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I / Introduction
L’article 17 de la Convention de Genève de 1951 stipule que « les États contractants
accorderont à tout réfugié
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résidant habituellement sur leur territoire, le traitement le plus
favorable accordé dans les mêmes circonstances, aux ressortissants d’un pays étranger ».
Dans le même temps, depuis les années 80, plusieurs économies développées se sont opposées
à l’accueil des demandeurs économiques. La France, par la voie de son 1
er
Ministre de
l’époque Michel Rocard, considérait que la France ne peut pas accueillir toute la misère du
monde. Dans ce cadre, plusieurs politiques ont été mises en place par les gouvernements
successifs pour restreindre cette demande économique.
Ces demandeurs d’asile, ou plutôt ces demandeurs de libertés publiques, qui se voient
leur accorder la liberté d’entrer et de travailler sur le marché d’un pays nous interpelle à
réfléchir sur une explication rationnelle sur l’acceptation de telle demande et sur le refus
d’entrée sur le même marché des demandeurs économiques nécessiteux.
Pour expliquer les motivations d’acceptation ou de refus des demandes économiques
et des demandes des libertés individuelles, la littérature économique distingue deux
approches : une approche macro-économique et une approche micro-économique
managériale.
L’approche macro-économique, qui s’inscrit dans la théorie des choix publics,
considère qu’une amélioration des conditions économiques conduit à une amélioration des
biens politiques en raison des effets positifs que joue la richesse sur la demande des biens
économiques et des biens politiques. En effet, cette approche stipule que la priorité des
besoins revient d’abord à la satisfaction des biens économiques et ensuite à la réalisation des
libertés individuelles (Voir Barro (1999) et Sen (2000)). Toutefois, ce genre de causalité peut
être revue dans les pays en développement où une amélioration des conditions politiques peut
mener à une amélioration des conditions économiques (Adam Smith (1860)).
Quant à l’approche micro-économique managériale sur les motivations de la
satisfaction de la demande, Maslow (1970) dans son ouvrage «Motivation and Personality»,
considère que l’individu, quelque soit sa nature, commence à satisfaire ces besoins selon un
ordre préétabli. Cet ordre établit qu’un individu a besoin de satisfaire le besoin inférieur avant
le besoin supérieur. Cet argument est avancé dans le cadre d’une pyramide où les besoins de
l’individu sont composés d’abord, par des besoins physiologiques qui sont liés à sa survie. Il
constitue des besoins concrets (faim, soif, sexualité,...). Ensuite, vient le besoin de sécurité qui
constitue la deuxième étape et qui constitue la recherche par l’individu des moyens de
protection contre les différents dangers qui le menacent. Dans la troisième et la quatrième
étape, l’individu développe la demande pour l’appartenance et la valorisation par le groupe
auquel il appartient. Quant à la dernière étape, il consiste pour l’individu à chercher des biens
immatériels afin de satisfaire le besoin de s’accomplir. Cet ordre peut être représenté par le
schéma suivant :
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Nous appelons ici «réfugié» celui qui échappe à la pression politique. Se retrouvant sur le territoire d’un pays
et en demandant l’asile politique, l’Etat signataire de la convention de Genève l’accepte et devient un acteur
économique et politique dans le pays.