CONFÉRENCE PHILOSOPHIQUE
“Plus l’être humain sera éclairé, plus il sera libre.”
Voltaire
DÉMOCRATIE ET LAÏCITÉ
La laïcité comme exigence démocratique
CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Émeute lors d’expulsion de religieux en 1905 entre partisans de la laïcité
et opposants catholiques à la Roche sur Foron (Hte-Savoie).
Association ALDÉRAN Toulouse
pour la promotion de la Philosophie
MAISON DE LA PHILOSOPHIE
29 rue de la digue, 31300 Toulouse
Tél : 05.61.42.14.40
Site : www.alderan-philo.org conférence N°1600-172
DÉMOCRATIE ET LAÏCITÉ
de la nécessité de la laïcité dans la démocratie
conférence d’Éric Lowen donnée le 28/11/2006
à la Maison de la philosophie à Toulouse
L’idée de la laïcité est née progressivement dans les pays européens en réaction aux
conséquences de la Réforme et des guerres de religions. Cette idée novatrice est toujours
incomprise, notamment dans ses relations avec la refondation des principes politiques des
sociétés démocratiques. Quelles sont les relations entre la démocratie et la laïcité ? Un pays
non laïque est-il un pays vraiment démocratique ? Et si la laïcité était à la fois une expression
de la démocratie et une étape dans la démocratisation des sociétés.
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DÉMOCRATIE ET LAÏCITÉ
La laïcité comme exigence démocratique
PLAN DE LA CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Il est temps de dire que la laïcité ne peut être
cantonnée à un mode d'organisation sociale.
Elle est porteuse d'un idéal, celui de l'individu-citoyen qui sait
qu'il n'y a de savoir-vivre collectif que dans la confrontation
librement débattue de convictions individuelles.
Jean-Michel Ducomte
Président de la Ligue de l'Enseignement
I LA DÉMOCRATIE FACE À LA QUESTION DE LA RELIGION
1 - La démocratie face aux religions
2 - Comment répondre à la diversité religieuse, quelle place pour la religion dans nos sociétés ?
3 - Une question nouvelle, posée par le développement de sociétés polyconfessionnelles
4 - Une question amplifiée par les doctrines non-démocratiques ou anti-démocratiques de religions
5 - Une question faussement nouvelle, seule son explicitation contextuelle est nouvelle
II LA NATURE STRUCTURELLEMENT LAÏQUE DE LA DÉMOCRATIE
1 - La nature de la démocratie est déjà une réponse à cette question
2 - L’essence de la démocratie est laïque, elle est fondée seulement sur l’autorité des hommes
3 - La religion n’est plus un élément fondateur de l’acte politique et de l’autorité politique
4 - La fondation politique est naturelle à l’homme, nous sommes un “zoon politikon”
5 - La laïcité de la démocratie est présente dès la première génération, avec Athènes
6 - Mais la structure laïque de la démocratie n’est pas la laïcité de l’état démocratique
7 - La question religieuse est apparue avec les démocraties de 3ème génération
III LES DEVOIRS DE LA DÉMOCRATIE À L’ÉGARD DE LA RELIGION
1 - Les principes de la démocratie en rapport avec la pluralité religieuse
A - L’égalité de tous devant la loi et en droit des citoyens (isonomie)
B - L’acceptation de la diversité d’idées et d’opinions dans la cité
C - Garantir les libertés fondamentales et le respect des droits humains
2 - Les devoirs religieux de la démocratie :
A - Autonomie respective des deux sphères
B - Dissociation de la citoyenneté de l’appartenance religieuse, philosophique ou
idéologique
C - Égalité des droits et des devoirs du citoyen quelle que soit leur religion ou leurs
convictions personnelles
D - Liberté de conscience (déclinaison de la liberté de penser)
E - Liberté de culte
F - Neutralité des pouvoirs publics en matière religieuse
3 - Des critères d’évaluation du degré de démocratisation d’une société
IV ÉTATS NON-LAÏQUES, ÉTATS INSUFFISAMMENT DÉMOCRATIQUES
1 - Mais comment garantir ces droits et principes s’il y a alliance entre Politique et Religion ?
2 - Les états démocratiques actuels garantissent cet objectif avec des solutions d’alliance !
A - Les états séculiers
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B - Les états concordataires
C - Les états confessionnels
3 - Des solutions archaïques (par opposition à la modernité de la laïcité)
4 - L’insuffisance du principe tolérantiste - tolérance n’est pas droit
5 - Des solutions incomplètes qui violent certains des devoirs religieux de la démocratie
6 - Des solutions superficielles qui ne les garantissent ni complètement, ni en profondeur (volonté
du prince, pression sociale...)
V LES PRINCIPES D’UN ÉTAT LAÏQUE
1 - L’areligiosité de l’État
2 - L’aconfessionalité
3 - La séparation des pouvoirs et des politiques
4 - L’indépendance mutuelle des religions et des états
5 - La neutralité mutuelle de l’État et des religions
6 - L’indifférence de l’état en matière confessionnelle
VI LA LAÏCITÉ, CONDITION NÉCESSAIRE DE LA DÉMOCRATIE
1 - La non-laïcité d’un état démocratique introduit des distinctions religionistes entre les citoyens
2 - Une violation du principe d’isonomie et de l’universalité démocratique
3 - L’inégalité de statut des citoyens et des religions se traduit par une différence de traitement
4 - Discriminations religionistes compensées par des garanties de libertés, mais pas annulées
5 - La laïcité seule respecte l’isonomie des citoyens devant la loi et l’État
6 - La laïcité seule respecte l’isonomie des religions devant la loi et l’État
7 - La laïcité seule garantit l’universalité démocratique dans le démos
8 - La laïcité est la meilleure façon de mettre en pratique les devoirs religieux de la démocratie
9 - La laïcité est la meilleure manière de les garantir, la seule qui les garantisse dans le fond
10 - La Laïcité, comme facteur de renforcement de la démocratie
VII CONCLUSION
1 - La laïcité est une expression de la modernité démocratique
2 - Tout progrès en démocratie passe par une progression en laïcité
3 - Toute progression laïciste est un progrès en démocratie
ORA ET LABORA
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Document 1 : Carte des religions dominantes dans le monde. À mettre en relation avec la carte des
démocraties dans le monde.
Document 2 : La démocratie implique l’égalité de tous les citoyens, sans aucune distinction de richesse, de
sexe, de races, d’âge ou de religion.
“Démocratie” est, on le sait, un mot grec. La seconde moitié du mot signifie “pouvoir” ou
gouvernement, ainsi l'autocratie est le gouvernement d'un seul homme ; l'aristocratie, le
gouvernement par les aristoi, les meilleurs, l'élite ; la démocratie, le gouvernement par le
"démos", le peuple. Démos était un mot protéiforme aux multiples significations, entre
autres “le peuple en son ensemble” (ou pour être plus précis, le corps des citoyens) et le
“petit peuple” (les classes inférieures) et les débats théoriques de l'Antiquité ont maintes
fois joué de cette ambiguïté fondamentale. C'est Aristote qui en donna la plus pénétrante
formulation sociologique. [...] Les Grecs furent les premiers à réfléchir systématiquement
à la réalité politique, à l'observer, à la décrire, à la commenter, et en définitive à formuler
des théories politiques. [...] Ce sont les écrits grecs suscités par l'expérience athénienne
qui furent lus par le XVIIIème, et le XIXème, siècles, dans la mesure les lectures
historiques jouèrent un rôle dans la naissance et le développement des théories
démocratiques modernes. Moses I. Finley (1912-1986)
Démocratie antique et démocratie moderne
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