Poyen-Bellisle, 1894 livre bien quelques textes, mais il s’agit en fait de formes brèves (proverbes ou énigmes). D’une part trop court pour se
livrer à de véritables analyses grammaticales. D’autre part, figement du genre invite à ne pas conclure trop vite : ces formes attestées ainsi à
l’extrême fin du XIXe siècle sont vraisemblablement particulièrement conservatrices : cf. comparaison avec proverbes Schoelcher, 1848 dans
Des colonies : il est certes intéressant de découvrir ces proverbes à ces époques du XIXe siècle, mais on ne peut guère tirer de conclusions
linguistiques (forme courte et figée). A noter encore des scrupules phonétiques de Poyen-Bellisle intéressants (cf. transcription), mais sa notation
se révèle quand même approximative, au moins en matière de frontière de mots : cf. « lu wa » (dans « kaj lu wa kase » = la maison du roi est
brisée, p. 55). En outre, pour notre propos ici, Poyen-Bellisle qui considère que le créole est « à peu près le même » dans toutes les Antilles, tout
en reconnaissant qu’il existe « des variations dialectales, ne précise pas où on été faites ses collectes, et il ne nous permet pas de disposer ainsi
des repères nécessaires pour l’analyse des dialectes. Si Poyen-Bellisle est né au Moule (Guadeloupe), il a fait ses études au Lycée de Bordeaux,
puis au Département des Langues Romanes de l’Université de Johns Hopkins à Baltimore, puis fut nommé « Honorary Fellow » à l’Université de
Chicago, où il soutint le Ph. D. auquel nous faisons allusion.