génital interne est habituellement normal en dehors
d’une possible duplication utérine. La disposition
anormale, ouverte en avant du plancher périnéal
prédispose au risque de prolapsus utérin.
Concernant le squelette, l’écartement du pubis
est constant. Les muscles grands droits divergent
à partir de la région ombilicale pour se terminer
sur les bords latéraux des deux pubis. La rotation
externe des os iliaques n’entraîne cependant pas
d’anomalie orthopédique sur le plan de la stabi-
lité de la hanche.
Le traitement chirurgical privilégie actuelle-
ment la reconstruction vésicale complète et ce
dès la période néonatale. La séquence la plus
moderne associe la fermeture de la vessie, du col
vésical, de l’urètre et de la paroi abdominale
antérieure dès la naissance (3, 4). Cette fermeture
nécessite une ostéotomie iliaque postérieure.
Cette conception a donné des premiers résultats
encourageants notamment chez le garçon et est
beaucoup plus facilement réalisée chez la fille.
En règle générale, lorsque la vessie est de capa-
cité suffisante on propose vers l’âge de trois,
quatre ans une reconstruction du col pour tenter
de pallier l’incontinence urinaire.
Quelle que soit la séquence initiale, le traite-
ment chirurgical de l’exstrophie nécessite en
fonction des résultats et de l’évolution, des thé-
rapeutiques adaptées. Un agrandissement pourra
être proposé et l’intestin sera alors le plus souvent
utilisé. Une dérivation de type Mitrofanoff
(appendicostomie continente) peut être intéres-
sante afin de faciliter le sondage intermittent sou-
vent nécessaire. Le mont de Vénus, le clitoris et
l’introïtus vaginal vont faire l’objet de correc-
tions chirurgicales à la fois sur le plan esthétique
et fonctionnel. L’ombilic sera aussi refait en règle
générale en période pubertaire.
La non-cavitation du bassin à la naissance
conduit à une large ouverture antérieure de l’an-
neau sous-pelvien qui persiste le plus souvent
malgré les tentatives chirurgicales néonatales. Les
hernies inguinales sont fréquentes. Le périnée est
toujours plus court, large et basculé antérieure-
ment. La sangle puborectale est largement
ouverte en avant expliquant la fréquence des pro-
lapsus génitaux et rectaux chez ces patients. Les
résultats sur le plan de la continence peuvent être
considérés comme satisfaisant dans près de 60 %
des cas chez la fille (5).
Sur le plan génital, les résultats sont plus
acceptables. Néanmoins, une chirurgie esthétique
au moment de la puberté et très souvent une
plastie d’élargissement de l’introïtus vaginal sont
nécessaires. Les rapports sont possibles et la fer-
tilité n’est pas mise en cause par la malformation
elle-même. L’accouchement devra se faire néan-
moins le plus souvent par césarienne.
L’exstrophie vésicale reste donc une pathologie
malformative majeure dont la prise en charge à
l’âge adulte n’est certainement dans la majorité
des cas, pas terminée par le chirurgien pédiatre.
Épispadias
L’épispadias isolé est exceptionnel chez la fille.
Cette malformation fait partie du réel complexe
malformatif désigné sous le terme d’exstrophie
vésicale. C’est cependant la plus minime des
conséquences de la rupture précoce de la mem-
brane cloacale. L’épispadias peut être associé à
une malformation du col vésical. Il est alors appelé
épispadias incontinent. Il reste cependant 3 à
10 fois plus rare que l’exstrophie et touche 3 à
4 fois plus le garçon que la fille. Il n’est associé à
une malformation rénale que dans moins de 4 %.
Chez la fille la duplicité du clitoris associée à un
mont de Vénus pourvu d’une dépression centrale
bien marquée à sa partie inférieure est caractéris-
tique. Les petites lèvres sont en règle générale plus
petites, malformées et entourant de façon lâche un
orifice vaginal normal. La traction sur les grandes
lèvres laisse apparaître la gravité de la malforma-
tion qui peut n’intéresser que le tiers distal de
l’uretère mais aussi comme chez le garçon le col
vésical. Une incontinence est alors associée. Le
traitement chirurgical doit prévoir une reconstruc-
tion du col si celui-ci est intéressé par la malfor-
mation. Cette reconstruction nécessite un abord
vésical. Les techniques utilisées, ici à la différence
des vessies neurologiques, seront le plus souvent
un renforcement du col par des plasties en paletot
de type Young Dees, associées ou non à une réim-
plantation des uretères et à une suspension du col
vésical. Les résultats sur le plan fonctionnel et
esthétique sont en règle générale meilleurs dans le
cadre du traitement de l’épispadias isolé que dans
celui de l’exstrophie vésicale (5).
Diverticules vésicaux
Ces diverticules ne sont pas aussi rares qu’il est
classique de le dire. Nous exclurons les diverti-
cules vésicaux des vessies neurologiques ainsi
608 Pelvi-périnéologie