BULLETIN DE L’ Lancement d’un site sur l’histoire du

BULLETIN DE L
Publié par l’Institut de recherche en économie contemporaine/www.irec.net/Décembre 2014
SOMMAIRE
2/Allocutions d’And
Véronneau, Christiane
Barbe et Robert Laplante
3/Une histoire du syndi-
cat financier du gouver-
nement du Québec
4/Un site dynamique et
en constante évolution
Crédits
UNE CONTRIBUTION DE L’IRÉC À L’HISTOIRE ÉCONOMIQUE
DU QUÉBEC
Lancement d’un site sur l’histoire du
courtage financier au Québec
LES AMIS DE L’IRÉC
Soutenir son
indépendance
En devenant un Ami
de l’IRÉC ou en inci-
tant vos amis à le devenir,
vous permettez à l’Institut
de préserver son indé-
pendance intellectuelle et
financière. Pour en savoir
plus: http://www.irec.
net/index.jsp?p=31
Près d’une centaine de personnes ont assisté au lancement du site sur l’histoire du
courtage financier au Québec le 27 novembre 2014. «Ce succès montre bien que
l’IRÉC permet de corriger une carence dans la connaissance de notre histoire au Q-
bec. Le site retrace le parcours d’entrepreneurs québécois qui ont joué un rôle essen-
tiel dans le développement des infrastructures sociales, économiques et financières
au Québec. Ces entreprises québécoises ont contribué à l’essor du Québec moderne»,
a déclaré André Véronneau, président du conseil d’administration de l’IRÉC.
LANCEMENT/SUITE À LA PAGE2
De gauche à droite: Hélène
Cadieux, Frédéric Giuliano, BAnQ,
Robert Laplante, directeur général
de l’IRÉC, Marc Vallières, his-
torien, MmeChristiane Barbe,
présidente-directrice générale de
Bibliothèque et Archives nationales
du Québec (BAnQ) André Véron-
neau, président du conseil d’admi-
nistration de l’IRÉC, Rénald Les-
sard, BAnQ, Jeannette Larouche,
auxiliaire de recherche, Michel P.
Trudeau, chargé de projet, Claude
Jr Lafortune, auxiliaire de recher-
che, Jean Labrecque, chercheur
bénévole
Cette nouvelle ressource numérique
rassemble une multitude de données
et de documents, souvent inédits, et propose
diverses analyses sur ces entreprises. La mise
en ligne de courtage.irec.net permet d’ins-
crire le parcours des courtiers francophones
du Québec dans la mémoire collective.
Contrairement au mythe voulant que les
francophones aient été peu présents dans le
courtage financier avant la Révolution tran-
quille, les chercheurs de l’IRÉC démontrent
que, dès la fin du 19e siècle, des financiers
de langue française se sont distingués par leur
audace, leur compétence et leur dynamisme.
Une entente de collaboration
avec Bibliothèque et Archi-
ves nationales du Québec
(BAnQ)
Cette recherche originale et ambitieuse
a été possible grâce à l’appui financier
de M.Jean-Louis Tassé. La contribution
des personnes et des institutions qui ont
conservé les archives des courtiers du
Québec fut et demeure essentielle pour
la recherche en histoire économique au
Québec. C’est pourquoi, afin de consolider ce travail
Joyeux Noël!
Photo: Cédric Lavenant
2
de mémoire, le lancement du site de l’IRÉC
sur l’histoire du courtage financier scelle
une entente de collaboration de l’IRÉC avec
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
(BAnQ).
«Je salue le travail de l’IRÉC et me réjouis
de notre partenariat. Il réafrme l’importance
des archives d’entreprise qui constituent un
patrimoine précieux, à cheval sur l’économie
et l’histoire. À BAnQ, nous engageons les
entreprises à nous communiquer leurs besoins
en matière de conservation. Laide-conseil
de nos experts ne peut qu’aider à assurer la
pérennité des documents témoins de l’aventure
économique du Québec», a soutenu Christiane
Barbe, présidente-directrice générale de BAnQ.
On peut lire un résumé de l’intervention de
madame Barbe dans l’article ci-contre.
Un travail historique inédit
Lhistoire du syndicat financier et de ses
liens avec le gouvernement du Québec a été
faite par l’historien Marc Vallières à partir
de données jamais traitées auparavant. Il
établit comment le gouvernement du Québec
et Hydro-Québec ont échappé au contrôle des
milieux financiers canadiens-anglais. Par
ailleurs, les recherches en cours semblent
confirmer qu’entre 1920 et 1960, les maisons
de courtage québécoises francophones ont joué
un rôle capital dans le financement du réseau
québécois des hôpitaux et des écoles. On peut
lire un article de Marc Vallières à la page3.
LAutorité des marchés finan-
ciers
Le lancement s’est conclu par une rencon-
tre fraternelle et un vin d’honneur offert par
l’Autorité des marchés financiers. z
LANCEMENT/SUITE DE LA PAGE1
Jean-Louis Tassé
Photo: Cédric Lavenant
Cest par ces mots du grand poète
québécois que le président du
conseil d’administration de l’IRÉC,
André Véronneau, a conclu son allo-
cution d’ouverture lors du lancement
du site sur le courtage financier.
«Ce lancement est révélateur pour
nous, car il se situe dans la parfaite
concordance de notre mission de
contribuer à élever le niveau des
débats publics qui, par les temps qui
courent, souffre d’une myopie afi-
geante, de mieux comprendre pour
agir et d’inscrire les débats dans une
perspective large».
Efforts conjoints IRÉC/
BAnQ
La présidente directrice générale de
Bibliothèque et Archives nationales du Québec,
madame Chrisitiane Barbe, a poursuivi en
indiquant que l’information contenue sur ce
site illustre bien ce que pourront générer les
efforts conjoints de l’Institut de recherche en
économie contemporaine et de BAnQ. «Il y a
correspondance, dit-elle, entre les visées du
projet sur la Toile de l’IRÉC et notre mission:
faire connaître un pan de patrimoine méconnu
par l’utilisation de documents provenant de
fonds d’archives, enrichir la mémoire collective
et favoriser la littératie financière. Cela, vous le
comprendrez, a motivé notre engagement dans
ce partenariat».
Cette œuvre utile accomplie par l’IRÉC
cadre aussi avec les objectifs de démocratisa-
tion des savoirs et d’accessibilité numérique
que madame Barbe compte poursuivre au
cours de son premier mandat à BAnQ.
«Ce travail appréciable s’est accompli en
bonne partie grâce aux ressources en ligne
de BAnQ. Les Annuaires Marcotte et Lovell
et la Gazette officielle du Québec ont été des
références de choix pour l’équipe de l’IRÉC»,
a-t-elle expliqué.
En effet, plusieurs sources provenant des
collections de BAnQ ont été utilisées lors de
la rédaction des textes descriptifs publiés
dans la section consacrée au répertoire des
firmes. Les recherches se sont poursuivies à
la Collection nationale, où sont conservées les
revues d’information financière L’Économiste
canadien et La Rente. Entreposés à BAnQ
Vieux-Montréal, les fonds d’archives de la Com-
mission des valeurs mobilières du Québec et de
l’Inspecteur général des Institutions financières
se sont aussi révélés fort utiles. De même, le
«Ces temps nôtres sont durs parmi les nôtres
Je tiens bon le temps, je tiens bon lespérance»
- Gaston Miron
Robert Laplante, Christiane Barbe, André Véronneau
fonds du ministère des Finances et de l’Écono-
mie et le fonds Jacques Parizeau sont les fonds
les plus importants à avoir été consultés et mis
à contribution.
Elle a terminé en saluant tous ceux et celles
qui ont mis la main à ce projet porteur, aussi
bien du côté de l’IRÉC que de BAnQ tout en
souhaitant que cette première collaboration
puisse ouvrir la voie à d’autres projets com-
muns.
De l’audace et de l’imagination
Le directeur général de l’IRÉC, Robert
Laplante a conclu le lancement officiel du site
sur le courtage financier au Québec en souli-
gnant «qu’il est un outil de connaissance très
stimulant pour les chercheurs et l’ensemble des
acteurs économiques. Derrière cette histoire,
nous constatons une capacité d’imaginer et
d’entreprendre. Nous avons là un matériau
pour nous inspirer. C’est avec de l’audace et de
l’imagination que nous pourrons continuer de
progresser».
«Le site sur le courtage financier montre
aussi que le travail entrepreneurial a apporté
sa contribution à la grande histoire, a-t-il
ajouté. Il nous faut approfondir la connais-
sance de l’économie québécoise. Pour repren-
dre une expression consacrée, si on ne sait pas
d’où lon vient, on ne saura pas où l’on va».
«Ce site correspond à la mission de
l’IRÉC. Nous voulons offrir au-delà des études
techniques une perspective historique sur des
avenues peu fréquentées. Nous voulons ainsi
contribuer au débat public et participer au
recadrage et l’interprétation des problèmes que
rencontre la société québécoise. z
Photo: Cédric Lavenant
L’HISTORIEN MARC VALLRES
Une histoire du syndicat financier
du gouvernement du Québec
3
En janvier 1970, l’économiste Jacques
Parizeau lançait dans l’arène politique un
débat sur le rôle dominant joué par le syndicat
financier canadien-anglais de la Banque de
Montréal et de la maison de courtage toron-
toise A.E. Ames dans le financement du gouver-
nement du Québec depuis l’époque du premier
ministre Honoré Mercier dans les années1880.
[...] La question du syndicat financier et de son
pouvoir sur le Gouvernement devenait un sym-
bole du problème plus vaste de la domination
économique des Québécois francophones.
Pour un jeune historien qui entreprenait
alors à l’Université Laval un vaste projet de
recherche doctoral sur l’histoire de l’adminis-
tration publique québécoise depuis la Confédé-
ration jusqu’en 1920, cette référence historique
ne pouvait manquer d’éveiller sa curiosité. [...]
Une fois la thèse soutenue en 1980,
les recherches se sont poursuivies sur la
période1920 à 1967. Lorsqu’en 2012, des cher-
cheurs de l’IRÉC travaillent sur l’histoire du
courtage financier au Québec de 1867 à 1987
[...] les recherches sont reprises et prolongées
jusqu’à la même échéance, caractérisée par
le décloisonnement des institutions financiè-
res. Larrimage des deux projets allait de soi.
La question pouvait être étudiée en profon-
deur grâce à la correspondance du Trésorier
provincial et du ministère des Finances qui lui
succède, disponible aux Archives nationales
(maintenant BAnQ), aux archives d’Hydro-
Québec et à une multitude d’autres sources.
Important pour les finances
publiques du Québec
La question du syndicat financier revêt une
importance considérable dans les finances
publiques du Québec pendant plus d’un siècle.
Malgré sa complexité technique, réservée aux
initiés à la pratique des marchés financiers
(banquiers et courtiers en valeurs mobilières),
elle a de tout temps joué un rôle déterminant
pour le financement des investissements
publics dans les réseaux de transports (che-
mins de fer, routes et autoroutes), dans les
projets énergétiques (Bersimis-Manicouagan-
Outardes, la Baie-James et plusieurs autres)
et dans les dépenses publiques pour stimuler
l’emploi en période de crise (Grande Dépres-
sion) ou pour construire
des hôpitaux, des écoles,
des collèges et des universi-
tés. Emprunter se situe au
centre de tous ces projets
et permet de les réaliser
au moment opportun. De
plus, les sommes emprun-
tées sont considérables par
rapport à l’ensemble des
dépenses publiques et enga-
gent les générations futures
pour leurs charges d’intérêt
et leur remboursement.
Le point de
contact
Le point de contact
entre le Gouvernement,
le demandeur de finan-
cement, et les marchés
financiers, le pourvoyeur de
financement, est le syndicat financier. Dans le
cas des gouvernements, il s’agit d’un intermé-
diaire financier constitué aux fins d’émettre ses
obligations publiques sur les marchés finan-
ciers. Il se compose de banques et de maisons
de courtage qui acceptent de prendre à forfait
l’achat et la distribution d’une émission moyen-
nant une commission, sur la base d’un prix
d’achat et d’un prix de vente prédéterminés sur
le marché. Un syndicat financier dispose d’un
certain pouvoir sur les décisions de finance-
ment de l’emprunteur dans la mesure où les
projets d’investissement à la source des besoins
de financement font partie des débats publics
et peuvent avoir une influence sur la réception
des obligations sur le marché.
Une histoire d’émancipation
En bref [...] la question du Syndicat finan-
cier, c’est l’histoire d’une longue démarche
d’émancipation économique et financière
d’une société québécoise française dominée
par des milieux d’affaires canadiens-anglais.
Elle débute au 19e siècle sous les administra-
tions J.-Adolphe Chapleau et Honoré Mercier
entre 1880 et 1894 en s’appuyant sur la filière
française du Crédit Lyonnais et de la Banque de
Paris et des Pays-Bas comme syndicat attitré,
elle se poursuit sous l’ad-
ministration Duplessis de
1948 à 1957 en ouvrant la
porte du Syndicat au Crédit
interprovincial de Jean-
Louis Lévesque et à L. G.
Beaubien et elle se réalise,
dans les années1960 et
1970 pendant la Révolution
tranquille, en favorisant
une pénétration et une
prise de contrôle du syn-
dicat canadien par des ban-
ques et maisons de cour-
tage québécoises françaises
et en faisant appel à des
syndicats nouveaux sur des
marchés internationaux en
croissance spectaculaire.
Par nécessité et
par conviction
Autant par nécessité pour assurer le finan-
cement des grands projets que par conviction
pour se doter des pouvoirs financiers indispen-
sables à leur réalisation, les gouvernements
québécois qui se succèdent de 1960 à 1987 vont
accélérer le mouvement, certains animés par
René Lévesque et Jacques Parizeau multi-
plient les initiatives, les autres moins engagés
maintiennent tout de même le rythme. En
diversifiant ses sources de financement, en
développant celles internes au Gouvernement,
surtout la Caisse de dépôt et placement, et en
coordonnant ses opérations financières avec
Hydro-Québec et les autres organismes de
l’État, les gouvernements québécois réussis-
sent non seulement à améliorer radicalement
leur autonomie financière, mais à contribuer
fortement à la croissance des banques et des
maisons de courtage québécoises françaises.
Un ouvrage à lire
Une version préliminaire de l’ouvrage pro-
jeté intitulée Le Québec emprunte: le syn-
dicat financier et les finances publiques,
1867-1987 est disponible sur le site de l’IRÉC
dans le volet portant sur l’histoire du courtage
financier. [...] z
L’historien Marc Vallières explique dans cet article le cheminement qui l’a amené à faire une recherche sur le cour-
tage financier au Québec et résume ce qu’il a trouvé. «En bref, dit-il, la question du syndicat financier, cest l’his-
toire d’une longue démarche d’émancipation économique et financière d’une socté québécoise française dominée
par des milieux d’affaires canadiens-anglais».
Robert Laplante, Marc Vallières,
Christiane Barbe
Photo: Cédric Lavenant
4
Bulletin d’information
de l’Institut de recherche en économie
contemporaine (IRÉC) à l’intention des
Amis de l’IRÉC/Numéro40
1030, rue Beaubien Est, bureau103
Montréal, Québec H2S 1T4
Tél. (514) 380-8916/secretariat@irec.net/
www.irec.net
Directeur général de l’IRÉC: Robert Laplante
Responsable du bulletin: André Laplante
(514) 380-8916 poste 21/andrelaplante@irec.net
Collaborateurs: Marc Vallières
pôt légal à la Bibliothèque nationale du
Québec
BULLETIN DE L
PRÉSENTATION DU SITE SUR LE COURTAGE FINANCIER
Un site dynamique et en constante évolution
Le site Internet de l’IRÉC sur le courtage financier au Québec est fondé sur une idée, celle que l’expérience d’une
classe d’entrepreneurs québécois ne devait pas passer à l’oubli. Ce site se veut dynamique et en constante évolution.
Il est possible d’y intégrer à volonté des documents de tous genres. D’utilisation conviviale, le site courtage.irec.net
s’adresse à toute personne - étudiant, spécialiste, journaliste, grand public - intéressée par l’histoire économique du
Québec.
Léquipe
Michel Trudeau, chargé de projet de
l’IRÉC, Jean Labrecque, chercheur béné-
vole, Marc Vallières, historien, Jeannette
Larouche et Claude Lafortune, auxiliaires
de recherche à Québec et à Montréal. z
Dans ce site, on trouve des analyses sur
l’histoire du courtage au Québec, des
données relatives aux maisons de courtage,
des notes biographiques sur des courtiers, la
transcription d’entretiens avec des courtiers,
des documents d’intérêt, des documents icono-
graphiques et des articles d’intérêt par exemple
l’histoire de la Bourse de Montréal.
Les recherches de l’équipe de l’IRÉC sur
le courage financier ont permis de recenser
plus de 500 émissions d’obligations destinées à
financer un vaste réseau d’écoles et d’hôpitaux
construits par des communautés religieuses
grâce à des émissions d’obligations admi-
nistrées par des courtiers francophones du
Québec.
«Les courtiers québécois ont même été
actifs à l’étranger. L.G. Beaubien gère l’émis-
sion dobligations pour financer des “œuvres
d’hospitalisation et d’enseignement” pour les
Sœurs de Ste-Catherine à Berlin, en Allemagne,
en 1930», a expliqué Michel Trudeau, chargé
de projet de l’IRÉC dans son allocution lors du
lancement du site.
Deux conclusions générales
Selon ce dernier, les résultats de la recher-
che amènent à formuler deux conclusions
générales. « Premièrement, a-t-il dit, dans la
pratique du courtage financier, les Canadiens
français se sont montrés tout aussi rationnels et
astucieux que leurs contemporains anglopho-
nes. Ils ont été ni craintifs, ni afigés par une
quelconque forme de conservatisme chronique.
Leur dynamisme et leur audace ont été incar-
nés, dès la fin du XIXe – début du XXe siècle,
par des personnages comme Louis-Joseph
Forget, Rodolphe Forget, Neuville Belleau, René
T. Leclerc et Joseph Versailles, Louis de Gaspé
Beaubien, et bien dautres encore ».
Marc Vallières écrira dans son ouvrage
sur le Syndicat financierque «la question du
Syndicat financier, c’est l’histoire d’une longue
démarche d’émancipation économique et
financière d’une société québécoise française
dominée par des milieux
d’affaires canadiens-
anglais.»
«En effet, a pour-
suivi Michel Trudeau,
un courant de pensée
plutôt influent jusque
dans les années1970 a
popularisé la notion que
les Canadiens français
avaient été victimes
d’une idéologie qui
les rendait craintifs et
inaptes à s’afrmer dans
le monde des affaires et
de la finance».
C’est ce qu’écriront
également les histo-
riens Gilles Paquet et
Jean-Pierre Wallot :
«les préjugés ont la vie
dure, surtout quand
ils s’adossent à des proclamations colportées
depuis des décennies par des auteurs célébrés
et qu’ils s’enracinent dans des simplifications
statistiques douteuses».
« Deuxièmement, a indiqué le chargé de
projet de l’IRÉC, les courtiers ont occupé avec
panache l’espace que leurs moyens financiers
et leur pouvoir politique leur ont permis
de conquérir. Ils ont notamment su capter
et canaliser l’épargne des Québécois pour
construire les infrastructures sociales et écono-
miques du Québec contemporain ».
Un travail de longue haleine
Léquipe de cinq chercheurs a fait des
recherches pour trouver les traces laissées
par les courtiers en valeurs depuis qu’ils ont
pratiqué ce métier, c’est-à-dire depuis le milieu
du 19e siècle. «La tâche n’a pas été facile, a
expliqué le chargé de projet de l’IRÉC. Certai-
nes institutions financières ont simplement
refusé de nous accueillir. D’autres avaient
détruit leurs archives, souvent parce qu’elles
ne savaient pas comment en disposer. D’autres
encore ont invoqué le caractère privé de certai-
nes données pour nous les refuser toutes».
«Après avoir ratissé les archives qui nous
étaient accessibles, il a fallu sélectionner,
classer, analyser ces données et en faire la
synthèse. Ce travail d’envergure n’est pas
terminé. N’oublions pas
qu’il couvre plus d’un
siècle dactivités pour-
suivies par plus de 400
maisons de courtage.
Plusieurs questions
n’ont pas encore trouvé
de réponses. Enn, il a
fallu trouver le moyen
d’héberger et de diffuser
les résultats de nos
recherches. Ce moyen,
c’est le site Internet que
nous lançons ce soir», a
précisé Michel Trudeau.
Des archives n’ont
pas encore été exploi-
tées comme celles de
la Banque Nationale,
notamment. D’autres
n’ont même pas encore
été explorées comme
celles du Procureur général du Québec où se
trouvent les documents sur les maisons de
courtage avant 1955. Enn. il reste à analyser
le phénomène des obligations «religieuses», à
faire l’analyse de séries chronologiques portant
sur les écarts de rendement entre le Québec
et l’Ontario, à produire un schéma interactif
montrant la genèse des firmes de courtage sur
l’ensemble de la période examinée et à ajouter
de nombreuses fiches biographiques et fiches
d’entreprises. z
Photo: Cédric Lavenant
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