Très chic

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Anita Petrovski
Rue Marcello 3
1700 Fribourg
Tél. 026 470 00 15
e-mail : [email protected]
Histoire de l’art moderne et contemporain
Proposition de cours pour le semestre de printemps 2008
18.02.2008 – 20.03.2008
31.03.2008 – 30.05.2008
« Très chic »
Le corps-vêtement, la chevelure-parure, de Marcello à Pipilotti Rist
En 1869, modelant l’emblématique Pythie sur trépied (1870, Paris, Opéra Garnier, installé en 1875),
Marcello invoque avec ardeur le « chic » et va même jusqu’à l’associer à sa conception d’une
« sculpture de l’avenir » :
« […] Mais il y a la Chapelle Sixtine et je travaille beaucoup en esprit à la sculpture de l’avenir
sans savoir encore ou la pondre cette créature de mon cerveau. […] la Sibylle. J’en tiens une
très très très chic ! avec des serpents apprivoisés enroulés comme le font les devineresses de
l’Inde. Ceci parce que cela donne un caractère qui rentre dans mon type, puis parce que cela lui
permettra de ne pas être dans la donnée grecque entièrement. […] débrailler la Sibylle, elle est
drapée sauf la poitrine et une jambe qui sont à la sauvage. […] la Sibylle aura un ruban qui
traverse sa poitrine nue ».
Adèle d’Affry, duchesse Castiglione Colonna, alias « Marcello », alias « Ada », Lettres à la comtesse
Lucie d’Affry, manuscrits non publiés, porte folio 1869 (Fondation Marcello, Givisiez)
Les réflexions de la plasticienne fribourgeoise dénotent toute la complexité sémantique du
‘chic’ ou ‘chique’ — terme faisant son apparition au début du XIXe siècle, synonyme à la fois
d’expression artistique aisée et d’effet, de tournure avenante ou hardie, d’élégance
vestimentaire. Dès son exposition au Salon de 1870, la Pythie fut très remarquée sur la scène
culturelle internationale comme dans le milieu de la haute couture parisienne, et la statue
visualise alors une notion fondatrice de la féminité énoncée par Charles Baudelaire dans « Le
Peintre de la Vie Moderne » (Paris, 1863/ 1868) : le corps de la femme moderne tire sa qualité
d’éblouissement du rapport intime, riche de signification, presque animiste, qu’il entretient
avec le costume et la parure à la mode.
Aujourd’hui, le « Fashion in Art » s’avère une des tendances marquantes de la création
contemporaine : le visage maquillé en clair-obscur, la silhouette dernier cri, la chevelure
incandescente de la femme à la mode sont l’objet d’interprétations et de détournements les
plus variés par des artistes multimédia telles que Pipilotti Rist ou la bernoise Chantal Michel.
Sous l’égide de la sculpture « très chic » que continue à être la Pythie de Marcello, le présent
cours se propose d’aborder divers aspects du corps-vêtement et de la chevelure-parure dans
les arts visuels depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours :
19.02.2008 : Introduction
- Marcello et l’invention du corps chic
26.02.2008 et 4.03.2008 : Variations sur le tulle
- Du corps romantique au corps performatif
11.03.2008 et 18.03.2008 : Petite iconographie de la grande robe noire
- Mises en scène de femmes-artistes
- Du grand portrait international (Whistler, Sargent, Boldini) à l’image de la star
1.04.2008 et 8.04.2008 : Voilement et dévoilement de la femme fatale
- Le type de la femme fatale dans la culture fin de siècle
- Marlene Dietrich versus Marilyn
15.04.2008 et 22.04.2008 : L’aura de la femme-enfant
- Les photographies de Xie par Charles Lutwidge Dodgson alias « Lewis Carroll »
- Le portrait en pendant de Giovinetta par Giovanni Boldini
- Loulou en blanc et noir par Georg Wilhelm Pabst
29.04.2008 et 6.05.2008 : La blondeur
- Deux cas de figure suisses : Marcello et Pipilotti Rist
13.05.2008 et 20.05.2008 : La bébé-attitude comme glamour
- Entre portrait mondain du XIXe siècle et publicité contemporaine
27.05.2008 : Thème de conclusion à déterminer – préparation à l’examen
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