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A.
Eusebio
1Syndromes parkinsoniens atypiques et rares
troubles oculomoteurs
se
caractérisent surtout par
une
lenteur
à l'initiation des saccades. La plupart des patients développent
des troubles posturo-Iocomoteurs mais ceux-ci apparaissent
beaucoup plus tard que dans la PSP-RS
[4J.
PSP
aphasie
progressive
non
fluente
(PSP-PNFA)
L'aphasie progressive non fluente est
un
trouble du langage
appartenant au spectre des démences fronto-temporales et
peut également
se
voir dans
le
syndrome cortico-basal. Elle se
caractérise par une aphasie non fluente et
un
agrammatisme.
L'existence d'une apraxie de la parole est particulièrement
associée à des lésions anatomopathologiques de PSP et le
développement ultérieur des autres éléments de cette lignée
[4]
DIAGNOSTIC
Le
diagnostic au début de l'évolution est souvent difficile,
même dans des centres experts en pathologie du mouvement,
entraînant
un
retard diagnostique important. Or
il
est essentiel
d'établir
un
diagnostic le plus précocement possible, d'une
part, afin d'informer correctement le patient sur l'évolution
de
sa
maladie
et
les différences qui existent avec
la
MP,
mais
également pour adapter la prise en charge thérapeutique.
La
démarche diagnostique est basée principalement sur le
recueil d'éléments cliniques discriminants (Tableau
1)
et peut
être aidée par quelques examens paracliniques.
CrJtères
diagnos
ques
Plusieurs critères diagnostiques sont disponibles et présen-
tent tous dans l'ensemble les mêmes caractéristiques: bonne
spécificité et mauvaise sensibilité [3,12]. Ceci
estdû
au fait que
les chutes précoces et la paralysie oculomotrice de la verti-
ca'lité sont les éléments cliniques les plus discriminants.
Or
cette dernière apparaît tardivement dans l'évolution de la
maladie.
Le
critère le plus utilisé en routine clinique et dans
les essais thérapeutiques est celui développé par
le
NINOS!
SPSP (Tableau Il) [3]. Trois niveaux de diagnostic sont
distingués:
le diagnostic possible, probable et certain
qui
nécessite la confirmation anatomopathologique post-mortem.
Ces critères diagnostiques sont valables uniquement pour
le
type PSP-RS.
mag rie
Bien qu'aucun aspect en neuro-imagerie morphologique
ou
fonctionnelle
ne
soit entièrement spécifique de la PSP, certains
sont évocateurs du diagnostic. De plus, ces examens permet-
tent également d'écarter certains diagnostics différentiels tels
qu'un état lacunaire ou une hydrocéphalie chronique
de
l'adulte ou de mettre en évidence des signes orientant plutôt
vers d'autres syndromes parkinsoniens atypiques notamment
l'atrophie multisystématisée.
En IRM, un aspect particulièrement évocateur est l'atrophie
mésencéphalique fréquente dans la PSP. Cette atrophie est
responsable d'un aspect en colibri du mésencéphale et/ou de
pingouin du tronc cérébral (mésencéphale et protubérance)
sur les coupes sagittales en
T1
(Fig.
2). Un aspect en oreilles
de
Mickey, lié à l'atrophie du tegmentum et à
la
relative pré-
servation du tectum et des pédoncules cérébraux, est égaie-
ment possible sur les coupes axiales en T1.
L'imagerie fonctionnelle, en particulier isotopique, permet
d'avoir un reflet du fonclionnement cérébral. Les anomalies
retrouvées dans la PSP précèdent, comme dans les autres
pathologies neurodégénératives, celle retrouvées en imagerie
morphologique. La tomographie par émission monophoto-
nique (TEMP) à l'ECO
99mTc,
appelé également débit sanguin
cérébral, permet de renseigner
sur
l'état de perfusion céré-
brale. Une hypoperfusion plutôt localisée dans les régions
antérieures et notamment dans le cortex cingulaire antérieur,
fronto-mésial et préfrontal
est
particulièrement évocatrice de
PSP.
La
tomographie
par
émission de positrons au 18FDG
renseigne sur
la
consommation de glucose et donc sur
le
métabolisme cérébral. Les anomalies sont localisées dans
les mêmes régions qu'au débit sanguin cérébral auxquelles
peuvent s'ajouter des structures plus profondes telles que
le
noyau caudé
/fig.
3)
[13J.
L'imagerie dopaminergique telle que
le OaTSCAN est anormale dans tous les syndromes parkin-
soniens dégénératifs et n'a
donc
d'intérêt que pour différencier
Tableau
1.
Principaux
signes cl,iniques
distinctif
des
dil'fférentes
formes
de PSP
et
de la maladie de
Parkinson.
PSP-RS
'PS?'p
PSP-PAGF PSP-CBS PSP-PNFA MP
Rigidité
Axe>
membres
Axe
'S
membres
Axe
Asymétrique
Possible
Membres
>axe
Bradyklnésie
Légère
Modérée Modérée
Asymétrique
Légère
Modérée
Tremblement
Non
Oui
(repos
et
posture)
Non Non
Non
Oui
(repos)
Chutes
précoces
Oui
Non
N.on
Possible
Possible
Non
Instabilité
posturale
précoce
Oui
Non
OUI
Non
Déclin
cognj,tif
précoce
Fréquent
Non Non Non
Oui
Non
Anomalies
précoces
de
l'oculomotricité
Oui
Non
Non
Non
Possible
Non
Dopasensibilité
Nan
Fréquente
Non Non Non
Oui
Hyposmie
Non
Non
Fréquente
Modifié
de
Williams
el
Lees,
2005
[4].
PSP
:
paralysie
supranucléaire
progressive;
PSP-RS
:
syndrome
de
Richardson;
PSP-P
:
PSP-parkinsonisme
;
PSP-PAGF
:
PSP-akinésle
pure
avec
freezing
à
la
marche;
PSP·CBS
:
PSP-syndrome
cortico-basal
;
PSP-PNFA
:
PSP-aphasie
progressive
non
fluente;
MP
maladie
de
Parkinson:
- :
inconnu,
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