Chirurgie réparatrice dans les lésions
des os et des parties molles:
entresynthèse et innovation
Charles Dumonta, c,Gerhard UlrichExnerb, c
aOrthopädische Klinik Ziegler,Spital Netz Bern, bKinder/Tumor Team, Uniklinik Balgrist 1,Zürich, cOrthopädie Zentrum Zürich
cabinet Forum Med Suisse 2008;8(22):409–414 409
constituent une bonne solution [3]. Chezles jeunes
patients ayantdegros defects,lelambeau libre
reste la technique de choix. Une fois qu’un débri-
dementosseuxcompletaété réalisé, que le defect
aété comblé par un plotdeciment imprégné d’an-
tibiotiquesetcouvert par un lambeau musculaire,
il se formeune membrane àl’interface entre le ci-
mentetlespartiesmolles.Cettemembranecontient
des cellules produisantdes facteurs de croissance
tels que la bonemorphogenetic protein-2 (BMP-2)
et le transforming growthfactor b-1 (TGF b-1)[4,
5]. Aprèsundélai minimum de 6semaines, on peut
retirerle plotdeciment enconservantlamembrane
qui s’est constituéeàson interface et mettre en
place une greffe spongieuse prélevée au niveaude
la crêteiliaque (exemplen°1). Cette technique per-
metd’obtenir un pontosseuxdebonne qualité,
même en cas de defects supérieurs à5cmetsans
qu’ilsoit nécessaired’implanterunfragmentosseux
vascularisé [6].
Les progrès réalisés au cours des quinzedernières
années dans le domaine de la chirurgie réparatrice
ont permis de réduire considérablement le recours
aux amputations dans les tumeurs osseuses ma-
lignes et ouvertlavoie àlachirurgie de conservation
des extrémités[7]. Une tumeurosseuse, par exemple
un ostéosarcome,doit être extraiteenblocavec
tous lestissus des parties molles avoisinantes.
L’énorme perte de substance osseuse quienrésulte
doitensuite être comblée par un transfert libre de
fibula vascularisé lorsque l’articulation de voisi-
nage peutêtre conservée. La fibula transférée va
s’intégrer grâce au rétablissement de la circulation
sanguineet adopter les caractéristiques queprésen-
tait l’os d’origine àcet endroit (exemple n° 2). La
chirurgie àvisée conservatrice des membres n’est
malheureusement pas toujours possible. Si le nerf
sciatique est par exemple touché par la tumeur, il
n’y pas d’autre solution que l’amputation.Mais
même dansces cas,lachirurgie réparatrice peut
offrir une solution qui améliorera lescapacités
fonctionnellesdupatientaprèsl’amputation.Un
lambeau libre comprenantlaplantedupied et
le calcanéum peut servir àallongerlemoignonet
ainsi améliorerlarésistance de celui-ci aux
La chirurgie réparatrice de l’appareil locomoteur
se situe au carrefour des chirurgiesorthopédique,
plastique, vasculaire et des nerfs périphériques.
Elleapour principe fondamentald’aborder l’ex-
trémitéd’un membre comme un organe en soi. La
chirurgie orthopédique réparatrice anettement
amélioré au cours des vingt dernièresannéesle
pronostic fonctionnel des lésions complexes des
parties molles et des os des extrémitéssupérieures
et inférieures. Aprèsuntraumatisme grave, dans
certaines infections ou maladies tumorales, il faut
parfois suturer,fixer ou réparer des vaisseaux, des
nerfs, des muscles, lesoset/ou la peau, de façonà
obtenir une restitutionaussi anatomique que pos-
sibledestissus.Uneinfectionprofondedel’osaprès
une fracture de jambe nécessitepar exemple, pour
commencer, l’ablation de la partie infectée ou né-
crosée de l’os [1].Dans une secondeétape, on dé-
butera l’antibiothérapie et on procèdera àune plas-
tie de couverture. La couverture de l’os par des
tissusmous bien vascularisés est le moyen le plus
sûr pourpermettre la formation d’un cal osseux
dans une pseudarthrose septique[2].Suivant la
taille et la localisation de la perte de substance et
l’état général du patient, on pourrarecourir àdes
lambeauxlibres ou pédiculés. Chez les patients
âgés présentant de grosses pertes de substance des
parties molles, les lambeauxpédiculés combinés
Quintessence
(La chirurgie réparatrice de l’appareil locomoteur aamélioré le pronostic
fonctionnel des lésions graves des parties molles et des os des membres. Des
techniques dérivéesdelachirurgie orthopédique,plastique et vasculaire sont
combinées pour développerdes solutionsinnovantesetindividuellespour chaque
patient. Ces techniques permettent la reconstruction des parties molles et de l’os
aprèsdes traumatismesgraves,encas d’infectionoudetumeurs.
Summary
Reconstructivesurgery forbone and softtissue:
between synthesis and innovation
(Reconstructive surgery plays aroleinimprovingthe functional outcome
in patients with severe soft-tissue andbonelesions of thelimbs. Surgical techniques
derived from orthopaedic, plastic andvascular surgery are combinedtodevelop
innovative andcustomisedsurgicaltreatment.These techniques allowrecon-
struction of soft tissueand bone defects duetosevere injury,infection or tumour.
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1Tous les patients ont été opérés par les deux auteurs àla
clinique universitaire du Balgrist
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