devoir 1 (hiver 2015) Algèbre II Le devoir est à remettre au plus tard lundi le 23 février avant 17h00. Vous pouvez faire le devoir en équipe de 5 ou moins. Exercice 1 (1) Soit R un anneau intègre (donc commutatif) et soit f, g ∈ R[x] des polynôme différents de 0. Alors montrer que (0.1) deg(f g) = deg(f ) + deg(g). (2) Donner un exemple d’un anneau commutatif R (nécessairement pas intègre) pour lequel il existe f, g ∈ R[x] tels que deg(f g) < deg(f ) + deg(g). Exercice 2 Soit A un anneau unitaire et Mn (A), l’anneau des matrices n × n à entrées dans A. On a une inclusion naturelle ι : A → Mn (A) donnée par a 7→ aIn où In est la matrice identité n × n. Le but de cet exercice est de montrer que C(Mn (A)) = C(A)In := {λIn : λ ∈ C(A)}. On pose eij pour la matrice indicatrice n × n ayant des zéros partout sauf en ij où l’entrée est l’élément 1 ∈ A. Remarquons que chaque élément a ∈ Mn (A) admet une unique écriture de la forme X a= aij eij avec aij ∈ A. 1≤i,j≤n Pour cet exercice vous pouvez prendre pour acquis (il s’agit de la définition même de la multiplication de matrices!) les règles du produit matriciel pour les eij , à savoir que eij ekℓ = δjk eiℓ où δjk est le symbole de Kronecker. Noter que pour tout a ∈ A ⊆ Mn (A) on a que aeij = eij a. P (1) Montrer que In = ni=1 eii correspond bel et bien à l’identité 1A de Mn (A). P (2) Soit a = i,j aij eij ∈ Mn (A) où aij ∈ A. Soit ekℓ avec k 6= ℓ. Calculer aekℓ et ekℓ a. En déduire que si aekℓ = ekℓ a, alors aℓk = 0 (notez que les indices k et ℓ ont été permutés). (3) En utilisant le (2) montrer que si a ∈ C(Mn (A)) alors a est une matrice diagonale. (4) Soit d = d11 e11 + . . . dnn enn ∈ Mn (A) une matrice diagonale. Montrer que si deij = eij d, alors dii = djj . En déduire qui si d ∈ C(Mn (A)) alors d est une matrice scalaire. 1 (5) Déduire que C(Mn (A)) = C(A)In . Exercice 3 Soit A un anneau unitaire pas nécessairement commutatif. Soit S ⊆ A un sous-ensemble non vide. On définit le centralisateur de S comme étant C(S) := {a ∈ A : ∀s ∈ S, as = sa}. Montrer que que C(S) est un sous-anneau de A. Exercice 4 Soit A ∈ Mn (C) et C(A) := C({A}) le centralisateur de la matrice A (ici A est une matrice et non un anneau). On pose ( N ) X C[A] := λk Ak ∈ Mn (C) : λk ∈ C, N ∈ Z≥1 . k=0 (0) Montrer que C[A] = Pn−1 k et donc que dimC C[A] ≤ n. λ A ∈ M (C) : λ ∈ C, k n k k=0 Notons que C(A) ⊇ C[A]. À partir de maintenant, on supposera que A ∈ Mn (C) est une matrice ayant n valeurs propres distinctes. (1) Montrer qu’il existe un automorphisme d’anneaux ϕ : Mn (C) → Mn (C) tel que ϕ(A) est une matrice diagonale D dont les entrées correspondent aux valeurs propres de A. (2) Conclure que ϕ(C(A)) = C(D). (3) Montrer que C(D) = {B ∈ Mn (C) : B est une matrice diagonale}. (4) Montrer que C(D) = C[D]. (5) Conclure que C(A) = C[A]. Exercice 5 Soit A un anneau commutatif et I, J, K ⊆ A trois idéaux. (1) Montrer que I(J + K) = IJ + IK. (2) Montrer que (IJ)K = I(JK). Exercice 6 Est-ce que tout les idéaux à gauche de Mn (R) sont nécessairement de type fini? Vous devez justifier votre réponse. Exercice 7 Construire un isomorphisme d’anneaux explicite pour chaque paire d’anneaux suivants: (1) L’anneau quotient Q[x]/(x) et le corps Q. 2 (2) L’anneau quotient Q[x, y]/(y) et l’anneau Q[x]. (3) L’anneau quotient R[x]/(x2 + 1) et C. (4) L’anneau quotient C[x]/(x2 + 1) et l’anneau produit C × C. Vous pouvez simplement écrire l’application qui donne l’isomorphisme sans donner la justification qu’il s’agit bel et bien d’un isomorphisme. 3