![](//s1.studylibfr.com/store/data-gzf/8999a2d27d72b74c134451c1570dde4d/1/007649591.htmlex.zip/bg3.jpg)
actualitéet dossier en santé publique
n°7 juin 1994 page 4
actualité
tuberculose. Le dépistage et le traitement
précoce ainsi que la mise en œuvre de
mesures d’isolement des patients en dé-
tention doivent être assurée par le systè-
me médical du milieu pénitentiaire avec
l’aide des services de lutte antitubercu-
leuse du département. La réalisation des
mesures : prévention, isolement, radio-
pulmonaire de dépistage, possibilité
d’examens de laboratoire, médecine pré-
ventive pour le personnel et suivi médical
des détenus après leur sortie, nécessite
une réorganisation du système médical
pénitentiaire.
Les dispensaires antituberculeux et les
services de vaccination qui sont des ser-
vices du département ont pour vocation
d’assurer la prévention de la tuberculose
par des séances d’information, une cou-
verture vaccinale, un suivi par des tests
tuberculiniques et un dépistage orienté
en particulier dans l’entourage d’un cas
de tuberculose. La coordination entre les
médecins libéraux, l’hôpital et les dis-
pensaires est souvent défaillante et de-
vrait être améliorée ; les dispensaires doi-
vent disposer du personnel suffisant pour
assurer un dépistage dans certains lieux à
haut risque tels que les foyers d’héberge-
ment ou d’autres milieux défavorisés,
afin de rendre possibles des interventions
efficaces. Une partie des dispensaires sont
en voie de paupérisation, n’assurant que
de rares dépistages pour une population
marginalisée avec des moyens limités. À
Paris, en 1986, il y avait 18 centres, il en
restait 6 en 1993 alors que les besoins
sont en nette augmentation.
Lieux de la prise en charge
Actuellement, l’hôpital assure la prise en
charge diagnostique et thérapeutique de
la plupart des cas de tuberculose diagnos-
tiqués en France. En effet, l’hôpital dis-
pose du plateau technique qui permet le
diagnostic rapide de la tuberculose (bac-
tériologie, radiologie, médecins) et la dé-
livrance rapide du traitement, son contrô-
le et sa poursuite tout le temps du séjour
à l’hôpital.
Les dispensaires devraient pouvoir
assurer la poursuite du traitement et déli-
vrer les médicaments (disposition de la
loi du 18 janvier 1994, cf. infra)
Il n’existe plus de structures spécifi-
ques tels que les sanatoriums ou les aé-
riums destinées à accueillir les malades
tuberculeux pendant toute la durée de
leur traitement. Ces établissements
s’étaient depuis longtemps reconvertis et
la loi du 18 janvier 1994
a abrogé les dispositions
qui les prévoyaient. Ain-
si la prise en charge mé-
dicale de la tuberculose
passe dans le domaine
commun et si une conva-
lescence en moyen séjour
s’avère nécessaire, elle
pourra être réalisée dans
un établissement de
moyen séjour polyvalent.
Les médecins libéraux
participent peu au dia-
gnostic, au traitement et
au suivi des patients tu-
berculeux. En effet, dans
la majorité des cas, l’hô-
pital et les dispensaires
assurent ces prestations.
Leur rôle dans la prise en
charge de la maladie est
faible. En revanche, l’es-
sentiel de la prévention
repose sur eux.
Difficultés de la
prise en charge
En cas d’affiliation à la
Sécurité sociale, la tuber-
culose ouvre les droits à
une prise en charge à
100 %. Celle-ci permet la
gratuité du diagnostic et
du traitement. Cependant,
le délai d’obtention du
100 % peut être long, jus-
qu’à 3 mois.
Mais on sait qu’une pe-
tite partie de la popula-
tion résidant en France
n’est pas couverte par l’as-
surance maladie, sans
compter les étrangers en
situation irrégulière. Or, c’est plus parti-
culièrement dans cette population margi-
nalisée ou clandestine que l’on trouve le
plus de cas de tuberculose. L’admission à
l’aide médicale, le bénéfice d’une carte-
santé, peut dans certains cas résoudre le
problème (cf. dossier de ce numéro) mais
les procédures sont souvent longues. En
Le groupe de travail DGS
La modification de l’épidémiologie de la tuberculose
dans le monde et l’impact prévisible de l’infection du
VIH sur son évolution ont conduit la DGS à
entreprendre un vaste travail de mise au point
concernant l’organisation et la réglementation de la
lutte antituberculeuse en France. Plusieurs
sous-groupes de travail ont été mis en place au
printemps 1992 pour aborder les divers aspects de
ce problème : surveillance, dépistage et prévention,
diagnostic et thérapeutique, populations
spécifiques : VIH, milieu pénitentiaire, organisation de
la lutte antituberculeuse.
La traduction du travail effectué par les différents
groupes est diverse : réformes législatives (cf. la
refonte du CSP) et réglementaires, projets de loi,
recommandations auprès des professionnels,
modifications des instruments de surveillance,
rapports, diffusion de fascicules d’information et de
mise au point pour les malades ou les professionnels.
Références juridiques
Code de la santé publique
Articles 215 à 220 nouveaux (voir dossier page XXIX)
Pour la déclaration obligatoire
Articles L 11 et L 12 du code de la santé publique
Décret n° 86-770 du 10 juin 1986 modifié par
le décret n° 87-1012 du 11 décembre 1987
Arrêté du 18 décembre 1989 relatif à
l’informatisation des déclarations obligatoires
Circulaire DGS/PGE/1C n° 21 du 8 janvier 1990
relative à la surveillance de la tuberculose
Pour la lutte contre la tuberculose dans
les établissements pénitentiaires
Article D 394 du code de procédure pénale
Nouvel article L 381-30-6 du code de la Sécurité socia-
le (introduit par l’article 2 de la loi du 18 janvier 1994).
Pour la prévention de la tuberculose dans
les lieux de soins
Circulaire DGS/VS2-DH n° 69 du 29 octobre 1993