P. BASSOMPIERRE
Série stratigraphique des
terrains du département de la
Manche en vue de la recherche
de matériaux de construction.
ri
23 Nov. 1945
MINISTERE
de la
PRODUCTION INDUSTRIELLE
Bureau «les Recherches
Géologiques et Géophysiques
'Paris,
le 23
NovembEft.
1945
69,
Rue de la Victoire «
Série stratigraphique des terrains
du département de la Manche
en vue de la recherche de matériaux de construction
•par P. BASSOMPIERRE
Introduction
Le département de la Manche présente une très grande
diversité du point de vue géologique et ses ressources en maté-
riaux de construction sont très abondantes et extrêmement va-
riées.
Pour faire l'inventaire de ces ressources, il a paru
logique de passer en revue l'échelle stratigraphique et d'in-
diquer,
pour chaque étage, la nature pétrographique des roches,
les principales utilisations, les zones d'affleurement et enfin
les emplacements des carrières. Ces renseignements ont été four-
nis en grande partie par la carte géologique détaillée de la
Prance au 1/8C .000 et sa notice explicative (feuilles n° 16 -
Les Pieux -, n° 17 - Cherbourg -, 27 - Barneville -, n° 28 -
St-Lo -, n° 44 - Coutances -, n° 61 - Avranches)
.
Ils ont été
complétés par des documents anciens (Bonissent - Essai géolo-
gique sur
le*
département de la Manche - Cherbourg Fenardent,
1870.-
Résumé sur la géologie normande, par différents auteurs
et üssher : Triasic rocks in Normandy (traduction) dans le
Bull.
Soc.
Géol.» Norm», t. VI,
1879),
et par de nombreuses notes
récentes,
en particulier de
f.î.
Bigot, dans le
Bull.
Soc. Linéen-
ne de Normandie.
Toutess publications ont été faites au point de
vue purement scientifique et ne donnent généralement pas de
-
2 -
détails
ùur les qualités des
roches
(épaisseur des
bancs,
résis-
tance,
gélivité,
etc..)»
Av&nt
d'entreprendre
de
grandes
exploi-
tations
de
matériaux,
il sera nécessaire,
pour
déterminer
les
meilleurs,
soit
d'en étudier les qualités
physiques
par des
essais
méthodiques
dans
des laboratoires spécialisés,
soit
de
faire
une
enquête
dans
chaque
région
sur les
matériaux
employés
"dans
les constructions
ayant
déjà
subi
l'épreuve
du
temps.
Au
cas où
lTon
envisagerait l'ouverture de
nouvelles
carrières,
lfemploi
de la carte
géologique
serait
nécessaire
pour
fixer
les
emplacements
les
mieux
appropriés
et s'il s'agis-
sait
d'exploitations
importantes,
les conseils
d'un
géologue
seraient
indispensables.
Lea
Dunes
particulièrement
développées
sur la
cote
ouest,
sont
susceptibles de fournir du sable
pour
maçonnerie.
Elles
recouvrent
parfois les
roches
anciennes
jusqu'à
une
grande
h&uteur
(62
m.
au
Hord
de Carteret).
Toutefois
leur
emploi
peut
n'être pas possible par
suite
de la
présence
de sel
marin
tout
au
moins
dans
les
parties
basses,
l'eau salée étant
capable
d'imprégner
les sables par
capillarité
et des
analyses
seraient
nécessaires
avant
toute exploitation.
Les
alluvions
modernes
de
l'estuaire
de
l'Olonde
au
sud
de Portbail
sont
constituées par des
argiles
verdâtres vi-
cibles sur 3
m.
d'épaisseur
à
marée
basse.
On
a tenté de les
exploiter
pour
la fabrication de la
brique.
Les
résultats
ne
s'en
sont
pas
connus.
Le
limon
des
plateaux
peut
fournir une
terre
à
briques.
Les
gisements
sont
à peu
près
uniformément
répartis
sur toute
l'étendue
du
département,
mais
l'épaisseur est
assez
faible.
Cependant,
on a signalé des épaisseurs de 6
m",
à
Gourbesville
et à
l'est
de la
station
de
St-Plancher.
Les
alluvions
anciennes,
bien
développées
le
long
de
la
cote
entre Portbail et Carteret,
sont
constituées de sables
et graviers
jaunes
avec
galets de
quartz
ou de
déppts
de
gros
galets.
Des
alluvions
fluviátiles
de constitution
analogue
sont
exploitées
activement
dans
plusieurs
carrières,
près
de
Ducey,
dans
la vallée de la
Sélune
(4m,50
à 5
m.
d'épaisseur
de gra-
viers
à la
carrière
de
Riorda)
Lee
sables
de
Saint
Vigor
.occupent
de
vastes
surfaces
dans
la
région
centrale
da
département
Ils
sont
siliceux,
.
Z *
parfois
un peu argileux, blancs ou jaunes et ordinairement
assez sf ins. Ils contiennent des
galets
disséminés de quartz
ou
de grès.
Leur
épaisseur peut dépasser 10 ai.
(plateau
au sud
d1Orgiandes).
Les
principaux affleurements sont
situés
:
-
à
l'ouest
de
Néhou
•<
au
nord
et au sud de Rauville-la-Place
sur
le plateau
situé
au
nord
de la
Douve
jusqu'à
Orglandes
et
Aafreville.
Des limons les recouvrent
en
partie.
-
au
nord
de
Catteville
-
au
S
.E
de
St-Sauveur-le-Vicomte
où une
exploitation
est ouverte près du
hameau
de
Hurel.
^
-
à
Bolleville
-
au
S.W.
de
Coigny
(hameau
des Sablons)
-
aux
Veys
où une
carrière
est ouverte en
bordure
de
la route nationale.
sur
le plateau entre
Auvers
et
Carentan
au
nord
et
Brière et
Auxois
au sud.
y
à
Graignes
où
existent
deux
carrières
(gisement non
figuré
sur la
carte
géologique au
1/30.000).
-
aux alentours de
Lessay.
-
au sud de
Remilly-sur-Lozon
-
au Mesnll-Vigot où les
carrières
sont ouvertes au
nord
et au
S
*J£
.
Vidobonien
.ou
Falua
à Bryozoaires est un
calcaire
'
tendre;
exploité
autrefois
comme
pierre
de
taille
ou
pour
la ;
confection des sarcophages. Il peut avoir 6 à 8
m.
d'épaisseur* ;
Certains
bancs
sont
très
durs,
d'autres tendres et
caillouteux*
j
On
le rencontre
d'une
part à
Picauville
et d'autre part à
Gorges,)
Nay,
Saintenoy et
St-Georges-de-Bohon
où une
carrière
eet
indi-
quée
.
Un
certain
nombre
d'assises
oligocènes
et
¿çç-ones
affleurent en
petits
lambeaux
discontinus sur
les
communes
d'Amfreville,
Gourbesville,
Qrglandes,
Néhou
et
Rauville-la-
Place.
Elles
comprennent
des
argiles,
marnes
et
calcaires
peu
¿pais.
Seule
l'assise
des Calcaires à
Midióles
que l'on ren-
contre
dans
les
localités
de Presville,-*Hauteyille
et
Néhou
pourrait
présenter
quelque
intérêt.
Les carrières ont
presque
toutes
disparu.
Le
Maëstrichien
ou
Calcaire
à
Baculites
est
formé
de
bancs
de
calcaires
jaune-nankin
durs,
compacts,
séparés
par
des
lits
sableux.
L'épaisseur
est
de 15 ou 20
m.
Cette
for-
mation
affleure sur
lee
communes
de
Chef-du-Pont,
Picauville,
Amfréville,Gourbesville,
Orglandes,
'
La
Bonneville,
Rauville,
St-Sauveur-le-Vicomte,
Ste-Colombe
et
Héhou.
Presque
toutes
les
anciennes
exploitations sont
abandonnées.
Le
Sinémurien
forme
le
grand
plateau de
Ste-llère-
Eglise
et
s'étend entre
le
Merderet
et la
cote
depuis
Fontenay-
sur-Mer
jusqu'à
St-Come-du-Mont. De
vastes
affleurements
s'é-
tendent
aussi de
Benzeville-la-Bas'tille
à
Baupte.
Cet étage
est constitué de
petits
bancs
de
calcaires
marneux
gris-foncé
ou
gris-bleu alternant
avec
de
minces
lits
d'argile.
L'ensemble
a
été
très
exploité
pour
la
fabrication de
la
chaux.
De
grandes
carrières
ouvertes
à
Edmonville^alimentent
l'usine
de
ciment
du
Ham.
Les
calcaires
peuvent
être
utilisés
comme
moellons.
Les
principales carrières,
abandonnées
aujourd'hui,
se
rencon-
trent sur
les
communes
de
St-Mareouf,
Presville
(hameau
de
Maqueville),
Beuzeville-au-plain,
Torqueville,
Ecoqueneauvllle
et Beuzeville-la-Bastille)
L'Hettangien
ou
Calcaire
de
Valognes
est
constitué
d'une
alternance
de
petits
et
de
gros
bancs
de
calcaires
gré-
eeux,
parfois oolithiques,
généralement
durs,
variant du jau-
nâtre
au
gris,
séparés
par des
couches
sableuses ou parfois
par
de
petits
lits
de
marne
ou d'argile. Les bancs?inférieure
sont
plus épais
et
plus
cristallins,
de
nuance
bleuâtre.
Ils
contiennent
des
galets
et
passent
souvent
à
un véritable pou-
dingue.
Ces
calcaires
ont été
très
activement
exploitée sur
15
ou 20
m.
de
hauteur
comme
pierre de
taille,
moellons
et
pierre
à
chaux.
La
partie inférieure de
l'étage
devient
marneu-
se
et
aquifère. Les principales carrières'se
trouvent
à
Yyetot-
Bocage,
Valognes,
Picauville,
Cretteville
et
Appeville.
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