SCG/2007/SP/12
Français
Allocution du Président de la Conférence générale
Dr Georges Anastassopoulos
à l’occasion de la célébration du 2750ème anniversaire
de la fondation de la ville de Samarkand
8 novembre 2007 UNESCO, Paris
Excellences,
Mesdames et Messieurs.
En tant que Président de la Conférence générale, j’ai le plaisir de vous souhaiter la
bienvenue à la maison de l’UNESCO.
Nous sommes réunis ce soir pour marquer le 2750ème anniversaire de la fondation de la
ville de Samarkand ; célébrations auxquelles s’associe l’UNESCO suite à l’adoption ici même,
en octobre 2005, lors de la 33ème session de la Conférence générale,1 d’une résolution portant
sur ce sujet.
Certaines villes, dont nous avons maintes fois parcouru les ruelles dans nos rêves,
finissent par sculpter la ville elle-même dans notre imaginaire. Samarkand, éblouissante et
évocatrice, est une de ces cités. Illustration du génie humain, elle est inscrite sur la Liste du
patrimoine mondial de l’humanité depuis 2001 non seulement pour les ensembles
architecturaux exceptionnels de la créativité islamique qu’elle abrite, tels que la place du
Registan et la mosquée de Bib Khanum, mais aussi pour la ville historique de Samarkand elle-
même, qui évoque par son art et son architecture les périodes les plus importantes de l’histoire
culturelle et politique de l’Asie centrale du XIIIème siècle à ce jour.
11 33 C/R.63
1 Nous pouvons notamment citer : Alexandre le Grand, Qutayba Ibn Muslim (général arabe qui conquit l’Ouzbékistan
vers 712 et instaura l’Islam), Xuanzang (célèbre pèlerin chinois qui passa par Samarkand et Tashkent lors de son
voyage en Inde à la recherche de manuscrits bouddhiques sacrés) ; Omar Khayyam (mathématicien, astronome et
poète persan, 1048-1131, qui servi d’inspiration à Amin Maalouf pour son roman
Joyau de l'Asie Centrale, elle est aussi une ville chargée d'histoire qui raconte le
parcours de toute une région, de plusieurs peuples et civilisations ; et est marquée de
l’empreinte des plus grands personnages2 de l’histoire ancienne, provenant des empires
environnants.
Située sur la route reliant la Chine à l’Italie, Samarkand a vu passer les caravanes de
marchands attirés par le commerce de la soie et d’autres denrées rares, telles que la porcelaine,
les épices et les pierres précieuses. Par delà le négoce, s’échangeaient et se mélangeaient
autour et tout le long de cette route et dans les centres, tel que Samarkand «ville de la
rencontre3 », des idées, des cultures et des savoir-faire qui ont su faire fleurir de nombreuses
civilisations. C’est cette rencontre des cultures, qui fit jaillir de grandes découvertes, que nous
devons aussi célébrer ce soir. Telle une vaste leçon d’histoire, l’héritage de Samarkand est riche
d’enseignements qui méritent d’être entendus. Nous ne pouvons pas nous contenter de célébrer
le passé s’il ne nous renseigne pas sur notre présent et ne nous guide pas dans la gestion de
notre avenir. Tel est l’esprit du patrimoine mondial.
Le spectacle que nous nous apprêtons à voir, ce soir, vient ainsi couronner nos festivités.
Il s’agit d’une sélection de danses et de musiques folkloriques ouzbeks qui évoque les
nombreuses traditions4 artistiques et spirituelles qui ont habité et modelé le paysage culturel de
l’Ouzbékistan. Nous voyagerons ainsi dans le temps et l’espace pour retrouver les traces de
mondes passés qui vibrent encore de toute leur intensité.
Avant de me retirer, permettez-moi de saluer la délégation permanente de l’Ouzbékistan
auprès de l’UNESCO et la Fondation « Forum de la culture et de l’art d’Ouzbékistan » qui ont
organisé cette soirée avec le soutien de l’administration de Samarkand.
Je vous souhaite une excellente soirée.
2 Nous pouvons notamment citer : Alexandre le Grand, Qutayba Ibn Muslim (général arabe qui conquit l’Ouzbékistan
vers 712 et instaura l’Islam), Xuanzang (célèbre pèlerin chinois qui passa par Samarkand et Tashkent lors de son
voyage en Inde à la recherche de manuscrits bouddhiques sacrés) ; Omar Khayyam (mathématicien, astronome et
poète persan, 1048-1131, qui servi d’inspiration à Amin Maalouf pour son roman Samarkand) ; Gengis Khan, Ibn
Battûta (explorateur berbère considéré comme le Marco Polo de l’Islam), Tamerlan (descendant de Gengis Kahn,
chef de guerre, construit son empire avec samarkand pour captiatle, grand protecteur des arts.xx) et son petit-fils
Oulough Beg2, qui fit reconstruire Samarkand après sa destruction par Gengis Khan au XIIIème siècle.
3 Samarkand signifie « lieu de rencontre » ou « lieu de conflit », nom qui se compose de samara qui veut dire en
sanskrit « rencontre », « conflit » et du suffix kand ou kent, terme centre-asiatique, qui signifie ville.
4 Notamment shamanique, zoroastrienne, buddiste, juive et musulmane.
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