Formation à la relation thérapeutique
Notre groupe était constitué de 16 étudiants, le Professeur Velluet était le leader.
Lors de chaque séance, deux voire trois d’entre nous exposions des situations cliniques que
nous avions vécues et qui nous tenaient à cœur pour différentes raisons.
Au début de ces séances, le travail fut laborieux, nous avions du mal à nous exprimer, puis
au fur et à mesure que le groupe apprit à se connaitre, la parole se libéra et ces réunions
devinrent intéressantes et instructives.
En effet, après avoir effectué deux stages aux urgences, où mon rôle se limitait à croiser
des patients et où mes interrogatoires et examens physiques n’étaient centrés que sur le
symptôme-alarme, lors de mon stage chez le praticien, je fus amenée à revoir mes patients
et la nécessité de connaître leur HISTOIRE devint essentielle.
Le médecin est alors censé recueillir les informations nécessaires c’est-à-dire leurs vécus
aussi, tous ces paramètres qui peuvent influer sur sa pathologie (ces facteurs pouvant aussi
bien l’aggraver que l’apaiser). Pour se faire, il devra établir une relation de confiance avec
son patient, ce qui ne se fera aisément (d’où l’intérêt de la médecine de ville !).
Lors de nos séances avec le Professeur Velluet, nous avions également abordé la notion
d’espace thérapeutique. Ainsi, le but du médecin était aussi de montrer à son patient qu’il
pouvait être acteur de sa santé et qu’il existe un continuum direct entre son psychisme et
son soma : espace d’autonomisation. Mais pour y parvenir, il lui faudra passer par l’espace
primaire. Espace où le médecin est celui qui sait (souvent au début d’une pathologie où le
patient a peur et a besoin d’aide), puis progressivement avec le lien qui se crée entre le
médecin et son patient, il rentre dans l’espace intermédiaire, le médecin n’est plus celui qui
détient tout le savoir, mais il apporte ses connaissances afin de donner des clés à la
guérison de son patient.
Grâce aux éléments recueilles par le médecin généraliste, le patient pourra prendre
conscience des facteurs qui peuvent interférer avec ses pathologies et agir en conséquence.
Ces séances m’ont enrichie, beaucoup plus que je ne le pensais. J’ai pris conscience de
l’importance de la connaissance de l’entourage du patient (social, familial) dans sa prise en
charge. Il est indispensable de laisser le patient s’exprimer librement afin de s’en rapprocher
même si cela nécessite plus de temps, difficilement concevable au cabinet.
Ce qui me rassure c’est d’avoir pu constater que mes camarades étaient confrontés aux
mêmes problèmes et qu’ils devaient surmonter les mêmes craintes. Durant ces six mois,