Intégration TD5
Espaces Lp(2)
Préparation à l’agrégation de mathématiques, ENS Cachan.
Dans la suite, si rien est indiqué, Ωdésigne un ouvert de Rn, et Lp(Ω) l’espace Lp(Ω, µ), où µest la
mesure de Lebesgue sur Rn.
1 Séparabilité :
Théorème : [4], p.62 Soit Ωun ouvert de Rn. Pour 1≤p < ∞,Lp(Ω) est séparable.
Exercice 1 :
Prouver le théorème précédent, dans le cas où n= 1.
Théorème : [4], p.66 Soit Ωun ouvert de Rn. L’espace L∞(Ω) n’est pas séparable.
Exercice 2 : [4], p.66
Le but de cet exercice est de démontrer le théorème précédent.
1. Soit Eun Banach, on suppose qu’il existe une famille (Oi)i∈Itelle que :
(i) ∀i,Oiest un ouvert non vide de E,
(ii) Si i6=j, alors Oi∩Oj=∅,
(iii) In’est pas dénombrable.
Montrer que En’est pas séparable.
2. Pour tout a∈Ω, on fixe ra>0tel que B(a, ra)⊂Ω. Conclure en utilisant la question précédente
et les ensembles :
Oa:= {f∈L∞(Ω); kf−1B(a,ra)k∞<1
2}
2 Dualité, topologie faible :
Pour tout réel p∈]1,∞[, on note p0son exposant conjugué : 1
p+1
p0= 1. On adopte la convention
p0= 1 pour p=∞,p0=∞pour p= 1.
Théorème :(Représentation de Riesz) [2], p.207
Soit (X, A, µ)un espace mesuré σ-fini, p∈[1,∞[. Le dual topologique de Lp(µ)est isométriquement
isomorphe à Lp0(µ). Plus précisément, étant donnée ϕune forme linéaire continue sur Lp(Ω), il existe
un unique u∈Lp0(Ω), tel que, pour tout f∈Lp(Ω) :
hϕ, fi=ZΩ
u(x)f(x)dx
De plus kukLp0(Ω) =kϕk(Lp(Ω))0.
Remarque :
Ce théorème s’étend au cas des mesures σ-finies.
Par ailleurs, le cas p=p0= 2 indique que L2(Ω) est son propre dual, ce que l’on peut obtenir directement
grâce à sa structure hilbertienne. Plusieurs démonsrations du théorème précédent se ramènent d’ailleurs
à ce cas. On peut par exemple consulter [2], p.205, pour une utilisation du théorème de Radon-Nikodym,
ou bien [3], p.138-140, pour une démonstration plus digeste.
Dans [4], on démontre d’abord la réflexivité des Lp(pour p∈]1,+∞[), grâce aux inégalités de Clarkson,
le théorème de représentation s’en déduit. Le cas p= 1 est traité à part.
Une autre démonstration de ce résultat, basée sur la notion de martingale à temps discret et le lemme
de Vitali, est présentée dans [5], mais cette référence n’est (malheureusement) pas disponible le jour de
l’agreg !
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