CABINET Forum Med Suisse No17 23 avril 2003 406
minution des complications de l’anticoagulation
[12].
Les troubles du rythme ventriculaire complexes
sont fréquemment asymptomatiques et leur
traitement doit intervenir dans le cadre d’une
cardiopathie de base la plupart du temps pré-
sente (coronaropathie, insuffisance cardiaque).
Comme règle de base, on s’abstiendra d’utiliser
les antiarythmiques de classe I et on recourra
en premier lieu aux bêtabloquants et à l’amio-
darone [13]. En présence de tachycardie ventri-
culaire avérée et de fonction d’éjection ventricu-
laire gauche sévèrement diminuée, il faut discu-
ter l’implantation d’un pacemaker-défibrilla-
teur, pour autant que cette mesure cadre avec le
pronostic [14, 15].
Pronostic
La plupart des troubles du rythme qui se mani-
festent sous forme de palpitations sont bénins et
ne correspondent pas à une cardiopathie struc-
turelle. Les arythmies de pronostic lourd ne se
signalent en général pas par des palpitations (!),
exception faite de la fibrillation auriculaire qui,
selon les cas, prédispose à l’ictus, surtout chez
les personnes âgées.
Dans chaque cas, il est important de procéder à
une anamnèse la plus exacte possible, à un exa-
men physique soigneux, et d’exclure une cardio-
pathie structurelle, ce qui est la plupart du
temps possible grâce à des méthodes d’examen
non invasives.
Quintessence
Par palpitations, on entend tout battement de cœur perçu désagréablement.
Le terme palpitation n’a pas une signification identique à celle de trouble
du rythme et à l’inverse, tout trouble du rythme ne cause pas forcément
de palpitations. Les battements du cœur dans une succession normale,
en règle générale à peine perçus, peuvent cependant être subjectivement
ressentis comme dérangeants, même si aucune modification notable n’est
présente.
A l’inverse, des arythmies potentiellement mortelles peuvent rester
asymptomatiques jusqu’à la fin. Entre ces deux importants et fréquents
extrêmes, il y a le large champ des extrasystoles et des tachycardies pour
lesquelles un traitement spécifique est certes parfois possible, mais dont la
documentation peut être d’autant plus difficile que leur survenue peut être
rare et leur durée réduite. Il est donc d’autant plus important de s’attacher
d’abord à délimiter par l’anamnèse le problème de manière précise, puis
de mettre en œuvre l’examen complémentaire approprié, par exemple un
enregistrement ECG de longue durée.
Les extrasystoles et les tachycardies régulières n’ont aucune signification
pronostique lorsqu’on peut exclure une anomalie structurelle du cœur, ce
qui est largement possible avec des méthodes non invasives.
En pratique, la forme la plus fréquente de palpitations en relation avec une
arythmie est la fibrillation auriculaire. Chez les personnes d’un âge avancé
ou en présence d’autres facteurs de risque, un traitement anticoagulant est
ici d’autant plus indiqué pour la prévention de l’accident embolique que ce
trouble du rythme ne peut que rarement être entièrement supprimé et que
très souvent sa survenue peut aussi être asymptomatique.
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