B. SCHIZONTICIDES ERYTHROCYTAIRES
1. Quinolone et dérivés
1.1. Chloroquine (Nivaquine®)
1.1.1 Mécanisme d’action
La chloroquine traverse la membrane de l’érythrocyte parasité et se concentre fortement dans la vacuole
digestive du parasite. La chloroquine entraîne ainsi une accumulation, toxique pour le Plasmodium, de
molécules d’hématine, produit de dégradation de l’hème de l’hémoglobine, qui entraîne la lyse du
parasite.
Résistance : liée à une incapacité à accumuler la chloroquine dans la vacuole digestive du parasite,
phénomène lié à un efflux de chloroquine de la vacuole (mutation du gène PfCRT).
1.1.2. Pharmacocinétique
Biodisponibilité orale : satisfaisante mais variable, améliorée par la prise concomitante d’aliments.
Diffusion : facile, fixation dans les érythrocytes et les tissus riches en mélanine (choroïdes, corps ciliaires)
d’où une demi-vie d’élimination longue de 20 à 60 jours. 60 % de liaison aux protéines plasmatiques.
Métabolisme : par CYP 3A4, 2D6.
Elimination : rénale d’où baisse de posologie chez les insuffisants rénaux.
1.1.3. Indications :
• Traitement des accès palustres à Plasmodium vivax, ovale et malariae : 600 mg en 1 prise puis
300 mg 6 h après et 300 mg le 2ème et 3ème jour, c’est également le traitement des accès simples
à P. falciparum en zone 1.
• Prophylaxie en zone 1 chloroquino-sensible : le jour du départ, pendant le séjour et 4 semaines
après le retour.
1.1.4. Contre-indications :
• Rétinopathie,
• Attention chez les patients atteints de porphyrie intermittente1, la chloroquine peut provoquer une
crise aiguë,
• Pour les patients ayant un déficit en G6PD2 (glucose 6 phosphate déshydrogénase) : possibilité
que la chloroquine déclenche une anémie hémolytique mais rare à doses thérapeutiques.
1.1.5. Effets indésirables :
La chloroquine peut provoquer une crise chez les patients atteints de porphyrie intermittente1 et une
anémie hémolytique chez les patients ayant un déficit en G6PD2 (glucose 6 phosphate déshydrogénase).
Effets indésirables rares dans le cadre d’une chimio-prophylaxie (moins d’ 1 effet grave sur 100 000
traitements). Les signes d’une toxicité grave surviennent en cas de surdosage, d’intoxication, ou de
traitements très prolongés (par ex. en rhumatologie).
Effets indésirables en cas de surdosage : troubles ophtalmologiques (troubles de l’accommodation,
rétinopathies, opacités cornéennes, dégénérescence maculaire), troubles auditifs (acouphène, surdité),
cardiovasculaires (allongement de l’espace QT, troubles de la conduction, choc cardiogénique), cutanés
(prurit, photosensibilisation, éruptions), hématologiques (effet myélo-suppresseur dose-dépendant) ou
neurologiques (exceptionnellement troubles du comportement ou convulsions).
1 Liste des médicaments susceptibles de provoquer une crise en cas de porphyrie intermittente : www.drugs-poprhyria.org
2 Déficit en G 6PD : www.gs-im3.fr