raux et 22,4 % avaient une activité mixte. Les critères optimaux
pour l’initiation d’un traitement d’entretien étaient un stade Méta-
vir supérieur à F3, l’existence d’une réponse biochimique, une tolé-
rance satisfaisante du traitement antiviral, et la volonté du patient
(diapositive 12). Le choix des molécules était fonction des essais
au cours de cette période ; aussi, la monothérapie par interféron
pégylé était préférée à la bithérapie (ou à la ribavirine seule) si
celle-ci était mal tolérée, et la ribavirine en monothérapie était pré-
férée en cas de contre-indication à l’interféron (diapositive 13).
Les réticences à l’indication d’un traitement d’entretien incluaient
la mauvaise tolérance du traitement, les craintes du patient, l’ab-
sence de recommandation et le manque de preuves, mais surtout
les difficultés d’évaluation de ce traitement. Il est probable que
l’utilisation plus fréquente des marqueurs non invasifs de fibrose
permettra à l’avenir de suivre plus aisément ces patients, et donc
de les traiter. Quoi qu’il en soit, le pourcentage de patients bénéfi-
ciant d’un traitement d’entretien était respectivement de 7 %, 36 %
et 34 % en cas de score Métavir inférieur à F3, égal à F3, et en
cas de cirrhose compensée (diapositive 14). Ces derniers chiffres
sont décevants ; il est évident qu’il faudrait traiter davantage ces
patients, connus pour une maladie fibrosante avancée et pour les-
quels un bénéfice peut être réellement attendu. Réduire l’activité
nécrotico-inflammatoire de la maladie, c’est-à-dire normaliser les
transaminases, peut en effet permettre de freiner le développement
de la fibrose hépatique. L’objectif du traitement d’entretien est éga-
lement de prévenir les complications de la maladie en attendant
l’arrivée de nouvelles molécules antivirales ; et les renforts sont
probablement proches…
NOREVIC 3 est lancée ; il s’agit d’un observatoire des pratiques
thérapeutiques et de surveillance d’un suivi de cohorte de patients
non répondeurs traités et non traités. Un recueil des événements
cliniques et biologiques pertinents sera effectué par le patient lui-
même ; les marqueurs indirects de fibrose pourront être utilisés. Un
site internet (www. non-répondeur.com) a par ailleurs été créé pour
une réponse aux différents items “on line” ; une mise à disposition
d’algorithmes décisionnels est également proposée.
Les arguments “pour et contre”
le traitement suspensif
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Traitement suspensif : les arguments “pour”
D’après la communication de D. Guyader
(CHU Pontchaillou, Rennes)
Le traitement suspensif correspond à un traitement par interféron
pégylé et/ou ribavirine, prolongé et en association avec la correc-
tion des cofacteurs de la fibrose (consommation régulière d’alcool,
surpoids, etc.). Ses objectifs sont le ralentissement de la progres-
sion de la fibrose et la prévention des complications de la cirrhose
chez des malades n’ayant pas répondu à un traitement antiviral bien
conduit. Poynard et al. ont montré chez plus de 3 000 malades sous
traitement antiviral, quel qu’il soit, que peu de patients aggravaient
leur fibrose hépatique ; certains l’amélioraient et la plupart la stabi-
lisaient (diapositive 15) (23). Les facteurs associés à la régression
de la fibrose étaient des scores initiaux de fibrose et d’activité
faibles, une charge virale faible (inférieure à 1,3 M/ml), le jeune
âge (< 40 ans), un indice de masse corporelle inférieur à 27 kg/m2,
et l’obtention d’une réponse virologique prolongée. Un bénéfice
était observé, même quand la maladie était d’emblée sévère. La
réversion de la cirrhose n’est pas un événement si exceptionnel
(diapositive 16) ; une réelle amélioration histologique peut être
observée chez ces patients, même en l’absence de réponse virolo-
gique prolongée. Le jeune âge et un meilleur contrôle de l’activité
histologique apparaissent associés à la régression de la fibrose.
L’efficacité du traitement suspensif a ainsi été mise en évidence
dans beaucoup d’études, dont le schéma était cependant mal adapté
à cette évaluation. En effet, les biopsies hépatiques sont souvent