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Philippe Darreau Macroéconomie dynamique (14/09/2011)
Introduction
Macroéconomie 4
Chapitre 1 : Modèle à générations imbriquées et l’inefficience dynamique
Section 1 : L'inefficience dynamique
Section 2 : Modèle à générations imbriquées d’agents égoïstes
Section 3 : Modèle à générations imbriquées d’agents altruistes
Chapitre 2 : Les retraites
Section 1 : Répartition et capitalisation et inefficience dynamique
Section 2 : Problèmes démographiques
Section 3 : L’efficience des retraites et vieillissement du capital humain
Chapitre 3 : Dépenses publiques et dette publique
Section 1 : Dette publique et équivalence Ricardienne
Section 2 : Dette publique et inefficience dynamique
Section 3 : Dépenses publiques productives dans le modèle de Barro
Chapitre 4 : La dette externe
Section 1 : Cadre comptable et théorique
Section 2 : Le modèle à générations imbriquées en économie ouverte
Section 3 : La dette externe des USA
Bibliographie :
Romer, D. : Macroéconomie approfondie, Mc Graw-Hill 1996.
Hairault, J.-O. : Analyse macroéconomique 1 et 2, Repères La découverte 2000.
Blanchard, O. & Cohen, D. : Macroéconomie, Pearson Education 2002.
Darreau, Ph. : Croissance et Politique économique, De Boeck 2003.
De La Croix, D. Michel, Ph. A theory of economic Growth, Cambridge UP 2002.
Ma page web : http://www.unilim.fr/pages_perso/philippe.darreau/
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Philippe Darreau Macroéconomie dynamique (14/09/2011)
Introduction
Introduction
Les problèmes macroéconomiques inter temporels
Certain problèmes macroéconomiques sont spécifiquement inters temporels. Qu’est ce que la
société peut et doit consommer aujourd’hui et investir pour demain ? Quelle dette peut-on et
doit-on laisser aux générations futures ? Quelle pollution peut-on se permettre de laisser aux
générations futures ?
Comme il n’y a aucune raison a priori de limiter l’horizon des conséquences de ce type de
choix sociaux, les économistes supposent un horizon de planification infini.
Pour traiter les questions inter temporelles la macroéconomie dispose de deux types de
modélisation. Le modèle à agent représentatif : c’est le modèle issu de Solow (1956) et
Ramsey (1928) qui sert de fondement aux modèles de croissance et qui modélise le choix de
la société par le choix d’un agent immortel. Le modèle à générations imbriquées développé
par Allais (1947), Samuelson (1958) et Diamond (1965). Des agents à durée de vie finie se
comportent selon la théorie du cycle de vie de Ando et Modigliani (1963).
Agent représentatif contre générations imbriquées
Chaque modèle a ses avantages et ses inconvénients et chacun doit être utilisé pour résoudre
des problèmes différents.
Le modèle à agent représentatif à l’immense avantage de répondre simplement à la question
de l’affectation intertemporelle des ressources par la société. La société doit choisir quelle
partie de la production elle consomme aujourd’hui et quelle partie elle consommera demain.
Ce problème se posant sur un horizon infini, pour expliquer ce choix de la société, le plus
simple est de modéliser un agent représentatif immortel. Le fait qu’il soit immortel n’est en
rien irréaliste puisque cet agent représente la société. Le fait qu’il soit seul ne pose pas de
problème vis-à-vis de la question centrale qui est celle de l’affectation des ressources entre
aujourd’hui et demain, en revanche sa solitude pose deux problèmes. D’une part un problème
politique : puisqu’il est seul son équilibre est identique à un optimum, par définition. Quand
on est seul, la solution décentralisée est aussi la solution centralisée. D’autre part un problème
d’abstraction trop élevée pour traiter des transferts entre générations. Puisqu’il est seul, la
question des transferts entre individus différents ne peut être envisagée.
Transferts intergénérationnels
Le modèle à générations imbriquées peut donc traiter des questions que le modèle à agent
représentatif ne peut pas traiter. Les problèmes de la retraite par répartition, la politique
d’éducation, la question de la dette publique, ont leurs bases théoriques dans le modèle à
générations imbriquées.
Bien sûr le modèle à générations imbriquées traite aussi de la question de l’affectation
intertemporelle des ressources par la société. Le modèle à générations imbriquées est donc
plus général que le modèle à agent représentatif. En fait, le modèle à agent représentatif n’est
qu’un cas particulier du modèle à générations imbriquées : Lorsque dans le modèle à
générations imbriquées les agents sont supposés altruistes (ils sont mortels mais ils aiment
leurs enfants, ils planifient donc leurs choix pour eux aussi … et choisissent donc comme un
agent immortel) on revient au modèle à agent représentatif. Le modèle à agent représentatif
idéalise l’altruisme vis-à-vis des générations futures. Les transferts intergénérationnels y sont
parfaits parce que l’altruisme est parfait et l’altruisme y est parfait parce que l’agent est seul,
il considère les générations futures comme lui-même. Ce n'est pas nécessairement le cas dans
le modèle à générations imbriquées. La question du degré d’altruisme est évidement centrale
pour traiter des transferts intergénérationnels.
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Philippe Darreau Macroéconomie dynamique (14/09/2011)
Introduction
Egoïsme contre altruisme
De même que la théorie de la croissance endogène a fait comprendre aux économistes le rôle
fondamental de l’Etat pour expliquer la croissance économique, les modèles à générations
imbriquées ont fait comprendre aux économistes le rôle central de l’altruisme. L’égoïsme a
été souvent considéré a tort comme une hypothèse de la théorie économique, sans doute par
une mauvaise compréhension du premier théorème de l’économie du bien être dans sa forme
première : « En suivant son intérêt personnel, chaque individu est guidé, comme par une main
invisible à réaliser l’intérêt général ». L’intérêt personnel n’est pas synonyme d’égoïsme. En
économie l’égoïsme est défini comme le comportement d’un agent qui ne considère dans sa
fonction d’utilité que sa consommation personnelle. Un agent qui suit son intérêt personnel,
c'est-à-dire qui maximise sous contrainte sa fonction d’utilité peut très bien être altruiste si sa
fonction d’utilité tient compte des consommations d’autres agents. L'altruisme est une
hypothèse qui explique de nombreux phénomènes économiques. Par exemple la croissance :
Si l'agent (du modèle Solow-Ramsey) était égoïste, il n’accumulerait pas plus de capital qu’il
ne lui en faut pour arriver au terme de sa vie. Il vendrait son capital à ses enfants avant de
mourir. La nouvelle génération devrait épargner pour racheter l'ensemble du stock de capital,
il n'y aurait pas accumulation. L’accumulation du capital s’explique donc par l’altruisme.
Politique économique
Pour la théorie néoclassique, la politique économique est justifiée par les défaillances du
marché : les externalités, les biens publics, les équilibres non concurrentiels, les défauts
d’information. Ces défaillances « justifient » l’intervention de la politique économique : Taxer
ou subventionner les externalités, produire de façon centralisée les biens publics, réguler les
monopoles, créer des incitations pour éliminer la sélection adverse et l’aléa de moralité.
Bon nombre de politique économique concernent les transferts entre génération : les retraites
par répartition, la dette publique, les problèmes écologiques, les dépenses d’éducation. La
politique se charge de réaliser des transferts publics de richesse entre générations. Prendre aux
jeunes pour donner aux vieux, s’endetter aujourd’hui et faire payer les impôts aux générations
suivantes, diminuer la pollution et donc la consommation aujourd’hui pour que les
générations futures puissent avoir plus de bien être… Pourquoi la politique réalise-t-elle ces
transferts ? En théorie, la réponse est qu’il doit exister une défaillance au marché, sinon le
marché réaliserait lui même ces transferts.
Fondamentalement, une défaillance supplémentaire du marché, que l’on va étudier, est que les
échanges marchands n'interviennent qu'entre contemporains ; on ne peut échanger avec les
générations absentes, passées et futures. Puisqu’il ne peut y avoir d’échange entre générations,
deux solutions sont envisageables. L'une privée, repose sur l'altruisme dynastique des agents.
L'autre, publique, l'Etat devient garant des solidarités entre générations. Cette défaillance du
marché porte le nom d’inefficience dynamique.
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