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Coudert Frères) et les banques dominaient et les rares entreprises industrielles
américaines qui avaient des ambitions de développement mondial n’étaient présentes à
l’AmCham, « conservatoire d’américanité » (Fouché 1999), que pour des raisons
purement mondaines. Au temps des pionniers solidaires dans un monde prestigieux,
c’est une logique de commerçants, dominants parmi les entreprises américaines, qui
animait l’AmCham, dont l’influence était, globalement, limitée mais dont tous les
membres partageaient les mêmes objectifs.
Dans la guerre et la crise, les entreprises américaines tentèrent de maintenir leur
solidarité malgré les conflits politiques (à propos des dettes de guerre) et entre les deux
guerres, l’AmCham suivit, avec difficulté, les hésitations et les changements de la
politique du gouvernement américain. Après 1918, la politique américaine vis-à-vis de
l’investissement à l’étranger était versatile, ce qui contraignit les entreprises américaines
à des adaptations constantes et n’encouragea pas les implantations industrielles. Dans la
Crise, elle joua un rôle actif, et parfois critiqué, dans la gestion des quotas d’importation
et ses membres, comme E. Baldwin, que nous avons choisi pour illustrer cette période,
sont souvent associés aux opérations anti-concurrentielles caractéristiques de l’époque.
Contraintes à une stratégie « opportuniste », les entreprises ne se trouvèrent pas
facilement des intérêts et des objectifs communs et l’influence des entreprises
étrangères resta limitée. Pendant cette période, l’AmCham suivit sans les maîtriser les
variations désordonnées de son environnement et les représentants des entreprises
américaines furent parfois entrainés dans des opérations complexes et aventureuses
(gestion des surplus américains après 1918, organisation des commissions de quotas
dans les années 1930).
Pendant les deux guerres mondiales qui vont marquer cette période, l’AmCham
témoigna d’une fausse neutralité et d’une réelle solidarité avec son pays d’accueil,
surtout dans la Première Guerre Mondiale. Pendant l’Occupation allemande, les
entreprises américaines se comportaient comme leurs homologues françaises.
Pour lutter contre la concurrence européenne, les entreprises américaines devaient
renforcer leur présence en France mais elles hésitaient sur les moyens à mettre en
œuvre : licence, joint-venture ou implantation greenfield. Cependant, aucun modèle-
type d’implantation ne se dégage et les échecs furent nombreux. La seule façon de