.mn.
ODEON
THEATRE
DE
L'EUROPE
)DEON
997-98
II
Grande
Salle
1
5
octobre
-
23
novembre
HISTOIRES
DE
FRANCE
de
Michel
Deutsch
et
Georges
Lavaudant
mise
en
scène
Georges
Lavaudant
9
décembre
-
28
décembre
LES
PRECIEUSES
RIDICULES
de
Molière
mise
en
scène
Jérôme
Deschamps
et
Macha
Makeieff
13
janvier-28
février
DIALOGUE
EN
RE
MAJEUR
de
Javier
Tomeo
mise
en
scène
Ariel
Garcia
Valdès
5
mars-22
mars
ARLECCHINO
SERVITORE
DI
DUE
PADRONI
en
dialecte
vénitien
de
Carlo
Goldoni
mise
en
scène
Giorgio
Strehler
1-avril-26
avril
LE
TRIOMPHE
DE
L'AMOUR
de
Marivaux
mise
en
scène
Roger
Planchon
14
mai
-
21
juin
TAMBOURS
DANS
LA
NUIT
de
Bertolt
Brecht
mise
en
scène
Georges
Lavaudant
en
alternance
avec
14
mai-21
juin
LA
NOCE
CHEZ
LES
PETITS-BOURGEOIS
de
Bertolt
Brecht
mise
en
scène
Georges
Lavaudant
Hors
les
murs
27
janvier
-
28
février
PENTHÉSILÉE
Au
Théâtre
de
la
Bastille
d'après
Heinrich
von
Kleist
mise
en
scène
Julie
Brochen
13
mars
-
io
avril
IMENTET
un
Passage
par
l'Egypte
Au
Théâtre
de
la
Cité
composé
et
mis
en
scène
par
Bruno
Meyssat
Internationale
Petit
Odéon
Le
programme
du
Petit
Odéon
sera
disponible
début
octobre
dans
le
hall
du
théâtre
o\>éc>
u
%
Toujours,
malgré
tout,
faire
plus
que
ce
qu'on
peut.
Je
me
souviens
des
costumes
de
notre
premier
Lorenzaccio,
dans
un
vieux
cinéma
désaffecté
de
Grenoble.
Nous
n'avions
pas
un
sou,
ils
étaient
d'autant
plus
magnifiques.
Rendre
coup
pour
coup
aux
difficultés,
inventer
des
solutions
pour
se
surprendre
soi-même.
Les
travaux
de
réfection
de
notre
théâtre
devaient
commencer
en
janvier
1998.
Nous
avions
construit
une
programmation
en
conséquence.
Et
au
dernier
moment,
nous
avons
appris
que
les
travaux
étaient
repoussés
en
juin.
Une
demi-saison
à
construire,
presque
au
pied
levé,
presque
sans
moyens.
La
dernière
demi-saison
avant
l'aventure
hors
les
murs,
jusqu'en
l'an
2000.
Alors,
nous
l'avons
voulue
d'autant
plus
belle,
et
des
maîtres,
des
amis,
de
jeunes
aventuriers,
ont
répondu
présent.
Belle
et
joyeuse
jusqu'au
bout,
car
nous
ne
sommes
pas
pour
nous
plaindre.
A
la
rigueur
pour
protester,
oui,
avec
nos
moyens,
ceux
du
théâtre,
qui
sait
s'adapter,
improviser,
surprendre
encore
et
tou-
jours,
donner
à
penser.
Une
autre
Europe
tente
de
se
faire,
une
Europe
minoritaire
(«le
minoritaire,
c'est
ce
qui
intéresse
tout
le
monde.
Le
majoritaire,
c'est
ce
qui
n'intéresse
personne»,
dit
Godard.)
Une
Europe
à
côté
des
lois
de
l'argent,
malgré
elles.
Contre
la
confusion
des
langues,
contre
l'oubli
des
fins
et
l'obsession
des
moyens,
contre
la
politique
obnubilée
par
la
gestion,
contre
les
formules
faciles
ou
démagogiques.
Mais
toujours
pour
l'émotion,
les
surprises,
l'inconnu,
la
dérision
aussi.
Parce
que
l'art,
c'est
ce
qui
permet
parfois
de
se
dire
que
la
vie
est
plus
importante
que
l'art.
Ce
n'est
pas
une
tâche
facile.
Raison
de
plus.
Georges
Lavaudant
Saison
97-98
15
octobre
-
23
novembre
HISTOIRES
DE
FRANCE
de
Michel
Deutsch
et
Georges
Lavaudant
mise
en
scène
Georges
Lavaudant
avec
la
troupe
de
l'Odéon
Production
Odéon-Théâtre
de
l'Europe,
Théâtre
des
Salins-Scène
Nationale
de
Martigues.
avec
la
participation
artistique
du
Jeune
Théâtre
National.
Cette
année-là,
l'année
de
leur
nais-
sance,
s'ouvrait
le
premier
Festival
de
Cannes,
et
Robic
remportait
le
Tour
de
France
au
cours
d'une
dernière
étape
décisive.
Tandis
que
Mendès-France
concluait
la
paix
en
Indochine,
cer-
tains
d'entre
eux
s'en
rappellent
encore,
il
fallait
boire
un
verre
de
lait
à
l'école
tous
les
jours,
même
si
l'on
n'aimait
pas
le
lait.
Ils
avaient
dix
ans
lorsque
De
Gaulle
revint
au
pouvoir.
Certains
d'entre
eux,
qui
ne
s'en
dou-
taient
pas
encore,
allaient
bientôt
quit-
ter
pour
toujours
la
terre
de
leur
enfance.
Et
ils
ont
eu
vingt
ans
en
1968.
Un
demi-siècle
s'est
écoulé.
Comme
tout
le
monde,
ils
ont
vu
passer
la
grande
Histoire.
Mais
ce
n'est
pas
d'elle
qu'il
s'agit,
car
ils
ne
sont
pas
histo-
riens
:
plutôt
des
rêves
et
des
révoltes
qu'elle
a
pu
susciter,
des
souvenirs
qu'elle
a
pu
leur
laisser,
des
inflexions
qu'elle
a
parfois
imprimées
sur
le
cours
de
leurs
vies.
Ces
souvenirs,
ces
rêves,
chacun
peut
les
avoir
partagés,
et
y
reconnaître
les
quelques
grandes
figures
qui
les
hantent.
Il
s'agit
d'his-
toires,
au
pluriel
et
sans
majuscule,
d'histoires
insolentes
ou
tendres
qui
ne
prétendent
pas
épuiser
le
sujet,
fixées
comme
des
jalons
parmi
d'autres:
quelques
échos
personnels
d'une
génération,
celle
de
Michel
Deutsch
et
Georges
Lavaudant,
qui
se
retrouvent
ici
une
troisième
fois
après
Féroé
la
nuit
(1989)
et
Lumières
(1995).
Une
génération
qui
fête
son
demi-siècle
dans
un
pays
que
sa
devise
n'a
pas
cessé
de
tourmenter.
9
décembre
-
28
décembre
LES
PRÉCIEUSES
RIDICULES
de
Molière
mise
en
scène
Jérôme
Deschamps
et
Macha
Makeieff
Production
Compagnie
Deschamps
et
Deschamps,
Théâtre
National
de
Bretagne-Rennes,
avec
l'aide
du
Ministère
de
la
Culture.
Paris,
1659.
Le
brave
Gorgibus,
un
bour-
geois
aux
vues
un
peu
étroites,
vient
de
s'installer
dans
la
capitale.
Il
est
flanqué
de
sa
fille
Magdelon
et
de
sa
nièce
Cathos,
dont
il
voudrait
bien
se
débar-
rasser
en
les
donnant
en
mariage
aux
sieurs
La
Grange
et
Du
Croisy.
Mais
ces
demoiselles
ont
des
lectures,
des
pré-
tentions,
des
ambitions.
Elles
se
veu-
lent
raffinées,
élégantes,
spirituelles,
à
la
page.
Bref,
ce
sont
des
Précieuses,
et
elles
snobent
ces
deux
honnêtes
gen-
tilhommes.
Pour
se
venger,
ils
dégui-
sent
leurs
deux
valets
en
nobles
et
les
Grande
Salle
envoient
chez
elles
avec
pour
mission
de
flatter
leurs
penchants...
Jérôme
Deschamps
et
Macha
Makeieff,
les
créateurs
de
la
fameuse
famille
Deschiens,
dont
la
collaboration
a
donné
naissance
à
des
spectacles
comme
La
Veillée,
Les
Petits
Pas,
Lapin-
Chasseur,
Les
Frères
Zénith,
C'est
magni-
fique,
Le
défilé,
ont
souhaité
offrir
à
leurs
comédiens
de
jouer
Molière.
La
troupe
s'est
lancée
dans
l'aventure
en
costumes
classiques
et
perruques
pou-
drées.
A
la
création,
le
public
a
reconnu
avec
joie
une
des
plus
belles
équipes
comiques
qu'on
puisse
voir
aujour-
d'hui,
aussi
fidèle
à
la
lettre
du
texte
qu'à
l'esprit
de
Molière,
qui
écrivait
lui-même
dans
la
préface
de
sa
pièce
:
«
comme
une
grande
partie
des
grâces
qu'on
y
a
trouvées
dépendent
de
l'ac-
tion
et
du
ton
de
voix,
il
m'importait
qu'on
ne
les
dépouillât
pas
de
ces
orne-
ments».
«Ces
ornements»
sont
au
ren-
dez-vous,
et
les
rires
aussi:
encore
une
réussite
Deschamps-Makeieff
au
répertoire.
13
janvier
-
28
février
DIALOGUE
EN
MAJEUR
de
JavierTomeo
mise
en
scène
Ariel
Garcia
Valdès
avec
Michel
Aumont
et
Jean-Paul
Roussillon
Production
Odéon-Théâtre
de
l'Europe
Dans
la
salle
d'attente
d'une
petite
gare
de
province,
deux
inconnus
vont
lier
conversation.
Plus
exactement,
l'un
d'eux
va
tenter
de
l'engager,
car
il
est
«
assez
naïf
pour
se
figurer
qu'il
n'y
a
rien
de
plus
facile
qu'un
dialogue»,
mais
chacune
des
tentatives
du
mal-
heureux
sera
passée
au
crible
d'une
critique
aussi
féroce
que
drôle.
Tout
au
plus
apprendra-t-il
(et
encore,
est-ce
bien
sûr?),
lui,
le
modeste
tromboniste
de
province,
que
son
interlocuteur
était
un
grand
violoniste.
Chemin
faisant,
les
méandres
du
dialogue
évoquent
le
cas
du
Suisse
qui
ruminait,
nous
appren-
nent
ce
qu'est
un
prélat
aquatique,
ou
abordent
les
mérites
de
l'omelette
aux
pommes
de
terre...
Nouvelle
illustra-
tion
d'un
curieux
paradoxe
:
Javier
Tomeo,
qui
se
veut
avant
tout
roman-
cier,
est
aujourd'hui
l'un
des
drama-
turges
contemporains
de
langue
espa-
gnole
les
plus
joués
dans
toute
l'Europe.
Il
faut
bien
pourtant
qu'il
se
résigne
:
son
écriture
est
formidable-
ment
théâtrale.
Ariel
Garcia-Valdès,
qui
habite
comme
lui
Barcelone,
et
qui
est
aussi
un
peu
le
frère
en
théâtre
de
Georges
Lavaudant
(avec
qui
il
a
notamment
triomphé
dans
Richard
III
avant
de
poursuivre
sa
propre
carrière
de
metteur
en
scène
en
Espagne),
a
déjà
dirigé
deux
fois,
en
espagnol
et
en
catalan,
ce
duel
du
violon
contre
le
trombone.
Pour
sa
troisième
version,
les
deux
partitions
seront
tenues
par
deux
«monstres
aimés»
(comme
dirait
Tbmeo)
du
théâtre
français
:
ce
Dialogue
mi-fugue
mi-déraison
marque
en
effet
les
retrouvailles
sur
scène
de
Michel
Aumont
et
Jean-Paul
Roussillon.
Saison
97-98
5
mars
-
22
mars
en
dialecte
vénitien
ARLECCHINO,
SERVITORE
DI
DUE
PADRONI
de
Carlo
Goldoni
mise
en
scène
Giorgio
Strehler
Production
Piccolo
Teatro
de
Milan
Acte
I,
premier
tableau
:
Clarice
et
Silvio
s'aiment;
leurs
pères
consentent
aux
fiançailles.
Tout
va
donc
pour
le
mieux.
Mais
comme
la
comédie
ne
fait
que
commencer,
et
que
les
gens
heu-
reux
n'ont
pas
d'histoire,
il
faut
bien
qu'une
catastrophe
se
produise.
En
effet:
entre
Arlequin,
l'innocent,
le
rusé,
le
goinfre,
le
distrait,
l'inoubliable
Arlequin,
pour
annoncer
que
l'autre
fiancé,
son
maître,
celui
que
tout
le
monde
croyait
mort,
est
bien
vivant...
Trois
actes
et
quelques
cascades
de
quiproquos
plus
tard,
tout
rentre
dans
l'ordre,
et
même
Arlequin
se
retrouve
fiancé,
après
avoir
réussi
le
tour
de
force
de
servir
à
leur
insu
deux
maîtres
à
la
fois,
encaissé
double
salaire...
et
reçu
double
ration
de
coups
de
bâton.
Une
extraordinaire
gageure
comique
signée
Goldoni,
l'un
des
classiques
de
la
commedia
dell'arte,
qui
est
aussi
le
spectacle-fétiche
de
Strehler
et
l'une
des
légendes
vivantes
du
théâtre
du
XX
ème
siècle.
«Pourquoi
Arlequin?
Encore
demande
Giorgio
Strehler
«
Mais
oui
:
encore
et
toujours,
comme
il
a
toujours
été.
Depuis
1947,
c'était
le
27
juillet,
la
fin
de
notre
première
saison.
Jusqu'à
aujourd'hui,
le
14
mai
de
nos
cinquante
ans
de
Piccolo
Teatro.
Ce
spectacle
nous
a
accompagnés
toute
la
vie.
Le
voici
recréé...
Le
nouveau
vieux
futur
Arlequin
se
trouve
bien
là,
dans
son
berceau
d'autrefois,
quand
nous
jouions
avec
des
masques
de
papier
mâché
en
plein
juillet,
et
le
papier
des
masques
fondait
sur
nos
visages
cou-
verts
de
longues
traînées
noires...
Des
chiffes
de
papier
que
nous
posions
soi-
gneusement
sur
nos
tables
pour
leur
rendre
une
forme
presque
perdue
et
que
nous
retrouvions
le
lendemain,
prêtes
à
fondre
à
nouveau
sur
les
visages
de
notre
jeunesse.
»
1
e
r
avril
-
26
avril
LE
TRIOMPHE
DE
L'AMOUR
de
Marivaux
mise
en
scène
Roger
Planchon
Production
TNP-Villeurbanne,
en
collaboration
avec
le
Conseil
Général
du
Rhône
De
l'avis
même
des
contemporains
de
Marivaux,
le
Triomphe
de
l'Amour
est
l'une
des
comédies
romanesques
«des
mieux
intriguées
qui
soit
sortie
de
[s]
a
plume».
Un
philosophe
et
sa
sœur
élè-
vent
un
jeune
prince
persécuté,
à
l'écart
du
monde
et
de
ses
risques.
Mais
leur
isolement
n'est
pas
complet.
Une
promenade
en
forêt,
un
seul
regard
furtif,
et
la
princesse
régnante
se
met
en
tête
de
conquérir
l'amour
du
prince.
Pour
y
réussir,
elle
ne
reculera
devant
rien,
et
puisqu'il
s'agit
d'abord
Grande
Salle
de
parvenir
jusqu'au
prince
pour
le
séduire,
quel
meilleur
moyen
que
de
séduire
ceux
qui
prétendent
le
séques-
trer?
On
s'en
doute,
le
couple
de
phi-
losophes
trop
sages
apprendra
à
ses
dépens
qu'après
tout,
il
n'en
avait
pas
fini
avec
la
jeunesse
de
son
propre
cœur.
-
Jeunesse
et
cœur
:
deux
maîtres-mots
de
Roger
Planchon.
Auteur,
comédien,
metteur
en
scène,
cinéaste,
directeur
du
TNP
qu'il
ouvrit
à
Patrice
Chéreau
puis
à
Georges
Lavaudant,
il
a
derrière
lui
une
œuvre
immense
qui
appartient
déjà
à
l'his-
toire
du
théâtre.
Mais
«le
passé»,
dit-il,
«ne
m'intéresse
pas,
le
mien
surtout
[...].
Très
vite,
j'ai
été
chargé
d'une
famille
d'acteurs.
J'ai
travaillé
pour
qu'ils
soient
les
meilleurs.
Je
conti-
nue.
»
Le
Triomphe
de
VAmour,
il
tient
lui-même
le
rôle
du
vieux
philosophe,
lui
donne
l'occasion
de
le
prouver
à
nouveau,
et
d'aiguiser
avec
une
intel-
ligence
souriante,
entre
libertinage
et
bonté,
ironie
et
émotion,
«l'une
des
pointes
artistiques
du
XVIII
ème
siècle».
14
mai
-
21
juin
TAMBOURS
DANS
LA
NUIT
en
alternance
avec
LA
NOCE
CHEZ
LES
PETITS-BOURGEOIS
de
Bertolt
Brecht
mise
en
scène
Georges
Lavaudant
avec
la
troupe
de
l'Odéon
Production
Odéon-Théâtre
de
l'Europe
Pour
célébrer
le
centenaire
de
Brecht,
Georges
Lavaudant
a
choisi
de
monter
en
alternance
deux
de
ses
pièces
de
jeunesse,
une
farce
et
un
drame
ambigu.
Dans
la
Noce,
les
assistants
au
banquet
nuptial
renoncent
peu
à
peu
à
ce
qui
leur
reste
de
bonnes
manières
et
se
disent
leurs
quatre
vérités.
Autour
d'eux
et
sous
leur
poids,
les
meubles
dont
le
marié
était
si
fier
pour
les
avoir
construits
de
ses
mains
se
déglinguent
les
uns
après
les
autres,
et
la
soirée
s'achève
après
le
départ
des
derniers
convives
sur
le
craquement
bruyant
du
lit
conjugal
qui
s'effondre
à
son
tour.
Dans
Tambours
dans
la
nuit,
la
noce
est
encore
en
projet.
C'est
alors
que
surgit
Kragler,
revenu
de
sa
cap-
tivité
en
Afrique,
pour
réclamer
la
main
de
celle
qui
lui
était
promise
avant
la
guerre.
Chez
les
petits-bour-
geois,
la
noce
reste
confinée
au
salon
qui
sombre
comiquement
sous
nos
yeux;
en
revanche,
l'espace
de
Tambours
dans
la
nuit
ne
cesse
de
s'élargir,
de
la
salle
à
manger
jusqu'aux
rues
de
Berlin
gronde
la
révolu-
tion.
Un
versant
comique
dans
la
sphère
privée,
un
versant
dramatique
qui
traverse
la
ville
et
croise
son
his-
toire,
pour
un
second
diptyque
consa-
cré
par
Georges
Lavaudant
à
un
auteur
qu'il
semble
aborder
avec
ses
comé-
diens
par
cycles
de
dix
ans
:
après
une
mise
en
scène
marquante
de
Maître
Puntila
et
son
valet
Matti
en
1978,
il
était
en
effet
revenu
à
Brecht
en
mon-
tant
dans
le
même
mouvement
Baal
et
Dans
la
jungle
des
villes
en
1987.
Hors
les
murs
Au
Théâtre
de
la
Bastille
27
janvier
-
28
février
PENTHÉSILÉE
d'après
Heinrich
von
Kleist
traduction
Julien
Gracq
mise
en
scèneJulie
Brochen
Production
Odéon-Théâtre
de
l'Europe,
Le
Quartz-Brest,
le
Théâtre
de
la
Bastille,
Les
Compagnons
de
Jeu,
avec
la
participation
artistique
du
Jeune
Théâtre
National
Etrange
histoire
que
celle
des
Amazones.
Elles
n'ont
fait
que
traverser
de
loin
en
loin
le
monde
légendaire,
aux
temps
lointains
de
la
guerre
de
Troie.
Puis
nul
n'entend
plus
parler
d'elles,
et
nul
n
e
sait
comment
leur
nation
s'est
éteinte.
Etrange
peuple
de
femmes
guerrières,
qui
lutte
contre
l'homme
pour
s'unir
à
lui
après
avoir
choisi
de
l'exclure.
Et
ce
qui
se
révèle
au
cœur
de
cette
guerre,
c'est
la
puissance
obsé-
dante
de
l'absent,
le
désir
qu'il
suscite
:
au
pays
des
Amazones,
lorsqu'elles
célèbrent
leurs
unions
au
cours
de
la
Fête
des
Roses,
la
présence
de
l'homme
gagne
une
force
qui
est
celle
des
rêves
accomplis.
Etrange
joute
amoureuse,
étrange
songe
tragique
auquel
la
jeune
compagnie
de
Julie
Brochen
nous
convie,
trois
ans
après
avoir
monté
avec
succès
La
Cagnotte
d'Eugène
Labiche.
Des
femmes
s'y
partagent
tous
les
rôles
-
comme
si
la
Fête
des
Roses,
et
le
drame
tout
entier,
s'accomplis-
saient
à
la
façon
d'un
rituel
que
les
Amazones
célébraient
entre
elles.
Ou
comme
si
l'étreinte
de
la
mêlée
finis-
sait
par
confondre
l'identité
des
com-
battants.
Peut-être
les
Amazones
sont-
elles
une
fable
qu'hommes
et
femmes
fascinés
peuvent
rêver
pour
y
déchif-
frer
quelque
chose
de
leur
désir
com-
mun.
Et
peut-être
est-ce
une
telle
fable
que
Kleist,
tant
de
siècles
après
les
Grecs,
a
voulu
nous
tendre
comme
un
troublant
miroir,
pour
que
s'y
réflé-
chisse
un
instant
le
monde
insoute-
nable
dont
la
reine
est
Penthésilée,
celle
qui
triompha
d'Achille,
l'amante
la
plus
lucide
et
la
plus
folle.
Hors
les
murs
Au
Théâtre
de
la
Cité
Internationale
1
3
mars
-
10
avril
IMENTET
Un
Passage
par
l'Egypte
composition
et
mise
en
scène
Bruno
Meyssat
Production
Théâtres
du
Shaman
/
Lyon,
Odéon-Théâtre
de
l'Europe
avec
le
soutien
de
l'AFAA
et
de
l'ADAMI,
en
partenariat
avec
le
Groupe
de
Musiques
Vivantes
de
Lyon,
et
présenté
dans
la
programmation
de
l'Année
Franco-Egyptienne.
Spectacle
créé
à
la
Comédie
de
Valence
le
5
novembre
97
puis
présenté
en
décembre
97
au
Théâtre
des
Hangars
du
Caire.
Les
pyramides,
les
sarcophages,
les
pharaons...
Chacun
porte
en
soi
un
rêve
d'Egypte,
souvent
depuis
l'en-
fance,
depuis
la
découverte
dans
quelque
manuel
scolaire
de
ces
énormes
masses
géométriques
décou-
pées
sur
le
ciel
du
désert,
de
ces
figures
impassibles
et
lisses
comme
des
por-
traits
en
éternité.
Chacun
a
pressenti
en
contemplant
les
hiéroglyphes
la
qualité
propre
d'un
monde
étranger
auquel
nous
aurions
encore
part.
Et
chacun
s'est
demandé
dans
quel
rêve
les
Egyptiens
avaient
circuler
eux-
mêmes
pour
peindre
de
tant
de
cou-
leurs
sur
les
parois
de
leurs
tombes
ces
scènes
si
étranges
qu'ils
vouaient
à
l'obscurité,
ces
formules
que
nul
ne
lirait
plus.
Ce
rêve
long
comme
un
fleuve
de
cinq
mille
ans,
Bruno
Meyssat
y
tente
une
descente.
A
ses
yeux,
le
théâtre
est
l'art
de
troubler
la
présence,
de
«
montrer
que
ce
que
l'on
entend
et
voit
n'est
pas
ce
que
l'on
entend
et
voit».
Aussi
s'inspire-t-il
sou-
vent
de
ce
qu'il
y
a
de
plus
concret
-
matériaux,
objets
chargés
d'histoires,
sons,
corps
des
acteurs
-
pour
construire
des
séquences
qui
sont
autant
d'écrans
chacun
puisse
pro-
jeter,
reconnaître
et
partager,
avant
les
mots,
sa
part
d'un
rêve
collectif
pro-
fondément
enfoui,
«le
théâtre
le
plus
ancien
possible».
A
l'orée
du
désert,
des
comédiens
égyptiens
et
français
ont
travaillé
avec
lui
à
puiser
à
ce
mys-
tère,
afin
de
mieux
cerner
en
eux-
mêmes
le
point
qu'il
venait
toucher
-
afin
de
se
pénétrer
du
poème
de
l'Egypte,
des
pharaons
jusqu'à
nos
jours,
pour
mieux
nous
le
restituer.
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