Contact Presse
Galivel & Associés - Carol Galivel / Julien Michon - 01 41 05 02 02
21
-23, rue Klock – 92110 Clichy - Fax : 01 41 05 02 03 - [email protected] - http://www.galivel.com
Se méfier des achats impulsifs de logements neufs
Par Norbert Fanchon, Président du Directoire du Groupe Gambetta
Les conseils prodigués au public sont unanimes : il faut que les ménages se dépêchent d'acheter leur logement
neuf, s’ils ne l’ont pas déjà fait ou qu’ils complètent vite leur patrimoine, si ce n’est pas encore le cas, notamment
en réalisant un investissement locatif défiscalisant. Les experts arguent de la faiblesse historique des taux d'intérêt
et du retour de la hausse des prix. Ils mettent aussi en avant les avantages financiers ou fiscaux, par définition
provisoires et pouvant être remis en cause. Est-ce si sûr ? Pourquoi se hâter ?
Il faut d'abord rappeler quel est l'enjeu : acquérir un logement qui représente de l'ordre de 5 années des revenus
nets d'un ménage, sans compter ce que l'achat entraînera pour le meubler et l'équiper. Il est anormal de parler du
logement comme d'une denrée ordinaire, et c'est bien la raison et non l'impulsion qui doit guider l'acte d'achat. La
complexité de l’achat immobilier, la multiplicité des critères, la variété des profils des ménages ne sauraient être
traités par des logarithmes.
Les arguments qui plaident en faveur de la précipitation ont l'apparence de la solidité, mais ils sont réfutables. Les
taux d'abord. Oui, ils sont incontestablement à un niveau plus bas que jamais... On disait déjà cela il y a un an et on
assortissait le constat d'un avertissement redoutable: les taux vont monter. Cet oracle ne s'est pas vérifié. On avait
oublié que les Banques centrales, la BCE en tête, auraient à souci de relancer la croissance et que la maîtrise des
taux en étaient la condition. On considère désormais, sur cette base, que les taux pourraient descendre plus bas
encore pendant dix-huit mois...
On entend aussi que le renforcement des exigences de solvabilité des établissements prêteurs, qui constituerait un
authentique Bâle 4, serait ravageur et que les banques seraient conduites à fermer le robinet du crédit faute de
fonds propres à mettre face aux encours. Là encore, pas d’énervement. Les banquiers, avec le soutien des
parlementaires, sont en discussion avec les autorités européennes : ils ne se laisseront pas imposer des règles de
nature à empêcher leur activité la plus structurante, la distribution de crédit immobilier.
S'agissant de la hausse des prix, elle est très réduite. La solvabilité des ménages est éprouvée par les circonstances
économiques , le pouvoir d’achat s’est réduit depuis 15 ans, et il ne saurait être question de laisser filer les prix. La
tendance est durablement à la modération. En outre, les augmentations, aussi faibles soient-elles, n'ont été
enregistrées que sur les marchés très tendus, dans lesquels la demande est soutenue et l'offre rare.
L'argument selon lequel les aides publiques pourraient disparaître dans quelques mois n'est pas recevable. Le
logement neuf porte l’activité des entreprises du bâtiment et donc une partie de la croissance du pays et priver le
secteur d'un accompagnement ne traversera l'esprit d'aucun gouvernement. On voit bien que, même en période
difficile pour les finances de l'Etat, le logement compte parmi les priorités politiques. Cela ne changera pas.