Ann. Kinésithér., 1989, t. 16, n° 3, pp. 103-104
©Masson, Paris, 1989 RÉPONSE A NOS LECTEURS
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Question : Comment peut-on pratiquer la stimulation transcutanée à visée
antalgique ou excito-motrice? Que peut-on attendre de cette technique?
Réponse dirigée par J.-J. BÉRENGUER, A. BERTHE
,
1
La stimulation transcutanée peut être réalisée soit à
visée antalgique, soit excito-motrice.
Rappels
Les fibresnerveuses A alpha sont sensitives, elles entrent
dans la moelle par la corne postérieure, mais sont aussi
motrices elles pénètrent par la corne antérieure. Ces fibres
proviennent de la plaque motrice du muscle. Les fibres A
alpha sont myélinisées, de gros calibre (12 à 20 microns),
àconduction rapide (70 à120 ms), de chronaxie (60 à
150 microsecondes).
Le nerf et le muscle sont en isochronisme (2).
La fibre musculaire et le muscle sains se contractent
suÙe à une impulsion rectangulaire qui doit être supra-
liminaire. Après une période de raccourcissement du
muscle, suit une phase de relâchement et une nouvelle
stimulation doit être reproduite pour obtenir de nouveau
une réponse musculaire.
Technique
Nous avons pensé stimuler électriquement les muscles
de l'avant-bras en utilisant des impulsions générées par
une neurostimulation antalgique. Notre objectif est
d'obtenir un effet excito-moteur car ces générateurs
débitent des courants dont les caractéristiques se rappro-
chent de la physiologie neuro-musculaire.
NATURE DE L'IMPULSION:
. Biphasique rectangulaire asymétrique à composante
continue nulle.
. Largeur d'impulsion: 50 à 250 microsecondes, nous
utilisons 50 microsecondes qui correspondent à la
chronaxie des fibres de gros calibre.
· Amplitude réglable de 0 à 55 mA, nous augmentons
jusqu'à obtenir l'effet excito-moteur (cette intensité est
régable sur un ou deux canaux).
Intensité faible : contraction à jour frisant.
Intensité plus forte : ébauche de mouvement.
Intensité très forte : mouvement.
· Fréquence soit en continu 85HZ, soit en pulsé :2 salves
de 7 impulsions par seconde (c'est ce lTlodequi est choisi
pour obtenir une contraction suivie d'un relâchement).
Nous utilisons donc des impulsions de basse fréquence
de 2 cycles par seconde de forme rectangulaire.
ÉLECTRODES UTILISÉES (fig. 1)
· Une électrode neutre en caoutchouc graphité: surface
9 cm, fixation assurée par sparadrap, gel conducteur, cette
électrode est de signe +bien que le courant soit non
polarisé.
· Une électrode active de signe - de petite taille 1 à
2 cm. C'est une électrode repositionable et réutilisable
(COMEPA).
Nota :Risque d'échauffement local par densité du
courant excessive (brûlure cutannée si application trop
longue) (3).
Risque de sensation désagréable car plus l'intensité est
augmentée plus on recrute des fibres de petit calibre
(nociceptives).
FIG. 1. - Électrodes en place, celle en amont est neutre en
Tirés à part: Alain BERTHE, 20, rue de Jussieu, F 06000 Nice. caoutchouc graphité, celle en aval est négative et auto-adhésive.
104 Ann. Kin ésithér., 1989, t. 16, n° 3
FIG. 2. - Électrodes en place avec l'appareil de stimulation
transcutanée.
PRÉSENTATION DE L'APPAREIL
Alimentation à piles, dimensions: 10 X 6 X 2 cm,
poids : 140 g avec piles, appareil simple, pratique,
complémentaire de générateurs plus élaborés (1) et plus
importants, marque Neuromod de Medtronic (fig. 2).
LA CONTRACTION MUSCULAIRE
· Elle est plus efficace lorsque l'électrode indifférente
est de signe positive, l'électrode active la négative, ceci
bien que le courant ne soit pas polarisé.
· Le recrutement musculaire est aussi plus sélectif
lorsque cette disposition est adoptée (fig. 3).
· La densité du courant est plus grande sous l'électrode
la plus petite, l'activité de cette électrode est maximale.
PLACE DES ÉLECTRODES
Active, soit au niveau du point moteur, soit à la jonction
FIG. 3. - Contraction des fléchisseurs électriquement provo-
quée, cette contraction reste orientée vers la stimulation des
muscles superficiels.
musculo-tendineuse, ce qui permet parfois d'être plus
sélectif, neutre en amont.
DURÉE DU TRAITEMENT
Quelques minutes par groupes musculaires car les
contractions itératives provoquent une accumulation de
déchets dans le corps musculaire.
Référence
1. BERTHELIN Fr. - Courants àsubstitution de signaux dans
le traitement de la douleur. Congrès international Bruxelles,
octobre 1983.
2. DE BISSCHOP, DUMOULIN J., AARON CI. - Électrothérapie
appliquée, monographies de Bois-Larris, 1984, Masson.
3. GUILMART J. - Analgésie électrique transcutanée. Thèse,
Lyon, 1977.
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