AVRIL 2013 HANYIGBA-TODZI TOGO REMERCIEMENTS Je remercie Abou, qui est très impliqué dans la vie de l’association et fait son possible pour que tout le monde soit bien, merci pour ton sourire, ta persévérance et ta volonté de changer les choses ! Je remercie également Valère, pour sa présence au village, pour son aide et aussi pour son extrême gentillesse, Eugène, Marie, Clémentine, Boris, Céline, et Emanuel ! Merci à toute la famille pour votre si bon accueil ! Chaque repas est un délice… le fufu particulièrement… Je remercie Hélène et Jeannette car nous avons pu travailler ensemble et nous aider mutuellement, Une pensée pour Marcel qui nous a quitté trop tôt, Je remercie le village entier, et les conducteurs de zem également, Et enfin, un grand merci à Urgence Afrique pour m’avoir permis de vivre cette belle aventure. Je m’appelle Marine, je suis infirmière, j’ai été volontaire pour Urgence Afrique durant le mois d’avril 2013 dans le village d’Hanyigba-Todzi, en mission santé et prévention de la santé. Je suis partie avec deux autres volontaires, Julie (éducation) et Morgane (santé et prévention aussi) et je souhaite vous faire partager notre expérience, j’ai essayé de faire un rapport que j’espère assez complet pour vous expliquer le travail effectué et les besoins des villageois, mais aussi et surtout, pour vous donnez l’envie de partir et de vivre à votre tour cette expérience magnifique… L’ARRIVEE Tout commence à la sortie de l’avion, Aéroport de Lomé, il fait chaud, le climat est humide, j’ai bel et bien quitté la France hivernale. Passage de la douane, récupération des bagages, et voilà qu’Abou arrive avec son grand sourire pour nous accueillir ! On fait les présentations, on se serre la main puis on se dirige vers le taxi. Alors dans les taxis togolais, tous les bagages rentrent, peu importe le nombre, peu importe la taille, il y a toujours de la place. On démarre, le voyage commence, 2h de route pour rejoindre la maison de Kpalimé, où se retrouvent les volontaires chaque week-end, il fait nuit mais l’air est agréable et j’imagine les kilomètres de végétation tout autour. WEEK-END A KPALIME Pour ce qui est de la maison de Kpalimé, il est mieux de découvrir par soi-même, le premier soir avec la fatigue, on se sent un peu perdu, c’est normal, mais le lendemain, c’est une autre journée qui commence ! Sachez simplement qu’il y a l’électricité (sauf cas d’orage), des chambres avec lits superposés, une cuisine avec tout le nécessaire, des fauteuils et une télévision dans le salon, une douche, des toilettes, une petite cour avec une grande table pour partager les repas tous ensemble. Pour allez en ville, vous pouvez vous y rendre à pied, une trentaine de minutes, ou bien en zem, petite moto. Vous trouverez des conducteurs de zem susceptibles de vous y conduire (150-200 CFA) en rejoignant à pied la route principale. Je n’ai qu’une chose à dire, profitez bien de l’instant présent, c’est une expérience nouvelle, baladez-vous, le long de la route, dans le marché, rejoignez la cathédrale, assistez à la messe, prenez le temps de boire un verre, une Pils (bière locale) ou un coca, et poussez encore plus loin jusqu’au marché artisanal ! Vous pourrez discuter avec votre famille ou vos amis au cyber, mais la connexion est souvent très lente, il y a des coupures d’électricité de temps en temps, mais avec de la patience, on y arrive ! Peut-être aurez-vous l’impression que c’est un autre monde, pour ceux qui ne connaissent pas du tout l’Afrique, c’est l’effervescence ! Beaucoup de bruits dans les rues, beaucoup de monde, des motos partout, il convient de multiplier par 10 l’utilisation du klaxon, c'est très vivant ! C’est l’Afrique haute en couleurs ! Et pas de problèmes pour se promener seul (à des heures raisonnables bien sûr), vous ne serez pas embêté. Si vous avez l’occasion de visiter le village de Kouma Konda, de grimper sur le mont Kloto pour admirer la vue, de vous baignez dans la cascade de Womé, ou encore de vous rendre à Lomé et enfin jusqu’à Togoville en pirogue sur le lac Togo…. Foncez ! Ca vaut largement le détour ! Un dernier petit conseil, achetez des fruits ! Ils sont sucrés et délicieux… ananas, papayes, mangues, oranges, pamplemousses, et même des avocats ! Ils font le double du volume de ceux qu’on peut trouver en Europe, et pas besoin d’une tonne de mayonnaise ! Dégustez ! Petit mémo : 1 petit ananas : 300 CFA ; 1 avocat : 100 CFA ; 1 œuf : 100 CFA ou moins ; 1 petit lot d’oignon : 100 CFA ; 1 lot de 5 oranges 300 CFA ; 1 petit pain : 300 CFA ; 1 grand pain : 500 CFA. Niveau température, il fait très chaud, surtout en cette saison, c’est très humide, certains peuvent trouver ce climat un peu « étouffant », on transpire beaucoup, prévoyez des vêtements en coton, des lunettes de soleil, une casquette, une crème solaire dans votre sac à main, et pourquoi pas des petites lingettes ou une bombe à eau pour vous rafraîchir, et tout ira bien ! Plus les semaines passent, plus le climat nous est supportable, notre corps s’habitue de lui-même. Pour la nuit, des draps sont disponibles à la maison, mais un duvet sera peut-être nécessaire au village, car les nuits sont plus fraîches, surtout si c’est la saison des pluies. (Voir annexe pour la préparation des bagages). LE DEPART AU VILLAGE Le 1er avril 2013, pour mes collègues et moi-même, c’est le jour du grand départ vers Hanyigba-Todzi ! Il me tarde d’y être pour découvrir dans quelle atmosphère nous allons vivre nos prochaines semaines. Il est 16 heures, les zems arrivent. Les packs d’eau Voltic sont placés à l’arrière, on prend le sac à doc, on enfile le casque, et on est prêt pour la photo du départ ! Alors sur un zem, c’est le même principe que les taxis, ils ont la méthode, on peut tout caser ! Le moteur tourne, une petite montée d’adrénaline, le sourire aux lèvres, on démarre… et pas d’inquiétudes, les conducteurs sont des pros ! LE TRAJET EN ZEM DANS LA MONTAGNE J’ai voulu écrire un gros titre rien que pour parler du trajet ! La route est mauvaise, elle grimpe dans la montagne, on est un peu secoué, il y a des pierres et des trous partout certes, mais quelle splendeur ! Tout autour, devant, à gauche, à droite, derrière, de tous les côtés ! La montagne, des arbres immenses, tout est vert, tout est grand ! Je suis tout simplement bouche bée devant le spectacle et les yeux grands ouverts, c’est l’immersion totale au cœur de l’Afrique ! Attention à descendre du bon côté du zem, et à ne pas se brûler la jambe contre le tuyau d’échappement, j’en ai fait l’expérience et il n’y a rien d’agréable… ARRIVEE A HANYIGBA-TODZI Hanyigba-Todzi est un village de 2000 habitants situé à 30 minutes de zem dans la montagne à la frontière du Ghana. On y trouve deux écoles primaires, un collège, un jardin d’enfant, un dispensaire et une église. A l’arrivée, vous serez accueilli par la famille d’Eugène, avec qui vous ferez vite connaissance, de Marie, de Clémentine, qui va vous cuisiner de bons repas, de Boris, de Céline, avec qui vous ferez de la lecture, et enfin du petit Emmanuel, si craquant que vous n’oublierez jamais son visage. En remontant l’allée principale du village, vous entendrez très certainement des bonjours et des bonsoirs, par-ci, par-là, mais aussi « comment tu t’appelles ? », et des « Yovo, Yovo, bonsoir !!! » chantés par les enfants qui viendront vers vous avec un grand sourire pour vous tenir la main et vous accompagner dans votre marche. (Pour l’information, un « Yovo » est un « blanc », à la fin de votre mission, vous vous surprendrez à parler comme ceci : « Tiens! Il y a beaucoup de Yovos dans la rue aujourd’hui! », ce mot fera désormais parti intégrante de votre vocabulaire personnel). Valère, un habitant du village qui travaille pour Urgence Afrique, sera là pour vous aider avec beaucoup de gentillesse si vous avez besoin de quoi que ce soit. C’est aussi Valère qui évacue les patients en urgence à l’hôpital de Kpalimé! Il peut également vous accompagner à la cascade… si jamais vous y allez, prenez des bonnes chaussures de marche et évitez les tongs ! Vous serez logés dans une chambre, appartenant à un villageois, avec un matelas (certes pas très confortable mais on s’habitue vite), et une moustiquaire. Pour se laver, les sanitaires sont situés derrière le dispensaire, il y a deux toilettes à la turque et deux pièces de douche avec un petit robinet. Quant à la nourriture, pas d’inquiétude à avoir, Clémentine cuisine très bien et ses plats sont un délice. Le petit-déjeuner est à l’européenne et les repas de la première semaine aussi (le temps que l’organisme s’adapte), par la suite, je vous laisse savourer la pâte et le fufu que j’ai adoré avec un petit verre de Sodabi en guise d’apéritif, l’alcool local et un ananas bien sucré en dessert ! Ah j’oubliais la bouteille d’eau « Voltic », qui sera désormais votre meilleure amie. Ne buvez jamais d’autres eaux mise à part l’eau en bouteille au risque d’être malade… Les bouteilles, une fois vides, sont utiles pour se laver et bien se rincer. Ici, on vit au rythme du soleil, la journée commence à 5h30, le coq chante (pas toujours à la bonne heure), les chèvres bêlent, les chiens aboient (il se peut aussi que vous entendiez un concert de cris animaliers en plein milieu de la nuit), on entend les bruits de pas, les éclats de voix, le gongonneur crie dans son mégaphone les informations du jour, le village s’éveille lentement, c’est le commencement de votre première journée. En dehors de votre ou de vos missions principales et lorsque vous avez du temps libre, allez regarder un entraînement de foot ou même pourquoi pas, y participer, jouer avec les enfants et organiser des petites activités toutes simples, telle que le dessin ou 1,2,3 Soleil, allez vous balader ou encore rejoignez Roger à la pépinière et entraînez-vous au désherbage à la machette ! Bien entendu, une petite sieste à l’ombre après le repas le temps de bien digérer est aussi très agréable… A 19h il fait nuit, beaucoup de villageois vont déjà dormir, de notre côté nous restions éveillées, à la lueur d’une lampe, jusqu’à 20h30 pour la majorité des soirs. LE DISPENSAIRE C’est un bâtiment en dur qui a ouvert ses portes en 2005 grâce aux dons d’un prêtre allemand, il se situe pas loin de l’église, en haut du village. Il est composé d’une salle d’accouchement utilisée aussi pour les consultations pré et post natales, d’une salle de repos avec 4 lits, d’une pharmacie, et de la salle d’infirmerie avec deux parties, la salle pour recevoir les patients et consulter, et la salle de soins, il y a aussi une dernière pièce toujours fermée, la clef n’a jamais été retrouvée… Le dispensaire n’est pas prit en charge par l’état et fonctionne grâce à l’argent des consultations et de la vente des médicaments. Le patient paye la consultation, mais aussi tout ce qui est nécessaire à ses soins (gants, seringues…). Les patients consultent pour des soins médicaux : céphalées, fièvre, douleurs multiples, douleurs abdominales, douleurs musculaires ou articulaires, hypertension (nombreux contrôles)…, et pour de la petite chirurgie : soins de plaies, ablation d’échardes, circoncisions... Pour vous présenter le personnel, il y a actuellement Jeannette, la pharmacienne, et Hélène, l’accoucheuse. Marcel, l’infirmier, est malheureusement décédé durant notre mission. L’infirmier tient aussi le rôle de « médecin », puisqu’il reçoit les patients en consultation, et prescrit lui-même les traitements. Jeannette et Hélène sont présentes de 8h à 12h, le reste de la journée, elles rentrent chez elles mais sont en permanence de garde, et doivent s’occuper des accouchements ou des urgences le jour comme la nuit. Elles sont rémunérées environ 15000 CFA, ce qui n’est rien. Le personnel n’est pas formé, Marcel avait quelques formations supplémentaires mais déjà insuffisantes. Hélène a suivi des petites formations et continue d’en suivre régulièrement à Kpalimé, mais ses connaissances ne sont pas suffisantes, elle a cependant le désir et la volonté d’apprendre, elle aimerait énormément qu’une seconde bénévole sage-femme puisse venir l’aider. Les compétences de Jeannette sont plus qu’insuffisantes, il est difficile de lui faire changer ses habitudes, elle est âgée et ne tient pas compte des conseils qu’on peut lui donner. Maintenant que Marcel n’est plus là, elle s’occupe des soins infirmiers et prescrit les médicaments, c’est donc un gros problème. Les difficultés sont : - - - - - - - Pas de savon au dispensaire ! Le personnel n’en voit pas la nécessité. Le gel désinfectant est utilisé à sa place alors qu’il ne lave pas les mains ! (Achat de savon pour la salle d’accouchement et pour l’infirmerie, sensibilisation du personnel, et réalisation d’une affiche). Les médicaments prescrits sont trop souvent inadaptés, ex : antibiotiques pour des céphalées et autres ou antiparasitaires prescrits immédiatement en cas de douleurs abdominales. Ils sont souvent donnés en prévention ! L’usage abusif de ces médicaments fragilise l’organisme et peut entraîner l’apparition de nombreux effets secondaires ou indésirables. ANTIBIOTIQUES, PAS AUTOMATIQUES ! Les injections sont trop nombreuses. Le plus souvent, on injecte un anti-inflammatoire pour des douleurs musculaires et/ou articulaires, ou alors on injecte un diurétique pour faire diminuer la tension artérielle. Ces injections sont donc renouvelées régulièrement, c’est une technique invasive, qui de plus coûte chère au patient. Il faut favoriser le plus possible la voie orale, les comprimés. Cependant, autre problème… Les médicaments présents dans la pharmacie ne sont pas adaptés aux besoins de la population, certaines classes de médicaments manquent alors qu’elles seraient très utiles, voir liste en annexe. Je veux parler particulièrement des antihypertenseurs qui seraient très utiles en comprimés, avec un suivi régulier. Les injections de diurétiques peuvent être dangereuses à long terme et l’injection coûte chère au patient. Certains patients exigent des soins, des traitements, comme une perfusion, alors qu’elle n’est pas nécessaire et le personnel répond à ses attentes ! Des traitements sont administrés pour écouler les stocks avant qu’ils soient périmés ! (ex : perfusion de sérum physiologique). Le test TDR (pour détecter s’il y a paludisme) est réalisé 1 fois sur 2 inutilement alors que le patient ne présente même pas les symptômes du paludisme (ex : céphalées mais absence de fièvre). Et souvent le patient pense avoir automatiquement le paludisme dès qu’il a de la fièvre, même après un test TDR négatif. Il est important de sensibiliser les villageois sur l’intérêt du test TDR et de son résultat dans le dépistage du paludisme. Le matériel dans la salle de soins est inadapté. Beaucoup de matériel n’est pas utile pour les soins réalisés au dispensaire (Voir en annexe le matériel nécessaire en priorité). Le scalpel est trop utilisé, et sans stérilité ! Par exemple, pour retirer une écharde… l’enfant a fini avec deux points de suture. On a laissé une pince à épiler dans la salle de soins, en espérant qu’elle serve… L’hygiène pas toujours respectée lors des soins, pas de lavage des mains systématique, il faut insister à plusieurs reprises sur le port de gants, sur la désinfection de la table de soins, les draps ne sont pas lavés régulièrement ni rangés, en revanche, le matériel médical est désinfecté, le protocole en 4 temps pour le soin des plaies est respecté, et les déchets sont triés et brûlés chaque jour. Il n’y a pas systématiquement de l’eau au dispensaire, il faut laisser une bouteille d’eau pour la prise des médicaments si besoin. Le cahier des présences n’est pas tenu. Le bilan des consultations de chaque semaine est fait. Le personnel ne fait aucune sensibilisation auprès de la population. Lorsque le personnel ne peut pas répondre aux besoins du patient et que la situation est considérée comme vitale, Urgence Afrique prend en charge ces évacuations et le patient est évacué à l’hôpital de Kpalimé, en zem. Mais, le problème est que par manque de connaissances, l’évacuation d’urgence n’est pas toujours immédiate, le personnel ne détecte pas la gravité de la situation assez rapidement, et la prise en charge est donc beaucoup trop lente. Pour ce qui concernent les soins non vitaux mais ne pouvant être effectués au dispensaire, le patient doit lui-même aller consulter à Kpalimé… Or souvent, il n’a pas l’argent nécessaire pour le déplacement et les soins. Beaucoup ne viennent pas consulter au dispensaire toujours à cause du manque d’argent, et certains s’automédicamentent, avec des plantes, et/ou des médicaments achetés pas chers sur le bord de la route… vendus sans boîtes, sans notices, sans informations, donc très dangereux. Notre mission, à Morgane et moi, consistait au départ à effectuer différentes sensibilisations sur le thème du VIH et du Sida, des IST, du paludisme, des grossesses précoces, de la contraception, et enfin sur l’hygiène des mains. Ce que nous avons fait avec l’aide aussi de Julie, en mission éducation. Notre mission consistait aussi à former le personnel, et en particulier Marcel, qui avait disons quelques bases supplémentaires en soins infirmiers et qui avait déjà mis en pratique certains des conseils donnés par les bénévoles précédents, ce que nous avons fait les deux premières semaines, notamment pour le savon et la stérilité des soins. Pour ma part, j’ai été un peu perdue lors de son décès, puisque le dispensaire se retrouvait donc sans infirmier, Hélène était triste et désemparée devant la quantité de problèmes dont elle allait devoir s’occuper, sans Marcel, qui l’aidait beaucoup dans les soins, les accouchements, mais aussi pour les papiers administratifs (j’ai essayé de remplir les comptes-rendus ou rapports avec elle, mais ce n’était pas évident). Nous devions travailler en collaboration avec Marcel, et donc au final, nous avons fait du remplacement, ce qui a été très utile, le temps qu’Hélène et Jeannette accusent le coup et se réorganisent. Nous avons aussi soutenu Hélène dans son travail du mieux possible, bien sûr nous n’avons pas les compétences nécessaires en matière d’accouchements. Elle nous a permis d’assister et de participer à plusieurs accouchements, et de s’occuper de bébé, ce qui est une expérience fabuleuse… Pour Jeannette, il est difficile de la former car elle n’est pas réceptive aux explications données et restent sur ses acquis. Un infirmier diplômé de Kpalimé qui accepterait de venir s’installer à Hanyigba-Todzi est actuellement recherché, il devra reprendre en main tout le dispensaire, au niveau des soins, de l’administration, et du personnel et réorganiser son fonctionnement en totalité. Hélène et Jeannette devront se référer à lui/ou elle, pour tout ce qui concerne le dispensaire. Un cahier permettant le suivi du dispensaire est à remplir par chaque volontaire à la fin de sa mission. Il reprend ce qui a été fait ou ce qui reste à faire. Il est dans le local du village. MISSION DE SENSIBILISATION 1ère intervention : Le paludisme, VIH et SIDA, IST, La grossesse Public : une trentaine de femmes de 20 ans et + Méthode : - Information au village par le gongonneur ! Aménagement de la salle de soins pour les accueillir et installation de bancs et d’une table au centre de la pièce, Mise à disposition d’images informatives sur les différents sujets, Création d’une affiche sur le paludisme expliquant les symptômes et le test TDR et affichage dans la salle de soins, Dialogue questions/réponses, beaucoup ne parlent pas bien le français, heureusement Marcel a été notre interprète, et grâce à lui, les échanges ont été fluides et nombreux, Présentation, explication, et distribution du préservatif masculin et féminin. Sujets traités : - - - - Le paludisme : les symptômes, quand consulter ?, comment s’en protéger ?, le test TDR et son intérêt (bien insister que si fièvre ou symptômes similaires à ceux du paludisme, ce n’est pas forcément le paludisme, et que le test TDR permet de le confirmer), son résultat, les traitements, la vente de moustiquaires au dispensaire, + AFFICHE (dans la salle de soins). VIH, SIDA, IST : les symptômes, l’intérêt du dépistage, le devenir, les complications des IST (stérilité…), les modes de transmission, quand consulter ?, les traitements (très couteux pour le SIDA, qui retardent simplement la maladie mais ne la guérissent pas !) et les moyens de protection, fidélité et préservatif, + AFFICHE (au collège). La grossesse : les signes de grossesse, le test de grossesse réalisé au dispensaire, les moyens de contraception (préservatif, la pilule et l’implant peut être commandé à Kpalimé mais rares sont celles qui l’emploi car onéreux, ou par injection tous les 3 mois, au dispensaire (+cher également), le cycle menstruel et la période de fécondité. Sensibilisation sur la dangerosité des médicaments achetés sur le bord de la route. Déroulement : Morgane et moi avons été étonnées agréablement du nombre de femmes présentes. Au démarrage, c’était un peu difficile, car personne n’osait poser de questions, Marcel nous as bien aidé, dans le sens ou il traduisait nos explications, et d’une façon plus adaptée, les femmes ont d’avantage confiance en lui, ce qui a permis de les mettre à l’aise. Les questions sont venues toutes seules, il y a eu beaucoup d’échanges et la séance a durée 1h30, alors que nous pensions réaliser l’intervention sur 1h de temps. Résultats : - - Manque de connaissances sur tous les sujets traités. Pour le paludisme, beaucoup de moustiquaires ont été achetées mais elles sont peu utilisées. Pour l’usage du préservatif, il est très peu utilisé, les femmes n’en voient pas l’intérêt car l’infidélité et les relations extraconjugales sont très tabous, pour elles après le mariage il y a toujours fidélité, donc le préservatif est inutile. En revanche, il serait bien que chacun des prochains volontaires apporte si possible un lot de préservatifs afin de renouveler continuellement le stock (très vite épuisé car grand intérêt de la part des jeunes hommes). Intérêt pour le préservatif féminin, mais je pense qu’il s’agit d’avantage de curiosité car peu d’entre elles en avait déjà vu un. En résumé, il est important que des sensibilisations soient effectuées par tous les volontaires quelques soient leurs missions pour assurer une continuité maximum et toucher toujours plus de personnes, les connaissances à savoir ne sont pas énormes, et les sensibilisations ne sont malheureusement pas réalisés par le personnel de santé. 2ème intervention : L’hygiène des mains et son intérêt Public : Les enfants du primaire, (environ 45 minutes par classe) Méthode : - Prise de contact avec le directeur de l’école pour décider d’un temps pour l’intervention. Matériel : 2 bidons d’eau avec robinet, qui sont maintenant installés à l’école, du savon, et deux bassines. Réalisation de 3 affiches qui expliquent comment se laver les mains, quand et pourquoi ? Elles sont maintenant à l’école (1 affiche dans chaque classe). Explications + atelier, les enfants ont pu participer et ont pu venir se laver les mains à tour de rôle. Sensibilisation des professeurs pour que les enfants se lavent les mains avant de manger. Mise à disposition de savon. Sujets traités : - L’intérêt du lavage des mains avec une eau propre pour ne pas tomber malade, Explication des différentes étapes du lavage (mouiller, savonner, rincer…), + ATELIER, Quand se laver les mains ? Les moments de la journée, Explications et démonstration sur le fonctionnement du bidon d’eau. Déroulement : Les enfants sont très nombreux, ils ont tous voulu participer mais tout le monde n’a pas pu se laver les mains. Les professeurs et le directeur ont également participé et sont très content de l’intervention et des bidons d’eau. Résultats : Les enfants savent très bien se laver les mains mais ne le font pas, d’où l’importance d’une sensibilisation répétée, surtout de la part des professeurs. L’utilisation des bidons d’eau avant le repas de midi est à contrôler par les prochains volontaires. 3ème intervention : VIH et SIDA, IST, les grossesses précoces Public : Toutes les classes de collège (1 pour les 6ème/ 5ème, 1 pour les 4ème/ 3ème) Méthode : - Prise de contact avec le directeur du collège pour décider d’un temps pour l’intervention, Réalisation de 2 affiches, sur le SIDA et sur la grossesse, Rassemblement des 2 classes et rappel au calme, Explications des différents thèmes, Exposition de faits réels, en rapport direct avec leur vie de collégien, pour faciliter la compréhension et favoriser la participation des élèves, Système de dialogue questions/réponses, Démonstration avec le préservatif masculin, distribution et comment s’en procurer ? (auprès de nous directement puis ensuite auprès de Valère). Le préservatif est très tabou, insister sur la confiance et la discrétion assurée si un jeune vient en acheter. Sujets abordés : - - - VIH, SIDA, IST : les symptômes, l’intérêt du dépistage, le devenir, les complications des IST (stérilité…), les modes de transmission, quand consulter ?, les traitements (très couteux pour le SIDA, qui retardent simplement la maladie mais ne la guérissent pas !) et les moyens de protection, fidélité et préservatif, + AFFICHE (au collège). La grossesse : les signes de grossesse, le test de grossesse réalisé au dispensaire, les moyens de contraception : préservatif (le –cher et le plus facile à se procurer), la pilule, l’implant et l’injection (+chers), le cycle menstruel et la période de fécondité. Les conséquences d’un bébé dans leur vie : un bébé coûte cher, il signifie également l’arrêt des études, le mariage avec le père, et surtout c’est une responsabilité à vie ! Le prix d’un avortement (100 000 CFA), les risques lors de l’intervention, les risques de stérilité, et les conséquences psychologiques qui en découlent, faire le rapprochement avec le prix dérisoire du préservatif (25 CFA) qui permet aussi de se protéger des maladies ! Déroulement et résultats: Peu de participation de la part des 6 ème/5ème, gros manque de connaissances car ils sont encore très jeunes et très timides sur le sujet, certains n’ont jamais entendu le mot « préservatif », et beaucoup n’ont pas encore eu un rapport sexuel donc difficile pour eux de comprendre. Mais l’intérêt est là (beaucoup viennent voir les affiches après le cours et posent des questions). Cette intervention est quand même très utile, c’est une première approche, même s’ils ne comprennent pas tout, ils entendent et se familiarisent avec les mots. En ce qui concerne les 4ème/3ème, bonne participation, ils hésitent un peu au début puis se lancent… Il faut souvent réinstaurer un peu de calme, heureusement que Julie (mission éducation) était là, elle travaille et donne cours au collège et nous a été d’une aide précieuse. Les connaissances des élèves sont précaires, on peut entendre des questions telle que « faut-il mettre deux préservatifs l’un sur l’autre pour augmenter son efficacité, pour protéger à la fois des grossesses et des maladies ? » ou encore « puis-je l’utiliser une deuxième fois ? ». Ils sont un peu timides mais la bonne humeur et les rires sont là ! Le directeur nous a également été d’une grande aide, notamment pour exposer et expliquer le cycle menstruel, à sa manière certes, avec ses mots à lui, en racontant des anecdotes, et avec humour. Il a su canaliser l’attention de tous les élèves. Certains sont venu nous acheter des préservatifs et nous demander comment ça fonctionne, un élève m’a dit « je ne veux pas mourir moi ! » (A ce moment-là, on se dit que l’info est bien passée pour au moins quelques-uns !). Il ne faut surtout pas qu’ils soient vus, la vente est faite dans une discrétion absolue, ils vous interpellent avec un « tssss » pour vous dire qu’ils veulent vous parler… un peu plus loin… c’est très drôle la première fois ! Un membre du groupe est désigné pour aller demander pour tous les copains. J’espère qu’ils n’hésitent pas à demander à Valère à présent. Je signalerai donc de nouveau l’intérêt d’une sensibilisation répétée de la part des prochains volontaires et des professeurs pour que les informations soient retenues progressivement et pour le plus grand nombre, et je rappelle aussi l’importance de ramener des préservatifs au village pour renouveler le stock. Un ordinateur avec minimum 1h de batterie et des documentaires traitant des différentes pathologies avec des témoignages de personnes malades sont recherchés activement, si jamais il vous est possible de vous en procurer, envoyez-les à Urgence Afrique. MES IMPRESSIONS GENERALES Vous devez toujours vous référer à Abou en premier, ou à Valère pour parler de vos projets, pour les organiser, pour la distribution des dons et pour n’importe quel problème, si vous vous sentez mal ou bien que quelque chose ne va pas, Abou est là ! N’hésitez pas à ramener les dons au village dès la troisième semaine au risque d’être trop chargé après ! Il faut aussi éviter l’accumulation de certains dons non distribués à la villa de Kpalimé. Je voudrais parler aussi de la lenteur des choses, même pour s’exprimer, les togolais parlent lentement, et on peut quelque fois s’impatienter en attendant la fin de la phrase ! Il faut s’adapter et respecter leur mode de vie, ne pas arriver avec notre mentalité d’européenne avec pleins de projets en tête et s’attendre à tous les réaliser… Non ! Le togolais est zen, tranquille, pas d’empressement surtout ! Il faut longtemps pour prendre une décision et encore plus longtemps pour programmer une activité et que celle-ci s’accomplisse… Ne prévoyez rien au dernier moment, prenez de l’avance ! J’ai trouvé aussi les togolais pudiques dans leurs sentiments, ils ont une grande force intérieure et montrent peu leurs souffrances, leur tristesse, j’ai trouvé certains villageois impassibles devant une souffrance et je me suis demandée s’ils réalisaient vraiment la gravité du problème, j’ai constaté aussi un manque de réactivité évident, une lenteur de prise en charge, ça m’a choqué de prime abord, à présent je pense que c’est leur façon d’être, qu’ils ont malheureusement plus l’habitude de ce genre de problèmes alors ils les minimisent et vivent avec, et que dans certains cas, par manque de moyens, ou d’argent, ils se disent que de toute façon il n’y avait pas de solution et que c’est comme ça, ils acceptent. Le fait qu’ils soient très croyants aussi joue certainement dans cette acceptation des choses. Vous découvrirez aussi très certainement que leur rapport avec la mort est très différent du nôtre… Et peutêtre que vous danserez avec tout le village pour cette occasion ! En tout cas, ils sont accueillants et jamais ils ne refuseront de vous aider si vous avez un problème, en clair ils sont généreux… Je me répète, mais toujours vous entendrez des bonjours et des bonsoirs sur votre route, ou « comment ca va aujourd’hui ? » et « bonne arrivée ! ». Comme disent si bien les précédents volontaires, vous venez pour aider et pour apporter, mais au final, ils vous auront tellement donné d’eux- même, que vous sortirez de cette expérience en ayant reçu beaucoup plus… Au niveau du confort, ça n’a pas été un problème, je me suis bien adaptée, et le weekend à Kpalimé est d’autant plus apprécié ! La famille d’Eugène est très gentille, et vous demandera toujours si tout va bien, si vous vous sentez bien, et si vous avez tout ce qu’il vous faut. Ils seront aux petits soins pour vous ! Par contre, ils ne mangeront pas avec vous, ils ne mangent pas tous autour d’une table mais chacun de leur côté, même si vous les inviter, il est rare qu’ils s’assoient à la table, sauf les enfants (en dehors des repas), et Eugène par moment ! C’est une marque de respect envers vous. Et bien sûr je n’oublierai jamais le sourire des enfants, leur joie, leur gaieté et leur tendresse immense… mais je vous laisse le plaisir de découvrir tout ces petits bonheurs par vous-même… BONNE MISSION A VOUS, LES FUTURS VOLONTAIRES !!! ALEGRE Marine [email protected] ANNEXE BESOINS EN MATERIEL POUR LE DISPENSAIRE D’HANYIGBA-TODZI (à amener par les volontaires) Pour les prochains volontaires, s’il vous est possible de ramener des dons en matériel médical, lisez cette liste et ramenez du matériel simple, pour les premiers soins, car une grande partie du matériel au dispensaire est inadapté aux soins effectués. URGENT ! Le plus utilisé : - Compresses stériles +++ Compresses non stériles +++ Gants non stériles à usage unique jetables +++ Lingettes désinfectantes pour les surfaces Omnifix, élastoplasme… Champs à pansements (utilisés pour protéger les surfaces) ou grand champs de bloc op Carrés bleus absorbants Eponges Préservatifs +++ Brassard de tensiomètre +++ Pèse-bébé +++ Chiffons Bac en plastique pour la désinfection des instruments Stéristrips (le personnel utilise trop souvent le fil pour suturer, et sans aucune stérilisation !) Petits pansements tout simples (pour les coupures) Matériel utilisé mais à ne pas ramener présentement, stocks disponibles : - Pansements de recouvrement Bandages Gel désinfectant (mal employé, insistez sur l’achat et l’utilisation du savon pour le lavage des mains ! La base de l’hygiène). Fils de sutures Seringues 5 et 10ml Aiguilles IM (adultes, enfants, bébé) Antiseptiques Capsules désinfectantes pour l’eau Pinces et ciseaux (stock en réserve important) LISTE DES MEDICAMENTS TRES UTILES AU DISPENSAIRE (infirmerie) : - - Paracétamol Anti-diarrhéiques Antispasmodiques Antihypertenseurs (gros problème, les diurétiques sont utilisés à outrance pour faire diminuer la tension artérielle, de plus l’injection coûte chère pour le patient, elle est invasive, et elle est faite régulièrement, il serait donc intéressant de prescrire des antihypertenseurs en comprimés pour les patients suivis). Antiémétiques Anti-inflammatoires (utilisés souvent en injectable, favoriser la voie orale) Antitussifs (adultes et enfants) Biafine - Arnica Laxatifs (les patients viennent plus souvent consultés pour cause de diarrhées, mais lorsqu’un cas de constipation se présente, pas de médicaments disponibles pour traiter la constipation !) Antibiotiques et antiparasitaires (utilisés inutilement ils fragilisent l’organisme, gros travail d’information à faire) Vitamines, fer (mal employés également). LISTE INDISPENSABLE POUR VOTRE BAGAGE Protection solaire (INDICE 50) Lingettes (plusieurs paquets, elles seront très utiles pour vous rafraîchir ou pour enlever la poussière) et mouchoirs Brosse à ongles (très utile surtout après le travail à la pépinière) Nécessaire de toilette (gel douche, shampooing, déodorant, lait de corps ou crème hydratante, brosse à dent, dentifrice, nécessaire à lentilles, lime ou ciseaux à ongles, rasoirs, pince à épiler, tampons, serviettes hygiéniques, cotons, cotons-tiges, peigne, brosse, stick à lèvres…) Pinces élastiques bandeaux .... 2 serviettes de toilette Anti moustiques Lessive à la main Lampe torche et piles Appareil photos et chargeur Téléphone portable et chargeur (Abou va vous prêter une puce togolaise le temps du voyage) Un cahier et un stylo (pour noter vos impressions de chaque jour…) Sac de couchage Sous vêtements Chaussettes Tee shirts et débardeurs en coton (une dizaine) Pantalons légers et larges en coton (2 en saison sèche, voir 1 ou 2 de plus en saison des pluies) Shorts et pantacourts Pulls légers (2 en saison sèche, voir 1 ou 2 de plus en saison des pluies) Chapeau ou casquette et lunettes de soleil Chemises manches longues (2 en saison sèche, voir 1 ou 2 de plus en saison des pluies) Maillot de bain (pour vous baigner dans les cascades !) 1 paire de tongs et 1 paire de chaussures fermées pour les balades Pyjama Argent, carte bleue visa, papiers, carnet de vaccination, passeport… Trousse à pharmacie : -biafine, -arnica, -paracétamol, -1 anti-diarrhéique (ex : imodium), -1 pansement gastrique (ex : maalox), -1 antispasmodique (ex : spasfon), -1 antiémétique (ex : primperan), des petits pansements, -1 antiseptique, -gel ou lotion pour les démangeaisons si piqûres de moustiques, -contraceptif, -comprimés à sucer pour la gorge (même en pays tropical, ça peut arriver), -1 anti-palu, -médicaments personnels spécifiques.