1ère S.2 KHAFIF Linda FERRERO Emilia Une vie possible au-delà des frontières terrestres ? Voir plus loin Les Exoplanètes Autour de nous o La planète rouge o Système jovien Jupiter Les quatre principaux satellites Joviens Io Ganymède Callisto Le cas du satellite Europe Autour de nous Cependant, au sein même de notre système solaire des possibles traces de vie pourraient être présentes : Les quatre principaux satellites joviens Les gros satellites de Jupiter nous intriguent : Le cas de Europe Nous avons décidé de traiter plus principalement le cas d’Europe, en effet, c’est cette lune qui a le plus grand potentiel en termes d’exobiologie parmi les lunes galiléennes. Quelques caractéristiques : Europe est le deuxième satellite galiléen et possède un diamètre de 3.130 km (soit 90% de celui de la Lune). Sa période de révolution est de 3,55 jours terrestres, elle orbite à une distance d’environ 9 rayons joviens (671.000 km) de sa planète. Il s’agit du corps le plus lisse du système solaire. La température moyenne y est de -160°C à l’équateur et de -220°C aux pôles. Son atmosphère est très mince et essentiellement composée d’oxygène, par conséquent la pression atmosphérique y est très faible (0,001 bar). Elle est également reliée à Jupiter par le biais d’un champ magnétique de faible intensité. La densité y est de 3g/cm3, en effet Europe est composée d’un noyau métallique et d’un manteau rocheux, la surface étant composée essentiellement de glace d’eau d’une épaisseur variant de plusieurs dizaines de km d’épaisseur (70 à 100 km) à très fine (3 ou 4 km) selon les endroits, l’H2O n’est donc pas le constituant principal du corps céleste. Découvertes passées : Durant les 50 dernières années, le satellite Europe a été observé à l’aide de différentes sondes, ayant permis de nous en apprendre un peu plus sur sa nature, de façon plus précise. Les sondes Pioneer 10 et 11 en 1973 ont permis d’obtenir les premières images des lunes galiléennes, dont Europe. Année scolaire 2012-2013 http://tpe.viesureurope.free.fr 1 1ère S.2 KHAFIF Linda FERRERO Emilia Les sondes Voyager 1 et 2 en 1979 ont, quant à elles, permis la modélisation de la structure interne de chacun des quatre satellites. Enfin, la sonde Galileo, en orbite de 1995 à 2003, a mis en évidence la présence de craquèlements sur la surface glacée d’Europe. Des conditions favorables à la vie ? L’énergie sur Europe est présente sous diverses formes. Tout d’abord, les effets de la résonance orbitale de Laplace y sont non négligeables. Les effets de marées induits par les autres satellites s’y manifestent par des déformations à la surface, faisant varier l’altitude de son sol d’une amplitude de 30 m (ce qui n’est pas aussi important que sur Io, mais qui suffit à renouveler régulièrement la surface du satellite à l’échelle géologique), ce qui produit un phénomène d’échauffement interne. De plus, la radioactivité jovienne rend la surface instable, des éléments radioactifs encore actifs aujourd’hui sont présents dans le noyau du satellite, ce qui permet de fournir de l’énergie supplémentaire aux effets de marée cités ci-dessus. Ces mouvements incessants animant la surface d’Europe expliqueraient la présence des crevasses constatée par Galileo et suggéreraient la présence d’une substance fluide sous la couche de glace. En effet, les modèles obtenus à partir des observations de la sonde Voyager prédiraient la présence d’un océan d’eau liquide salée (d’où la présence de sels minéraux), dont le volume avoisinerait le double de celui des océans terrestres et dont l’épaisseur environnerait les 100 km. Cet océan, qui se serait développé depuis des millions d’années, serait maintenu à l’état liquide par les flux d’énergie évoqués plus haut. Europe possède son propre champ magnétique, conséquence probable d’un phénomène de dynamo engendré par la couche d’eau salée. Lors de la formation de la structure interne d’Europe il y a 4 ,5 milliards d’années, de la matière organique aurait été comprise dans les constituants basiques du corps céleste. On suppose que cet hypothétique océan d’eau liquide serait en contact avec le manteau rocheux du satellite, permettant ainsi des échanges chimiques, et donc l’apport au sein de l’océan des composés nécessaires au développement de la vie telle que nous la connaissons, notamment des chondrites carbonées. On Année scolaire 2012-2013 http://tpe.viesureurope.free.fr 2 1ère S.2 KHAFIF Linda FERRERO Emilia soupçonnerait même la présence de la plupart des composés indispensables au développement de la vie telle que nous la connaissons, soit du CHONPS (Carbone, Hydrogène, Oxygène, Phosphore, Soufre). En outre, on envisage la présence d’un volcanisme silicaté au fond de l’océan, soit des cheminées hydrothermales, ou « fumeurs noirs », analogues à celles que nous connaissons sur Terre dans les profondeurs abyssales, et où les organismes extrêmophiles prolifèrent. Le taux d’oxygène dans l’océan et en sous-sol, serait à priori élevé, comme sur la Terre des origines, ce serait dû à une réaction chimique entre la glace et les particules émises par le champ magnétique jovien. Le développement d’une « chimie complexe » dans cet environnement indépendant de toute énergie solaire serait donc possible. Des échanges gazeux sont également supposés entre l’eau liquide, la glace, et l’atmosphère du satellite via de larges crevasses dans la surface glacée : l’océan serait donc exposé aux UVs et à la chaleur solaire. Les scientifiques se demandent aussi si un possible phénomène de photosynthèse engendré par d’éventuels organismes serait envisageable. On note également la présence de cratères importants sur la croûte d’Europe (deux à trois dizaines, ce qui est moins que sur la Terre, où on en dénombre des centaines), on citera par exemple le cratère de « Pwyll » de 26 km de diamètre, parsemé de faibles reliefs chaotiques. Ce faible nombre d’impacts prouve en effet que la croûte d’Europe est encore de nos jours régulièrement renouvelée. L’impact ayant conduit à la formation du cratère « Mannanm’an » a par exemple engendré de fortes pressions souterraines qui combinées à l’action de la résonance orbitale de Laplace ont menées à la formation de fractures de plusieurs centaines de kilomètres de long dans la croûte, ces fractures se sont progressivement agrandies et au cours du temps, l’espace ainsi créé fut comblé par des matériaux (glace, roche) en provenance du sous-sol par un phénomène de « fusion-solidification ». C’est ce phénomène qui permet le renouvellement régulier de la croûte d’Europe. Des remontées localisées de matériaux plus chauds (eau, glace, roche) ont également été constatées par de petits bombements ovalisées visibles à la surface d’Europe, ressemblant à des bulles créées par ce même phénomène (Cf. Annexe). De grandes rainures brunes montrent également la présence de sel minéraux (sulfate de magnésium, carbonate de sodium) et parfois d’acide sulfurique. D’après les images de Galileo, ces matériaux remonteraient par les fractures de la croûte, il s’agit d’une sorte de phénomène de cryovolcanisme. Certaines images sous différentes longueurs d’ondes ont permis d’observer que la croûte plus ancienne d’Europe a été teintée par des particules minérales provenant des profondeurs du satellite et expulsées par des jets de vapeurs d’eau associés notamment à un impact de météorite. La couleur de la surface d’Europe étant non uniforme, certains scientifiques suggèrent la présence de phytoplancton (micro-organismes de nature végétale habitant les océans terrestres), cependant il existe aussi des procédés de transformation minérale produisant de la couleur, la probabilité qu’il s’agisse effectivement de dépôts organiques est relativement faible. Année scolaire 2012-2013 http://tpe.viesureurope.free.fr 3 1ère S.2 KHAFIF Linda FERRERO Emilia Une vie dans les profondeurs d’Europe est donc envisageable. Cependant, si l’énergie disponible y est encore trop réduite pour permettre le développement d’une vie animale, elle permettrait sans doute le développement d’une forme de vie bactérienne de faible biomasse. Projets à venir : Pour vérifier tout cela, il faudrait pouvoir explorer Europe in-situ, avec par exemple un engin permettant de forer la glace sur plusieurs kilomètres afin d’atteindre cet hypothétique océan interne et d’y libérer par la suite un sous-marin automatisé pour l’explorer et y rechercher de potentielles traces de vie autour de potentielles sources hydrothermales. Cependant, nous ne possédons pas à ce jour de telles techniques utilisables hors de notre planète, aussi, ce serait sûrement l’étude des résidus présents sur les taches engendrées par les remontées de matériaux venus des profondeurs qui nous permettraient de chercher des traces d’une éventuelle forme de vie au sein de l’océan. De plus, nous pourrions contaminer ce milieu extraterrestre par des bactéries terrestres et ce malgré la stérilisation obligatoire du matériel envoyé dans l’espace. On appelle ces mesures de conservation des milieux extraterrestres protection planétaire. Pour ces mêmes raisons, à titre d’exemple, nous pouvons citer le lac sous-glaciaire de « Vostok » en Antarctique, dont après dix ans de forage pour 3 km de glace, on hésite désormais à continuer l’exploration. En effet, ce milieu souterrain a été isolé de l’atmosphère terrestre depuis plusieurs dizaines de millions d’années, nous risquerions de le contaminer en un relativement cours instant. Un projet tenu aux limites de la science-fiction, soit le projet « cryoprobe », consisterait à envoyer une sonde contenant un générateur radioactif qui se poserait sur la glace, et grâce à la chaleur du générateur, s’y enfoncerait doucement. Cependant, le champ magnétique jovien émet des radiations si importantes qu’elles en perturberaient le fonctionnement de la sonde. La NASA (National Aeronautics and Space Administration) et l’ESA (European Space Agency) prévoyaient pour 2020 le lancement de l’EJSM (Europa Jupiter System Mission) ou mission « Laplace ». Cette mission ne prévoyait pas d’atteindre l’océan interne du satellite. Dans le cadre de cette mission, la NASA concevait un orbiteur (soit un engin mis en orbite autour du satellite et équipé d’instruments d’observation permettant d’étudier assez finement l’évolution et les caractéristiques du corps céleste concerné) pour l’étude d’Europe et Io (JEO ou Jupiter Europa Orbiter), tandis que l’ESA concevait celui destiné à l’étude de Ganymède et Callisto (JGO ou Jupiter Ganymede Orbiter). Etaient aussi envisagées des contributions russes pour l’étude de la surface d’Europe et japonaises pour l’étude de la magnétosphère jovienne. Les orbiteurs devaient atteindre le système jovien en 2026 et transmettre leurs mesures et observations durant 3 ans. Cependant, ce projet a malheureusement été abandonné en 2011 faute de budget suffisant de la part de la NASA. L’ESA a néanmoins fait savoir courant 2012 qu’un autre projet est prévu en remplacement de la mission Laplace, notamment par le remplacement du JEO (normalement conçu par la NASA) en modifiant l’orbiteur JGO de départ afin de former l’orbiteur unique JUICE (Jupiter Icy Moon Explorer). Le lancement de cet orbiteur est prévu pour 2022, et devrait s’achever par une étude plus approfondie de Ganymède en 2033. Les principaux objectifs de la mission sont de savoir si Ganymède et Europe offrent un environnement habitable, et de Année scolaire 2012-2013 http://tpe.viesureurope.free.fr 4 1ère S.2 KHAFIF Linda FERRERO Emilia confirmer en particulier pour cette dernière la présence d’un océan interne, d’étudier la composition chimique des satellites, ainsi que la structure interne de Ganymède (afin de déterminer l’origine de son champ magnétique), le volcanisme d'Io, et les cratères de Callisto, lesquels datent des bombardements ayant eu cours lors de la formation du système solaire L’étude restera néanmoins moins approfondie qu’initialement prévue par l’EJSM pour raisons budgétaires. Cependant, cette mission engendre également un certain nombre de problèmes techniques parmi lesquels la gestion de la gravité jovienne complexe rendant difficile le maintien en orbite d’une sonde sur un satellite naturel et la distance très longue au départ de la Terre qui nécessite une haute consommation de carburant ce qui rendra ladite sonde plus lourde et plus chère. L’ESA tente de trouver des solutions à ces problèmes notamment en utilisant la gravité émanant des corps célestes environnants comme moyen de propulsion, cette méthode permettrait ainsi une économie de carburant, mais engendrerait en contrepartie un voyage Terre – système jovien plus long. Le recours aux panneaux solaires est également envisagé. Un autre projet intéressant serait également celui de Bill Stone, spéléologue et explorateur américain, qui conçoit en partenariat avec la NASA des engins capables de se déplacer en autonomie dans des étendues d’eau souterraines. Il s’agit du projet ENDURANCE (Environmentally Non-Disturbing Under-ice Robotic Antarctic Explorer) prévu à la base pour l’exploration de lacs situés sous l’Antarctique, biotope analogue à celui d’Europe, des tests ont déjà été effectués en 2008 et 2009, nous pouvons donc espérer que des versions postérieures seront pensées afin de mener l’exploration des profondeurs du second satellite galiléen. Conclusion : En termes d’exobiologie, le satellite Europe offre donc d’importantes possibilités bien que son exploration s’annonce difficile au vu de nos compétences actuelles en ce domaine. D’autre part, l’Homme ne pourra jamais y mettre les pieds, les radiations issues du champ magnétique jovien émettant une dose de radioactivité mortelle pour notre organisme. Nous ne verrons donc jamais en personne ce qui se cache sous la surface glacée du satellite. Grâce à ce milieu prometteur, et relativement accessible, on peut néanmoins espérer, dans le futur, en apprendre davantage sur les formes que pourraient prendre une potentielle vie extraterrestre. Un autre satellite intéressant en termes d’exobiologie serait Encelade, petit satellite de Saturne, remarqué pour son activité cryovolcanique étonnamment puissante pour sa petite taille, on y soupçonnerait la présence de poches d’eau engendrées par un phénomène de marées… Année scolaire 2012-2013 http://tpe.viesureurope.free.fr 5