aussi un état des lieux de la Russie tracé de main de maître, un an avant la première Révolution : une aristocratie
qui s'enfuit, s'étourdit ou s'aveugle, une nouvelle bourgeoisie d'entrepreneurs qui poursuit son ascension. Quatre moments au
fil des saisons, de la pleine floraison de mai sous le brouillard jusqu 'aux troncs noirs et nus que la hache commence à frapper
sous un clair soleil d'octobre. La Cerisaie : chef-d 'oeuvre d'un génie qui se savait proche de sa fin, et qu 'il qualifia, non
sans raison, de "comédie" - de fait, tous les ingrédients d'une satire sont là, bien visibles, et pourtant un même halo de
compréhension silencieuse enveloppe tous les personnages, comme si émotion et détachement ne se laissaient plus distinguer.
Une célébration du temps, des passés et des avenirs plus ou moins illusoires que chacun emporte avec soi, un dernier hommage
à la beauté vouée à disparaître, un salut à la mort qui rôde, adressé avec un certain sourire qui n 'est pas seulement d'ironie après tout, qu'y aurait-il là qu'il faille prendre au tragique ? Un poème aux reflets insaisissables, dont l'approche exige une
grande délicatesse : mélancolique sans complaisance, d'une sombre légèreté, autour d'un jardin invisible et promis à la
destruction.
Ponctuations •..
Comme chaque année, l'Odéon-Théâtre de l'Europe complétera sa programmation en
réservant, dans le cours de la saison, quelques dates à des manifestations ponctuelles,
dans des formes et des domaines qui partagent avec le théâtre la nécessité de l'adresse
collective. Le contenu et le calendrier de ces invitations à écouter, à réfléchir, parfois à
débattre, restent à définir et seront précisés dans un prochain document. D'ores et
déjà, cependant, notre théâtre est en mesure d'annoncer qu'en association avec les
éditions Christian Bourgois sera organisée une série de rendez-vous avec différents
auteurs étrangers. Au cours de chaque séance, une lecture de l'auteur par lui-même,
dans sa propre langue, sera suivie d'une lecture en langue française par des comédiens, puis d'une rencontre avec le public animée par un spécialiste. Par ailleurs, en
partenariat avec l'association Textes & Voix, l'Odéon accueillera une lecture de
l'intégrale des Vies minuscules, de Pierre Michon, assurée par plusieurs acteurs, dont
des membres de la Troupe de l'Odéon (distribution en cours).
6 fév. > 17 mars 04
Derniers
remords
avant
l'oubli
de JEAN-LUC LAGARCE / mise en scène : JEAN-PIERRE VINCENT
dramaturgie : Bernard Chartreux
décor : Jean-Paul Chambas
costumes : Patrice Cauchetier
lumière : Alain Poisson
avec Hélène Alexandridis, Anne Benoit, Patrick Catalifo, Gilles David, Gérard Watkins...
production : Studio Libre, Odéon-Théâtre de l'Europe
Jean-Pierre Vincent, au long d'une carrière
exemplaire, s'est toujours battu pour l'écriture
contemporaine, montant Deutsch et Chartreux au
Théâtre National de Strasbourg, Audureau à la
Comédie-Française, Fatima Gallaire, Bond et
Novarina à Nanterre, entre autres, et pour ne
citer que les théâtres qu 'il a dirigés. Aujourd 'hui
à la tête de sa propre compagnie, il reste fidèle à
lui-même. Après la belle réussite symphonique
à 17 personnages que furent Les Prétendants
31 mars > 10 avril 04
(en anglais, surtitré)
de Jean-Luc Lagarce au Théâtre National de la
Colline, Vincent a choisi de s'intéresser à une
pièce qui tient plutôt de la musique de chambre :
Derniers remords avant l'oubli. Lagarce a eu très
tôt le sentiment, tantôt comique tantôt funèbre,
mais toujours discrètement mis en oeuvre, de la
vitesse de notre passage dans la vie, et du rêve
que cette vitesse laisse dans son sillage. Derniers
remords avant l'oubli est à cet égard l'une des
pièces les plus proches du coeur testamentaire
de son écriture.
Pierre, Paul et Hélène se sont aimés autrefois,
puis séparés. Jadis, ils vécurent ensemble dans
la même maison, qu'ils achetèrent en un temps
et à un âge où la propriété n'était à leurs yeux
qu 'une convention bourgeoise commode. Près de
vingt ans plus tard, ils vont tenter de faire la part
des choses : trouver les mots pour se dire ce qui
n 'a pu se formuler jusque-là, mais aussi répartir
une fois pour toutes ce qui doit revenir à chacun.
En présence des tiers qui depuis lors les accompagnent (une épouse, un époux, une fille de 17
ans sur la paternité de qui plane un doute
inavoué), il s'agit donc d'opérer un partage : en
première approximation, de vendre le bien resté
en indivision ; plus profondément, de parvenir à
débrouiller enfin l'écheveau de leurs existences.
Mais au fond, savent-ils eux-mêmes pourquoi ils
tentent, ce dimanche-là, de se revoir ? D'ailleurs,
au nom de quoi, de quel apaisement, le trésor
peut-être illusoire du passé partagé - celui des
biens, des coeurs ou des rêves - se laisserait-il
liquider ? Lagarce ne dicte aucune réconciliation.
En écrivain, il se borne à pointer les mots qui
coupent le fil trop sûr des phrases. En dramaturge,
il orchestre le heurt de paroles singulières qui se
contestent ou s'ironisent l'une l'autre. En poète,
il sait quitter ses personnages avec respect, au
moment juste : "avant l'oubli".
Othello
de WILLIAM SHAKESPEARE
mise en scène : DECLAN DONNELLAN
décor : Nick Ormerod
lumière : Judith Greenwood
mouvements : Jane Gibson
avec Nonso Anozie (distribution en cours)
production : Cheek by Jowl - Théâtre du Nord
(Théâtre National Lille-Tourcoing
Région Nord-Pas de Calais)
avec la participation de Lille 2004, capitale européenne de la culture
" I
Le théâtre de Declan Donnellan est profondément un art de voyageur. Il marche
librement à son but, dans une clarté qui restitue les fables à leur fraîcheur. C'est un
théâtre réduit à sa beauté essentielle : décors, costumes, accessoires y ont l'éclat
tranchant du minimalisme. Mais ces accessoires-là sont comme polis par le patient
travail de répétitions. La beauté de ces costumes, simple et souple, s'impose au
premier regard. Et les comédiens qui les portent jouent leur partie avec la sérénité, la plénitude et l'abnégation allègre de
véritables athlètes de l'art, apportant à chaque rôle qu'ils incarnent la présence indiscutable et la rayonnante vivacité qui font
la marque de la grande école anglaise.
Donnellan a monté une dizaine de Shakespeare qu'il a présentés dans le monde entier. Pour cette nouvelle mise en scène
d'Othello, qu 'il a déjà abordé en 1982, Donnellan ne partira pas de la jalousie de son protagoniste, mais peut-être, plus subtilement, de sa peur que Desdémone ne le détruise (il y fait allusion dans son livre The Actor and the Target, L 'Acteur et la Cible,
à paraître courant 2003 aux éditions Actes Sud). Mais quelle "destruction" un tel héros aurait-il à craindre de sa femme, lui,
le grand homme de guerre auquel Venise doit son salut, le général en chef de la Sérénissime contre les Turcs ? Quelle est cette
fêlure secrète courant dans l'être de l'homme "jaloux", prenant sans doute racine en son amour même, qui s'aggrave
jusqu'au meurtre et à l'autodestruction ? La réponse à ces questions ne sera apportée, comme toujours avec Donnellan, que
dans le cours du jeu avec les autres personnages. En l'occurrence, qui donc est le grand maître de la peur, celui qui en a besoin
pour assurer son existence même ? Selon Donnellan, "La Peur est comme le Diable. La bonne nouvelle, c'est qu'il n 'existe pas ;
la mauvaise nouvelle, c'est que telle est justement la raison qui nous interdit de nous en débarrasser. [...] La Peur voudrait
exister, mais n 'existe pas. Comment la Peur va-t-elle feindre d'exister ?" Tel est le problème que doit résoudre lago, celui qui,
pareil à Lucifer, peut dire de lui-même : "je ne suis pas ce que je suis", se condamnant ainsi à n'être que par la destruction
de l'existence d'autrui ; à n'être, donc, que celui par qui - distillant la peur et le doute par jeu, pour rien, par pur ennui - finit
flétrie et sacrifiée toute beauté.
14 mai > 12 juin. 04
Antigone
de SOPHOCLE
mise en scène
JACQUES NICHET
traduction : Daniel Loayza
collaboration artistique : Jean-Christophe Bailly,
Gérard Lieber, Célie Pauthe
scénographie : Guillaume Delaveau
lumière : Marie Nicolas
musique : Georges Baux
son : Bernard Vallery
avec Simon Abkarian, Alain Aithnard,
Miilaray Lobos Garcia, Mireille Mossé, Océane Mozas
Chœur : Carlos Andreu, Vincent Audat, Ali Wagé, Ben Zimet
(distribution en cours)
production : TNT-Théâtre National de Toulouse Midi-Pyrénées,
Odéon-Théâtre de l'Europe
Avec sa mise en scène de V Alceste d'Euripide, Jacques Nichet
avait déjà ressuscité l'une des plus émouvantes figures féminines
du théâtre grec. Avec Antigone, il aborde l'une des héroïnes les
plus problématiques, les plus sereinement violentes, les plus fatales de notre culture, celle de la jeune femme "saintement
criminelle" qui viole un édit royal au nom d'une loi plus haute. Sa
solitude, sa déréliction, sont incarnées ici par Océane Mozas, qui
retrouve Jacques Nichet après Les Cercueils de zinc. Quant à
Créon, le roi qui voudrait, par la seule grâce d'un décret, faire table
rase d'un passé maudit, le fondateur du Théâtre de l'Aquarium
en a confié le rôle à Simon Abkarian (qui prit part à l ' Orestie
selon Mnouchkine avant de mettre lui-même en scène les tragiques grecs dans un beau spectacle : L 'Ultime chant de Troie).
Chez Eschyle, hommes et dieux foulent fréquemment le même sol ;
chez Sophocle, le divin se tient pour ainsi dire hors champ, dans
un retrait qui laisse à découvert l'espace où le destin et la
réflexion des hommes peuvent jouer librement. L'intrigue
d'Antigone, à ce point de vue, est caractéristique. Deux volontés
s'y affrontent. D'un côté, une jeune orpheline dont les deux
frères viennent de s'entretuer pour obtenir ou conserver le trône.
De l'autre, un roi couronné de la veille, qui s'arroge le droit de
priver de sépulture celui des frères ennemis qui avait combattu
contre sa patrie. Antigone, pour sa part, accomplira les rites funèbres, quoi qu'il lui en coûte. Toute la tragédie consiste à donner
son plein relief au face-à-face entre ces deux volontés également
inflexibles, puis à la défaite du parti faible devant le parti fort. Mais
dans le même mouvement, les deux plateaux de la balance
tragique s'équilibrent secrètement, comme si le pouvoir
d'Antigone s'accroissait avec son abaissement, jusqu'à la catastrophe. En ce fulgurant point de rupture, Créon découvre
Antigone agissante parce que morte : à son tour, la fille d'Oedipe
a rejoint le hors-champ. C'est de là-bas, hors de notre monde,
qu'à son tour Créon est frappé de plein fouet, alors qu'il voit
enfin, fait voir à tous les citoyens de Thèbes, que lien familial et
lien civique, entrelacés, forment un tissu complexe qu'il ne lui
appartenait pas de déchirer, mais qu'il a déchiré pourtant - et
dans cette déchirure où l'entraîne Antigone se lève comme une
énigme qui résonne encore aujourd'hui.
7 et 8 nov. 03
Via
Kaboul musiques d
Asie centrale sans frontières
vingt artistes musiciens, chanteurs et danseurs d Ouzbékistan,
Tadjikistan, Afghanistan, Pakistan, Iran
conseillers artistiques : AKTC (Jean During, Ted Levin)
coordination : Zamzama Productions
production : Le Trust Aga Khan pour la Culture, Odéon-Théâtre de l'Europe
©
Aga Khan Trust pgr Culture
Chants et musiques d'Asie centrale
Styles classiques - chants persans, chants de Boukhara, ragas afghans ou baloutches
Styles populaires, chants des montagnes, bardes ouzbeks de Mazar
et d'Ouzbékistan, musiques de fêtes avec danse
Si les Etats-nations jouent de l'ethnicité,
exploitant les différences à leur profit, les seules
frontières que reconnaissent les artistes sont
esthétiques et faites pour être franchies.
Des steppes de la Boukharie aux plaines du
Pendjab, le Pamir, malgré ses pics culminant à
7000 mètres, n'a jamais été un obstacle pour les
voyageurs en quête de fortune, d'aventure ou de
connaissance. Parmi leurs marchandises et leurs
savoirs figuraient en bonne place les instruments
et les formes musicales. Depuis le XVIème siècle,
les échanges entre l'Inde et l'Asie centrale n 'ont
cessé de s'intensifier le long de deux routes au
moins : l'une, méridionale et maritime, reliant la
Perse et l'inde, l'autre conduisant du Khorasan à
la Boukharie et au delà, via Kaboul. Plus récemment, les Baloutches, répartis tout le long de la
côte de l'Océan Indien et du Golfe Persique, ont
transmis les ragas jusqu'en Iran. A mi-chemin
entre Boukhara et Lahore, entre l'Oxus et
l'indus, le sefardont jouent les montagnards du
Badakhshan et du nord de l'Afghanistan est
proche du sitar de leurs voisins indiens, auxquels
leurs mélodies font d'ailleurs souvent songer.
Aujourd'hui, tous ces répertoires et ces modes
d'interprétation sont menacés de disparaître. En
vue de les promouvoir, Le Trust Aga Khan pour la
Culture a créé un pôle de développement des
musiques d'Asie Centrale (AKMICA), qui apporte
un soutien financier et technique à la préservation
de ces trésors culturels. L'esprit du projet ...Via
Kaboul est de créer les conditions d'une rencontre entre des peuples frères dont les idiomes
musicaux non moins que les langues remontent à
des origines communes. Cette rencontre vise à
favoriser la fusion de traditions distinctes, mais
aussi la découverte de leurs caractères inimitables
et uniques. Car ce n 'est qu 'en restant à l'écoute
de leurs nuances propres que les artistes de
...Via Kaboul sont capables de s'entendre et de
dialoguer.
L'Odéon aux Ateliers
Berthier
Renseignements
par téléphone au 01 44 85 40 40, du lundi au samedi de 11 h à 18h30.
Odéon-Théâtre de l'Europe aux Ateliers Berthier
Grande Salle / entrée du public : 20m après le 8 bd Berthier - 75017 Paris
Petite Salle / entrée du public : 38 bd Berthier - 75017 Paris
(à 150m de la Grande Salle)
Accompagnement des groupes scolaires
Pour accompagner les sorties des groupes et des abonnés scolaires,
nous proposons des actions pédagogiques (dossiers pédagogiques sur
chaque spectacle, possibilité d'organiser des visites, rencontres...).
Contactez-nous au 01 44 85 40 33 / [email protected]
Accueil des personnes en insertion professionnelle
Nous offrons aux structures du secteur social (missions locales, centres
sociaux, FJT...) un accompagnement adapté à chaque spectacle (5 € la
place pour les bénéficiaires des institutions concernées).
Contactez-nous au 01 44 85 40 37 ou 33 / [email protected]
Location - Grande Salle et Petite Salle
La location tout public ouvre pour l'ensemble des représentations
15 jours avant la première de chaque spectacle.
Métro : Porte de Clichy (ligne 13 / sortie av. de Clichy - bd Berthier /
côté Campanile)
RER : Porte de Clichy (RER C)
Bus : PC, 54, 74. Autobus de nuit n°NC (vers Châtelet)
- par téléphone : 01 44 85 40 40 du lundi au samedi de 11 h à 18h30
- par internet : www.theatre-odeon.fr
Toute correspondance est à adresser à :
Odéon-Théâtre de l'Europe / 8 bd Berthier - 75017 Paris
Tél. : 01 44 85 40 00 - Fax : 01 44 85 40 01
- au guichet des Ateliers Berthier : 2h avant le début des représentations
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donne une information complète sur l'activité du Théâtre.
La billetterie en ligne (en partenariat avec ticketclic.fr) vous permet de
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Horaires - Grande Salle et Petite Salle
Prix des places
20h du mardi au samedi / 15h le dimanche
Le Maître et Marguerite (spectacle en deux parties) : les intégrales des
27, 28 septembre et 4, 5 octobre commencent à 15h.
...Via Kaboul : horaires communiqués ultérieurement
Librairie et Bar
(série unique) - Ateliers Berthier - Grande Salle et Petite Salle
Plein tarif : 26 €
Demandeurs d'emploi : 20 €
Une librairie est à votre disposition avant le spectacle. Le bar vous propose
chaque jour, 1 h30 avant le début de la représentation et après le spectacle,
une restauration légère.
Groupes (à partir de 6 personnes) : 20 €
Groupes scolaires : 13 €
Ouverture des options dès le 6 mai pour tous les spectacles de la saison.
Accueil des personnes handicapées
Jour J : 13 € (Jeunes de moins de 30 ans. Réservez le jour même
vos places et payez-les le soir, au plus tard 1h avant le début
du spectacle).
Le Maître et Marguerite (spectacle en 2 parties), tarifs exceptionnels :
32 € (plein tarif) - 28 € (demandeurs d'emploi et groupes) - 16 € (groupes
scolaires).
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en vous abonnant :
Abonnement Individuel, Abonnement Individuel moins de 30 ans
et Carte Odéon : 01 44 85 40 38 / [email protected]
2 Pour les déficients visuels, des casques diffusant une description
/\\ simultanée et un programme en braille ou en gros caractères sont
fournis gratuitement lors de certaines représentations de la Grande
Salle (dispositif réalisé en collaboration avec l'association Accès
Culture).
Pour les malentendants, des casques à amplification sont disponibles gratuitement à toutes les représentations des deux salles.
Les spectacles en langue étrangère avec surtitrage en français sont
bien entendu ouverts aux spectateurs sourds et malentendants.
WM Les handicapés moteurs sont invités à nous informer de leur venue
IsSh afin de faciliter leur accès en salle.
Groupes d'amis, associations, comités d'entreprise : 01 44 85 40 37 /
[email protected]
Groupes scolaires, universitaires, associations d'étudiants : 01 44 85 40 39
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France
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sont partenaires du spectacle vivant et soutiennent la saison 2003-2004 de l'Odéon-Théâtre de l'Europe.
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