Kréol la Rényon, lang kréol n o y n é r l o é r k g n a l a l k Koz e 2011-N0 2 Nout lang, an-parmi bann lang kréol In léspozission Lofis la lang kréol La Rényon Une exposition de : l’Office de la langue créole de La Réunion Pou mèt anlèr nout lang kréol. Pour la valorisation de notre langue créole la Lang Gran-gran mersi - Remerciements sincères à : La méri Le Port - La mairie du Port - Lantante tikouti - L’association tikouti Liliane Bardeur, Angélique Gigan, Frédéric, Célestin, Solène Gauvin Teks : Axel Gauvin - Makète : Véronique Roux Kréol La Rényon Kréol la Rényon, lang kréol Isi La Rényon: in sèl kréol A La Réunion : un créole unique De nos jours, personne de sérieux ne dit plus que le réunionnais n’est pas une langue, d’autant plus qu’il est, depuis le 11 mai 2001, reconnu comme langue de France et faisant partie du patrimoine national. En revanche, nombreux sont ceux qui disent que son enseignement ne serait pas possible à cause de sa trop grande diversité. Tout bann lang na zot variété Toutes les langues vivantes sont faites de variétés Toutes les langues vivantes sont le siège de variations : le français de la banlieue parisienne, n’est pas celui du XVIe arrondissement de Paris, qui n’est pas celui du centre ville de Marseille… Cela n’empêche pas l’enseignement du français. Bann variété lo kréol rényoné Les variétés du créole réunionais Le créole réunionnais varie avec l’âge des personnes qui le parlent, leur niveau socio-culturel, les régions de La Réunion. Ici on dira shoka, là on dira kader. Le père dira : kosa i di ? le fils : Koman i lé ? Certains parleront en li, d’autres en lu. Moin té i manz et mi manjé, sont deux tournures réunionnaises. In sèl kréol rényoné Un seul créole réunionnais L’unité de la langue créole réunionnaise n’est pas pour autant mise en cause. Du battant des lames au sommet des montagnes, de Saint-Denis à Saint-Philippe, tout le monde se comprend parfaitement. Dans de nombreuses langues, la variation est bien plus grande : le breton, par exemple, est fait de quatre grands dialectes dont l’un (le vannetais) est assez différent des trois autres. Prann en konte bann variété nout lang kréol Prendre en compte les variétés du créole réunionnais Le fait que le créole réunionnais soit varié n’empêche nullement son enseignement qui se fait déjà, dans des écoles, des collèges, des lycées, à l’Université. Bien entendu, l’enseignement sera encore plus facile quand il y aura eu un accord sur un standard que l’on proposera aux Réunionnais. Celui-ci ne saurait être imposé, et il ne devra, en aucun cas, être un obstacle à l’expression dans les différentes variétés de créole qui contribuent à la richesse de notre langue. 2 Kréol la Rényon, lang kréol Kréol-des-Bas, kréol-des-Hauts Les deux grandes variétés du créole réunionnais Il existe deux grandes variétés du créole réunionnais : une variété dite «créole des Bas» et une variété dite «créole des Hauts». Ces deux variétés, parfaitement intercompréhensibles, sont différentes par quelques points de grammaire, l’absence ou la présence de quelques sons (le u du français mur, le eu du français feu, le ch du français chapeau, le j du français jamais…). La carte ci -dessous, extraite de l’Atlas linguistique et ethnographique de La Réunion, montre en bleu la répartition du son «j» (Créole des Hauts) et de son remplacement, en noir, par le son «z» (créole des Bas). Les autres différences entre les deux variétés de notre créole recouvrent à peu de choses près les mêmes aires de distribution. Cette carte donne donc une bonne idée de la répartition du créole dit «des Bas» (la région côtière de saint-Benoît à Saint-Pierre, en passant par Saint-Denis, avec une incursion dans le cirque de Mafate), et du créole des Hauts qui, lui, occupe essentiellement les «Hauts», mais aussi la zone côtière de Saint-Joseph à Sainte-Rose 1. Saint-Denis 2. Sainte-Clotilde 3. Sainte-Marie 4. La Montagne 5. Sainte Suzanne 6. Le Brulé 7. Le Port 8. Saint-André 9. Dos d’Ane 10. Saint-Benoît 11. Saint-Paul 12. Grand Ilet 13. Grand Place 14. Le Guillaume 15. Salazie 16. Saint-Gillesles-Bains 17. Saint-Gillesles-Hauts 18. La Nouvelle 19. La-Saline-lesHauts 20. Trois-Bassins 21. Cilaos 22. Plaine-desPalmistes 23. La Chaloupe 24. Bois-Blanc 25. Grand Bassin 26. Saint-Leu 27. Plaine-desCafres 28. Tévelave 29. Les Makes 30. Entre-Deux 31. Avirons 32. La Rivière Saint-Louis 33. Etang-Salé 34. Grand-Coude 35. Ravine des Cabris 36. Montvert-les-Hauts 37. Plaine des Grègues 38. Saint-Philippe 39. Saint-Pierre 40. Saint-Joseph 3 Kréol la Rényon, lang kréol Ousa bann mo kréol rényoné i sorte? Origines du vocabulaire du créole réunionnais I sorte in-pé partou Origines diverses Comme pour la plupart des langues, le vocabulaire du créole réunionnais n’a pas une origine unique. Il y a un apport de France hexagonale - du français, bien entendu, mais ausside certaines langues d’oïl : le poitevin-sintongeais, le gallo, le normand, le picard. Sans cet apport hexagonal, le créole réunionnais n’existerait pas. Cela dit, sans les mots réunionnais d’origine non-européenne, La Réunion ne serait pas La Réunion. Ces mots viennent du malgache et de langues africaines, de l’indo-portugais, de langues indiennes (tamoul, hindi, goudjrati…), de langues chinoises, du parler “des Isles” (mots espagnols, portugais, amérindiens…). Néolojis Néologismes Mais plus de la moitié des mots de notre créole doivent aux capacités créatrices des Réunionnais : à partir de mots, de particules (préfixes et suffixes), venus “de dehors”, essentiellement de France, les Réunionnais ont fabriqué un vocabulaire adapté à leur réalité. Ces mots nouveaux, que l’on doit au génie de nos ancêtres, sont appelés des néologismes. Ousa bann mo kréol i sorte, an poursantaj ? Les origines de notre vocabulaire en chiffres Dans sa thèse publiée en 1974, Robert Chaudenson donne les pourcentages suivants : > Apport malgache : 4,3 % > Apport indo-portugais : 3,2 % > Apport africain : 0,3 % > Vocabulaire des Isles” : 3 % > Archaïsmes (français) : 31,6 % > Néologismes : 57,6 % Ces pourcentages, qui devraient probablement être revus à la lumière de travaux récents et ne sont pas exempts de critiques, donnent, malgré tout, une bonne idée de l’origine du vocabulaire du créole réunionnais. Bibliographie fondamentale : Chaudenson Robert, Le lexique du parler créole de la Réunion, Paris : Champion, 1974. Bollée Annegret, Dictionnaire étymologique des créoles français de l’Océan Indien, Hamburg : Helmut BuskeVerlag, 1993, 2000… Albert Dauzat, Jean Dubois, Henri Mitterand, Nouveau dictionnaire étymologique Larousse, 3e édition, 1964. 4 Kréol la Rényon, lang kréol Le mo i sorte an France Apports de France hexagonale De très nombreux mots du créole réunionnais viennent du français des XVIIe-XVIIIe siècles, et pour certains, des langues d’oïl parlées en France, à l’ouest d’une ligne Bordeaux-Paris- Lille… Ces mots sont à l’origine d’une foule de combinaisons, d’expressions, de proverbes, souvent proprement réunionnais et qui utilisent au mieux ces apports linguistiques pour dire la réalité réunionnaise. Ici nous ne prendrons que quelques exemples pour montrer comment ces mots venus d’Europe et qui ont conservé leur sens originel ont donné naissance à une foule d’innovations réunionnaises. Koko Vient du français coco (luimême venant du portugais) Koko bleu, koko nin, koko roz : variétés de cocotiers (pié-koko) Koko delo, koko sept verre : coco cueilli alors qu’il contient encore beaucoup d’eau. Koko tande, koko vert, koko jone, Koko dir, koko sèk : différents stades de maturité du coco. Kasse koko : ouvrir des noix de coco (pratique hindoue), jeu avec les enfants. Koko d’tète : crâne, tête. Koko blan, koko prope, koko plimé, koko shove, koko plishé, koko tou-ni se disent du chauve. Koko-la-flame, koko roz, koko volkan : rouquin. Koko dir se dit aussi d’une personne obstinée. Koko d’mor : fromage de Hollande de forme sphérique, enrobé de paraffine rouge. Koko dpin : quignon. Koko d’piman : situation inconfortable. Mon koko : appellation amoureuse. In bon koko : l’homme vivant aux crochets de sa femme a trouvé “in bon koko”/Synonyme : in pié dri. Kafé Viens du français café (luimême venant de l’arabe qahwa, prononcé à la turque kahvé). Caoua est de l’argot militaire d’Afrique. Kafé péi : Café planté à La Réunion, en opposition au café importé. Kafétri : plantation de café. Kafé en peau : café dans son enveloppe Kafé fran : café en grain, sans l’enveloppe ; idem : kafé kru ; kafé nétoiyé. Kafé deboute, kafé katr’èr d’matin : café très fort Kafé lo-klèr, kafé d’kokote, lo-d’kafé : café léger, café très léger. Dann son kafé na poin triaz : il ne “fait” pas de préférences. Mi moul kafé : j’ai peur. 5 Kréol la Rényon, lang kréol Mo i sorte Madagaskar, i sorte Lafrik Apports de Madagascar et de l’Afrique Bibe, bishik, bouftang, fangourin, fanjan, kabar, kalou, kanbar, koukoune, lansive loulou (gro loulou), maf, makote zanbrevate, zourite… sont des mots malgaches. Kayanm et makatia… sont d’origine africaine. Nous nous intéresserons à 5 de ces mots… Vient du swahili : mkatthe (sens voisin) La pa di ni pain ni makatia… : Est resté(e) bouche cousue. Bibe Faucheur ou faucheux, opilion (“araignée” des maisons à fines et longues pattes). Vient de biby (= animal) Pissa-d’bibe : café très léger (“jus de chaussette”). Bibe la-pisse dsi la tête : croyance populaire : une personne ayant reçu sur la tête de l’urine de bibe serait servie par la chance. Bishik Alevins des boushrong (bouche-ronde). Vient de bitsika (= petit, nain) Bisik-la-roz : bishik les plus jeunes, translucides et roses. Bisik gri, Bisik roulo : plus gros et plus foncés. Proverbe : Poisson i manz bishik : la raison du plus fort est toujours la meilleure. Bishik sek : personne malingre. Lansive Conque d’appel. Vient de antsiva (même sens). M. et A. Leblond i koz lansive dann Ulysse, cafre : «Les pêcheurs vendaient eux-mêmes, en soufflant dans des ancives, d’immenses poissons.» Ferme ton lansive : Ferme-la ! Kayanm Instrument du maloya Vient du swahili : kayãmba (même sens) Makatia “Petit pain sucré” Vient du swahili : mkate (sens voisin) 6 Kréol la Rényon, lang kréol Mo kréol La Rényon i sorte dann Linde Mots réunionnais d’origine indienne Ils ont été empruntés à différentes langues : le tamoul, l’hindi, l’ourdou, le goudjrati, l’indoportugais… Ils sont particulièrement nombreux dans les domaines suivants : les vêtements (kabay, langouti, payaka, sari…) ; les relations de parenté (amma, anin, tanbi…) ; les bijoux et parures, mais sont alors moins connus de l’ensemble de la population réunionnaise ; il en est de même des mots de la religion et de la musique hindoues. Par contre les mots de la nourriture et de la cuisine sont largement partagés (basmati, briani, kaloupilé, karay, kari, kotomili, larson, massalé, mourong, pipangay, rougay, samoussa, zashar…) Chabouk Mot d’origine indienne, en particulier hindie : chabouk (= fouet) «Le chabouc reste dans l’histoire un des instruments de torture des anciens esclaves» (Rémy Nativel). Pendant longtemps, il a été un fouet à bestiaux. Chabouc trois mulets : très grand fouet pour les attelages en filière. Tenir le chabouc : avoir l’autorité. Kari (cari, carry) Vient du tamoul : kari. Kari dlo (= kari èk sak ou la kol dann la rivière) , kari soular (kari koshon massalé), kari glissèr (kari zanguiy). Kari margoz, kari shabouk : affaire diffi- cile ou compliquée. Bon kari i fé dann vié marmite : c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe. Roul kari sous dri : mystifier, abuser, mentir… Lèsse amoin roule mon kari : laissez-moi mener mes affaires comme je l’entends. Rougay Vient du tamoul ouroukay In manièr prépar le manjé : «Néna rougail saucisse, rougail graton, rougail tomatesse, rougail mangue, tamarin, pistace.» (Dém.22.3.66) «Quand venez-vous manger un carri, des brèdes et du rougaille ? Prévenez la veille et nous serons bienheureux tous.» (Lettre de Leconte de Lisle à Lacaussade) Mo kréol La Rényon i sorte en Chine Mots réunionnais d’origine chinoise Nous avons : lamtav, letshi, longani, pav (paw), petsay, sarsiv, siav, shop-sui… Le moins connu des mots cités (pourtant très utilisé naguère) : Lamtav ou lamtaw. Il signifie le rhum, l’arak. Il vient de deux mots cantonnais : “taw” qui signifie “alcool” et “lam” qui est un article. 7 Kréol la Rényon, lang kréol Vokabilèr "des Isles" Le vocabulaire “des Isles” «Il s’agit d’emprunt surtout à l’espagnol, au portugais et aux langues amérindiennes qui sont entrés dans les créoles de l’océan Indien par la voie de la langue des marins, des négriers et des colons» (Annegret Bollée). Cette “langue des Isles” s’est diffusée «grâce au réseau de relations commerciales qui, au XVIIe siècle, puis au XVIIIe siècle, unit l’Afrique de l’Ouest, les Antilles, l’Amérique du Sud, les Mascareignes, et l’Inde» (Robert Chaudenson). Lantanié (origine caraïbe), mao/mahot (origine taino)… sont des termes venant du “vocabulaire des isles”. De même que : Kréol Mot venant de l’espagnol criollo. Le mot, dont l’histoire est compliquée, nous vient très probablement des Antilles. En langage populaire, ce mot s’est toujours appliqué aux personnes nées dans le pays même, qu’elles soient blanches, noires… Aujourd’hui encore, certains Réunionnais disent encore “kriol” ou “kréyol”. Maron Zesklav maron. Vient de l’espagnol cimarron. Palmisse Vient du portugais (de l’Inde) palmito. Chou palmisse : coeur de palmier. Palmisse blan, palmisse rouje, palmisse gargoulète : variétés de palmiste. Palmisse : bulbe rachidien. In gran palmisse : un homme grand et maigre. Gouyav Vient de l’arawak (langue amérindienne) La «gouyav de France» symbolise l’aliénation culturelle. Lé pa in gouyav : ça n’est pas facile. Lé pa in gouyav atèr : ça n’est pas rien. 8 Kréol la Rényon, lang kréol Néolojis La Rényon Néologismes réunionnais Robert Chaudenson dans son Lexique du parler créole de La Réunion écrit : [ Les néologismes réunionnais sont ] «des termes qui, même s’ils sont d’origine française, présentent, par rapport à leur étymon [mot dont ils sont issus] un changement sémantique [changement de sens] ou morphosémantique [changement de sens qui s’accompagne d’une modification du statut morphologique du terme]. Par exemple, changement de catégorie grammaticale : le français bande devient indice du pluriel bann.» Ces néologismes sont le résultat de tout un travail de nos ancêtres pour pouvoir exprimer une réalité nouvelle à partir de mots correspondant à une autre réalité : • Bak : réservoir d’essence. • Barikade : palissade. • Bonbarde : ruche faite dans un tronc d’arbre. • Debouté : se mettre debout. • Débranshé : couper les branches. • Figuié : figue. • Gabié : habile, adroit. • Gobe-mouche : araignée des maisons • Kamomiy : plante dont les fleurs rappellent celles de la camomille d’Europe. • Karyaté : attaqué par les termites (= karya). • Kote chokola : barre de chocolat. • Malizé : difficile. • Promès : voeu fait en échange d’un bienfait. • Ranpar : falaise. • Sapin : araucaria. • Sekour : pension, allocation. • Tangaj : algarade. • Valal : enfant (vient du malgache, langue dans laquelle il signifie : sauterelles). • Volay : poule ou kok. • Zano : boucles d’oreille. 9 Kréol la Rényon, lang kréol Le mo i mank anou ! Richesse du vocabulaire réunionnais : Quelques exemples pris dans le vocabulaire même de la langue du parler pour montrer la richesse de notre langue créole. Koz(é), dir Parler, dire L’accent : la paroli - Parler haut : koz for Une voix de stentor : in gran luète Synonymes : in gran gozié, in gro lorgane Parler trop bas : koz dan son vantr Grommeler : margrongné Synonymes : grongner, marmoté, krochiné, koz dan la barb Kozman Paroles et discours Propos, paroles : kozman Une expression : in patoi Paroles élégantes : kozman-la-soie Paroles maniérées : kozman-la-pintir Paroles grossières : kozman bouche-sal Paroles vulgaires : kozman tiatia Paroles ironiques : kozman an foutan Discours : diskour / Synonymes : kozman, prédikassion, prècheman Prêche : prècheman Konversassion Conversation Engager la conversation avec quelqu’un : komanse amar la lang èk in moune Parler à : koz èk - Deviser : kasse la blag Plaisanter : farsé - Répliquer : arvir(é) Clouer le bec : fé(r) tak la lang Synonyme : fé(r) tak la bèk. Interrompre : kasse lo kozman. Ne l’interromps pas : kasse pa ali, kasse pa son kozman. 10 Kréol la Rényon, lang kréol Lang, langaz babiyé, tak la boush Richesse du vocabulaire réunionnais Lang, langaz Langues, baragouins, charabias Langue : lang - Patois : patoi Langue étrangère (péjoratif) : langaz Langue incompréhensible : langaz Baragouiner : roule langaz Synonyme : kasse langaz Charabia : kozman la poin la ké (queue). Synonyme : langaz kassé Babiy(é) Bavarder Li babiy konm in moulin mayi Equivalent : kasse la kozète Parler pour ne rien dire : done manzé la lang Equivalent : Koz an liv déchiré Parler à tort et à travers : bate la lang Equivalent : Koz la bouche rouvèr ; Koz konm la mèr i bate La langue lui démange : la lang i grate Un bavard : in babiyèr, in babiyèz. Synonymes : in bavardèr, in radio, in martin, in gozié merl, in péroké, in kato Il a la langue bien pendue : son filé lé bien koupé Bavardage : babiyaz / Synonyme : kozète Parole idiote, baliverne : parlaz, kouyonade (Familier : kozman la kaz) Tak la bouche Se taire Tenir sa langue : ramasse son lang Synonyme : sèr son lang Tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler : tourne la lang 7 foi dann son bouche En rester coi : rèst san konte Synonyme : rèst kikouzi Tais-toi : bouche out bouche Synonymes : etinn out fanal, ferme out lansiv 11 Kréol la Rényon, lang kréol Le mo i mank anou ! Richesse du vocabulaire réunionnais Problèm po kozé Défauts de langage Baragouiner : koz an barok Synonymes : koz alanvér, koz an jargon, koz langaz, koz kom in liv fermé. Bégayer : béguèy(é) Lapsus : mayaz la lang, la lang i may, i may-may Un muet : in parlpa souvandéfoi in parlpa néna doub filé. La langue devient lourde : la lang i komanse i pèz. Ne pas articuler : koz èk patat cho dan la bouche Synonyme : koz èk makatia dan la bouche Parler français (en imitant ce qu’on croit être l’accent de France hexagonale) : tourne la lang. malparle-malparlé Médire, calomnier : Malparl(é) Une mauvaise langue : in gran lang Synonymes : languèr, languèz Faire des ragots : fé(r) la lang Propos insidieux : langaj torte Synonymes : kozman kabaré, kozman an kasse-kassé Insinuation : kozman tire-kilote/kasse-kilote Poser une question insidieuse : may in janbèk (faire un croc en jambe, métaphoriquement) Propos vexant : kozman néna le dan 12 Kréol la Rényon, lang kréol Bann mo-gob fransé/kréol rényoné Les faux-amis français/rényoné De nombreux mots du créole réunionnais venant du français n’ont pas la même signification qu’en français. On peut les appeler des “faux-amis” créoles réunionnais-français. Dans l’ouvrage intitulé Particularités lexicales du français réunionnais, Michel Carayol, Daniel Lauret, Alain Armand, et d’autres en ont dénombré près de 2000. Michel Carayol disait même que cette liste n’est pas close. Un premier exemple : le roz kréol n’est pas toujours le rose de la langue française : «Mise à part la couleur de la fleur de pêcher, “roz” ne peut pas toujours se traduire par “rose” et l’inverse. “Roz”, dans certains cas, doit se traduire par “doré” : “Kank la viann lé fine bien roz…” “Quand la viande est bien dorée” Le “roz” de la phrase : “Fig té roz” est intraduisible par une couleur.» (Axel Gauvin : Petit Traité de traduction) D’autres exemples extraits de l’ouvrage de Michel Carayol (et collaborateurs) : Verbes : aboutir, accoster, amuser, arranger, espérer, faner, gommer, jurer, peser, ronfler, tirer, etc. Noms : barreau, bazar, blouse, bol, carreau, farine (de pluie), figue, figuier, grains, linge, malice, pistache, voyage, etc. La non prise en compte dans l’enseignement de ces faux-amis, qui ne manquent pas d’entraîner des «mayaz» (interférences) est une très mauvaise chose pour les élèves réunionnais. En octobre 1911, Jean Jaurès écrivait : «Il n’y a pas de meilleur exercice pour l’esprit que les comparaisons entre langues. Cette recherche des analogies et des différences en une matière que l’on connaît bien est une des meilleures préparations à l’intelligence.» C’est cette comparaison entre langue française et langue créole de La Réunion qu’il faut faire pour notre bien à tous. 13 Kréol la Rényon, lang kréol Bonbon kréol lé pa bonbon fransé Bonbon (en kréol) n’est pas bonbon (en français) Si le “bonbon” français est une petite friandise faite avec du sucre, le “bonbon” réunionnais peut aussi bien être sucré («pastiy») que salé (“bonbon salé”), voire pimenté (“samoussa”, “bonbon-piman”). En créole réunionnais, une viennoiserie est aussi un “bonbon” ; un “biskui” est un “bonbon”, mais n’est pas un “gato” qui, lui, doit se couper en parts. an kréol rényoné BONBONS BANN BONBONS BANN BONBON BANN BONBON BANN PASTY En francais , PASTY BANN PASTY GÂTEAUX BANN BANN PASTY GÂTEAUX BISKUI BANN BISKUI AMUSE- SECS SECS AMUSE- BONBON BONBON PIMAN PIMAN GUEULES GUEULES BONBON BONBON PIMAN PIMAN Diagrammes de comparaison de «bonbon» en créole réunionnais et en français. (Extrait de Axel Gauvin, Petit traité de traduction créole réunionnais/français, 2003, ILA) 14 Kréol la Rényon, lang kréol La gramèr lo kréol La Rényon La grammaire du créole réunionnais Pendant longtemps on a prétendu que le créole réunionnais n’avait pas de grammaire. Cela est bien entendu faux, et de nombreux travaux ont même été faits sur la grammaire de notre créole : - CELLIER Pierre (1985) : Description syntaxique du créole réunionnais. Essai de standardisation, thèse d’état, université d’Aix-en-Provence. - CELLIER Pierre (1985) : Comparaison syntaxique du créole réunionnais et du français, Université de la Réunion, Université de la Réunion, 203 p. - RAMASSAMY Ginette et BÈGUE Patrick, à paraître : Éléments de grammaire comparative - RAMASSAMY Ginette (1985) : Syntaxe du créole réunionnais, 405 p. (Thèse de doctorat) - STAUDACHER-VALLIAMÉE, Gillette (2004) : Grammaire du créole réunionnais, SEDES-Université de la Réunion. Et d’autres travaux encore… 15 Kréol la Rényon, lang kréol Lo prézan Le présent En créole réunionnais Singulier Mi danse Ou i danse Mi Ou i danse danse El i danse Li danse /lu danse El i Li danse danse Première personne Deuxième personne N’i danse Zot i danse N’ i Zot i danse danse Troisième personne Troisième personne Zot i danse Banna i danse Zot i Banna i danse danse Première personne Deuxième personne Troisième personne (sexe féminin) Troisième personne (féminin ou masculin) Pluriel Singulier Première personne Deuxième personne Je danse Tu danses Troisième personne (sexe féminin) Troisième personne (sexe masculin) Pluriel Elle danse Il danse Je dans e Tu dans es Elle dans e Il dans e Première personne Deuxième personne Nous dansons Vous dansez Nous dans ons Vous dans ez Troisième personne (sexe féminin) Troisième personne (sexe masculin) Elles dansent Ils dansent Elles dans ent Ils dans ent En créole réunionnais, le verbe ne change pas en en fonction de la personne. On dit qu’il n’y a pas de flexion du verbe. En français, le verbe change de forme : danse devient dansons, dansez… Il y a “flexion du verbe.” En créole (mais à certains temps uniquement) avant le corps du verbe (ici : danse), il y a le petit mot “i” que l’on appelle un “indice verbal”. Il indique, entre autres, qu’un verbe suit. Remarque : D’autres façons de dire existent aussi, à différentes personnes : “Ou danse”, “Lu danse”, “Nou danse”. “V’i danse”, “T’i danse”. Ces formes sont bien entendu réunionnaises 16 Kréol la Rényon, lang kréol Lo fitir Le futur En créole réunionnais Singulier Première personne Deuxième personne Moin OU va va dans(é) dans(é) Troisième personne Li / Lu / El va dans(é) Première personne Deuxième personne Nou Zot va va dans(é) dans(é) Troisième personne Zot / Banna va dans(é) Pluriel Singulier Première personne Deuxième personne Je danse Tu danses Troisième personne Elle danse Je dans erai Tu dans eras Elle dans era Pluriel Première personne Deuxième personne Nous danserons Vous danserez Nous dans erons Vous dans erez Troisième personne Ils/elles danseront Ils/elles dans eront C’est le petit mot “va” qui, placé devant le verbe, indiquera le futur (“simple”). Pour le futur proche, «va” sera remplacé par “sar” : Mi sar danse maloya… En français, le verbe change avec la personne. Remarque : Comme à l’indicatif, le corps du verbe (“danse” ou “dansé”) ne change pas selon la personne. Il change selon l’absence ou la présence (et le type) du complément qui suit le verbe : 1. Moin la dansé (pas de complément) ; 2. Moin la danse maloya (complément d’objet direct) ; 3. Moin la danse/dansé jiska tan k’ moin té gaingne pi. (Complément circonstanciel) 17 Kréol la Rényon, lang kréol Singulié èk plirièl an kréol La Rényon Singulier et pluriel du nom Le réunionnais peut dire le singulier ou le pluriel : Pour le singulier «Mistinguèt té fine fouy in trou pli gran k’ le “troudfér”» Mistinguet avait creusé un trou plus grand que le trou de fer. Pour le pluriel «Atér, bann ti sèr té i mouy…» Le sol, les petites soeurs le mouillaient… Mais, quand cela n'est pas nécessaire, il ne le précise pas «Tikok i prépar son golèt, son shifon, son soubik, son zalimète» Combien de canne à pêche ? De chiffon ? De cabas? D’allumettes. Rien ne le précise, alors que cela est tout à fait clair. Les marqueurs de singulier, les marqueurs de pluriel Pour le singulier Souvent, le singulier est précisé par le mot “in”. «Tazantan in pti van fré i lèv.» De temps en temps une petite brise fraîche soufflait. Mais il y a d’autres façons de dire le singulier : Mon sèl garçon ; Mon pli gran pti fiy… Pour le pluriel Souvent, le pluriel est marqué par “bann” : «Bann gramoune lé apré repozé.» Les parents / les vieux / se reposaient. Mais il y a d’autres façons de dire le pluriel : inn-dé, dé-troi létshi, in pongné marmay, in-pé demoune, in bon-pé flèr, in tralé ti bèkroz… 18 Kréol la Rényon, lang kréol "Le" / "lo la pa singulié “Le” n’est pas singulier «Tikarl i trap son shifon, i alime, i boukane lo guèp, i tir lo ni.» Tikarl prend son chiffon, il l’allume, il enfume les guêpes, il se saisit du guêpier. Ici “lo” (autre façon de dire/écrire le) est : D’abord pluriel (lo guèpe : les guêpes) ; Puis singulier (lo ni : le guêpier). C’est la même chose pour “la” : Messié Timizér na la kaz partou. Mi sava oir la kaz li rèst d’dan. Monsieur Fait-pitié a des maisons partout. Je vais aller voir la maison qu’il habite. 19 Kréol la Rényon, lang kréol Lo dUèl : plirièl po sak i marsh par pèr Le duel, ou pluriel pour dire ce qui va par deux… Quand le pluriel concerne les parties du corps et les objets qui vont par deux, le pluriel est désigné de façon particulière. «Bann» (le plus fréquent marqueur de pluriel) ne peut être utilisé. Le mot «dé/deux» est le marqueur du pluriel pour deux qui s’appelle un duel. «Son dé zyé té i klate konm la brèz dofé» (d’après Zistoir Tikok). Ses yeux brillaient comme de la braise. > Son bann zyé… est impossible Lo dé/deux far avan mon lauto la fine brilé. Les phares avant de ma voiture sont brûlés. > Mon bann far… est impossible. Boris Gamaleya a été l’un des premiers (sinon le premier) à mettre en évidence l’existence du duel en réunionnais : «Avec des objets allant par paires comme «zambe», «bras», et lorsque la marque existe, le singulier s’oppose, en créole, ordinairement, non pas à un pluriel (cette opposition apprise à l’école française n’est pas universelle) mais à un duel. Ainsi «ène son zambe» singulier s’oppose à «son dé zambe» duel.» Le duel n’existe que dans un nombre assez réduit de langues. Il n’existe pas en français. In bann pti fig tann Son 2 zorèy 20 Kréol la Rényon, lang kréol Dsi La Tèr, in kréol sansa in bonpé kréol ? Dans le monde : un créole ou des créoles ? Nous avons l’habitude de parler de créole (au singulier) : nous parlons “créole”, les Mauriciens parlent “créole”, les Martiniquais parlent “créole”. Chacun, bien entendu, quand il dit parler “créole”, parle de son créole. Les créolistes sont, là dessus, formels: Marie-Christine Hazaël-Massieux : «Un Haïtien ne comprend pas un Réunionnais, un Mauricien ne peut se faire entendre d’un Guadeloupéen, etc. Pour prendre une comparaison, on rappellera que le latin a donné naissance à diverses langues romanes, et que l’évolution naturelle de ces langues en a fait des idiomes tout à fait différents». Robert Chaudenson : «Il n’y a pas un créole français, mais des créoles» «(…) pour le martiniquais et le réunionnais, on est en présence de deux idiomes qui se trouvent presqu’aux antipodes l’un de l’autre, qui se sont développés séparément (…) Leur rapport est celui qu’il peut y avoir entre le portugais et le roumain pour les deux langues romanes les plus éloignées géographiquement.» Lambert Félix Prudent : «On peut dire que le créole de la Réunion est la langue des Réunionnais. Moi je serais partisan qu’on dise systématiquement : “le créole réunionnais”, “le créole martiniquais”, “le créole haitien”, parce que tous ces créoles sont différents l’un de l’autre.» 21 Kréol la Rényon, lang kréol Dessi la Tèr : pa rienk in sèl kréol ! Pas un créole : des créoles. Échantillons de créoles de l’océan Indien Kréol Maurice MO ENA ENN ZOLI MAMZEL, TU DIMUN KI PASE ANBRAS LI ? J’ai une jolie fille, tous les gens qui passent l’embrassent ? > Réponse : la fontaine Kréol La Réunion PLIS I RAL DESI, PLIS I VIEN KOURT ? Plus on tire dessus, plus elle racourcit ? > Réponse : la cigarette Kréol Rodrigues MO ENA ENN BANN ZANFAN, SOLEY LEVE ZOT KASYET, SOLEY KASYET ZOT SORTI. J’ai une bande d’enfants. Quand le soleil se lève, ils se cachent, quand le soleil se couche, ils sortent. > Réponse : les étoiles Kréol Seychelles MON ANNAN MON LAKAZ, I ANNAN EN KANTITE LETAZ. J’ai une maison qui a beaucoup d’étages. > Réponse : le bambou 22 Kréol la Rényon, lang kréol Dessi la Tèr : pa rienk in sèl kréol ! Pas un créole : des créoles. Échantillons de créoles de l’océan Atlantique Kréol La Louisiane CÉ SOULIER NEK CONNIN SI BAS GAGNIN TROU. C’est seulement le soulier qui sait si la chaussette a un trou. Kréol La Guyane OIMSO SOULIER SAVE SI BAS TINI TROU. C’est seulement le soulier qui sait si la chaussette a un trou. Kréol Haïti CÉ SOULIER QUI CONNIN SI CHAUSSETTE GANGNIN TROU. C’est seulement le soulier qui sait si la chaussette a un trou. Kréol La Guadeloupe CÉ SOULIER SEL KI SAVE SI BAS NI TROU. C’est seulement le soulier qui sait si la chaussette a un trou. Kréol La Martinique KOTÉ KI NI SIWO, CÉ LA MOUCH KA RÉTÉ. C’est là où il y a du sirop que s’installent les mouches. 23 Kréol la Rényon, lang kréol Dessi la Tèr : pa rienk in sèl kréol Pas un créole : des créoles La comparaison des créoles entre eux montre aisément que ce sont des langues différentes. Nous ne pourrons la faire pour tous les créoles. Nous choisirons de comparer le nôtre au martiniquais. Une des raisons de ce choix est que la comparaison est grandement facilitée par l’utilisation d’un ouvrage qui, malgré son titre, ne concerne nullement le créole réunionnais, mais le martiniquais : Eléments de grammaire comparée Français – Créole, de Robert Damoiseau (1999, Ibis Rouge). Exemple 1 : Créole martiniquais : Lina ka otjipé di ti frè’y la. Créole réunionnais : Lina l’apré okip son pti frér. Français : Lina s’occupe de son petit frère. Exemple 2 : Créole martiniquais : I té ni senk yich. Créole réunionnais : El/li navé sink zanfan Français : Elle avait cinq enfants. En créole martiniquais «I» est un pronom. En créole réunionnais «I» est un mot qui indique qu’un verbe arrive. «Yich» n’a aucun sens en créole réunionnais. «Té ni» dans une variété de créole réunionnais signifie «venait» (en martiniquais il signifie avait). Exemple 3 : Créole martiniquais : I palé ba papa’y. Créole réunionnais : Li la koz èk son papa. Français : Il a parlé à son père. En martiniquais, le pronom possessif (ici «y») est placé après le nom. Il est placé avant en créole réunionnais (son). «Palé» est pour nous une pièce du jeu de la marelle. «Ba» est la demande d’un bisou aux petits enfants. «Papa’y» martiniquais prète à confusion avec «papay» 24 Kréol la Rényon, lang kréol Dessi la Tèr : pa rienk in sèl kréol Pas un créole : des créoles Exemple 4 : Créole martiniquais : Sé timanmay la té ka benyen larivyè. Créole réunionnais : Bann marmay té i bègn / i bégné la riviér. Français : Les enfants se baignaient à la rivière. Le marqueur de pluriel est «sé» en créole martiniquais. Il est souvent bann en créole réunionnais. Exemple 5 : Créole martiniquais : Kisa ou lé? Créole réunionnais : Kosa ou i vé, don! Français : Que veux-tu donc? L’interrogatif kisa n’est employé que pour les objets en créole martiniquais. Kisa n’est employé que pour les humains en créole réunionnais. La même phrase a des sens complètement différents dans les deux langues créoles. Exemple 6 : Créole martiniquais : Man ja di yo. Créole réunionnais : Moin la fine di azot. Français : Je leur ai déjà dit. Les pronoms sujet et objet sont tout à fait différents : Man/moin, yo/azot. L’aspect accompli est indiqué par ja (inconnu en réunionnais) et par fine dans notre créole. En résumé : Les déterminants (possessifs, définis, indéfinis, démonstratifs) sont différents en créole martiniquais et créole réunionnais. Les pronoms sujets sont loin d’être toujours les mêmes. Les pronoms objets sont toujours différents. Les temps ne se marquent pas de la même façon, ni l’aspect. Le pluriel ne se marque pas de la même façon. Etc, etc, etc… Parler de “créole” au singulier est une affirmation idéologique non fondée. Au regard de la linguistique ceci est tout simplement faux. 25 Kréol la Rényon, lang kréol Karte bann kréol dessi La Tèr Carte des créoles dans le monde Les lettres entre parenthèses placées à la suite du nom de chaque langue créole indiquent la langue à laquelle a été empruntée la plus grande partie de son vocabulaire. CRIOULO (P) CRÉOLE HAWAÏEN (A) PAPIA KRISTANG (P) ZAMBOANGUENO (E) CABO VERDIENSE (P) KI NUBI (AR) KIRO TOK PISIN (A) CRÉOLES DES SEYCHELLES (F) SAO TOMENSE (P) PRINCIPIENSE (P) CRÉOLE ANGOLAIS (P) CRÉOLES DE LA RÉUNION (F) CRÉOLES DE L’ÎLE MAURICE (F) GULLAH (A) CRÉOLE DE LOUISIANE (F) CRÉOLE HAÏTIEN (F) CRÉOLE DE LA JAMAÏQUE (A) NEGERHOLLANDS (N) CRÉOLE DES ANTILLES (A) PAPIAMENTU (P) CRÉOLE DE BELIZE (A) AR : ARABE N : NÉERLANDAIS A : ANGLAIS F : FRANÇAIS P : PORTUGAIS E : ESPAGNOL CRÉOLE DE GUYANA (A) DJUKA (A) PALENQUERO (E) SRANAN (A) CRÉOLE DU SURINAM (N) SAMARACCAN (A, P) GUYANAIS (F) Extrait de Pour la science Dossier Les langues du Monde, Hors série octobre 1997 26 Pou mèt anlèr nout lang kréol n o i s s i z o p s e L . a l r é t i n i f i u o a n n o d a l r è p s N'i e , s u l p e d o r é l a u le go e s n a s é n o k a l n i o l i l p e s pous . l o é r k g n a l t u o n v u o r t r a i N' 27