2. Dysplasie, carcinomes in situ, carcinome invasif
La dysplasie concerne les lésions encore bénignes (elle peut régresser spontanément et pas de potentiel
métastatique) pouvant devenir malignes (en 10-20ans mais rien d’obligatoire). Il s’agit d’anomalies cyto-
architecturale d’organisation des cellules, de maturation et de prolifération d’intensité variable et limitées
au tissu d’origine. On parle de lésions pré-néoplasiques mais la transformation en cancer est très
inconstante et se fait avec des durées d’évolutions variables.
Ces lésions peuvent régresser. Le plus souvent elles sont dues à des anomalies génétiques qui s’accumulent
et qui peuvent être:
- héréditaires:
• syndrome de Linch,
• cancer héréditaire du côlon associé à des polypes dans le côlon se transformant
inéluctablement en cancer. Cette maladie héréditaire (on l’appelle également polypose
adénomateuse familiale) est à l’origine d’une colectomie précoce préventive (avant 30 ans).
• dans les maladies pré-néoplasiques survenant avec des anomalies acquises, on a aussi la
rectocolie hémorragique et la maladie de Crohn qui sont des maladies inflammatoires du
côlon considérées comme des maladies prénéoplasiques: elles favorisent l’apparition de
cancer.
• bilharziose: fréquentes en Afrique continentale, elles sont à l’origine de cystites pouvant se
compliquer en carcinomes de la vessie car elles provoquent une irritation chronique de la
vessie. Sur le plan histologique il s’agit de carcinomes épidermoïdes et non de carcinomes
urothéliaux.
- acquises :
• au niveau des bronches (tabagisme)
• au niveau du col de l’utérus (HPV)
La dysplasie concerne les revêtements malpighiens: par exemple les bronches, constituées d’un épithélium
cylindrique de type respiratoire. Chez le fumeur ce revêtement peut être transformé en un revêtement
malpighien: c’est ce que l’on appelle la métaplasie (transformation d’un tissu en un autre). Cette métaplasie
peut secondairement devenir carcinome épidermoïde.
Le même phénomène peut se produire au niveau du col utérin: la muqueuse exocervicale est de type
pluristratifiée malpighienne, alors que la muqueuse endocervicale sécrétant du mucus et de type cylindrique
unistratifié. De temps en temps on a ectropion: la muqueuse glandulaire passe à l’extérieur et subit une
métaplasie malpighienne. C’est là-dessus que le virus du HPV s’installe pour donner le condylome puis la
dysplasie puis le cancer du col de l’utérus.
On peut avoir également une métaplasie au niveau des revêtements glandulaires:
- lésions pré-néoplasique du sein
- adénomes du côlon (facteur favorisant: polypose,micis,Crohn...)
- œsophage métaplasique: le revêtement malpighien devient glandulaire (endobrachyœsophage) et
fragile, sujet au agressions. Il y a deux réponses aux agressions: l’inflammation, ou la transformation
néoplasique.
Les revêtements de vessies (transitionnel ou urothéliaux) peuvent également être à l’origine de lésions
prénéoplasiques (facteur favorisant: bilharziose)
Ce n’est pas compliqué, on peut en avoir sur tous les types de revêtements.
- Exemple de l’EBO (endobrachyœsophage):
Le revêtement blanc nacré correspond au revêtement
malpighien normal. De temps en temps, notamment chez les
personnes sujettes aux RGO (reflux gastro œsophagien) ce
revêtement se transforme en revêtement glandulaire: il
s’agit de métaplasie cylindrique.
Ce revêtement glandulaires est fragile et se transforme en
lésion prénéoplasiques (ou dysplasique).