Biologie au quotidien Ann Biol Clin 2011 ; 69 (2) : 223-7 Augmentation de l’amylasémie après chirurgie cardiaque : quelle signification ? Hyperamylasemia after cardiac surgery: which significance? Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 05/06/2017. Jean-Baptiste Oudart1 Sarah Ledon2 Anne Poncet2 François-Xavier Maquart1 Laurent Ramont1 1 CHU de Reims, Laboratoire central de biochimie, Reims <[email protected]> 2 CHU de Reims, Département d’anesthésie-réanimation, Reims Résumé. Nous rapportons ici le cas d’une femme de 82 ans opérée d’un remplacement valvulaire aortique pour un rétrécissement aortique sévère. La découverte sur le bilan postopératoire d’une élévation isolée de l’amylasémie nous a amenés à nous interroger sur les causes et l’interprétation de cette augmentation. Une analyse de la littérature nous a montré qu’une telle élévation est relativement fréquente, avec une grande hétérogénéité à la fois de cinétique et d’amplitude. Les mécanismes de cette augmentation restent controversés, ainsi que l’utilité même de ce dosage en pratique courante dans ce contexte. Dans la mesure, en effet, où l’élévation postopératoire de l’amylasémie pourrait être liée à une hypoxie tissulaire, le dosage du lactate semble plus approprié pour le suivi postopératoire. Mots clés : hyperamylasémie, amylase, isoenzyme, chirurgie cardiothoracique, lactate Abstract. We report the case of an 82-year-old woman, suffering of aortic valve stenosis, hospitalized for an aortic valve replacement surgery. This woman presented a hyperamylasemia during the early postoperative period. This raised the question of issue and explanation of this hyperamylasemia. A review of the literature showed that hyperamylasemia was reported in a large number of patients undergoing cardiac surgery, with various serum amylase levels and time courses. Mechanisms of this hyperamylasemia remain poorly understood and the interest of amylasemia measurement after cardiothoracic surgery is not clearly defined. Since postoperative hyperamylasemia can result from a tissular hypoxia, blood lactate measurement could be a more effective biochemical marker. Article reçu le 26 juin 2010, accepté le 4 octobre 2010 Key words: hyperamylasemia, amylase, isoenzyme, cardiothoracic surgery, lactate doi:10.1684/abc.2011.0528 L’observation Madame W., 82 ans, est hospitalisée pour dyspnée d’effort importante, gênante pour la plupart des activités quotidiennes. Parmi ses antécédents, on retrouve un souffle aortique connu depuis 2004 mais non suivi. Outre la dyspnée et le souffle aortique, l’examen clinique ne montre qu’une hypertension artérielle modérée (pression artérielle systolique : 145 mmHg). L’électrocardiogramme retrouve un rythme sinusal, un axe gauche, ainsi que des signes classiques d’hypertrophie ventriculaire gauche et une onde Q en antérieur. L’échographie transthoracique confirme la dilatation d’un ventricule gauche hypertrophié avec une fraction d’éjection modérément altérée à 40 %, et un rétrécissement aortique sévère (surface aortique : 0,5 cm2 ), avec un gradient aortique moyen augmenté à 88 mmHg et maximal à 117 mmHg. La coronarographie retrouve des coronaires saines. L’indication opératoire est posée et un remplacement de la valve aortique par une bioprothèse est effectué en décembre 2009. L’intervention est réalisée sous circulation extracorporelle avec cardioprotection par cardioplégie chaude au sang hyperpotassique. Au décours immédiat de cette intervention, plusieurs bilans biologiques sont effectués. Le dosage de l’amylasémie, réalisé par méthode colorimétrique enzymatique sur automate Pour citer cet article : Oudart JB, Ledon S, Poncet A, Maquart FX, Ramont L. Augmentation de l’amylasémie après chirurgie cardiaque : quelle signification ? Ann Biol Clin 2011 ; 69(2) : 223-7 doi:10.1684/abc.2011.0528 223 Biologie au quotidien sans autre explication clinique, une amylasémie élevée avec une lipasémie normale oriente très fortement le diagnostic en ce sens. En pratique, l’amylasémie ne semble plus avoir d’indication dans les suites d’une chirurgie cardiaque, devant la supériorité d’autres dosages comme celui de la troponine, de la lipasémie (plus spécifiques) ou du lactate en fonction du contexte. Le point de vue du biologiste Le point de vue du clinicien L’amylasémie est un dosage parfois demandé après chirurgie cardiothoracique. Dans les suites d’une chirurgie cardiaque, son élévation peut être le reflet d’une ischémie myocardique, d’un bas débit systémique, d’un sepsis, d’une ischémie, d’une occlusion intestinale, d’une cholécystite ou d’une pancréatite aiguë postopératoires, ou tout simplement être secondaire à la circulation extracorporelle et au geste chirurgical. Elle permet, dans le cas d’une élévation importante, de détecter une défaillance myocardique et incite par conséquent à pousser les investigations plus en avant. L’élévation de l’amylasémie peut, de plus, être majorée en postopératoire dans le cadre des fréquentes insuffisances rénales fonctionnelles dans ce contexte. Cependant, dans les cas où l’on suspecte une hypoxémie tissulaire, le dosage de l’amylasémie peut être avantageusement remplacé par le dosage du lactate, couramment réalisé en pratique, permettant un monitorage biologique plus rapproché, d’autant plus que les résultats sont rapidement obtenus sur la gazométrie sanguine effectuée au lit du malade. Le seul contexte dans lequel l’amylasémie peut éventuellement être prescrite dans un contexte chirurgical reste le diagnostic des cholécystites alithiasiques postopératoires. En effet, devant une perturbation du bilan hépatique à type de cholestase ou de cytolyse Valeurs de I’amylasémie en (UI/L) Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 05/06/2017. Modular (RocheTM ), a montré une augmentation isolée et transitoire dans les premières heures, maximale à la 11e heure (1 570 UI/L) et revenant à une valeur proche de la normale (197 UI/L) – valeurs de référence : 28 à 100 UI/L – à la 65e heure (figure 1). La lipasémie est restée en permanence dans les limites de la normale (< 20 UI/L). Les suites opératoires sont simples. La patiente quitte la réanimation cardiaque après trois jours et sort 48 heures plus tard du CHU de Reims. 1800 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 0 2h 5h 11 h 17 h 41 h 65 h Délai post opératoire Figure 1. Évolution de l’amylasémie postopératoire chez Madame W. L’heure de sortie du bloc opératoire a été définie comme t = 0 h. 224 L’␣-amylase est une enzyme de masse moléculaire comprise entre 50 et 60 kDa. Elle existe sous forme de deux isoenzymes différentes : l’isoenzyme pancréatique (P-amylase) et l’isoenzyme salivaire (S-amylase). Elle hydrolyse les liaisons ␣(1-4) entre deux résidus de maltoses adjacents dans les chaînes d’amylose [1]. C’est une métallo-enzyme calcium-dépendante, ce qui explique la nécessité d’un prélèvement sur tube sec ou hépariné pour éviter des erreurs analytiques dues à la chélation du calcium par l’EDTA ou le citrate. La demi-vie plasmatique de l’amylase est très courte, de l’ordre d’une à deux heures chez l’homme, ce qui nécessite une production importante et continue, estimée à 100 UI/h pour maintenir une concentration sérique constante [2]. Plus de 90 % de l’amylase sérique est produite par les glandes salivaires et le pancréas, cependant, il existe d’autres lieux de production, énumérés dans le tableau 1. La présence d’amylase adhérente à la paroi de l’intestin grêle a également été décrite. Le meilleur reflet de cette diversité des lieux de production de l’amylase est la diminution relativement modérée de l’amylasémie qui suit les pancréatectomies [1]. L’amylase est également retrouvée dans de nombreux liquides biologiques, tels que les urines, les selles, la sueur, les larmes, le sperme, le colostrum et le lait maternel. Les différents mécanismes d’élimination de l’amylase sont encore mal connus. Compte tenu de sa relativement faible masse moléculaire, plus de la moitié de l’amylase sérique est ultrafiltrée au niveau glomérulaire et éliminée sous forme inchangée dans les urines ou catabolisée par le tubule rénal. Le dosage de l’amylasurie reflète cette élimination. Le système réticulo-endothélial ainsi que, dans une moindre mesure, le foie, seraient également impliqués dans le catabolisme de l’amylase [1, 3]. La grande variété des sites de production rend les causes d’élévation de la concentration plasmatique de l’amylase multiples et variées, expliquant la très faible spécificité de ce paramètre. L’indication du dosage de l’amylasémie la plus usitée durant de nombreuses années était la pancréatite aiguë, mais la conférence de consensus sur le sujet en 2001 [4] et les dernières recommandations de l’HAS en Ann Biol Clin, vol. 69, n◦ 2, mars-avril 2011 Amylasémie et chirurgie cardiaque Tableau 1. Principaux lieux de production d’amylase chez l’homme. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 05/06/2017. Glandes salivaires Pancréas Poumons Trompes de Fallope Thyroïde Tissu adipeux Testicule Ovaire juillet 2009 [5] ne préconisent plus ce dosage dans cette indication. L’essentiel des étiologies de l’augmentation de l’amylasémie, ainsi que l’isoenzyme concernée, sont répertoriées dans le tableau 2. Parmi les causes d’hyperamylasémie figure l’étiologie postopératoire, en particulier post-chirurgie cardiaque. Elle peut, toutefois, se retrouver après tout type d’intervention. En effet, il est fréquent de retrouver une augmentation de l’amylasémie chez des patients en réanimation cardiaque postopératoire. Selon les différentes études de la littérature à ce sujet, l’augmentation est trouvée chez 20 à 80 % des patients [3, 6-10]. Ces données varient en fonction de la technique utilisée pour le dosage, des bornes définies pour l’hyperamylasémie et du type d’intervention chirurgicale (remplacement de valve mitrale et/ou aortique, et pontages coronariens). La cinétique de l’hyperamylasémie est très variable d’un patient à un autre, tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif. Différents profils types peuvent être mis en évidence : dans la majorité des cas, l’augmentation reste mineure (inférieure à trois fois la valeur de référence) et dure de 36 à 72 heures en moyenne. D’autres patients présentent une élévation quantitativement plus importante (cinq à huit fois la normale), avec une cinétique identique. Pour certains, l’élévation est majeure (> 10 à 15 fois la normale) et la décroissance plus lente, pouvant durer sept jours ou plus [6-9]. La majorité des études conclut que cette augmentation précoce serait due à une augmentation de l’isoenzyme salivaire. Pour les augmentations plus tardives, l’isoenzyme pancréatique pourrait être également impliquée. Une étude japonaise montre chez certains patients, une augmentation biphasique de l’amylasémie avec un premier pic précoce d’origine salivaire et un second d’origine pancréatique [6]. Les mécanismes responsables de l’augmentation postopératoire de l’amylasémie restent mal connus. Diverses hypothèses sont avancées pour expliquer ce phénomène, mais à l’heure actuelle il n’existe pas de consensus sur le sujet. Pour certains auteurs, la circulation extracorporelle serait responsable d’un syndrome de bas débit et d’une hypoperfusion tissulaire globale, ce qui entraînerait des modifications du métabolisme cellulaire et une Ann Biol Clin, vol. 69, n◦ 2, mars-avril 2011 libération d’amylase par l’ensemble des cellules productrices [7]. Une étude finlandaise [3] a proposé que l’hyperamylasémie serait due au moins en partie à une importante diminution de l’excrétion rénale des deux isoenzymes, pancréatique et salivaire. Pour expliquer cette diminution, trois hypothèses ont été émises : modification des propriétés physicochimiques de l’amylase, diminution de la filtration glomérulaire et dommages tubulaires transitoires secondaires à l’intervention [3]. Pour Kazmlerczak et van Lente [8], il existerait une corrélation entre l’augmentation de l’isoenzyme salivaire et la sévérité des pleurésies réactionnelles à l’intervention, responsable d’une réabsorption d’amylase d’origine pulmonaire depuis le liquide d’épanchement pleural vers le plasma. Une partie de l’augmentation pourrait aussi être due à une inhalation de liquide gastrique contenant des sécrétions salivaires pendant l’anesthésie générale, ce qui entraînerait une altération de l’endothélium pulmonaire, et faciliterait la réabsorption de l’amylase dans le sang [8]. Dans la grande majorité des cas l’augmentation de l’amylasémie en postopératoire reste isolée. Dans ce contexte, seule l’existence d’une augmentation concomitante de la lipasémie devra orienter vers une pancréatite aiguë secondaire. Selon la conférence de consensus de 2001, seul le dosage de la lipasémie doit être demandé pour le diagnostic positif de la pancréatite aiguë [4]. Les réactions pancréatiques secondaires rapportées dans la littérature sont quasiment toutes infracliniques [6]. L’existence même de pancréatites aiguës patentes postopératoires en chirurgie cardiaque est controversée. Une augmentation de l’isoenzyme pancréatique est également retrouvée dans de nombreuses pathologies pancréatiques et biliaires, ainsi que dans diverses complications et affections abdominales. On observe une augmentation souvent modérée de l’amylasémie (souvent inférieure à trois fois la normale) lors des syndromes occlusifs, appendiculaires, d’infarctus mésentérique et d’ulcère gastroduodénal perforé. Dans tous ces cas, l’élévation paraît due à une réabsorption digestive accrue. Au décours de cholangiopancréatographies rétrogrades endoscopiques, une augmentation modérée et bénigne de l’isoenzyme pancréatique est observée dans plus de 50 % des cas [11]. L’isoenzyme salivaire est augmentée dans toute pathologie des glandes salivaires, qu’elle soit infectieuse (oreillons, parotidite aiguë. . .), lithiasique, tumorale (adénome pléomorphe, adénocarcinome parotidien. . .) ou secondaire à une radiothérapie cervicale. Les pathologies pulmonaires d’origine infectieuse, comme la tuberculose ou certaines pneumonies graves, peuvent donner dans de rares cas une augmentation modérée. Outre les néoplasies salivaires et pancréatiques, certaines tumeurs peuvent être à l’origine d’augmentations parfois importantes de l’amylasémie, en particulier les tumeurs 225 Biologie au quotidien Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 05/06/2017. Tableau 2. Principales causes d’augmentation de l’amylasémie et isoenzymes impliquées. Isoenzyme pancréatique préférentielle Pancréatite aiguë Pancréatite chronique Isoenzyme salivaire préférentielle Parotidite aiguë Oreillons Cancer du pancréas Post-cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique Tumeur des glandes salivaires Lithiase salivaire Les deux isoenzymes impliquées Insuffisance rénale Acidose métabolique et lactique Acidocétose diabétique Postopératoire Radiothérapie cervicale Pneumonies sévères Traumatisme cérébral Péritonite Tuberculose Dissection aortique Macro-amylasémie Rupture d’un kyste de l’ovaire Prise d’héroïne Tumeurs, en particulier : Pulmonaire Ovarienne Colique Phéochromocytome Thymomes Myélome multiple Brulûres étendues Intoxication alcoolique aiguë Causes réactionnelles à une pancréatite aiguë ou chronique : Pseudokystes Ascite réactionnelle Pleurésie réactionnelle Affections intra-abdominales : Syndrome occlusif Appendicite Infarctus mésentérique Perforation d’un ulcère gastroduodénal Rupture d’une grossesse extra-utérine Traumatisme abdominal Lithiase biliaire Opiacés pulmonaires et pleurales, ovariennes, coliques, les myélomes multiples et plus rarement les phéochromocytomes et thymomes. L’isoenzyme en cause dans ce cas serait majoritairement de type salivaire. Les étiologies toxiques et médicamenteuses d’une hyperamylasémie sont dominées par l’usage de stupéfiants de type héroïne et la prise d’opiacés, augmentant l’isoenzyme pancréatique, par spasmes du sphincter d’Oddi. La macro-amylasémie est due à la formation de complexes entre l’amylase et une immunoglobuline de type IgA, IgG ou des molécules plasmatiques de haute masse moléculaire. Il en résulte la formation de complexes trop volumineux pour passer le filtre glomérulaire. La séquestration de ces composés riches en amylase au niveau plasmatique augmente l’amylasémie d’un facteur variant en règle générale de six à huit fois la normale. L’amylasurie est dans ce cas subnormale ou diminuée, ce qui permet l’évocation du diagnostic. La macro-amylasémie ne s’accompagne d’aucune manifestation clinique ni de conséquence pathologique [1]. Conclusion d’augmentation. Parmi celles-ci, l’augmentation postopératoire de l’amylasémie en chirurgie cardiaque est un phénomène fréquent ayant peu de signification clinique. Elle ne doit pas faire évoquer à tort le diagnostic de pancréatite aiguë, compte tenu de son origine majoritairement salivaire. L’isoenzyme pancréatique est en cause dans de rares cas, mais elle est responsable quasi-exclusivement de pancréatites aiguës infracliniques. Le mécanisme de cette augmentation de l’amylasémie paraît complexe et multifactoriel, à la fois secondaire à l’hypoxie globale consécutive à la circulation extracorporelle, au geste chirurgical ou anesthésique et à la diminution de l’excrétion rénale de l’amylase. La recherche d’une complication pancréatique secondaire à une intervention chirurgicale devra être réalisée uniquement par le dosage de la lipasémie [4, 5]. L’apport du dosage de l’amylasémie en période postopératoire ne peut se discuter que dans l’évaluation de l’hypoxie cellulaire globale secondaire au syndrome de bas débit, lui-même associé à une circulation extracorporelle. Cependant le dosage du lactate, réalisé en routine, se montre bien plus performant dans cette indication. L’amylase est une enzyme présentant une grande variété de ses lieux de production, et de ses étiologies Conflits d’intérêts : aucun. 226 Ann Biol Clin, vol. 69, n◦ 2, mars-avril 2011 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 05/06/2017. Amylasémie et chirurgie cardiaque Références 6. Ihaya A, Muraoka R, Chiba Y. Hyperamylasemia and subclinical pancreatitis after cardiac surgery. World J Surg 2001 ; 25 : 862-4. 1. Moss DW, Henderson AR. Clinical enzymology. In : Burtis CA, Ashwood ER, editors. Tietz texbook of clinical chemistry. Philadelphia : WB Saunders Company, 1999 :, 689-98. 7. Makoto O, Mitsuo M, Hosai Y. 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