également y exister.
Pour dissiper les doutes et obtenir une réponse exhaustive, il est prévu d'acheminer sur cette planète
un gros marsokhod (véhicule-robot) doté de capteurs sensibles capables de détecter les signes d'une
activité biologique. Les chercheurs russes participeront à ces études.
Le plus gros satellite de Jupiter, Europe, de la taille de la Lune, est un autre corps céleste du
Système solaire où peuvent être découverts des organismes vivants.
Lorsqu'elles ont "frôlé" ce satellite, les sondes américaines Voyager et Galileo ont enregistré
d'étranges anomalies magnétiques. L'analyse de ces données a révélé qu'un océan d'eau salée d'une
profondeur d'environ 90 km se trouve sous la calotte de glace qui recouvre toute la surface du
satellite Europe. On a pensé à un moment que la source de chaleur qui maintient son état liquide
provenait de l'attraction de Jupiter: elle déformerait le noyau de pierre du satellite et la friction
intérieure créerait l'énergie thermique.
Des calculs récemment effectués montrent que l'essentiel de la masse de chaleur provient en fait
non pas de la déformation du noyau, mais de la friction de l'eau contre la glace. Pour l'apparition
d'une vie ayant un métabolisme voisin de celui de la vie sur Terre, la présence d'oxydants est
nécessaire. Ils peuvent se former à la surface de la glace. Mais la glace qui recouvre le satellite
Europe est assez fine pour que des fractures puissent se former et ces substances pénétrer depuis la
surface dans l'eau.
Le lac Vostok découvert par les chercheurs russes dans l'Antarctique, sous une épaisse couche de
glace, peut être considéré comme une réplique miniature de l'océan qui recouvre Europe: des
organismes viables y ont été découverts, à une profondeur d'environ 4 km.
Des projets prometteurs ont été élaborés ces dernières années en vue d'étudier ce satellite de Jupiter,
et notamment le projet international Laplace, dont la réalisation est prévue pour 2015-2020, avec la
participation de chercheurs européens, américains, russes et japonais.
Ce projet avait initialement pour objectif d'envoyer quatre appareils: une sonde serait demeurée en
orbite autour de Jupiter, une autre autour du satellite Europe, une troisième aurait étudié la "queue"
magnétosphérique de la planète, tandis qu'un module de descente se serait posé à la surface
d'Europe. Mais, après avoir fait et refait leurs calculs, les Européens en ont conclu que la création
du module de descente serait au-dessus de leurs forces et s'avérerait très onéreux, et ils y ont
renoncé. C'est alors que les chercheurs russes ont pris en charge cette partie du projet.
En définitive, un des appareils étudiera Jupiter et son satellite Ganymède, où il y a également
beaucoup d'eau, bien qu'aucun océan liquide n'y ait été découvert.
Une autre sonde sera mise en orbite autour d'Europe. Mais, comme cette orbite sera proche de
Jupiter et que le taux de radiation y sera élevé, la durée de vie de son appareillage scientifique ne
dépassera pas un ou deux mois, tout au plus.
L'Agence spatiale japonaise prépare le matériel qui permettra d'étudier les régions extérieures de
Jupiter, en particulier sa "queue" magnétique, ainsi que les tempêtes magnétiques que connaît cette
planète. Les Japonais observeront également le "climat spatial" à proximité de Jupiter et
l'interaction de son champ magnétique avec le vent solaire.
C'est la partie russe de la mission qui sera la plus difficile. Il faudra non seulement créer un module
de descente, mais aussi assurer son atterrissage. Ce qui pose de nombreux problèmes.
Il faudra tout d'abord parvenir jusqu'à Europe, alors que les stations interplanétaires soviétiques
n'ont jamais dépassé la distance nous séparant de Mars. Qui plus est, de nombreuses missions
lointaines ont plus ou moins échoué, à l'exception notable de celle vers la comète Halley.
Comme nous l'avons déjà indiqué, le taux de radiation autour de Jupiter est très élevé. Les
Américains estiment, par exemple, que leur appareil fonctionnera, au mieux, une centaine de jours
en orbite autour d'Europe. L'expérience acquise par les chercheurs russes en matière de création