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© EDUCI 2006
AMANI S.R. ; BAMBA A. ; N’DINDIN A. C. ; N’GUESSAN K.S. ; ASSI K.D.
INTRODUCTION
Pour SANGUIOLO ET MARIANI [cités par
MORA18], en prothèse totale, la facilité n’est
qu’apparente, le traitement de l’édentation
complète est un des plus difficile qu’il soit,
nécessitant une somme de connaissances
considérables dans des domaines aussi variés
que l’anatomie, la physiologie, histologie,les
matériaux, l’occlusion, la pathologie buccale et
générale, sans oublier l’hygiène, la psychologie,
l’esthétique, la phonétique, la gériatrie.
Quelle que soit la qualité de nos restaurations,
il faut, le jour de la pose, s’attendre à résoudre
les doléances présentées par le patient.
Nous seront confrontés aux doléances im-
médiates objectives qu’il conviendra de cerner
et de corriger. On qualifie souvent d’objectives,
les doléances pour lesquelles une amélioration
technique est justifiée, amenant leur disparition
définitive.
Celles ci sont généralement liées à des
phénomènes douloureux plus ou moins intenses,
souvent en relation avec une instabilité
prothétique ou des compressions localisées ; des
griefs esthétiques ou fonctionnels, en particulier
phonétiques peuvent y être associés8. Elles sont
dites immédiates lorsqu’elles se manifestent au
moment même de l’insertion prothétique. Nous
allons les étudier individuellement pour une
meilleure prise en charge.
I- LES DOLEANCES OBJECTIVES
IMMEDIATES
I- 1 INCONFORT ET ENCOMBREMENT
D’après HUE et BERTERECHE12, si les
empreintes, l’occlusion et le montage des dents
sont l’objet de toute notre attention, la forme et
le volume des extrados prothétiques sont sou-
vent laissés à l’habitude et à la dextérité du
laboratoire, sans que celui-ci puisse réellement
tenir compte de l’importance fondamentale de
ces contours comme le soulignait FISCH en 1948.
En effet la prothèse doit, non seulement occuper
ce que certains auteurs dénomment ‘’l’espace
passif libre, la zone neutre’’, mais aussi s’inté-
grer et s’adapter aux contours et déplacements
de ces mêmes parois musculaires.
Par leur rôle esthétique, mécanique et fonc-
tionnel, les formes et le volume des extrados pro-
thétiques contribuent à augmenter l’indice de
satisfaction du patient.
I- 2 NAUSEES
Elles sont d’origine réflexe. Incoercibles, elles
peuvent déterminer le rejet immédiat de la pro-
thèse et le refus d’aller plus loin. Ainsi le réflexe
nauséeux doit être détecté dès notre premier con-
tact avec le patient.
Les origines sont de plusieurs ordres : psy-
chogènes (la peur) et somatiques.
Le traitement sera à la fois psychologique,
prothétique et pharmacologique.
I-3 INSTABILITE DES PROTHESES
Selon HUE et BERTERETCHE12 25% des porteurs
de prothèses ressentent une insatisfaction liée,
entre autres facteurs, au manque de rétention et
de stabilité.
Il faut distinguer d’emblée l’instabilité en occlu-
sion de celle en inocclusion.
En inocclusion, l’instabilité peut être due au
manque de rétention ou à des bords prothétiques
en sur-extention. L’interférence de ces bords
avec la musculature périphérique engendre une
blessure muqueuse ou une instabilité prothétique3.
Le concept occlusal utilisé en prothèse adjointe
complète est celui de l’occlusion généralement
équilibrée selon GYSI. Toute défaillance dans la
concrétisation de ce concept, que ce soit suite à
un montage des dents erronée ou bien liée à un
tassement des prothèses sur leur surface d’appui,
peut conduire à l’apparition d’une instabilité
prothétique en occlusion3.
L’instabilité en occlusion sera corrigée en
procédant à une équilibration immédiate et en
recherchant un trépied stable en occlusion
centrée. Au maxillaire, l’instabilité de la
prothèse peut aussi être liée à la présence d’un
joint vélo-palatin important et mal situé.
Elément indispensable à la rétention des
prothèses adjointes complètes, le joint vélo-
palatin doit être situé en regard de la zone
aponévrotique du voile, entre le palais osseux
et la partie musculaire du voile.
Si le joint est situé trop antérieurement, il
favorise une instabilité prothétique par manque
d’herméticité. La technique proposée par DEVIN
permet d’y remédier.
Un joint trop postérieur est lui aussi à l’origine
d’une instabilité prothétique et de blessures3.
Le modelage des extrados prothétiques est
important pour répondre à certaines doléances
post-prothétiques concernant la rétention et la
stabilisation. A la mandibule, la situation est
malheureusement différente ; les phénomènes
de rétention liés à l’adhésion et à la cohésion