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1 - LA BATAILLE D’EL ALAMEIN
ET L’EFFONDREMENT DE L’ARMÉE ITALO-ALLEMANDE.
1. Abréviations de grades :
chaque nation ayant sa ma-
nière propre d’écrire les
abréviations de grades mili-
taires, nous avons choisi de
conserver ces particularités
nationales. C’est ainsi par
exemple que les abrévia-
tions italiennes ne compor-
tent pas de majuscules alors
que celles des autres pays
(Allemagne, France, Gran-
de-Bretagne et Etats-Unis)
en ont.
2. Le 12 août 1942, après
les victoires de Gazala et
Tobrouk, le gen. Bastico
qui détenait également le
poste de gouverneur de la
Libye, avait été promu ma-
réchal d’Italie pour faire
contrepoids à la nomina-
tion de Feldmarschall de
Rommel et maintenir ainsi
la subordination hiérarchi-
que formelle de Rommel
vis-à-vis de Bastico et Ca-
vallero qui occupaient des
fonctions supérieures.
Le 15 août 1942, la hiérarchie du haut
commandement italien en Afrique Septentrionale
fi t l’objet d’une réorganisation. La juridiction
territoriale du Commandant Supérieur de l’Afrique
Septentrionale (SUPERASI - gen. Ettore Bastico)1
se réduisit à la seule Libye (SUPERLIBIA)2 et le Gen
Rommel, commandant de l’armée italo-allemande
en Égypte (dénommée depuis le 1er Octobre 1ª
Armata Corazzata Italo-Tedesca ou ACIT, 1
ère
Armée blindée italo-allemande), passa sous les
ordres directs du Commandement Supérieur
(gen. Cavallero) à Rome qui constitua sa propre
représentation en territoire égyptien (DELEASE),
commandée par le gen. Barbasetti di Prun. Les
responsabilités de DELEASE étaient surtout
logistiques et administratives et ne concernaient
pas la partie opérationnelle ; Rommel apprécia la
nouvelle organisation qui lui assurait une liberté
presque totale de manœuvre opérationnelle et le
soustrayait à la dépendance inopportune du gen.
Bastico avec qui il avait de fréquents différents.
La tentative manquée de Rommel de percer
les défenses britanniques, au début de septembre
1942 (Bataille d’Alam el-Halfa), fut suivie par
une période de calme apparent que les chefs
des forces opposées utilisèrent à la préparation
de l’affrontement fi nal. Les commandements
de l’Axe, conscients que le sort de l’Afrique
septentrionale était en jeu, intensifi èrent au
maximum l’envoi de troupes et d’équipements,
en utilisant pour le transport des carburants non
seulement les précieux pétroliers, mais aussi des
sous-marins et avions de transport. Au cours du
mois d’octobre, le fl ux du ravitaillement vers la
Libye subit une réduction draconienne, lorsque
sur les 84 000 tonnes environ de matériel parties
des ports italiens, 37 000 furent perdues (44%). En
décembre, le pourcentage des pertes atteignit 53%.
L’offensive aérienne contre Malte, conduite avec
détermination jusqu’au mois d’août par les forces
aériennes italo-allemandes, reprit avec intensité
le 11 octobre mais, au cours d’une semaine,
les Spitfi re infl igèrent des pertes prohibitives
principalement à la Luftwaffe qui assurait la
plus grande part des raids ; le relâchement de la
pression sur l’île permit à la Royal Air Force de
récupérer brièvement son potentiel offensif qui
de nouveau imposa un lourd tribut aux convois
italiens en transit.
C’est alors que le Gen Alexander décida
d’éliminer défi nitivement la menace qui pesait
sur le Delta du Nil et tous les efforts furent dédiés
au renforcement de la 8ème Armée en faisant
affl uer par le canal de Suez de grandes quantités
de troupes fraîches et de blindés ; la WDAF
(Western Desert Air Force) fut renforcée par de
nouveaux appareils de construction britannique et
américaine alors que commençaient à arriver au
Moyen Orient, les premières unités aériennes de
l’USAAF. À partir de la seconde moitié du mois
d’octobre, les Britanniques pouvaient compter en
Égypte et en Palestine sur 605 avions de chasse,
254 bombardiers moyens, 61 bombardiers lourds
C.R.42 en vol de
convoyage au-dessus de
la mer ; au premier plan
l’aile blanche protectrice
d’un hydravion Cant.
Z.506. (G. Apostolo)