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EFFETS DES PRATIQUES AGRICOLES ET DES INFRASTRUCTURES AGRO-ECOLOGIQUES SUR LA DIVERSITE DES CHIROPTERES
Préambule : La chauve-souris est une sentinelle de la valeur
écologique de l’espace agricole
Les chauves-souris sont des mammifères peu connus, fragiles et pour certaines en voie de disparition.
Bien que protégées dans les pays européens par des lois nationales ou européennes, les chauves-souris
européennes sont en danger dans une grande partie de leur aire de distribution. De nombreuses
causes de déclin ont été identifiées dont disparition et dégradation de leurs habitats de chasse, les
pratiques agricoles qui utilisent des pesticides, et la destruction et perturbation de leurs gîtes de
reproduction ou d’hibernation.
Ainsi l’
’intensité agricole et la dégradation du maillage écologique
seraient fortement impliquées dans le déclin des populations de chauves-souris d’Europe. Or, il ne faut
pas oublier le rôle essentiel de ces mammifères insectivores dans la régulation des ravageurs des
cultures et leur potentiel en tant que bio-indicateurs de la qualité du milieu agricole.
La diversité des espèces chauves-souris ont la capacité à s’adapter à des contextes de milieux variés.
Par conséquent, les chiroptères se révèlent être des indicateurs pertinents de biodiversité en milieu
agricole, de par leur diversité taxonomique et fonctionnelle, pour leur sensibilité à une vaste gamme
de facteurs de stress environnementaux, pour leur grande mobilité sur plusieurs kilomètres. Ces
caractéristiques font des chiroptères de bons témoins de la qualité de l’habitat et de la stabilité de
l’écosystème par leur distribution et leur diversité (Jones, 2009).
Sur les 1 232 espèces de chauves-souris, répertoriées dans le monde, environ 2/3 sont des insectivores
strictes ou facultatives. Leur position en bout de chaine alimentaire en fait d’excellents indicateurs de
la présence d’insectes ou de petits invertébrés.
De nombreuses études ont déjà permis de mettre en évidence l’importance des éléments agro-
écologiques dans le paysage, notamment les haies (Verboom and Huitema 1997, Bellamy et al. 2013,
Frey-Ehrenbold et al. 2013). Cependant, il reste à définir quelle est la part respective de l’influence des
pratiques agricoles ou de la structuration des éléments agro-écologiques dans le paysage sur la
diversité et l’abondance des chiroptères.
On peut alors s’interroger sur les variables associées aux pratiques agricoles et aux infrastructures
agro-écologiques (IAE) qui influencent le plus la diversité des chiroptères en prairies permanentes.
Cette analyse s’intéresse aux effets des pratiques agricoles couplées au rôle joué par des éléments
semi-naturels que sont les infrastructures agro-écologiques sur la diversité des chiroptères sur notre
territoire.