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Pratique Neurologique -FMC 2015;6:124-130
Syndromes parkinsoniens atypiques et rares
La
aralysie supranucléa"re
.CwssMark
progressive
Progressive supranuclear paIsy
"Service
de
neurologie et pathologie du mouvement, institut de neurosciences
de
La
Timone, CHU Timone, AP-HM, 264, rue Saint-Pierre, 13385 Marseille cedex
05,
France
bCNRS, UMR 7289 Aix-Marseille université, 264, rue Saint-Pierre, 13385 Marseille
cedex
05,
France
RËSUMÉ
La paralysie supranucléaire progressive (PSP) est, avec l'atrophie multisystématisée, "un des
syndromes parkinsoniens atypiques les plus fréquents. " se caractérise cliniquement dans sa
forme la plus classique par l'association d'un syndrome parkinsonien axial, d'une instabilité
posturale avec chutes précoces, d'une paralysie oculomotrice en verticalité et
de
troubles
cognitivo-comportementaux. " n'existe aucun traitement curatif.
La
prise
en
charge repose
sur des traitements symptomatiques souvent peu efficaces et sur la rééducation.
La
médiane
de survie des patients est comprise entre 6 et 7 ans. Ces dernières années des travaux
de
corrélations anatomo-c1iniques ont bouleversé
la
nosologie de cette affection en distinguant
plusieurs présentations cliniques différentes.
© 2015 Publié par Elsevier Masson SAS.
ABSTRACT
Progressive supranuclearpaisyis one
of
the mostfrequent atypicalparkinsonian syndromes.
Il
is
characterized
byan
axial parkinsonism associated with early postural instability and
fal/s,
vertical
gaze paisy, and cognitive and behavioral impairments. There
is
currently no cure to the disease
and patient management relies on often disappointing symptomatic treatments and physiothe-
rapy.
Death occurs 6
to
7years after onset, usually following an injurious fall
or
a severe
aspiration. Several clinical variants have recently been identified and a
new
nos%gy
is
emerging.
© 2015 Published
by
Elsevier Masson
SAS.
INTRODUCTION
~
ÉPIDÉMloLOGmE
La paralysie supranucléaire progressive (PSP)
est une affection dégénérative
du
système ner-
veux central entrant dans le cadre des syndro-
mes parkinsoniens atypiques décrite
en
1963 par Richardson, Steele et Olszewski. Elle
représente environ 5 à
10
% des syndromes
parkinsoniens pour une prévalence estimée
à 5 cas pour 100 000 [1,2). La PSP
es,t
carac-
térisée cliniquement par l'association de signes
moteurs: un syndrome parkinsonien non
dopasensible à prédominance axiale avec ins-
tabilité à
la
marche et chutes précoces, des
troubles oculomoteurs dans la verticalité
du
regard, des troubles de la déglutition qui peu-
vent entraîner des complications mettant
en
jeu
le pronostic vital (pneumopathies d'inhalation),
et non
moteurs:
troubles cognitivo-comporte-
mentaux se manifestant essentiellement par un
ralentissement psychique, une apathie et un
syndrome frontal dysexécutif qui peuvent être
sévères et parfois dominer le tableau.
La
médiane de survie des patients est de 6 à
7 ans et
le
retard diagnostique peut représenter
jusqu'à
la
moitié de ce temps [3].
PRÉS.ENTATIO S CLINIQUES -
NOMENCLATURE
De
récents travaux de corrélations anatomocli-
niques ont amené à la description de plusieurs
présentations cliniques associées aux
A.
Eusebio
,b
Mots
c1ës
Paralysie supranucléaire
progressive
Tauopathies
Syndromes parkinsoniens
atypiques
Keywords
Progressive supranucelar
paisy
Tauopathies
Atypical parkinsonism
Auteur
çcrrê
pondant:
A.
Eusebio,
Service de neurologie et
pathologie du mouvement,
institut de neurosciences de
La Timone. CHU
limone,
AP-HM,
264, rue Saint-
Pierre, 13385 Marseille
cedex 05, France.
Adresse
e-mail:
http://dx.doiorgI10.1016/j
praneu
2015.01006
©
2015
Publié
par
Elsevier
Masson
SAS
124
••
••
Pratique
Neurologique -
FMC
2015;6:124-130 Syndromes parkinsoniens atypiques et rares
anomalies
anatomopathologiques caractéristiques
de
PSP
[4,5].
Le
phénotype classique a
été
appelé
syndrome
de
Richardson
(PSP-RS)
tandis
que
la forme
PSP-parkinsonisme
(PSP-P)
se caractérise
par
un
syndrome
akinéto-rigide parfois
asymétrique
et
modérément
dopasensible.
Ces
deux
présen-
tations
sont
de
loin les plus fréquentes.
Le
variant akinésie pure
avec
freezing à
la
marche
(PSP-PAGF)
se caractérise
par
un
freezing
sévère non
dopasensible
au
premier
plan. La forme
avec
aphasie progressive non fluente
(PSP-PNFA)
peut
débu-
1er
essentiellement
par
des
troubles
du
langage
avant
que
les
autres
signes
évoquant
la
PSP
ne s'installent. Enfin, la forme
PSP-CBS
associe
des
éléments
du
syndrome
cortico-basal
il
des
manifestations du spectre PSP.
Syndrome
de Richardson (PSP. S)
Cette
présentation clinique correspondant à la forme « clas-
sique
)}
de
la maladie
semble
la plus fréquente bien
que
ce point
soit
débattu [6]. Elle
débute
en
moyenne
entre
60
et
70
ans
par
une
Instabilité posturale et
des
chutes
en bloc, volontiers en
arrière.
Le
syndrome
parkinsonien concerne
davantage
l'axe
du
corps
que les
membres
et une
posture
dystonique
du
tronc
avec
rétrocolis
est
fréquente. Bien
que
les troubles oculomoteurs ne
constituent pas un
symptôme
d'alerte, ils
sont
néanmoins
fré-
quents
dès le
début
de
la maladie. À l'interrogatoire, les patients
rapportent une
gêne
visuelle:
diplopie, flou visuel, difficultés
à évaluer les
distances
avec
les objets et les meubles, parfois
difficultés pour porter le regard
vers
le bas à la lecture ou lors
des
repas,
une photophobie,
une
sensation
de
sable dans les yeux,
un
larmoiement.
L'examen
retrouve une rareté
du
clignement
avec
une fixité
du
regard, des yeux écarquillés,
des
saccades
lentes
et hypométriques
en
particulier
dans
le regard vertical.
Plus
tardivement la paralysie supranucJéaire
devient
plus évi-
dente
avec une impossibilité
pour
les patients
de
mob.iliser les
yeux
volontairement
verticalement
alors
que
les
mouvements
réflexes (oculocéphalogyres) restent préservés (Fig.
1).
Un
blépharospasme ou
une
apraxie d'ouverture
des
paupières
peut
également s'installer
dans
l'évolution.
Une
dysarthrie et
des
troubles de déglutition complètent le tableau clinique.
Les
troubles
cognitivo-comportementaux
dans
la
PSP-RS
sont
caractérisés
par
la
présence
d'un
syndrome
fronto-sous·corti-
cal,
Encore plus
que
la bradykinésie, ce
qui.
caractérise ces
patients est leur
grand
ralentissement psychique.
Il
est
fréquent
de
n'obtenir une
réponse
à
une
question que plusieurs minutes
après
l'avoir posée.
Les
patients présentent
une
apathie
majeure
et
des
troubles
dysexécutifs
[7].
Ces
troubles
peuvent
apparaître
précocement
(50 % au
cours
de
la première
année
Figure
1.
Aspect
de
paralysie oculomotrice dans
le
regard vertical.
Noter
l'aspect écarquillé des yeux lorsqu'il est demandé
au
patient
de
regarder
vers
le
haut.
d'évolution)
et
même
précéder
les troubles
moteurs
rendant le
diagnostic
de
PSP-RS
initialement difficile.
Le
syndrome
dyse-
xécutif
cognitif
se caractérise
par
des
difficultés d'élaboration et
de
maintien
de
stratégies
notamment
de
recherche
en mémoire
à longue terme se
traduisant
cliniquement
par
une
réduction
de
la f1uence
verbale
et
des difficultés
de
rappel,
un
manque
de
flexibilité
mentale
et
des
troubles
de
la
mémoire
de
travail [8,9].
Les
fonctions
instrumentales
sont
en
revanche préservées.
Sur
le plan
psycho-comportemental,
l'apathie
et
la
dépression
sont
les manifestations
les
plus
fréquemment
rapportées [7,10).
L'apathie
et
l'inertie
comportementale
sont
sévères
et
altèrent
l'autonomie
dans
la
vie
quotidienne. En
dehors
de
l'apathie, les
patients
présentent
des
comportements
persévératifs
en
rap-
port
avec
des
difficultés
de
désengagement
d'un
programme
moteuren
cours
qui
peuvent
être
facilement
mis
en
évidence
par
la
présence
du
signe
d'applaudissement
et
d'une
palilalie [11].
En
revanche, la désinhibition
est
beaucoup
plus rare
que
dans
la
démence
fronto-temporale
comportementale.
Les
patients
sont
fréquemment
anosognosiques
de
tout ou partie
de
leurs
difficultés.
L'évolution
est
marquée
par
une
perte
progressive
d'autono-
mie
survenant
en
moyenne
3 à 4
ans
après
le diagnostic. Les
patients
décèdent
6 à 7
ans
après
le
début
de
la maladie,
en
général
d'une
pneumopathie
d'inhalation
ou
d'une
chute
trau-
matique
[3].
PSP·parkinsonisme (PSP' P)
Cette
présentation
concerne
environ
30
%
des
patients
et
se
caractérise
par
un
tableau
proche
de
la
maladie
de
Parkinson
(MP)
:
syndrome
akinéto-rigide et
tremblement
postural, voire
même
de
repos,
asymétriques,
initialement
modérément
dopasensibles.
Ce
tableau
se
complète
progressivement,
en
général,
après
2 à 6 ans d'évolution,
par
les
troubles
pos-
turo·locomoteurs,
cognitifs et/ou
oculomoteurs
décrits
dans
la
PSP-RS.
Le
diagnostic
différentiel
avec
la
MP
(en particulier
les
formes
du
sujet
âgé)
est
difficile
en
début
d'évolution.
L'évolution
de
cette
forme
est
plus lente
que
celle
de
la
PSP-RS
du
fait
de
l'apparition plus tardive
des
troubles
pos-
turo-locomoteurs.
Les
patients
décèdent
en
moyenne
8 à
11
ans
après
le
début
de
la
maladie
[4).
PSP-akinésie pure avec freezing à 1a marche
(iPSP-PAGF)
Cette
présentation
se
caractérise
par l'apparition
progressive
de
troubles
de
l'initiation
de
la
marche
puis
d'un
freezing
de
la
marche, de la
parole
et/ou
de
l'écriture.
Il
n'y a ni rigidité
des
membres
(une
rigidité
axiale
est
possible), ni
tremblement,
ni
troubles cognitifs ou
oculomoteurs
dans
les 5
premières
années
d'évolution.
La
dopathérapie
est
inefficace. L'évolution
est
marquée
par
l'aggravation
des
troubles
posturo-
locomo-
teurs
confinant
progressivement
le
patient
au fauteuil roulant
et
par
l'apparition
des
troubles
oculomoteurs
et
de
la
dégluti-
tion. En revanche, les
fonctions
cognitives
restent
globalement
peu
affectées. Le
décès
survient
en
moyenne
après
11
ans
d'évolution
[4).
PS'P-syndrome cortlco·b sai (P5P-CBS)
Cette
présentation
rare
se
manifeste
par
l'apparition
progres-
sive
et
asymétrique
de
troubles
praxiques
et
sensitifs
corticaux
Ousqu'à
réaliser
un
tableau
de
membre
étranger),
d'une
dys-
tonie
et
d'un
syndrome
akinéto-rigide
doparésistant.
Les
125
••
A.
Eusebio
1Syndromes parkinsoniens atypiques et rares
troubles oculomoteurs
se
caractérisent surtout par
une
lenteur
à l'initiation des saccades. La plupart des patients développent
des troubles posturo-Iocomoteurs mais ceux-ci apparaissent
beaucoup plus tard que dans la PSP-RS
[4J.
PSP
aphasie
progressive
non
fluente
(PSP-PNFA)
L'aphasie progressive non fluente est
un
trouble du langage
appartenant au spectre des démences fronto-temporales et
peut également
se
voir dans
le
syndrome cortico-basal. Elle se
caractérise par une aphasie non fluente et
un
agrammatisme.
L'existence d'une apraxie de la parole est particulièrement
associée à des lésions anatomopathologiques de PSP et le
développement ultérieur des autres éléments de cette lignée
[4]
DIAGNOSTIC
Le
diagnostic au début de l'évolution est souvent difficile,
même dans des centres experts en pathologie du mouvement,
entraînant
un
retard diagnostique important. Or
il
est essentiel
d'établir
un
diagnostic le plus précocement possible, d'une
part, afin d'informer correctement le patient sur l'évolution
de
sa
maladie
et
les différences qui existent avec
la
MP,
mais
également pour adapter la prise en charge thérapeutique.
La
démarche diagnostique est basée principalement sur le
recueil d'éléments cliniques discriminants (Tableau
1)
et peut
être aidée par quelques examens paracliniques.
CrJtères
diagnos
ques
Plusieurs critères diagnostiques sont disponibles et présen-
tent tous dans l'ensemble les mêmes caractéristiques: bonne
spécificité et mauvaise sensibilité [3,12]. Ceci
estdû
au fait que
les chutes précoces et la paralysie oculomotrice de la verti-
ca'lité sont les éléments cliniques les plus discriminants.
Or
cette dernière apparaît tardivement dans l'évolution de la
maladie.
Le
critère le plus utilisé en routine clinique et dans
les essais thérapeutiques est celui développé par
le
NINOS!
SPSP (Tableau Il) [3]. Trois niveaux de diagnostic sont
distingués:
le diagnostic possible, probable et certain
qui
nécessite la confirmation anatomopathologique post-mortem.
Ces critères diagnostiques sont valables uniquement pour
le
type PSP-RS.
mag rie
Bien qu'aucun aspect en neuro-imagerie morphologique
ou
fonctionnelle
ne
soit entièrement spécifique de la PSP, certains
sont évocateurs du diagnostic. De plus, ces examens permet-
tent également d'écarter certains diagnostics différentiels tels
qu'un état lacunaire ou une hydrocéphalie chronique
de
l'adulte ou de mettre en évidence des signes orientant plutôt
vers d'autres syndromes parkinsoniens atypiques notamment
l'atrophie multisystématisée.
En IRM, un aspect particulièrement évocateur est l'atrophie
mésencéphalique fréquente dans la PSP. Cette atrophie est
responsable d'un aspect en colibri du mésencéphale et/ou de
pingouin du tronc cérébral (mésencéphale et protubérance)
sur les coupes sagittales en
T1
(Fig.
2). Un aspect en oreilles
de
Mickey, lié à l'atrophie du tegmentum et à
la
relative pré-
servation du tectum et des pédoncules cérébraux, est égaie-
ment possible sur les coupes axiales en T1.
L'imagerie fonctionnelle, en particulier isotopique, permet
d'avoir un reflet du fonclionnement cérébral. Les anomalies
retrouvées dans la PSP précèdent, comme dans les autres
pathologies neurodégénératives, celle retrouvées en imagerie
morphologique. La tomographie par émission monophoto-
nique (TEMP) à l'ECO
99mTc,
appelé également débit sanguin
cérébral, permet de renseigner
sur
l'état de perfusion céré-
brale. Une hypoperfusion plutôt localisée dans les régions
antérieures et notamment dans le cortex cingulaire antérieur,
fronto-mésial et préfrontal
est
particulièrement évocatrice de
PSP.
La
tomographie
par
émission de positrons au 18FDG
renseigne sur
la
consommation de glucose et donc sur
le
métabolisme cérébral. Les anomalies sont localisées dans
les mêmes régions qu'au débit sanguin cérébral auxquelles
peuvent s'ajouter des structures plus profondes telles que
le
noyau caudé
/fig.
3)
[13J.
L'imagerie dopaminergique telle que
le OaTSCAN est anormale dans tous les syndromes parkin-
soniens dégénératifs et n'a
donc
d'intérêt que pour différencier
Tableau
1.
Principaux
signes cl,iniques
distinctif
des
dil'fférentes
formes
de PSP
et
de la maladie de
Parkinson.
PSP-RS
'PS?'p
PSP-PAGF PSP-CBS PSP-PNFA MP
Rigidité
Axe>
membres
Axe
'S
membres
Axe
Asymétrique
Possible
Membres
>axe
Bradyklnésie
Légère
Modérée Modérée
Asymétrique
Légère
Modérée
Tremblement
Non
Oui
(repos
et
posture)
Non Non
Non
Oui
(repos)
Chutes
précoces
Oui
Non
N.on
Possible
Possible
Non
Instabilité
posturale
précoce
Oui
Non
OUI
Non
Déclin
cognj,tif
précoce
Fréquent
Non Non Non
Oui
Non
Anomalies
précoces
de
l'oculomotricité
Oui
Non
Non
Non
Possible
Non
Dopasensibilité
Nan
Fréquente
Non Non Non
Oui
Hyposmie
Non
Non
Fréquente
Modifié
de
Williams
el
Lees,
2005
[4].
PSP
:
paralysie
supranucléaire
progressive;
PSP-RS
:
syndrome
de
Richardson;
PSP-P
:
PSP-parkinsonisme
;
PSP-PAGF
:
PSP-akinésle
pure
avec
freezing
à
la
marche;
PSP·CBS
:
PSP-syndrome
cortico-basal
;
PSP-PNFA
:
PSP-aphasie
progressive
non
fluente;
MP
maladie
de
Parkinson:
- :
inconnu,
126
•••••••••••••
Pratique
Neurologique -FMC 2015;6: 124-130 Syndromes parkinsoniens atypiques et rares
Tableau
Il. Critères dia.gnostique
du
NINO~PSP.
Iveau
du
diagnostic
Criteres
d'inclusion
Critères
d'exclusion
(un
seul
suffit)
Certain
Probable
Possible
Critères probable
ou
possible
Et
Présence d'anomalies caractéristiques à l'examen
anatomopathologique post·mortem
Age>
40
ans
Et
Début progressif
Et
Paralysie
de
la
verticalité du regard
Et
Instabilité posturale et chutes dans
la
1re année
Âge>
40
ans
1
Antécédent récent d'encéphalite
Membre étranger
Troubles sensitifs corticaux
Atrophie frontale ou temporo-pariétale
Hallucinations non liées à
la
dopathérapie
Démence
de
type Alzheimer
Signes cérébelleux précoces et marqués
Dysautonomie précoce
Syndrome parkinsonien asymétrique sévère
Anomalies structurales
en
neuroradiologie
Maladie
de
Whipple
Début progressif
Et
Paralysie
de
la
verticalité
du
regard
Ou
Ralentissement des saccades verticales avec
instabilité posturale et chutes dans
la
1re année
une
PSP
de
syndromes
parkinsoniens
non
dégénératifs
(vas-
culaires,
post-neuroleptiques).
Enfin, la
TEMP
cardiaque
à la
1231_MI:BG,
qui
permet
d'évaluer
la
recapture
post-ganglion-
naire
de
la
noradrénaline,
peut
aider
au
diagnostic
différentiel
des
syndromes
parkinsoniens
notamment
devant
l'existence
d'une
dysautonomie
puisqu'elle
est
anormale
dans
la
maladie
de
Parkinson
et
la
démence
à
corps
de
lewy
et
normale
dans
la PSP,
l'atrophie
multisystématisée
et
la
dégénérescence
cortico-basale.
C'est
donc
un
examen
particulièrement
intér-
essant
pour
différencierl'AMS
de
la MP. Toutefois
cet
examen
est
anormal
dans
lia
MP
et
la
DCl
même
en
l'absence
de
...
urs
2.
IRM
cérébrale
en
séquence
Ti
et coupes sagittales chez
un
patient présentant une paralysie supranucléaire progressive (PSP)
(panneau
de
droite) à comparer à
un
examen normal (gauche). Noter l'atrophie
du
tegmentum et
la
réduction
du
diamètre antéro-postérieur
du
mésencéphale responsable d'un aspect
en
colibri
ou
en pingouin.
D'après Vérin
et
al., 2005
[30).
127
A.
Eusebio
Syndromes parkinsoniens atypiques et rares
tgum
3.
TEP
cérébrale
au
18FDG
chez
une
patiente
de
65
ans
atteinte
de
la
paralysie
supranucléaire
progressive-parkinsonisme
(P8P-P).
Notez
l'hypométabolisme
fronto-cingulaire
mésial
et
orbitofrontal
et
la
relative
préservation
des
aires
postérieures
et
des
ganglions
de
la
base.
À
noter
qu'il
existe
ici
également
une
discrète
atteinte
pariétale
supérieure
bilatérale
habituellement
retrouvée
dans
les
syndromes
cortico-basaux.
dysautonomie clinique
et
il
peut donc également être utile par
exemple pour différencier
la
PSP-P de la MP du sujet âgé.
É ude d mouvements ocula res
L'étude quantifiée des anomalies oculomotrices peut aider au
diagnostic
au
début lorsque ces anomalies
ne
sont pas clini-
quement évidentes. Elle permet notamment de retrouver des
anomalies évocatrices de PSP : réduction de
la
vitesse et
de
l'amplitude des saccades verticales vers le haut et le bas,
poursuite oculaire saccadée avec préservation des réflexes
oculocéphalogyres principalement. On retrouve également
des anomalies moins spécifiques telles qu'une perturbation
des anti-saccades
en
rapport avec l'attell1te sous-cortico-fron-
tale et des ondes carrées. Ces anomalies sont tout a fait
différentes
de
celles retrouvées dans
la
DCB : augmentation
importante de
la
latence des saccades en rapport avec
l'atteinte pariétale postérieure.
Biomarque
ri"
Il
n'existe à l'heure actuelle aucun biomarqueur spécifique de
la
PSP.
De
nombreuses molécules ont été étudiées dans
le
sérum ou
le
LCR mais avec des résultats variables d'une étude
a l'autre.
Il
est probable qu'une association de plusieurs bio-
marqueurs soit nécessaire [14].
De
même l'imagerie tau est
encore ases débuts mais pourrait permettre à l'avenir d'aider
au diagnostic et éventuellement au suivi
de
la
charge en tau
dans
le
cadre d'essais thérapeutiques anti-tau [15].
PHYSIOPA:
OlOGIE.
Anatomie palhoWogiqu9
Les anomalies anatomopathologiques caractéristiques de
cette affection sont une perte neuronale et une gliose astro-
cytaire ainsi qu'une accumulation neuronale et oligodendro-
gliale
de
protéine tau anormalement phosphorylée. Ces
accumulations de protéine tau prennent
la
forme de dégéné-
rescences neurofibrillaires, de fibres tortueuses et surtout de
touffes astrocytaires. caractéristiques de
la
maladie. Les
lésions se situent principalement dans les ganglions de
la
base,
le
tronc cérébral, les noyaux oculomoteurs et le cortex
prémoteur
[3,
16J
mais cette distribution ainsi que la charge
en
protéine tau varie selon le type clinique [4].
La
PSP appartient
donc au groupe des tauopathies (comme
la
maladie d'Alzhei-
mer,
la démence fronto-temporale,
la
dégénérescence cortico-
basale
...
) qui ont toutes
en
commun l'accumulation de pro-
téine tau. Ces différentes pathologies se distinguent par
la
topographie des dépôts de protéine tau et les isoformes
de
tau
identifiés. Dans
la
PSP,
l'isoforme 4R est plus représenté que
l'isoforme 3R [17].
Facteur génétiques
Bien que
la
PSP soit
la
plupart du temps sporadique, des cas
familiaux ont été rapportés. Les mutations dans le gène MAPT
sur
le
chromosome 17 sont en général associées au tableau
de démence fronto-temporale avec parkinsonisme mais peu-
vent également se manifester par
un
tableau proche de la
PSP-RS [18].
Prise
en
charge
À ce jour,
il
n'existe aucun traitement curatif. La prise en charge
thérapeutique des troubles moteurs repose essentiellement
sur la dopathérapie qui est peu efficace et sur la rééducation
associée à un suivi régulier pour dépister les complications
évolutives. La prise
en
charge des manifestations cognitivo-
comportementales peut nécessiter l'utilisation de molécules
psychotropes.
Su',vi
La prise
en
charge est multidisciplinaire, faisant intervenir
le
neurologue et les médecins spécialistes appropriés (notam-
ment ORL, pneumologue, gastro-entérologue, rééducateurs
..
),
les professionnels paramédicaux (kinésithérapeute, ergothéra-
peute, orthophoniste, diététicien, psychologue, infirmier)
et
d'autres professionnels
du
secteur médico-social selon les
besoins (notamment assistance sociale).
Le
suivi est coordonné
au
mieux par
un
médecin hospitalier d'un centre de référence
ou
de compétence de
la
PSP.
Deux échelles spécifiques prenant en compte les différents
domaines atteints (PSP-RS et NNIPPS-PPS) permettent
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