
Philippe Darreau Macroéconomie dynamique (14/09/2011)  
Introduction                                        
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Introduction 
 
 
Les problèmes macroéconomiques inter temporels  
Certain problèmes macroéconomiques sont spécifiquement inters temporels. Qu’est ce que la 
société peut et doit consommer aujourd’hui et investir pour demain ? Quelle dette peut-on et 
doit-on laisser aux générations futures ? Quelle pollution peut-on se permettre de laisser aux 
générations futures ?  
Comme il n’y a aucune raison a priori de limiter l’horizon des conséquences de ce type de 
choix sociaux, les économistes supposent un horizon de planification infini. 
Pour  traiter  les  questions  inter  temporelles  la  macroéconomie  dispose  de  deux  types  de 
modélisation.  Le  modèle  à  agent  représentatif :  c’est  le  modèle  issu  de  Solow  (1956)  et 
Ramsey (1928) qui sert de fondement aux modèles de croissance et qui modélise le choix de 
la société par le choix d’un agent immortel. Le modèle à générations imbriquées développé 
par Allais (1947), Samuelson (1958) et Diamond (1965). Des agents à durée de vie finie se 
comportent selon la théorie du cycle de vie de Ando et Modigliani (1963). 
 
Agent représentatif contre générations imbriquées 
Chaque modèle a ses avantages et ses inconvénients et chacun doit être utilisé pour résoudre 
des problèmes différents. 
Le modèle à agent représentatif à l’immense avantage de répondre simplement à la question 
de l’affectation intertemporelle des ressources par la société. La société doit choisir quelle 
partie de la production elle consomme aujourd’hui et quelle partie elle consommera demain. 
Ce problème se posant sur un horizon infini, pour expliquer ce choix de la société, le plus 
simple est de modéliser un agent représentatif immortel. Le fait qu’il soit immortel n’est en 
rien irréaliste puisque cet agent représente la société. Le fait qu’il soit seul ne pose pas de 
problème vis-à-vis de la question centrale qui est celle de l’affectation des ressources entre 
aujourd’hui et demain, en revanche sa solitude pose deux problèmes. D’une part un problème 
politique : puisqu’il est seul son équilibre est identique à un optimum, par définition. Quand 
on est seul, la solution décentralisée est aussi la solution centralisée. D’autre part un problème 
d’abstraction trop  élevée pour traiter des transferts entre générations. Puisqu’il est seul, la 
question des transferts entre individus différents ne peut être envisagée. 
 
Transferts intergénérationnels  
Le modèle à générations imbriquées peut donc traiter des questions que le modèle à agent 
représentatif  ne  peut  pas  traiter.  Les  problèmes  de  la  retraite  par  répartition,  la  politique 
d’éducation, la  question de la dette publique, ont leurs bases  théoriques  dans  le modèle à 
générations imbriquées. 
Bien  sûr  le  modèle  à  générations  imbriquées  traite  aussi  de  la  question  de  l’affectation 
intertemporelle des ressources par la société. Le modèle à générations imbriquées est donc 
plus général que le modèle à agent représentatif. En fait, le modèle à agent représentatif n’est 
qu’un  cas  particulier  du  modèle  à  générations  imbriquées  :  Lorsque  dans  le  modèle  à 
générations imbriquées les agents sont supposés altruistes (ils sont mortels mais ils aiment 
leurs enfants, ils planifient donc leurs choix pour eux aussi … et choisissent donc comme un 
agent immortel) on revient au modèle à agent représentatif. Le modèle à agent représentatif 
idéalise l’altruisme vis-à-vis des générations futures. Les transferts intergénérationnels y sont 
parfaits parce que l’altruisme est parfait et l’altruisme y est parfait parce que l’agent est seul, 
il considère les générations futures comme lui-même. Ce n'est pas nécessairement le cas dans 
le modèle à générations imbriquées. La question du degré d’altruisme est évidement centrale 
pour traiter des transferts intergénérationnels.