4. ZONATION DES ALGUES
Au niveau du système littoral photique, la diversité des conditions de vie des algues permet de
distinguer un certain nombre de divisions superposées ou étages, au seins desquelles la
nature du substrat (rocheux ou meuble) et les modes (battu ou abrité) permettent de
caractériser les différents biotopes.
L’étage est l’espace vertical du domaine marin benthique où les conditions écologiques
indépendantes du substrat, mais fonction de la situation par rapport au niveau de la mer, sont
sensiblement constantes ou varient régulièrement entre deux niveaux critiques marquant les
limites de l’étage. Chaque étage á un peuplement caractéristique et ces limites sont révélées
par le changement de son peuplement, au voisinage des niveaux critiques marquant les
conditions limites des espèces intéressées. Ces étages bionomiques peuvent être divisés en
sous étages et horizons, les principaux étages sont :
• L’étage supralittoral qui est la limite entre la végétation aérienne et niveau moyen
des haute mers de vive eau.
• L’étage littoral (Intercotidal) avec ces trois horizons: Horizon supérieur, moyen et
inférieur. c’est la partie de la côte exposée á des alternances assez règulière d’émersion et
submersion.
• L’étage infralittoral situé au dessous du niveau inférieur des basses mers de vive
eau. Il est subdivisé en deux sous étages, l’un superficiel (photophile Affinité des espèces pour
la lumière) et l’autre profonnd (sciaphile : Affinité des espèces pour l’ombre).
Au dessous de l’infralittoral , on distingue l’étage circalittoral assez mal caractérisé de point de
vue floristique, les algues sont rares mais les organismes calcifiés sont abondant et forment
les concrétions caractéristiques des fonds coralligènes.
Au Maroc , plusieurs auteurs se sont penchés sur le problème de la zonation des alguesde la
côte Atlantique. Feldmann (1955) et Werner (1956).et autres se sont confrontés au niveau de
cette côte á la discontinuité entre les différents étages et l’absence le plus souvent d’espèces
indicatrices de niveaux.
En milieu marin, la délimitation exacte et avec précision des étages bionomiques est très
difficile, il n’existe pas de frontières rigides ni entre les étages ni entre les groupes écologiques
qui les constituent.
La représentation des groupes écologiques, sous forme de simples compartiments, est une
schématisation artificielle mais elle permet d’avoir une approche sur l’organisation de la flore
marine. En effet, dans le milieu marin certaines espèces peuvent se rencontrer dans des
biotopes très éloignés de leur biotope moyen. Par exemple, une espèce sciaphile s’installe
normalement à des profondeurs de 20 á 40m mais on peut la rencontrer au niveau des
biotopes superficiels calmes et ombragés du mode battu (les surplombs, les creux, les
fissures, les grottes et les anfractuosités) ou il y a un renouvellement de l’eau au contact de
l’algue et un rétablissement périodique des paramètres physico-chimiques. L’espèce retrouve
à ce niveau des conditions proches de la sciaphilie infralittorale.
L’affectation de chaque espèce à un groupe écologique signifie uniquement que c’est dans de
tels biotopes qu’on la rencontre le plus souvent car, par exemple, une espèce peut ne pas être
réellement sciaphile mais liée à une espèce effectivement sciaphile par une relation de
parasitisme ou épiphytisme exclusif.