Prosper MERIMEE Prosper Mérimée est né le 23 septemb re 1803 dans une famille d'artistes bourgeoi s installée près du Panthéo n. Il n'est pas Portrait de Acte de baptisé, Prosper naissance et reconstitué Mérimée à restera l'âge de de Prosper cinq ans Mérimée, fidèle, sa peint par sa 28 vie mère en septembre durant, 1803 © 1808 © aux Bibliothèque Archives convictio nationale de de Paris ns France V2E 1095 (Estampes) athées de ses parents. Son père, Léonor Mérimée est professeur de dessin à l'École polytechnique, et sera plus tard secrétaire perpétuel de l'École des Beaux-Arts. Sa mère, Anne Moreau est portraitiste, et enseigne, elle aussi, le dessin. Le couple a un solide bagage intellectuel et artistique datant du XVIIIe siècle, mais ne s'engage guère dans les courants culturels naissants. De l'éducation parentale, Mérimée retiendra, sur les plans esthétique et affectif, l'horreur de l'emphase. C'est de sa mère qu'il tient la devise "Souviens-toi de te défier". Réunion d'artistes dans l'atelier d'Isabey, par Louis Léopold Boilly. Musée du Louvre. © RMN Une trentaine d'amis de Léonor Mérimée sont ici réunis : l'acteur Talma, les architectes Fontaine et Percier, le compositeur Méhul... Églises Sainte-Geneviève et SaintÉtienne du Mont par D. Duchâteau, 1807. Plume, lavis et aquarelle. Musée Carnavalet © PMVP / L. Degrâces La famille n'est pas aisée mais mène une vie intéressante et calme. On reçoit de nombreux artistes, français et anglais. À quinze ans, Prosper maîtrise l'anglais qu'il pratique avec les élèves de sa mère venues d'outre-Manche ; parmi elles, les sœurs Lagden, Fanny et Emma, qui tiendront sa maison pendant les dernières années de sa vie. Ses études au Lycée Napoléon (qui deviendra le Lycée Henri IV) le mettent en contact avec les fils de l'élite parisienne ; entre eux, Adrien de Jussieu, Charles Lenormant et Jean-Jacques Ampère avec qui il traduit Ossian. En 1819, il s'inscrit à la faculté de droit, marchant ainsi dans les pas de son grand-père François Mérimée, éminent avocat du Parlement de Rouen et intendant du maréchal de Broglie. Il obtient sa licence en 1823. La même année, il est exempté du service militaire, pour faiblesse de constitution. Néanmoins, il sera incorporé en 1830 à la Garde nationale. Distribution des prix du collège royal Henri IV, du 19 août 1818 © Bibliothèque nationale de France (Imprimés) Extrait du tableau de recensement militaire de 1823, Mérimée est recensé sous le numéro 306 © Archives de Paris, D1R1 19 Jusqu'à son entrée dans la fonction publique en 1831, Mérimée n'exerce aucun métier hormis celui d'écrivain. En 1825, le Théâtre de Clara Gazul, son premier livre, marque ses débuts brillants. En 1827 paraît La Guzla ou choix de poésies illyriques, prétendues productions populaires inventées par lui, mais qui passeront pour authentiques auprès des poètes et des savants. 1828 : La Jacquerie, scènes féodales, et La Famille Carvajal, drame. 1829 : Chronique du temps de Charles IX, roman historique, important succès de librairie. La même année, il publie Mateo Falcone, sa première nouvelle. C'est dans le cadre de ce genre qu'il écrira ses chefs-d'œuvre. Vertumne et Pomone, peinture par Jean-François-Léonor Mérimée. © Musée Fabre de Montpellier, Cl. F. Jaulmes