4Politique intérieure
les résultats des dernières élections, aussi
bien fédérales qu’étatiques, ont révélé une
hausse de l’abstentionnisme, ce qui reflète,
à la fois, une méfiance croissante des citoyens
à l’égard des partis politiques.
Face aux défis auxquels doit faire
face le système électoral mexicain, le président
de l’IFE a proposé au Congrès d’engager une
réforme électorale intégrale qui compren-
ne, entre autres éléments, la baisse du coût
des campagnes électorales par le biais d’une
réorganisation du schéma de financement
actuellement en vigueur, un contrôle plus
efficace de l’utilisation des ressources dont
disposent les partis, dans le but d’enrayer
la corruption, ainsi
qu’une plus grande trans-
parence dans la gestion
des fonds et un accès
plus large à l’informa-
tion afin de renforcer la reddition des
comptes et de rétablir la confiance des
citoyens.
Luis Carlos Ugalde a par ailleurs
indiqué que si le Congrès accepte ces pro-
positions, la démocratie mexicaine s’en
trouvera renforcée puisque cela permettra
d’instaurer progressivement un meilleur sys-
tème de reddition des comptes pour tous
les acteurs politiques par l’intermédiaire de
normes qui consolideront les mécanismes
de contrôle de l’État et garantiront un
comportement sain des partis politiques
et ce en vue d’éradiquer le gaspillage et
la corruption de la sphère publique. •
en bref
Progrès en matière
de droits de l’homme
Le 19 février dernier, Miguel
Nazar Haro, ancien titulaire de la
Direction fédérale pour la Sécurité, a
été arrêté dans la ville de Mexico. Il
est accusé d’avoir participé à la
disparition forcée en 1975 de Jesús
Piedra Ibarra, membre présumé
d’une organisation de guérilla de
gauche. Il s’agit-là de la première
arrestation menée par le procureur
spécial nommé par le président du
Mexique, Vicente Fox Quesada, en
novembre 2001 afin d’enquêter et de
juger les violations des droits de
l’homme commises sous les
gouvernements précédents.
Les travaux d’investigation
réalisés par le bureau de ce procureur
ont débuté en 2001, à la suite d’une
recommandation de la Commission
nationale des droits de l’homme du
Mexique. Ceux-ci ont débouché sur
une enquête préalable à son
encontre. L’ordre d’arrestation a été
émis par un juge du district en
matière pénale, siégeant à Monterrey.
Gómez Morín, au Panthéon
des Hommes Illustres
Les restes du fondateur et
guide idéologique du Parti d’action
nationale (PAN), Manuel Gómez
Morín, ont été transportés au
panthéon des Hommes Illustres lors
d’une cérémonie qualifiée par le
président Vicente Fox de « pleine
justice historique de l’Etat
mexicain ». Ce geste est une
reconnaissance du parcours du
fondateur du PAN et créateur
d’institutions telles que la Banque du
Mexique et l’Institut mexicain de la
sécurité sociale. Le ministère de
l’Intérieur a récemment émis le
décret par lequel sont également
considérés comme personnages
illustres le leader de gauche Heberto
Castillo Martínez et le politologue
Jesús Reyes Heroles.
Dans le cadre de sa participation au
séminaire La Réforme politique au Mexique,
organisé en février dernier par l’Institut de
Recherches juridiques de l’Université Natio-
nale Autonome du Mexique, le président
de l’Institut fédéral électoral (IFE), Luis
Carlos Ugalde, a exhorté le Congrès mexi-
cain à promouvoir une réforme intégrale du
système électoral visant à renforcer davan-
tage la démocratie et la vie politique dans
le pays.
Au cours de son intervention, le
dirigeant de l’IFE – organisme autonome
de l’État mexicain responsable de l’orga-
nisation des élections fédérales – a fait réfé-
rence à ce qu’il a appelé
‘’deux signaux d’alerte’’
que présente la démo-
cratie mexicaine dans la
conjoncture actuelle. En
premier lieu, l’importance croissante des
ressources économiques dans la politique du
pays ; et en deuxième lieu, une apparente
croissance de la méfiance des citoyens à
l’égard des partis politiques.
Conformément au cadre légal en
vigueur, l’État mexicain constitue la prin-
cipale source de financement des partis.
Ceci a indirectement contribué à accroître
le coût des campagnes électorales et n’a
pas empêché les partis d’avoir recours à
des sources complémentaires de finance-
ment, ce qui, selon le président de l’IFE, peut
donner lieu à des abus. Quant au second
risque, Luis Carlos Ugalde a signalé que
L’IFE propose de renforcer la démocratie