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23/10/2013 Mise à jour: 23 octobre 2013 | 21:24
Une étude remet en cause l’option de la
biométhanisation
Par Mathias Marchal Métro
La bio-méthanisation permet de transformer des déchets organiques pour en tirer un gaz, qu’on appelle généralement
biogaz. Ce gaz peut ensuite être utilisé comme source d’énergie.
La biométhanisation est très loin d’être rentable, clame une étude qui suggère au ministère du Développement
durable de refaire ses devoirs.
L’étude de l’Institut de recherche en économie contemporaine présentée cette semaine jette un pavé dans la mare.
Après six mois à tenter d’obtenir des données chiffrées auprès du ministère du Développement durable et des
municipalités concernées, l’organisme montréalais spécialisé en recherche économique conclut que «la voie de la
biométhanisation apparaît comme des plus hasardeuses. Le potentiel de revenus est extrêmement bas et ne justifie
guère l’investissement requis».
C’est pourtant la technologie choisie par Montréal et neuf autres villes pour atteindre les objectifs de Québec, qui
fixe à 2020 l’année pour arrêter l’enfouissement des matières organiques comme les déchets de table. Avec la
biométhanisation, on brûle les déchets, ce qui permet de produire un biogaz qui est ensuite revendu. Le digestat, la
matière restante, est ensuite composté. Montréal prévoit construire deux usines de biométhanisation et deux centres
de compostage. La facture totale s’élève à 215 M$, et elle sera payée à environ 40 % par la municipalité.
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Mais selon les calculs de l’IREC, les usines de biométhanisation sont de futurs «éléphants blancs». Pour Montréal, le
coût des infrastructures fera que chaque tonne traitée coûtera 1 228 $ (contre 60 $ par tonne pour l’enfouissement).
Et c’est sans compter les coûts d’opération des usines. En contrepartie, les revenus qui seront obtenus tourneront
autour de 9 $ la tonne. «Les revenus ne seront pas suffisants pour assurer la rentabilité des usines. C’est une
technologie assez séduisante, mais le coût pour les contribuables serait exorbitant», indique Robert Laplante,
coauteur de l’étude, intitulée Du flou dans les calculs, de l’eau dans le gaz.
L’IREC souligne aussi la difficulté à obtenir des chiffres fiables auprès des autorités concernées. «On a mis des mois
à reconstituer ces données, alors imaginez les citoyens et les élus qui cherchent à se faire une opinion sur cette
technologie», indique M. Laplante.
D’après ses calculs, l’option du simple compostage (sans incinération) est beaucoup plus viable économiquement.
«Reste à déterminer si elle est environnementalement satisfaisante et si elle contribue au développement économique
et social du Québec», conclut M. Laplante, qui souligne qu’une quarantaine de ces centres de compostage sont déjà
en opération au Québec.
Selon les calculs de l’étude de l’IREC, l’impact de la biométhanisation serait peu important sur le plan énergétique,
représentant moins de 3 % des besoins en gaz du Québec.
Au moment de mettre sous presse, il n’avait pas été possible de recueillir les commentaires de la Ville ou du
ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs.
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