Mme Murphy-Chanéac, Magellan/Tenochtitlan, nouveaux horizons Page 3
II. COMME L’ILLUSTRE LE VOYAGE DE MAGELLAN, LES EUROPEENS DECOUVRENT DE
NOUVEAUX HORIZONS ET ELARGISSENT LE MONDE
A. La découverte des espaces
Les Portugais et les Espagnols découvrent un nouveau continent
Quelques années avant Vasco de Gama, Christophe Colomb, Génois au service des rois
d’Espagne, essaie lui aussi d’atteindre l’Asie. Sachant que la Terre est ronde, il cherche une route
par l’ouest, en traversant l’Atlantique. Le 12octobre 1492, il touche terre dans une île qu’il pense
proche du Japon et de la Chine.
Pourtant, sans le chercher, Colomb a trouvé un monde dont l’Europe ne soupçonnait pas
l’existence. Le premier à le comprendre, l’italien Amerigo Vespucci, est à l’origine de son nom :
l’Amérique.
Les Espagnols veulent encore atteindre l’Asie par l’ouest. En cherchant ce passage, Magellan
contourne l’Amérique par le sud en 1520, traverse le Pacifique et atteint les Philippines en mars
1521. Après sa mort, un de ses navires rejoint l’Europe en septembre 1522 : c’est la première
navigation autour du monde.
D’autres viendront découvrir de nouveaux espaces : J Cartier, Jean Cabot au Nord
Les Européens s’implantent aussi en Asie
Les Portugais veulent à la fois détourner la route des épices vers l’Atlantique, et en prendre le
contrôle dans l’océan Indien. Ils installent des comptoirs commerciaux à Calicut et à Cochin, puis
se lancent à la conquête de ports majeurs Goa en 1510, Malacca en 1511. Ils atteignent la Chine
en 1513 et obtiennent de s’installer à Macao en 1557. En 1543, ils sont au Japon .
Leur irruption désorganise un temps les réseaux traditionnels d’échange. Toutefois, peu
nombreux, les Portugais ne parviennent pas à détourner le commerce à leur seul profit et les
réseaux anciens se reconstituent.
Les Portugais conservent leurs conquêtes. Aux Moluques, ils favorisent la culture des épices pour
le marché européen. En 1521, Magellan arrive aux Philippines et les Espagnols y fondent Manille
en 1571, qui devient un relais entre l’Amérique et l’Asie.
Les Européens s’emploient à diffuser le catholicisme en Asie. Le jésuite italien Matteo Ricci
parvient ainsi à s’installer à Pékin à la fin du XVIe siècle. Mais, considéré au Japon comme une
menace pour l’indépendance, le catholicisme y est interdit en 1597, et les Portugais sont expulsés
en 1614.
À la fin du XVIème siècle, d’autres Européens pénètrent en Asie les Hollandais, bientôt suivis par
les Anglais, concurrencent Espagnols et Portugais.
B. La découverte de l’Autre
Les Européens entrent en contact avec des populations qu’ils n’ont jusque-là jamais rencontrées.
Il peut s’agir de peuples dont ils connaissent l’existence, comme en Inde, ou totalement inconnus.
Les structures politiques qu’ils découvrent sont aussi très diverses, des tribus des Antilles aux
empires très organisés des Incas et des Aztèques.
L’accueil fait aux Européens est variable. Ainsi, dans les Antilles, le premier contact, pacifique, est
suivi d’attaques indigènes.
Ces découvertes bouleversent la vision que les Européens ont du monde. La connaissance qu’ils
en ont doit être révisée en fonction des informations que fournit chaque nouveau voyage.
C. L’élargissement du monde et sa nouvelle conception
Mais la conséquence la plus importante est une nouvelle vision du monde: il existe un autre
continent, l’Amérique.
À un monde qui semblait, pour les chrétiens du Moyen Âge, centré sur Jérusalem, se substitue
un monde qui n’a pas de centre et où vivent des peuples dont la Bible ne dit rien. Jérusalem, lieu
de la révélation divine pour les chrétiens, n’étant plus le centre du monde, c’est toute la
conception médiévale de l’univers qui s’effondre.