Lexiques génératifs - Signes

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Lexiques génératifs
Patrick HENRY – SIGNES
décembre 2004
P. HENRY - Equipe SIGNES - LABRI
1
PLAN
n
Introduction et problématique
n
La notion de lexique
n
Limitation des lexiques à énumération de sens
n
Structure d’un lexique génératif
n
Mécanismes génératifs
n
Conclusions et liens utiles
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2
Introduction et
problématique
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3
Origine des travaux
n
n
n
n
Problème de formalisation informatique du sens lexical
Les mots des langues naturelles portent un grand nombre
de sens tout en étant en nombre limité
Difficultés d’énumérer tous les sens possibles des mots
(lexiques par énumération de sens)
Constat qu’il n’y a pas de frontière nette entre sémantique
lexicale et syntaxique
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4
Objectifs de la théorie
n
le système de lexique génératif voudrait :
n
n
n
n
expliquer l’interprétation des mots en contexte.
expliquer que l’on peut dériver d’un ensemble fini
de ressources, un ensemble beaucoup plus
important de sens lexicaux (économie,
factorisation, nouvelles constructions).
expliquer la polysémie (un mot, plusieurs sens) :
prédire les relations systématiques entre unités de
sens proches.
rendre compte de la différence entre ambiguïté et
polysémie.
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5
La notion de lexique
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6
La notion de lexique
hyponyme
nom masculin
Quel genre d'information un lexique devrait-il contenir ?
Sémantique : informations sur la signification lexicale
et les relations (rôles thématiques, restrictions,
hyponyme).
Syntaxique : Position, structures de souscatégorisation, restrictions de co-occurrence.
Morphologique : informations sur le temps, la personne
et autres informations qui peuvent être utiles au
niveau de la syntaxe ou de la sémantique
Phonologique : informations sur les phonèmes, du point
de vue de leur fonction dans une langue et des
relations d'opposition et de contraste qu'ils ont dans
le système des sons de cette langue (accents).
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LINGUISTIQUE Terme dont le sens
est inclus dans celui d'un autre, dit
son hyperonyme (par exemple,
goélette est un des hyponymes de
voilier).
sémantique
(du grec sêmantikos, qui signifie)
nom féminin
1.
Étude scientifique du sens
des unités linguistiques et de
leurs combinaisons.
2. LOGIQUE Étude de propositions
d'une théorie déductive, du
point de vue de leur vérité ou
de leur fausseté.
sens [s‘s]
nom masculin
5. Ensemble des représentations
que suggère un mot, un énoncé ;
signification.
7
Ce qui est dans un lexique
n
n
Tous Les lexiques informatiques ne contiennent pas tous
toute cette information.
La plupart d'entre eux privilégient les informations les plus
courantes:
q
n
n
les applications décident du lexique
Lexiques de ParGram
http://www2.parc.com/istl/groups/nltt/pargram/
q
Information syntaxique et morphologique, aucune tentative de
sémantique ou phonologique
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8
Lexique pour analyse morphologique
Exemple de lexique
dans le système SYGMART(traduction automatique)
http://www.biomath.jussieu.fr/ATALA/outil/sygmart_chauche_jacques.html
'axonge'
:
'axonométri'
:
'ayant'
:
'ayant'
'ayatollah'
:
:
ADRG='BNNM';VAR1=VAR1(FSN02);VAR2=VAR2(FSN02);
FLX='axonge'.
ADRG='BNNMC';VAR1=VAR1(FSN01);VAR2=VAR2(FSN01);
DCLRVNA=QUE;FLX='axonométrie'.
ADRG='INV2';VAR1=VAR1(FV13);VAR2=VAR2(FV13);
POT=AVOIR;TYP=TRANS|TRANSINF|AUX;SEMOBJT=TEMPS|LIEU;
CASPRNML=NEXCDIR;FLX='avoir'.
ADRG='INV2';FLX='ayant'.
ADRG='BNNM';VAR1=VAR1(FSN01);VAR2=VAR2(FSN01);
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9
Lexique énumératif
n
Lexique énumératif :
q
q
Une entrée par UL
Des sens distincts correspondent à des ULs
distinctes; on secontente d’énumérer les ULs
Définition:
Un lexique L est lexique à énumération de sens si et
seulement si pour tout mot w de L qui a des sens multiples s1,…,sn
associés à ce mot, alors les entrées lexicales exprimant ces sens
sont mémorisées sous la forme { ws1,…,wsn}.
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10
Lexique contre dictionnaire
n
n
n
Beaucoup de travaux ont été effectués en
faisant des dictionnaires qui soient
compréhensible par une machine afin d‘en
extraire l'information utile par programme.
Mais les dictionnaires ne contiennent pas assez
d'information utile : beaucoup d'informations
doivent être établies à la main ou par l'extraction
de l'information à partir des corpus ou d'autres
bases de données.
Comment est-ce qu'un lexique informatique
diffère d'un dictionnaire traditionnel ???
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11
Exemple d’entrée de dictionnaire
trait
5. LINGUISTIQUE Propriété pertinente minimale distinguant deux
unités.
(latin tractus)
6. Indice, signe d'un caractère, d'un sentiment, etc. Trait de générosité.
nom masculin
7. MUSIQUE Passage d'une œuvre exigeant de la virtuosité.
1. Ligne tracée sur une surface quelconque. Trait de crayon.
8. Littéraire. Corde avec laquelle un animal attelé tire sa charge.
- À grands traits : rapidement.
- Bête, animal de trait : animal attelé à une voiture, à une machine
agricole, etc.
- Tirer un trait sur quelque chose : renoncer définitivement à
quelque chose.
- Trait de scie : coupe faite avec la scie.
9. Gorgée de boisson absorbée. Boire à longs traits.
- D'un trait : d'un seul coup ; sans s'arrêter.
- Trait pour trait : exactement.
2. BEAUX-ARTS Dessin au trait : dessin qui se limite au
contour des formes, aux lignes, sans ombres ni modelé.
3. IMPRIMERIE Cliché ne comportant que des noirs et des
blancs purs, sans demi-teintes (par opposition à
similigravure).
10. Vieux. Projectile (javelot, flèche) lancé à la main avec une arme de
jet (arc, arbalète, etc.).
- Partir comme un trait : partir très vite.
11. Littéraire. Propos blessant ; raillerie.
4. Marque caractéristique, distinctive. C'est un trait de notre
époque. Avoir des traits communs.
- Trait d'esprit : expression spirituelle.
- Avoir trait à : se rapporter à.
nom masculin pluriel
Lignes caractéristiques du visage humain. Avoir les traits fins.
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Limitation des lexiques à
énumération de sens
Problèmes d’ambiguïté et de polysémie
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Ambiguïté contrastive et Polysémie
n
n
On distingue deux grands types d’ambiguïté :
Ambiguïté contrastive :
q un mot a deux sens indépendants l’un de l’autre.
Exemple : avocat
n
Polysémies complémentaires :
q Un aspect spécifique du sens d’un mot est mis en relief
Exemple : fenêtre : ouverture/objet
q
q
n
a. Jean est passé par la fenêtre (ouverture)
b. La fenêtre est cassée. (objet)
Alors que les sens contrastifs sont d’ordinaire
incompatibles, les sens d’une polysémie sont d’ordinaire
compatibles mais un des sens impliqués est mis en relief.
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Ambiguité constrastive
n
John tire un trait
n
n
Sens 1 : John est assis pour dessiner et tire un trait avec sa règle
Sens 2 : John utilise un arc et envoie une flèche
n
Les deux mots ambigus sont résolus en inter-dépendence
n
Désambiguisation par le contexte :
q
n
un certain contexte est présumé, ce qui définit le sens le plus plausible.
Désambiguisation par les sélections de restriction :
q
q
q
Le sens est déterminé par les sélections de restriction du groupe
verbal.
Le club préféré de john est le numéro 5.
golf
Le club préféré de john est le carlston.
lieu
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Polysémie adjectivale
n
n
n
n
n
n
n
n
Un bon médecin
Une bonne histoire
Une bonne action
Le bon samaritain
Un bon kilomètre
La balle est bonne
Elle a une bonne balle
Bon pour ….
qualités requises
agrément plaisir
conforme à la norme
qui aime faire le bien
qui marque un degré important
dans les limites (tennis)
un joli visage
accord
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Polysémie NOMINALE
n
Variation dénombrable/Non dénombrable
q
q
n
Variation Contenant/Contenu
q
q
n
L’éleveur produit de l’agneau
John mange de l’agneau
Marie casse le biberon
Le bébé boit son biberon
Variation Produit/Producteur
q
q
Le journal a congédié Marie.
Jean a renversé du café sur le journal
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17
Polysémie VERBALE
n
Alternations syntaxiques
John a commencé un roman
John a commencé la lecture d’un roman
John a commencé à lire un roman
n
Intransitif/Transitif causal
Le bateau coule
L’avion coule le bateau
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18
Polysémie VERBALE
n
Alternation catégorielle
Marie regarde par la fenètre
Marie regarde à la fenètre
le chat m’a touché la jambe
le chat m’a touché à la jambe
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19
Polysémie VERBALE
n
Perte d’arguments
John mange son repas rapidement
John mange rapidement
Marie essaie de démarrer
Marie essaie de démarrer sa voiture
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20
Structure d’un lexique
génératif
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21
Le lexique de Pustejovsky
paradigme
nom masculin
n
Entrées lexicales à 4 niveaux
de représentation :
n
n
n
n
n
n
Structure argumentale
Structure évènementielle
Structure de qualia
Structure d’héritage lexical
1. LINGUISTIQUE Ensemble des formes
fléchies d'un mot pris comme modèle
(déclinaison ou conjugaison) ; ce mot luimême.
2. LINGUISTIQUE Ensemble des unités qui
peuvent être substituées les unes aux autres
dans un contexte donné.
Une même entrée lexicale peut regrouper plusieurs sens – ces
“méta-entrées” sont appelées des paradigmes conceptuels
lexicaux (Lexical Conceptual Paradigm, LCP).
Des mécanismes génératifs relient ces niveaux et permettent
une interprétation compositionnelle : La coercition de types; le
liage sélectif; la co-composition.
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La structure argumentale
n
Information minimale par rapport à la sémantique des
lexèmes
n
Comportement fonctionnel du mot par rapport à son
environnement phrasique immédiat.
q
q
n
Arguments internes et externes (Williams 1981)
Représentation hiérarchisée (Grimshaw 1990)
Quatre types d’arguments possibles
q
q
q
q
Arguments véritables
Arguments par défaut
Arguments fantômes
Ajouts véritables
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23
Argument véritables
n
n
n
Ceux sont des paramètres du lexème qui sont
nécessairement présents dans la représentation syntaxique
La fenêtre a cassé
John a cassé la fenêtre
([S+V] ou P[x])
([S+V+O] ou P[x,y])
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24
Argument véritable et argument par défaut
n
Argument vrai : un argument nécessairement réalisé au plan
syntaxique.
q
n
John est arrivé en retard
Argument par défaut : un argument sémantique qui n’est pas
nécessairement réalisé syntaxiquement.
q
John bâtit une maison avec des briques
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25
Arguments fantômes
n
Un argument fantôme (shadow argument) est un élément
sémantique incorporé dans le sens de l’élément lexical et
qui ne peut être réalisé que pour une sur-spécification
sémantique
q
Marie a beurré sa tartine avec de la margarine / *avec du
beurre
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26
Ajouts véritables (true adjuncts)
n
n
n
n
C’est un modificateur: un élément sémantique qui modifie
le sens mais qui n’est lié à la représentation sémantique
d’aucun élément lexical
Les « vrais ajouts » sont associés à des classes
sémantiques et non à des mots.
John se réveille tard le mardi
Le modificateur temporel le mardi ne peut se combiner
qu’avec des évènements.
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Exemples de structure argumentale
construire
S-ARG
ARG1 individu-animé
ARG2 artefact
ARG-D matériau
beurrer
S-ARG
ARG1 humain
ARG2 objet_physique
ARG-F beurre
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28
La structure évènementielle
n
n
Les verbes peuvent être décrits en termes de processus, d’états
et de transitions
Certains évènements sont traités comme étant composés de
plusieurs sous-évènements.
Exemple : construire implique une activité de construction et le
résultat de cette construction (état))
n
La structure évènementielle de Pustejovsky rend compte de ces
observations.
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29
Structure évènementielle
n
Une structure événementielle comprend :
q
q
q
q
q
q
Trois événements dont deux (les sous-événements) sont inclus dans
le troisième
Une relation de proéminence indiquant la tête de l’événement (e 1* est
la tête de l’évènement e2, ou encore e1 porte la saillance)
Une relation temporelle (précède, coïncide, coïncide partiellement)
entre les deux sous-événements.
e: e1 < e2
e: e1 o e2
e: e1 <o e2
e1 précède temporellement e2
e1 est strictement simultané à e2
e1 et e2 sont simultanés mais e1 débute avant e2
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30
Exemples
Construire
S-EVE
e1*
e2
RESTR
processus
état
précède
e1
e2*
RESTR
processus
état
précède
Arriver
S-EVE
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31
Exemples
n
donner
e1* précède e2*
n
acheter
e1* coïncide avec e2
n
vendre
e1
n
épouser
e1* coïncide avec e2*
n
marcher
e1* coïncide partiellement avec e2
n
rentrer
e1 coïncide partiellement avec e 2*
coïncide avec e2*
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32
Tête évènementielle et polysémie
n
n
n
La notion de tête dans la structure évènementielle permet
d’expliquer la polysémie des verbes causaux comme casser,
couler, commencer
Pustejovsky propose une représentation commune pour tous les
verbes causaux: le Paradigme Causal par Défaut (default
causative paradigm)
Ce paradigme permet d’expliquer
q
q
q
La relation entre forme transitive et intransitive du même verbe
la relation entre interprétation de contrôle ou de montée du même
verbe
le comportement anaphorique des prédicats d’expérience
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33
Lexicalisation de la notion de Cause
n
n
Il doit y avoir une relation de précédence entre cause et effet
(soit la cause précède l’effet, soit la cause précède et coïncide
partiellement avec l’effet)
Cause et effet doivent être cohérents (c.a.d., impliquent au
moins un participant commun)
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34
Cohérence.
Cause et effet doivent faire référence directement ou
indirectement à au moins une entité commune.
Cause directe :
qualia
formel resultat(e2,y)
agentif acte(e1,x,y)
Cause indirecte: exemple:construire
qualia
const
part_of(z,y)
formel resultat(e2,y)
agentif acte(e1,x,z)
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35
Paradigme Causal par défaut
E1
E2
Restr
e1: activé
e2: état
précède
S-ARG
Arg1
Arg2
x
y
QUALIA
Formel result(e2,y)
Agentif act(e1,x,y)
S-EVE
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36
Paradigme Causal par défaut
n
n
Le DCP (Default Causative Paradigm) représente la relation
causale la plus simple qui puisse être associée à une UL.
Trois classes sémantiques font partie de ce paradigme
q
q
q
n
Evénements à tête gauche : exemple: tuer, blesser
Evénements à tête droite : exemple: mourir, arriver
Evénements sans tête : exemple: couler, casser,
L’ambiguïté sur la tête explique la polysémie des verbes
présentant une alternation intransitif/causatif-transitif.
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Alternation Transitif- causatif/Intransitif
n
n
n
n
n
Forme transitive et intransitive sont reliées par le trait
sémantique de “cause”
Le bateau coule
L’avion coule le bateau
La bouteille casse
Bill casse la bouteille
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38
Problème
n
n
n
Pourquoi y a-t’il des verbes intransitifs qui n’ont
pas de version causale transitive?
Le bateau coule dans la tempête
L’avion coule le bateau dans la tempête
q
Les verbes uniquement intransitifs ont une tête à
droite. seuls les arguments de l’évènement tête
sont réalisés. L’évènement tête n’a qu’un argument,
le verbe est donc intransitif.
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Verbes toujours intransitifs
Arriver
S-EVE
E1
E2
Restr
e1 : processus
e2*: état
précède
S-ARG
Arg1
x:ind
D-arg1 y:location
QUALIA
Formel at(e2,x,y)
Agentif acte-arrive(e1,x)
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40
Verbes toujours intransitifs
n
n
Comme seuls les arguments de l’événement tête
sont obligatoirement réalisés syntaxiquement et
que l’événement tête n’a en ce cas qu’un seul
argument, il n’y a pas d’ambiguïté.
L’argument par défaut peut par contre être
réalisé par un modificateur.
Exemple :
John est rentré chez lui
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Verbes intransitif ou transitif
couler
S-EVE
E1
E2
Restr
e1:activé
e2*:state
précède
S-ARG
Arg1
x:obj
D-arg2 y:obj
QUALIA
Formel resultat_couler(e2,x,y)
Agentif action_couler(e1,x)
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Les deux
réalisations
syntaxiques
de “couler”
viennent de
ce que les
deux
formes
partagent le
même DCP
42
Résumé
n
n
n
La forme intransitive (par exemple arriver) correspond à une
tête (saillance) à droite. L’état résultant (la tête) n’ayant qu’un
argument vrai, un seul argument est réalisé au niveau syntaxique.
La forme transitive (par exemple tuer) correspond à une tête à
gauche. Le processus agentif (la tête) ayant deux arguments
vrais, deux arguments sont réalisés au niveau syntaxique.
Les verbes polysémique (casser, couler etc.) n’ont pas de tête et
peuvent donc prendre chacune des deux formes possibles
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43
Structure de qualia
n
Cette structure spécifie 4 aspects du sens d’un mot (ou
qualia)
q
q
q
q
Constitutif: la relation entre l’objet et ses composantes
(matière, poids,parties)
Formel: ce qui distingue l’objet d’un domaine plus large
(orientation,taille, forme, dimension, couleur, position)
Télic: la fonction de l’objet
Agentif: les facteurs impliqués dans la création de l’objet
(créateurs, chaîne causale)
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44
Exemples
n
Constitutif. La relation entre l’objet désigné par ce mot et
ses composantes
q
q
n
Roman : la structure du texte est celle d’un texte narratif
Dictionnaire : la structure du texte est une liste d’entrées
Télic: la fonction de l’objet
Roman:
Telic lire
Dictionnaire:
n
Telic consulter
Agentif: les facteurs impliqués dans la création de l’objet
Roman:
agentif écrire
Dictionnaire:
agentif compiler
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45
Structure de qualia
n
n
n
Chaque catégorie syntaxique peut être associée à
une structure de qualia
Toutes les ULs n’ont pas nécessairement une
valeur pour chacun des attributs dans le qualia
Le qualia est la base sémantique qui permet de
rendre compte de la polysémie
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46
Le quale “formel”
n
Ce quale distingue un objet d’un ensemble plus large.
Mot
S-ARG
qualia
Arg1
x:type
formel
x
exemple
homme
S-ARG
qualia
Arg1
x:humain
Const masculin
Formel x
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47
Le quale “agentif”
n
n
sert à représenter les facteurs impliqués dans la création
de l’objet (créateurs, chaîne causale)
permet de distinguer entre objets naturels et objets
artificiels
Mot
n
Exemple :
S-ARG
qualia
Arg1
x:type1
Agentif R(e,y,x)
Formel x
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48
Le quale “constitutif”
n
n
n
La relation entre le tout et ses parties
permet de référer non seulement aux parties de l’objet
mais aussi aux choses dont l’objet fait partie
Exemple
main
S-ARG
Arg1
x:membre
qualia
Const partie-de(x,y:corps)
Formel x
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49
Le quale “telic”
n
définit la fonction de l’objet
n
capture certains aspects des rôles
thématiques traditionnels
n
Deux types de télique :
q
q
Télique direct : quelque chose sur lequel on agit
Télique fonctionnel : quelque chose qui permet une
activité
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50
Télique direct
Bière
S-ARG
Arg1
qualia
Telic
boire(e,x,y)
Formel x
x:liquide
la fonction de la bière est d’être bue.
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51
Télique fonctionnel
la fonction du couteau est de permettre de découper.
Couteau
S-ARG
Qualia
Arg1
x:outil
Telic
couper(e,x,y)
Formal x
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52
Structure d’héritage
la méthode habituelle est de relier les termes génériques avec leurs
occurrences par de flèches:
Objet physique
information
référence
artefact
véhicule
livre
dictionnaire
voiture
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53
Structure d’héritage
Avec GL il est possible de préciser de quels types on hérite.
T: Télique A: agentif F: formel
Objet physique
information
référence
T
T
compilation
A
F
livre
F
dictionnaire
A
T
F
A
roman
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54
Mécanismes génératifs
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55
Mécanismes génératifs
n
Les mécanismes génératifs proposés par
Pustejovsky utilisent les représentations
complexes qu’il propose pour rendre compte de la
créativité lexicale c-à-d du fait qu’à partir d’un
ensemble fini de mots on peut créer un ensemble
plus important de sens
q
q
q
La co-composition
Le liage sélectif
La coercition de types.
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56
La co-composition
n
n
n
n
n
Dans chacun des cas suivants, le même verbe
peut avoir deux sens distincts.
John cuit une pomme de terre Chgt d’état
John cuit un gateau
Création
La bouteille flotte
Propriété
La bouteille flotte vers le pont Chgt d’état
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57
La co-composition
n
Le résultat d’une co-composition a une structure de
qualia telle que :
q
q
q
q
Le type événementiel est déterminé par la règle de cocomposition
Le complément co-spécifie le sens du verbe
les rôles agentif du verbe et du complément sont unifiés
le rôle formel du GV sert à déterminer celui du complément
Pour Pustejovsky, la polysémie de ces verbes vient du
fait que certains de leurs compléments ajoutent un
contenu sémantique à leur sens initial.
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58
Exemple
cuire
S-EVE
E1: activité
S-ARG
X: animé
Y: masse
Qualia
Agentif cuire_act(e1,x,y)
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59
Exemple (suite-1)
Un gateau
S-ARG
Qualia
X: artefact
Y: masse
Formel x
Telic
manger(e2,y,x)
Agentif acte_cuire(e3,z,x)
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60
Exemple (suite-2)
Cuire un gâteau
S-EVE
S-ARG
Qualia
e1:
activité
s1:
état
e1 précède s1
x:
y:
z:
animé
masse
artefact
Formal existe(s1,z)
Agentif acte_cuire(e1,x,y)
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61
Liage sélectif
n
Le sens de certains mots (en particulier de certains
adjectifs) peut être fixé par leur argument.
q
Nous avons besoin d’un bateau rapide pour arriver à temps
n
q
Marie est une dactylographe rapide
n
q
une dactylographe qui tape vite
C’est un bon couteau
n
q
un bateau qui va vite
Un couteau qui coupe bien
C’est un bon garçon
n
Un gentil garçon
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62
Liage sélectif
n
L’adjectif caractérise un évènement qui
fait partie du qualia du nom qu’il modifie
q Hélène est une dactylographe rapide.
typist est une dactylographe qui tape
q Hélène
vite.
S-ARG
Qualia
Arg
x:outil
Telic
type(e,x)
Formal x
dactylographe(e,j) & rapide(e)
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63
la coercition de types
q
q
q
q
q
n
Marie veut partir de Bordeaux
Marie veut partir
Marie veut une bière
Marie aime regarder un film
Marie aime un film
Pustejovsky: les différentes variantes sont obtenues au niveau
sémantique
q
q
en gardant le type sémantique du verbe fixe
en changeant le type sémantique du complément par l’opération de coercition
de type
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la coercition de types
n
La coercition de types est une opération sémantique qui
change le type d’un argument au type exigé par son
foncteur dans les cas où une absence de changement
résulterait en un conflit de types
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Exemple
n
Marie commence un livre.
livre
qualia
n
n
formel x:objet_physique
agentif écrire(e’,z,x)
telic
lire(e,y,x)
Le verbe “commence” prend pour argument un évènement
Le type sémantique de “livre” est objet_physique et ne
convient donc pas
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Exemple
n
L’opération de coercition transforme la dénotation de “livre” en
une dénotation événementielle présente dans son qualia.
n
Cette opération peut utiliser soit l’attribut “telic” soit l’attribut
“agentif”
n
On a donc deux interprétations possibles :
n
q
q
Marie commence à lire un livre.
Marie commence à écrire un livre.
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La polysémie logique
n
Pustejovsky utilise outre les types simples (objet_physique,
etc...), les types pointés. Ce type est motivé par des exemples de
polysémie logique :
q
q
q
q
q
Jean a traduit ce livre
Jean a brûlé le livre.
objet informationnel
objet physique
Le journal attaque le président
Marie renverse du café sur le journal
Marie a trouvé l’adresse dans le journal
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organisation
objet physique
objet informationnel
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Le type pointé
n
n
n
Cet exemple est une instance d’une ambiguïté plus générale:
l’ambiguïté fond/figure
Le nom “fenêtre” n’a pas deux sens distincts mais un seul sens
dont plusieurs objets (ouverture, objet physique) font partie
Un LCP associe trois types sémantiques à une UL telle que “livre”.
q
q
q
le type objet physique
le type objet informationnel
Le type objet physique.objet informationnel
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Le type pointé
n
Un LCP permet ainsi de rendre compte de toutes les
interprétations possibles pour “livre”
Jean a traduit ce livre
Jean a brûlé le livre.
Jean a aimé le livre.
objet informationnel
objet physique
objet physique.objet informationnel
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Résumé (1)
n
L’approche de Pustejovsky est basée sur
q
q
n
une représentation à 4 niveaux des unités lexicales
des mécanismes génératifs
Elle permet de rendre compte
q
q
q
de relations systématiques entre unités lexicales (tête et alternation
transitif causal/intransitif)
de la distinction entre polysémie (cuire un gateau/cuire des patates, aimer un
livre/aimer lire a book, bonne musique/couteau) et ambiguïté (avocat).
de la multitude des sens lexicaux
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Résumé (2)
n
n
n
n
n
Les LCP (Lexical Conceptual Paradigm) permettent de rendre compte de
certaines polysémies nominales (e.g., contenant/contenu)
La co-composition permet de rendre compte d’alternations aspectuelles (e.g.,
bake a cake/bake potatoes)
La coercition de types permet de rendre compte d’alternations catégorielles
(e.g., enjoy a book/enjoy reading a book)
Le liage sélectif permet de rendre compte de la polysémie adjectiviale (e.g.,
good music/knife)
Les DCP (Default Causative Paradigm) et la notion de tête évènementielle
permettent de rendre compte de certaines alternations verbales ( e.g., transitif
causatif/intransitif)
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Conclusion et liens utiles
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WORKSHOP
GL'2005
Third International Workshop on
Generative Approaches to the Lexicon
School of Translation and Interpretation,
University of Geneva,
Switzerland
May 19-21, 2005
(Endorsed by ACL SIGLEX)
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Communauté
Susan Armstrong (ETI, TIM/ISSCO, University of Geneva)
Toni Badia (Universitat Pompeu Fabra, Barcelona)
Christian Bassac (Université Michel de Montaigne, Bordeaux)
Sabine Bergler (Concordia University, Montreal)
Nicoletta Calzolari (Istituto Di Linguistica Computazionale, Pisa)
Ann Copestake (Cambridge University, Cambridge)
Laurence Danlos (University of Paris VII, Paris)
Pierre Frath (Université Marc Bloch, Strasbourg)
Sandiway Fong (NEC, Princeton)
Jacques Jayez (ENS-LSH, Lyon)
Adam Kilgarriff (ITRI, University of Brighton, Brighton)
Alessandro Lenci (University of Pisa, Pisa)
Chungmin Lee (Seoul National University, Seoul)
Christiane Fellbaum (Princeton University, Princeton)
Hitoshi Isahara (National Institute of Information and Communications Technology, Kyoto)
Louise McNally (Universitat Pompeu Fabra, Barcelona)
Fiametta Namer (ATILF-CNRS, Université Nancy2, Nancy)
Alex Lascarides (University of Edinburgh, Edinburgh)
Andrei Popescu-Belis (ETI/TIM/ISSCO, University of Geneva)
James Pustejovsky (Brandeis University, Boston)
Pascale Sebillot (Irisa, Rennes)
Evelyne Viegas (Microsoft Corporation, Redmond)
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Débat et fin
n
Les classes d’application
q
q
q
n
Discipline émergeante (1er workshop 2001)
Extraction de la sémantique issue de la syntaxe
Les limites
La notion de sens et de sémantique
q
Sens : interprétation d’un système formel
n
n
n
n
Intuitive
Opératoire ?
Fabrication de structures sémantiques
Est il souhaitable d’incorporer beaucoup (trop)
d’informations sémantiques dans le lexique
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