Détenir un compte épargne ne sert plus à rien. Voilà une affirmation

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AU QUOTIDIEN | MM37, 7.9.2015 | 107
Les conseils de la Banque Migros
Détenir un compte épargne ne sert plus à rien.
Voilà une affirmation que l’on entend fréquemment. Mais est-elle exacte?
«Cash… What else?» Les Suisses
n’ont jamais autant possédé
d’argent. Selon les statistiques de la
Banque nationale, la somme représente quelque 710 milliards de francs
(sous forme de liquide ou d’avoirs
déposés sur des comptes épargne),
soit 90 000 francs par habitant.
Ajoutons à cela que ces avoirs
croissent de 35 milliards de francs
(4000 francs par individu) par an.
C’est que Monsieur et Madame
Tout-le-Monde se méfient toujours
des actions et des fonds de placement. Ainsi, alors que les taux d’intérêt n’ont jamais été si bas, les
Suisses laissent dormir leur richesse
sur leur compte. Mais cela est-il
vraiment raisonnable?
Albert Steck
est responsable
d’analyse de marché et des produits
à la Banque Migros.
Pour répondre à cette question, il
importe de prendre en considération le coût de la vie. Pour parler
simplement: épargner signifie repousser à plus tard ses dépenses de
consommation. En fait, pour que le
consommateur ne perde pas de son
pouvoir d’achat, le taux de rémunération qu’on lui offre devrait être au
moins équivalent à celui de l’inflation. Durant ces quatre dernières
décennies, cette condition a pratiquement été remplie, ainsi que le
souligne le graphique ci-dessus. Celui-ci montre l’intérêt rémunérant
un compte épargne-placement de la
Banque Migros et celui de l’indice
des prix à la consommation. Les
Les épargnants continuent à gagner de l’argent
Inflation
7%
6%
5%
Intérêt de compte épargne
4%
3%
2%
1%
0%
–1 %
1976
1980
1984
1988
1992
1996
2000
2004
2008
2012
2016
Evolution du taux d’intérêt d’un compte épargne-placement de la Banque Migros et
de l’indice des prix à la consommation durant les quarante dernières années.
épargnants n’ont réalisé des pertes
substantielles qu’entre 1979 et 1983.
On peut déduire de ce graphique
que les comptes d’épargne ont été
particulièrement lucratifs entre les
années 1994 et 2000 quand les intérêts dépassaient l’inflation d’au
moins 2%.
Qu’en est-il aujourd’hui? Un
compte épargne-placement rapporte 0,25% tandis que les prix
baissent, eux, de 1%. Ainsi, dans un
premier temps, le pouvoir d’achat
des épargnants subsiste. A noter que,
selon les estimations de la Banque
nationale pour fin 2016, l’inflation
devrait repasser en territoire positif.
D’ici là, notre banque centrale poussera-t-elle vers le haut le taux directeur, fixé pour le moment à -0,75%?
On peut en douter. La persistance du
franc fort par rapport à l’euro s’oppose à des taux directeurs plus haut.
Pour vos économies, ces différents
éléments signifient que vos avoirs
réels sur votre compte continuent de
croître de plus de 1%. Néanmoins,
sur le long terme, vous devriez de
surcroît prendre en considération
d’autres formes de placement pour
vous prémunir d’une inflation orientée à la hausse. Afin de vous aider à y
voir plus clair, j’ai rassemblé sur
notre blog (blog.banquemigros.ch)
différents conseils utiles. MM
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