Atlas Séoul,
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vers les villes-satellites. Aujourd’hui Séoul compte près de 10,5 millions d’habitants (22e rang
mondial en 2010), et la traditionnelle opposition Nord-Sud a été renversée par l’extension urbaine
des années de croissance, au profit du Sud de la mégapole : les arrondissements du Sud pèsent un
peu plus de 50% de l’ensemble.
Une ville mondiale
Une ville mondiale
Séoul n’est pas une « ville globale » (S. Sassen) mais est devenue, par les politiques volontaristes de
l’État central planificateur et des maires successifs, une « ville mondiale » (J. Friedman), c’est-à-dire
une plaque tournante de l’économie mondiale. Elle concentre 1/3 de l’emploi de la Corée du Sud,
plus de la moitié de l’épargne, plus de 90% des sièges sociaux des chaebols, 65% des chercheurs.
C’est une ville où le tertiaire (plus de 80% de l’emploi urbain) a connu une forte croissance,
particulièrement le tertiaire de haut niveau (finances, services aux entreprises, recherche) et le
complexe informationnel. Depuis les années 1990 Seoul s’est internationalisée en s’ouvrant aux
capitaux étrangers dans les chaebols et à la Bourse, après des années d’extraversion nationalement
contrôlée de l’économie et de délocalisations à l’étranger. Cela s’est traduit par la construction de
trois quartiers d’affaires aux gratte-ciel modernes, un quatrième étant en train de se constituer.
Mais Séoul reste un grand pôle industriel (moins de 20% de l’emploi urbain), dominé par le
vêtement, l’électronique et l’électrique, l’imprimerie et la publication. Un nouvel axe des
industries de haute technologie s’est constitué dans le centre (« Téhéran Valley »), mais aussi sur
d’anciens espaces industriels. Les industries lourdes se sont installées au Sud-Ouest et vers
Incheon (où se trouve l’aéroport international et une plaque tournante asiatique pour le trafic des
containers), à la faveur des politiques de déconcentration de la ville-centre.
Enfin Séoul est devenue une capitale culturelle depuis la fin des années 1980 et le tournant
démocratique. Elle abrite 30% des étrangers du pays (soit moins de 2,5% des habitants de Séoul)
dans le quartier international de Yongsan et des « villages mondiaux » ethniques, qui viennent
étudier ou travailler. Outre les 30 000 représentations théâtrales et musicales montées en 2009, elle
organise des événements internationaux - conférences scientifiques, compétitions de jeux vidéo,
Jeux Olympiques ou Coupe du monde de football - qui suscitent des projets de réaménagement
urbain et des extensions, au-delà des infrastructures sportives, comme des technopôles ou des
zones économiques spéciales intra-muros pour attirer les IDE. Séoul est aussi une destination
touristique majeure pour les Japonais et les Chinois. Reste que Séoul peine à émerger, sur le plan
international, en terme d’image, notamment en Occident, malgré l’internationalisation de
l’architecture de prestige (Rem Koolhaas, Jean Nouvel, Zaha Hadid).
La « république des appartements »
La « république des appartements »
Séoul propose, en matière de logement, un modèle original pour nous Français. Si les maisons
individuelles représentaient 70% du parc de logement en 1970, aujourd’hui le logement collectif
représente 70% du parc, sous la forme de grands ensembles d’appartements (apateu danji) pourvus
de commerces et de services. C’est le résultat d’une politique gouvernementale systématique,
destinée aux classes moyennes et à la bourgeoisie urbaine, qui avait érigé l’appartement en
symbole de la modernité. Depuis la fin des années 1990, une partie des appartements est réservée
à la location pour des catégories plus modestes, mais on construit aussi de nouveaux types de
logements collectifs de luxe avec équipements collectifs (scolaires, loisirs, services) et
commerciaux, dans des résidences fermées et surveillées qui constituent des gated communities.
Séoul s’est donc couverte de grands ensembles, qui ont gagné le grand Séoul des villes-satellites et
des villes nouvelles. De nouveaux projets voient le jour dans les espaces encore libres de Séoul et
sur des friches industrielles, sans oublier le mouvement de rénovation des premiers grands
ensembles, sur lequel on peut par exemple consulter le site suivant :
http://www.arch.columbia.edu/work/courses/studio/sp10-yang