SOMMAIRE Président : J.-J. TUECH (Rouen) Modérateurs : O. GLEHEN (Lyon) D. ELIAS (Villejuif) 1. Indications actuelles de la CHIP. F. QUENET (Montpellier) 2. Patients à haut risque de carcinose C. HONORE (Villejuif) Découverte d’une carcinose péritonéale synchrone : 3. Quels patients confier pour une CHIP? M. POCARD (Paris) 4. Gestes à éviter E. COTTE (Lyon) 5. Essais en cours L. SCHWARZ (Rouen) FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs INDICATIONS ACTUELLES DE LA CYTOREDUCTION ASSOCIEE A LA CHIMIOHYPERTHERMIE INTRA-PERITONEALE DANS LE TRAITEMENT DES CARCINOSES PERITONEALES F.Quénet, S.Carrère Depuis plus d’une quinzaine d’années, le développement des techniques de cytoréduction maximale associée à une chimio-hyperthermie intra péritonéale per opératoire a permis de transformer radicalement le pronostic des carcinoses péritonéales qu’elles soient primitives ou secondaires. Le concept développé initialement par Spratt puis Sugarbaker repose sur la réalisation concomitante d’une chirurgie et d’une chimiothérapie, chacune spécifique: La chirurgie de cytoréduction maximale (CCR) répond à des techniques désormais parfaitement codifiées et reproductibles, correspondant aux six manœuvres de péritonectomies décrites initialement par Sugarbaker(1). Elles permettent l’éradication macroscopique de carcinoses dont le volume et la diffusion dans la cavité péritonéale peuvent parfois apparaitre pour le non spécialiste comme difficilement compatible avec les possibilités chirurgicales. Elle met en œuvre des techniques originales et spécifiques qui doivent être réalisées et enseignées par des opérateurs aguerris à ces interventions. La chimiothérapie est également particulière: Par son timing puisqu’elle est immédiate après l’exérèse des lésions. En effet elle doit intervenir avant que les cellules tumorales ne soient piégées dans les dépôts de fibrine qui recouvrent en quelques minutes les surfaces cruentées. Par sa voie d’administration, intra péritonéale, permettant d’utiliser des concentrations de produits de chimiothérapies de 20 à 400 fois supérieures à celles atteintes par administration intraveineuse, en fonction du poids moléculaire du produit utilisé (2). Par l’utilisation de l’hyperthermie, qui permet un accroissement de l’action cytotoxique des drogues du fait des mécanismes suivants : Effet destructeur propre de la chaleur sur les tissus, les cellules tumorales étant plus thermosensibles par déficit de compensation vasculaire à l’accroissement thermique des tissus tumoraux. Effet potentialisant la chimiothérapie Meilleure pénétration intra-tissulaire et intracellulaire En constant développement depuis l’origine, comme en témoignent les nombreux essais thérapeutiques en cours, les techniques de CCR plus CHIP initialement développées dans les maladies rares du péritoine (essentiellement mésothéliomes et pseudomyxomes péritonéaux) sont également disponibles dans le traitement des carcinoses secondaires FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs beaucoup plus fréquentes que sont les carcinoses d’origine colorectale, gastrique et ovarienne. Les résultats obtenus permettent de dégager dès à présent des indications formelles et d’autres encore en devenir. Toutefois, compte tenu de la lourdeur relative de ces procédures, les contre-indications générales à leur emploi sont toujours : Un mauvais état général Un âge supérieur à 75 ans La présence de localisations métastatiques extra-abdominales La présence d’une carcinose que son volume ou sa diffusion rendrait non résécable. En effet, la qualité et le caractère macroscopiquement complet de la résection sont, quelque soit la maladie péritonéale en cause, un des facteurs majeurs du pronostic et donc du résultat thérapeutique. Seul un minime reliquat tumoral millimétrique est toléré dans certains cas (car considéré comme compatible avec la pénétration intra tissulaire de la chimiothérapie) mais la résection macroscopiquement complète demeure toujours l’objectif prioritaire (3). Maladies rares du péritoine Pseudomyxomes péritonéaux Le pseudomyxome péritonéal (PMP) est cliniquement défini par la présence d’une ascite gélatineuse, due à la présence de cellules tumorales productrices de mucine implantées sur les surfaces péritonéales. Pendant longtemps, le traitement du PMP s’est appuyé sur une chirurgie de cytoréduction isolée. Avant la diffusion des techniques de chimiohyperthermie intra-péritonéale (CHIP), le traitement a consisté à réaliser un « debulking » chirurgical itératif. L’analyse de ces séries rétrospectives historiques, devrait nous renseigner sur l’histoire naturelle de la maladie et nous aider à définir ce que doit être aujourd’hui le traitement moderne, optimal, du PMP. Cependant, le caractère pauci, voir asymptomatique du PMP (On estime la fréquence des découvertes asymptomatiques du PMP à environ 20%), son évolution indolente et souvent spontanément longue, ainsi que le faible effectif de patients dans les études, rendent difficile l’évaluation objective de ces traitements chirurgicaux isolés (4,5). Au cours de son évolution, le PMP demeure longtemps accessible à une résection chirurgicale étendue et potentiellement curatrice car sa physiopathologie est marquée par un faible pouvoir invasif des dépôts tumoraux péritonéaux dans les tissus sous péritonéaux, FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs conduisant à un phénomène d’épargne viscérale relatif, appelé phénomène de « redistribution » (6). L’analyse de la littérature consacrée au traitement strictement chirurgical (sans chip) du pseudomyxome retrouve principalement d’anciennes séries telle celle de Gough (7), qui rapporte 56 patients traités par debulking chirurgical itératif sur une période de 26 ans entre 1957 et 1983 avec un suivi médian de 12 ans. Les gestes chirurgicaux réalisés dans le cadre du debulking n’ont permis l’éradication complète des lésions péritonéales que dans 20% des casDans ces conditions, il obtient 53% de survie globale à 5 ans et 32% de survie à 10 ans ce qui est fort peu dans une pathologie d’évolution lente telle que le PMP. 97% de ses patients présentent une récidive péritonéale au terme de la durée de suivi et 67% des patients ont donc du être opérés à au moins deux reprises. Plus récemment, l’équipe du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center(8) a analysé 97 PMP traités par debulking itératif (en moyenne 2,2 laparotomies) sur une période de 22 ans (19802002). 31% des patients avaient toutefois bénéficié d’une chimiothérapie intra-péritonéale. Pour la première fois cette étude utilise une classification de l’étendue de la cytotoréduction répartie en trois catégories. Ainsi, un patient sur cinq, a du subir au moins trois laparotomies. Seuls 55% des patients ont pu bénéficier d’une résection complète des lésions péritonéales alors que plus le nombre de laparotomies augmente, moins la cytoréduction peut être complète. Le taux de survie globale à 10 ans est de 21%, le délai moyen de survenue d’une récidive est de 24 mois, le taux de récidive globale étant de 91%. Le taux très élevé de récidives péritonéales des traitements exclusivement chirurgicaux plaide pour un renforcement de l’efficacité locale, intrapéritonéale, des moyens thérapeutiques. La réalisation combinée d’une chirurgie de cytoréduction maximale et d’une chimiothérapie intrapéritonéale peropératoire poursuit donc cet objectif en agissant sur une maladie résiduelle péritonéale réduite au maximum par une chirurgie d’exérèse péritonéale et viscérale volontiers agressive. L’approche moderne du traitement du PMP doit pouvoir proposer un traitement ne comprenant le plus souvent qu’une seule intervention chirurgicale, permettant d’obtenir de longues durées de survie sans récidive et pour les formes histologiques les plus favorables une authentique guérison, d’autant que le nombre de patients porteurs de formes évoluées diminue aujourd’hui au profit de PMP de découverte précoce dans lesquels la chirurgie proposée sera moins lourde et plus efficace. De très nombreuses séries sont disponibles dans la littérature et sont résumées dans le tableau 1. La plus intéressante est sans doute la grande collecte multicentrique mondiale réalisée par T.Chua en 2012(9), regroupant 2298 patients. Elle permettait de retrouver un taux de survie médian de plus de 16 ans, avec un taux de survie sans récidive de plus de 8 ans. En analyse uni et multivariée, l’utilisation de la chip était favorablement corrélée au taux de FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs survie sans récidive, témoignant de l’effet bénéfique de la chimiothérapie sur la prévention des rechutes. L’ensemble de ces résultats a permis à la CCR plus CHIP de devenir le standard thérapeutique du pseudomyxome péritonéal. Les adénocarcinomes appendiculaires Ils sont souvent confondus avec les PMP mais n’en partagent ni le mode évolutif ni le pronostic. Dans de tel cas, la CCR plus CHIP permet d’obtenir une survie médiane de 77 mois avec 46% de survie à 5ans dans la série de l’AFC(10). La CHIP est donc, là aussi, le standard thérapeutique en association avec une chimiothérapie systémique le plus souvent à base de FOLFOX. Séries (n) Deraco (33) 97 Follow up (Months) 29 Elias (105) 80 48 70% Sugarbaker (385) 86 80 38 62 Elias AFC (301) 73 55 Loungnarath (27) 52 23 Moran (100) 72 30 70 Smeenk (103) 60 >50 51 56 Chua (2298) 74 63 36 SSR=8,5 ans 5 yr OS (%) 10 yr OS (%) NED/SSR (N/%) 74 Mésothéliome péritonéal Le mésothéliome péritonéal est une entité rare, 2,2 cas par million d’habitants et par an. Subdivisé en plusieurs sous-types histologiques de pronostic très différents (tableau 2)(10). Type histologique Survie médiane (mois) Multikystique >54 Epithélioïde 63 Mixte/Sarcomatoïde 16 Tableau 2 : pronostic en fonction du type histologique (Chua Surg Clin North Am Oct 2012 vol 21) Il se caractérise par une évolution longtemps cantonnée à la seule cavité péritonéale. Une approche locorégionale agressive semble donc justifiée et a conduit ici aussi à la réalisation FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs de CCR plus CHIP. Les traitements chirurgicaux traditionnels s’étant quant à eux révélés fort peu efficaces, qu’il s’agisse de la chirurgie seule (tableau 3) ou à contrario de la chimiothérapie intra péritonéale seule comme dans le travail de Markmann qui obtient ainsi 19 mois de médiane de survie globale (11). Dans le mésothéliome, le caractère primitif de la lésion a de surcroit conduit à modifier les techniques de péritonectomie, qui s’intéresseront aux surfaces péritonéales non envahies par la maladie macroscopique, réalisant ainsi de véritables péritonectomies subtotales. Baratti a réalisé dans cet esprit une étude comparant péritonectomies selectives et subtotale, montrant un net bénéfice pour ces dernières : 64 versus 40% de survie à 5 ans(12). La rareté de cette pathologie rendant difficile la réalisation d’études de phase III, seules des études rétrospectives sont disponibles et en particulier la plus importante, publiée par T.Yan, regroupant plus de 400 patients des plus importants centres mondiaux. Elle permet d’obtenir 53 mois de survie globale et respectivement 60 et 47% de survie à 3 et 5 ans (13). Author Patients Overall Survival (month) Antman 1988 37 15 Yates 1997 14 14 Neumann 1999 74 12 Eltabbakh 1999 15 12,5 Patients Overall Survival (month) 18 26 Tab. 3 : Survie Chirurgie seule Author Park (1999) Loggie (2001) 34 Kerrigan (2002) 30 Feldman (2003) 49 92 Deraco (2003) 61 54% at 5 years Brigand (2006) 15 CC0/CC1: 37,8 Yan (2007) 100 52 Yan (2009) 405 53 Tab. 4 : Survie CCR plus CHIP FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs Comme dans le pseudomyxome, la supériorité des résultats obtenus par les techniques de CCR et CHIP, permet de les définir comme le standard thérapeutique actuel, parfois en association avec un protocole de chimiothérapie systémique associant alimpta et cisplatine(14). Autres maladies rares du péritoine D’autres pathologies plus rares peuvent également bénéficier de ces techniques. Il s’agit du psammocarcinome, d’évolution lente et de pronostic assez favorable, des carcinoses dues aux tumeurs desmoplastiques à petites cellules rondes, survenant chez l’enfant et l’adulte jeune et souvent de mauvais pronostic. Le carcinome séreux primitif péritonéal étant quant à lui à rapprocher du point de vue étiopathogénique du carcinome ovarien. Il est en effet de plus en plus contesté en tant qu’entité pathologique originale et semble en fait devoir son origine véritable à un carcinome tubaire infraclinique. Son traitement ne devrait donc peu différer de celui du carcinome ovarien. Carcinoses secondaires Colorectale La carcinose péritonéale est présente au moment du diagnostic dans environ 15% des cancers colorectaux. Son pronostic spontané très péjoratif l’a longtemps fait considérer comme une impasse thérapeutique où seuls les traitements palliatifs avaient leur place. Les drogues aujourd’hui validées pour la CHIP en phase II dans ces indications sont essentiellement l’oxaliplatine et la mitomycine C. la morbidité globale se situe entre 30 % et 50 % de grade III, IV avec une morbidité spécifiquement chirurgicale de l’ordre de 30 %. La mortalité opératoire est faible, inférieure à 4%. La survie des carcinoses d’origine colorectales a été mesurée grâce à plusieurs études de phase II. La survie globale à 5 ans était de 48,5 % avec une médiane de survie de 60 mois dans l’étude d’Elias qui utilisait l’oxaliplatine(15). Dans l’étude rétrospective multicentrique menée par Glehen, incluant 506 patients, la médiane de survie globale était de 19,2 mois malgré le biais que représente l’inclusion dans une étude rétrospective de procédures thérapeutiques hétérogènes(16). Enfin, l’étude monocentrique hollandaise de phase III randomisée comparant la CHIP à une chirurgie standard associée à une chimiothérapie type 5FU/ acide folinique, a montré un gain significatif de survie : une médiane de survie de 42.9 mois et 43 % de survie à 5 ans pour les patients dont l’exérèse est complète(17,18). Actuellement, malgré les progrès de la chimiothérapie systémique et des thérapies ciblées, la médiane de survie des CCRM non accessibles à une chirurgie de résection se situe au FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs mieux en dessous de 20 mois(19,20). Une étude s’est attaché à comparer le devenir de deux groupes de patients comparables en tout point quant à leur carcinose péritonéale. Le premier groupe a pu bénéficier de la chip car les patients ont eu accès à un centre pratiquant ce traitement, l’autre non, les patients ayant été orientés vers une structure de soin ne disposant pas à l’époque de ce moyen thérapeutique. Les médianes de survie sont très significativement différentes (p<0.0001) : 60 mois pour les patients traités par chip, 24 mois pour ceux n’en ayant pas bénéficié. Plus récemment, l’étude des 563 patients de la série de l’AFC rapportée par Elias retrouvait une survie médiane globale de 33 mois avec 41% de survie à 5 ans(21). Enfin dans la série bicentrique Montpellier-IGR de 146 patients traités par oxaliplatine et irinotécan la survie médiane était de 41 mois(22). Ces résultats placent désormais la CCR plus CHIP dans l’arsenal thérapeutique usuel du cancer colorectal métastatique. Il est en effet intéressant de noter que les chiffres de survie sont très semblables à ceux obtenus dans les stratégies combinées de traitement des métastases hépatiques des cancers colorectaux. Si nous sommes toujours dans l’attente des résultats des essais thérapeutiques en cours et en particulier d’ACCORD 15-PRODIGE 7 qui randomise la CHIP après CCR macroscopiquement complète, il semble hautement probable que la chirurgie de cytoréduction des carcinoses colorectales, ait acquis ses lettres de noblesse et fasse désormais parti intégrante de nos réflexions de rcp et de nos stratégies thérapeutiques. Pour autant, il est nécessaire d’en affiner les indications, en dégageant les contre-indications relatives à l’emploi de la CCR plus CHIP. Ces contre-indications sont : un syndrome occlusif du à des sténoses étagées, une progression de la carcinose authentifiée sous traitement systémique, la présence de plus de trois métastases hépatiques. Elias a récemment montré que la présence synchrone de métastases hépatiques n’était pas une contre-indication absolue. Les résultats obtenus grâce à la résection simultanée des deux sites hépatique et péritonéal demeurent encourageant si le PCI est <12 et le nombre de lésions hépatiques de moins de trois(23). La réponse à la chimiothérapie systémique est souvent considérée comme un préalable indispensable même si une étude montrait que la survie des patients répondeurs n’était pas significativement différente de celle des patients stables ou en progression(24). Enfin, deux critères sont, comme dans les autres maladies péritonéales, tout à fait primordiaux. Le premier est le caractère complet de la cytoréduction, le second est l’étendue de la carcinose. Plusieurs études montrent que l’on ne retrouve en effet aucun survivant à 5 ans si le PCI est supérieur à 20(3). FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs Les adénocarcinomes du grêle en carcinose Ils bénéficient également de la CCR plus CHIP avec des résultats proches de ceux du colorectal. La série de l’AFC retrouve 33% de survie à 5 ans(10). Carcinoses d’origine Gastrique Les résultats obtenus par la CCR plus CHIP dans les carcinoses d’origine gastrique sont beaucoup moins encourageant que dans les maladies rares ou le colorectal. Dans la série de l’AFC, la médiane de survie était de 15 mois avec 25% de survie à 5 ans pour les patients en résection complète (10). Seules quelques études de phase II à faible effectif, majoritairement asiatiques, ont montré des résultats significatifs en situation adjuvante. Aucun résultat significatif n’est publié en situation de récidive ou de rattrapage (25-27). En revanche, une littérature très fournie, semble montrer un net bénéfice en situation prophylactique. Un essai thérapeutique incluant une CHIP prophylactique (GASTRICHIP) et portant sur les tumeurs gastriques localement avancées T3 et T4 est sur le point de démarrer. Dans le cancer gastrique, la CHIP n’est donc pas encore validée et ne peut s’intégrer que dans un essai thérapeutique ou une réflexion de RCP en centre expert. Carcinome ovarien et Carcinome péritonéal primitif La chip n’est pas encore validée dans cette indication. Les études disponibles dans la littérature concernant cette pathologie sont souvent de faible niveau de preuve alors même qu’une méthode de délivrance de la chimiothérapie par cathéter intra-péritonéal a par ailleurs démontré une supériorité en termes de survie (28-30). La série multicentrique française retrouve toutefois 42 mois de médiane de survie pour des carcinoses ovariennes en récidive (31). Les essais thérapeutiques en cours en particulier CHIPOR qui randomise la CHIP après CCR complète en cas de première récidive platino-sensible, n’ont pas encore livrés leurs conclusions. Toutefois, l’histoire naturelle du carcinome ovarien plaide incontestablement en faveur de l’utilisation de cette approche qui mérite par conséquent une évaluation de qualité, en association aux traitements existants et prouvés efficaces. Références 1. Sugarbaker PH. Peritonectomy procedures. Ann Surg. 1995 Jan;221(1):29–42. 2. Elias D, Detroz B, Debaene B, Damia E, Leclercq B, Rougier P, et al. Treatment of peritoneal carcinomatosis by intraperitoneal chemo-hyperthermia: reliable and unreliable concepts. Hepatogastroenterology. 1994 Jun 1;41(3):207–13. FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs 3. Elias D, Quenet F, Goéré D. Current Status and Future Directions in the Treatment of Peritoneal Dissemination from Colorectal Carcinoma. Surgical Oncology Clinics of North America. 2012 Oct;21(4):611–23. 4. Esquivel J, Sugarbaker P. Clinical presentation of the Pseudomyxoma peritonei syndrome. Br J Surg. 2000 Oct 1;87(10):1414–8. 5. 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Cette situation fut souvent considérée comme palliative mais depuis l’avènement de traitements curatifs dont le plus emblématique est l’association d’une chirurgie de cytoréduction complète (CCRC) à une chimiohyperthermie intrapéritonéale (CHIP) permet d’obtenir chez les patients où l’atteinte péritonéale est isolée une survie à 5 ans de 40 à 51% dans les dernières séries [4], voire une guérison complète dans 16% des cas [5]. Le principal facteur pronostique et prédictif de guérison après CCRC plus CHIP est l’étendue de la carcinose [6,7]. Malgré tous les efforts et progrès réalisé afin de diagnostiquer plus précocement la CP, les méthodes non-invasives actuellement disponibles restent médiocres et seule la laparotomie exploratrice permet de diagnostiquer formellement une CP précoce [8,9]. On ne peut évidement pas proposer cette procédure a l’ensemble des patients opéré pour un CCR mais possédant un traitement potentiellement curatif, ont peut légitimement se poser la question d’en faire bénéficier la catégorie de patient à haut risque de récidive péritonéale. De nombreux facteurs de risque ont déjà été évoqués dans la littérature [10,11] mais ils l’ont souvent été sans base factuelle solide et/ou sans valeur chiffrée du taux de récidive péritonéale. Ce dernier point est capital en l’absence d’étude directement comparative afin de balancer d’une part le risque d’une procédure invasive, morbide et hors référentiel (telle une laparotomie exploratrice de « 2nd look » voire une CHIP préventive) et d’autre part le risque accru de récidive péritonéale, qui après chirurgie curative dans la population générale varie entre 4.2 et 6.3% [12-14]. Nous avons donc revu la littérature récente afin d’identifier les facteurs de risque mais surtout les taux de récidive péritonéale qui leur étaient associées afin de catégoriser ces derniers et éventuellement pouvoir justifier un traitement plus agressif. Au terme de ces recherches, les principaux facteurs de risque de récidive péritonéale identifiés sont : Carcinose péritonéale synchrone L’Incidence de CP synchrone au diagnostic d’un CCR varie entre 4,3% à 7,8% [6,14], isolée dans 33% à 58 % des cas [6,15,16]. Dans les séries rétrospectives de chirurgie de cytoréduction complète sans CHIP, les taux de récidive métastatique sous forme péritonéale diagnostiquée par méthode non invasive, varient entre 29% et 75% [15,17,18]. Dans la seule FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs étude prospective évaluant la récidive par laparotomie, le taux de récidive péritonéale à 1 an était de 54% [9]. On peut donc considérer que la présence d’une CP synchrone soit un facteur de très haut risque de récidive péritonéale. Il est donc probable que les facteurs de risque de CP synchrone puissent indirectement être des facteurs de risque mais leur influence étant difficilement chiffrable, il est prématuré de statuer sur ces derniers [6]. Enfin, il est intéressant de noter qu’après cytoréduction chirurgicale complète sans traitement intrapéritonéal, la récidive péritonéale est isolée dans 64% à 100% des cas [9,15,17]. Métastase(s) ovarienne(s) synchrone(s) Des métastases ovariennes synchrones sont retrouvées chez 0,8% à 7,4% des patientes opérées pour cancer colorectal, avec une carcinose péritonéale synchrone associée dans 29% à 72% des cas [18]. Deux études ont spécifiquement étudié le taux de récidive péritonéale chez les patientes présentant des métastases ovariennes isolées (sans carcinose péritonéale associée) [9,19]. Elles ont rapporté un taux de récidive péritonéale respectivement de 56% à 20 mois et de 62% à 1an [9 ,19]. Perforation tumorale L’incidence des tumeurs primitives perforées varie dans les séries récentes entre 1,6% et 5,4% [12,20,21]. La plus significative des études rétrospectives est une série comparant 89 patients avec un cancer colorectal perforé à 5462 avec une tumeur non perforée. Elle a rapporté un taux de récidive péritonéale à 5 ans (en incluant les récidives locale) de 27,5% dans le groupe « perforé » contre 11,1% dans le group « contrôle » (p=0,036) [12]. Les taux de récidives à distance par contre était le même dans les 2 groupes [12]. Dans une série prospective de « 2nd look » systématiques à 1 an, le taux de récidive péritonéale à était de 27% et il est probable que ce taux ait sous-estimé la valeur réelle car l’étude incluait aussi des patients avec perforation diastatique en amont d’un obstacle tumoral [9]. Aucune donnée dans la littérature n’est spécifiquement disponible sur les perforations iatrogènes. On peut néanmoins aisément supposer que leur valeur approche celle des tumeurs « naturellement » perforées. Envahissement séreux et/ou d’un organe de contact Le taux de tumeurs primitives coliques envahissant la séreuse et/ou un organe de contact est de 13,7% dans la plus large étude en cohorte disponible, portant sur 130762 patients [22]. Dans une revue de la littérature portant sur 4 études rétrospective non randomisées incluant 6 à 395 patients avec une tumeur T4, le taux de récidive péritonéale variait entre 8% et 19% [18]. Dans une étude plus récente, le risque de récidive péritonéale a été spécifiquement étudié au sein d’une population de 173 patients avec un CCR T3/T4 non FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs métastatique. De façon très intéressante, les taux de récidive péritonéale à 1 an et à 3 ans étaient de 4,5% et 9% pour les tumeurs T3 et de 15,6% et 36,7% pour les tumeurs T4 (p= 0.0076). La récidive péritonéale était isolée dans 62,5% [23]. Type histologique mucineux Les adénocarcinomes mucineux représentent entre 3 et 15% de tous les CCR [18]. Au moment du diagnostic, ils sont plus fréquemment à un stade avancé que dans les formes histologiques « classiques » et sont associé à une CP synchrone dans 11 à 75% des cas [24,25]. Dans une étude italienne récente, 22% des patients opérés pour un adénocarcinome mucineux T3/T4 ont présenté une récidive péritonéale après un délai médian de 12,7 mois [26]. La seule série disponible étudiant exclusivement l’impact du caractère histologique mucineux après résection curative rapporté sur 20 patients un taux de récidive péritonéale de 36%, mais sans précision sur le stade ni sur le délai [25]. Cette recherche a également permis de montrer que certains facteurs parfois évoqués dans la littérature [10,11] n’étaient pas significativement à haut risque voire souffraient d’un niveau de preuve insuffisant pour être en mesure de statuer. Cytologie péritonéale positive L’incidence de cytologie péritonéale positive, tous stades tumoraux et méthodes de détections confondus, varie entre 2,1% et 52% [18,27-29]. Plusieurs études et métaanalyses ont essayé de mieux préciser sa valeur prédictive et pronostique [18,27-29]. Il en ressort une hétérogénéité majeure au sein des équipes tant sur le rendement, les méthodes diagnostiques et le timing de réalisation, avec des taux de récidive péritonéale rapportés variant entre 9% et 36% [18]. Dans la seule étude prospective disponible portant sur 1364 patients dont 70,6% étaient atteint d’un cancer colorectal, le rendement de cytologie positive était de 5,7% dans les cancers coliques et de 0,6% dans les cancers rectaux, taux jugé faible par ses auteurs, mais surtout il a été montré une absence de corrélation entre cytologie positive et récidive péritonéale à 2 ans [29]. Chirurgie par laparoscopie Dans une méta-analyse récente portant sur 4067 patients, le taux de récidive péritonéale après chirurgie laparoscopique (1,11%) était comparable à celui observé par laparotomie (0,78%, p=0.707) [30]. FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs Envahissement ganglionnaire La seule étude récente disponible sur l’influence directe de l’envahissement ganglionnaire sur le taux de récidive péritonéale a montré que le statut ganglionnaire N2 était significativement prédictif (HR=1,27 ; p=0,026). Néanmoins, cette étude a majoritairement inclus des patients ayant reçu une chimiothérapie « dépassée » voire pas de chimiothérapie du tout. En étudiant spécifiquement les 624 patients ayant été opérés durant la période disposant de chimiothérapies « modernes », les seuls facteurs encore prédictifs de récidive péritonéale en analyse multivariée étaient l’envahissement séreux et/ou d’un organe de contact et la localisation primitive appendiculaire. L’envahissement ganglionnaire, bien qu’ayant un impact pronostic majeur ne sortait plus comme prédictif de récidive péritonéale. Autres Aucune étude n’a démontré que les tumeurs occlusives et/ou hémorragiques, bien que pronostiquement plus défavorables, ne soient un facteur de risque de récidive péritonéale [18]. Les données concernant la localisation tumorale sont totalement contradictoires à ce jour [14,31]. Notons enfin l’apparition d’études sur la valeur des biomarqueurs (tels IGF1, TIMP2, HIF1, VEGF et CTTGF) dans l’estimation du risque de récidive péritonéale qui bien qu’encore à stade exploratoire précoce, pourraient avoir une place majeure dans un future proche [32]. En conclusion, les données concernant les facteurs de risque de récidive péritonéale restent pauvres dans la littérature et sont souvent associées à un faible niveau de preuve. Elles permettent néanmoins d’identifier plusieurs catégories de patients : à très haut risque (tumeurs avec CP synchrone, métastases ovariennes synchrones, perforation tumorale), à haut risque (tumeurs avec envahissement séreux et/ou d’un organe de contact, type histologique mucineux), à risque « standard » (tumeurs occlusives et/ou hémorragiques, envahissement ganglionnaire, chirurgie par laparoscopie) et à risque indéterminé (cytologie péritonéale positive). La question qui se pose maintenant est ce qu’il faut faire de ces données. Pour les patients à très haut risques, certaines équipes ont déjà résolu le problème et proposent la réalisation systématique d’une CHIP en cas de découverte peropératoire ou d’une laparotomie de « 2nd look » si un traitement curatif complet (CRCC plus CHIP) n’avait pu être directement réalisé. Un essai de phase III randomisé comparant cette attitude à une surveillance « classique » est d’ailleurs actuellement en cours (PROPHYLOCHIP, NCT01226394). Pour les patients à haut risque, la réponse est actuellement moins évidente car d’une part le niveau de preuve des données disponibles est encore plus faible et que d’autre part la pondération entre un risque jugeable « intermédiaire » et une morbidité liée à un traitement préventif potentiellement très invasif est plus ténue. Seule deux études ont FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs évalué la réalisation d’une CHIP adjuvante chez respectivement 40 patients opérés pour un CCR « classique » T3/T4 et 25 patients opérés pour un adénocarcinome mucineux T3/T4 sans CP associée [26,33]. Après ce traitement, les auteurs ont rapporté des taux de récidive péritonéale respectifs de 0% après un suivi médian de 17 mois et de 4% après un suivi médian de 37,8 mois [26,33]. Pour rappel, dans le groupe « contrôle » de l’étude italienne, le taux de récidive péritonéale après le même suivi était de 22%, démontrant un bénéfice significatif (p<0,05) [26]. Ce traitement n’est évidemment acceptable que s’il n’est pas associé à une majoration significative des complications. Sur ce point, les données sont encore balbutiantes mais bien que la morbidité dans ces séries ait été très variable (4% vs. 40%), la mortalité postopératoire est resté faible avec 1 décès sur les 65 patients traités, ce qui est comparable à la mortalité rapportée dans les CCR opérés électivement [34]. FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs Références 1. Chu DZ, Lang NP, Thompson C, Osteen PK, Westbrook KC. Peritoneal carcinomatosis in nongynecologic malignancy. A prospective study of prognostic factors. Cancer. 1989 Jan 15;63(2):364-7. 2. Sadeghi B, Arvieux C, Glehen O, Beaujard AC, Rivoire M, Baulieux J, Fontaumard E, Brachet A, Caillot JL, Faure JL, Porcheron J, Peix JL, François Y, Vignal J, Gilly FN. Peritoneal carcinomatosis from non-gynecologic malignancies: results of the EVOCAPE 1 multicentric prospective study. Cancer. 2000 Jan 15;88(2):358-63. 3. Jayne DG, Fook S, Loi C, Seow-Choen F. Peritoneal carcinomatosis from colorectal cancer. 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Le pronostic spontané est très défavorable (médiane de survie à 12 mois) (1-3). Depuis une vingtaine d’années, plusieurs équipes ont développé des traitements associant une chirurgie de cytoréduction et une chimiothérapie hyperthermie intrapéritonéale (CHIP). Les résultats de ces traitements laissent envisager des perspectives curatives, et des survies prolongées chez des malades sélectionnés (4). Cette approche thérapeutique est devenue le traitement de référence des carcinoses péritonéales d’origine colorectale, des pseudomyxomes et mésothéliomes péritonéaux (recommandations Inca et SFCD). Ces données imposent des changements importants de stratégies diagnostiques et thérapeutiques dans notre pratique quotidienne. L’ « ouverture-fermeture » qui était la règle des cinquante dernières années, face à une CP, doit être abandonnée. Le péritoine doit être considéré comme un organe, au même titre que le foie et le poumon, et la carcinose péritonéale peut-être traitée de façon curative comme c’est le cas des métastases hépatiques ou pulmonaires. Il faut envisager à chaque fois en cas de découverte d’une CP la possibilité d’un traitement à visée curative. De nouvelles recommandations et de nouveaux reflexes sont à diffuser et à appliquer face au diagnostic d’une CP afin de ne pas compromettre les chances pour le patient d’accéder à un traitement à visée curative. Respecter le péritoine Les mécanismes biomoléculaires d’implantation tumorale sont différents sur une surface péritonéale saine (dans ce cas, l’implantation se fait par l’intermédiaire des récepteurs CD44 présents à la surface des cellules tumorales) et une surface opératoire cruentée dépourvue de péritoine. Dans ce cas, les cellules tumorales colonisent massivement et précocement les zones dépéritonisées, cette dissémination ne pouvant être éviter par un lavage postopératoire quel que soit le type de solution (5-6). Au moment de la phase précoce de la FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs cicatrisation, un dépôt temporaire de fibrine recouvre ces sites traumatisés. Les cellules tumorales circulant dans la cavité péritonéale sont retenues dans ces dépôts de protéines par différents mécanismes d’ « entrappement cellulaire ». Le péritoine constitue donc la toute première ligne de défense de notre organisme à l’intérieur de la cavité abdominale. L’ouvrir, le réséquer ou le traumatiser, dans un contexte de carcinose, c’est prendre le risque d’un ensemencement des plans de clivages chirurgicaux et d’une dissémination sous-péritonéale de la maladie (espace rétropéritonéaux et paroi abdominale). C’est aussi favoriser la formation d’adhérences tumorales et la séquestration d’amas de cellules tumorales, piégées dans un sanctuaire les protégeant de la chimiothérapie, qu’il s ‘agissent d’une chimiothérapie systémique (cellules sans néovascularisation) ou intrapéritonéale (cellules piégées dans les adhérences). Si le patient doit être réopéré à visée curative (chirurgie de cytoréduction complète et CHIP), la création de brèches péritonéales et l’ouverture de plans anatomiques vont conduire à nécessiter une chirurgie plus large, plus difficile, plus mutilante (donc possiblement plus morbide) et potentiellement moins radicale. C’est particulièrement le cas après dissection des uretères, du curage lombo-aortique le long de la veine cave et de l’aorte, et dans le pelvis après exérèse rectale ou hystérectomie. Un geste lourd avec résection digestive d’emblée est par ailleurs pourvoyeur d’éventuelles complications pouvant retarder la mise en route d’une chimiothérapie systémique ou la réalisation secondaire d’une CHIP. Si une démarche à visée curative est envisageable, il faut donc tout faire pour respecter le péritoine, en évitant les chirurgies extensives, délabrantes et inutiles si la chirurgie ne peut être suivie immédiatement d’une CHIP. Recommandations en cas de diagnostic d’une carcinose péritonéale On peut faire plusieurs recommandations en fonction des différentes situations cliniques. En cas de démarche palliative Si manifestement le patient n’est pas candidat à un geste curatif (mauvais état général, métastases extrapéritonéales multiples non résécables), une carcinose limitée peut-être réséquée avec la tumeur primitive. En revanche, une carcinose extensive pousse à réaliser un geste simple et symptomatique. Il faut toutefois garder en tête que les paramètres contreindiquant à priori un traitement à visée curative peuvent évoluer avec le temps (amélioration de l’état général ou contrôle de la maladie métastatique sous chimiothérapie systémique) et rendre le patient accessible plus tard à un traitement plus ambitieux. FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs En cas de découverte fortuite d’une CP pour une tumeur pauci-symptomatique dans un centre non-expert. Il faut réaliser une biopsie à visée diagnostique d’une lésion de carcinose et faire la description détaillée des lésions. La stadification des lésions sera faite au mieux par le Peritoneal Cancer Index (PCI) de Sugarbaker (7). Les photos et films seront par ailleurs très utiles au centre expert pour juger secondairement de la résécabilité de la carcinose ou de la réponse à une chimiothérapie systémique néoadjuvante. Il faut éviter une chirurgie d’exérèse et limiter au maximum les traumatismes péritonéaux notamment éviter la mise en place de drains abdominaux (favorisant l’essaimage tumoral dans la paroi abdominal). Une chirurgie de cytoréduction complète, si elle possible, en association avec une CHIP sera effectuée dans un centre expert après ou sans chimiothérapie systémique néoadjuvante, en fonction de l’étiologie de la carcinose (8). En cas de découverte peropératoire d’une CP dans un contexte d’occlusion dans un centre non-expert Si une démarche à visée curative est envisageable, il est recommandé de réaliser une biopsie d’une lésion de carcinose, de faire une description détaillée des lésions de carcinoses et d’effectuer pour la levée de l’occlusion, le geste le plus simple avec le moins de dissection possible (stomie de proche amont par exemple). Là encore tout drainage dans la mesure du possible est à éviter. Cette démarche permettra, dans un second temps, d’envisager l’association chirurgie de cytoréduction et CHIP en fonction de l’étiologie et de l’évolution. En cas de suspicion préopératoire de CP Lorsque la CP est suspectée sur le bilan d’imagerie préopératoire (nodules ou épanchements péritonéaux) et en cas de démarche à visée curative, il est recommandé de réaliser une coelioscopie première afin de confirmer le diagnostic. Lors de cette coelioscopie des biopsies péritonéales seront réalisées ainsi qu’un description détaillée de la CP (photos et films +++). Cette coelioscopie sera réaliser en plaçant les trocarts sur la ligne médiane afin de pouvoir réséquer les trajets ultérieurement si un traitement par chirurgie de cytoréduction et CHIP est indiqué. La encore, aucun geste de résection ne doit être réaliser dans la mesure du possible et il convient de limiter au maximum le traumatisme péritonéal. FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs Conclusion La CP aujourd’hui ne doit plus être considéré comme le stade terminal de la maladie. Une prise en charge à visée curative peut être proposée dans certaines situations et celle-ci doit être envisagée à chaque fois que possible. En cas de découverte d’une CP dans un centre non-expert, certaines recommandations doivent être appliquées afin de permettre au patient d’accéder dans de bonnes conditions à un traitement par chirurgie de cytoréduction et CHIP. La principale de ces recommandations est le respect du péritoine qui constitue la première ligne de défense du patient vis à vis de sa maladie péritonéale. Références 1. Jayne DG, Fook S, Loi C, Seow-Choen F. Peritoneal carcinomatosis from colorectal cancer. Br J Surg 2002 Dec;89(12):1545-50. 2. Sadeghi B, Arvieux C, Glehen O, et al. Peritoneal carcinomatosis from non- gynecologic malignancies: results of the EVOCAPE 1 multicentric prospective study. 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Passot G, Vaudoyer D, Cotte E et al. Progression following neoadjuvant systemic chemotherapy may not be a contraindication to a curative approach for colorectal carcinomatosis. Ann Surg 2012 Jul;256(1):125-9. FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs DECOUVERTE D'UNE CARCINOSE PERITONEALE SYNCHRONE : QUELS PATIENTS ADRESSER POUR UNE CHIP ? M. Pocard Hôpital Lariboisière, 2 rue Ambroise Paré 75010 Paris - Service de chirurgie digestive carcinologique - Centre national de référence des cancers rares du péritoine RENAPE Etat de la question : Les métastases péritonéales peuvent être synchrones au diagnostic du cancer colorectal (CCR). Cette situation est de fréquence exacte inconnue, mais doit probablement être proche de 5% des cancers colorectaux, soit 2000 cas par an pour la France. Ce diagnostic d’extension de la maladie tumorale doit faire choisir, comme lors de la découverte de métastases hépatiques synchrones, si la prise en charge est à but curatif ou à but palliatif (1). De façon trop schématique, un homme de 80 ans chez qui une ascite clinique et des douleurs abdominales ont conduit à faire le diagnostic d’un CCR doit avoir une prise en charge d’emblée structurée sur sa qualité de vie. Cette prise en charge doit donc confirmer le diagnostic de métastases péritonéales avec une cytologie sur une ponction d’ascite puis chercher à éviter toute chirurgie puisque la durée de vie estimée du patient est inférieure à 6 mois. De la même façon schématique, un homme de 45 ans chez qui une coloscopie de dépistage a conduit au diagnostic de CCR et pour lequel en per opératoire lors de la laparoscopie initialement prévue pour traiter un cancer localisé, un nodule de carcinose est visualisé sur une coupole, doit avoir une chirurgie ajournée. La biopsie doit confirmer la carcinose. La laparoscopie doit être réalisée en évitant de placer en triangulation des trocarts dans les flancs, car ceux ci peuvent devenir des sites d’implants péritonéaux. Cette laparoscopie doit calculer un PCI et celui ci doit être reporté sur le CRO avec en particulier la description des atteintes du mésentère et des coupoles. Une conférence de consensus avait fait cette demande, qui est rarement appliquée (2). Ce patient doit avoir une chirurgie du CCR en même temps qu’une laparotomie d’exérèse des métastases péritonéales et une chimiothérapie intrapéritonéale, en étant référé sur un des vingt centres réalisant cette chirurgie. La réalisation d’une stratégie de chimiothérapie néo-adjuvante est souvent privilégiée sans support scientifique fort, par analogie avec les métastases hépatiques, mais permet aussi de s’organiser et de référer le patient. La tumeur est non symptomatique, il est donc possible d’adresser le patient sur un centre expert pour que toute la chirurgie soit réalisée lors de la même intervention. Cette chirurgie unique FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs diminue très probablement la morbi-mortalité comme cela a été montré dans les pseudomyxome péritonéaux ou chaque intervention réalisée avant celle du centre spécialisé diminue la survie (3). L’ouverture du péritoine, en particulier dans le pelvis et la dissection latérale et antérieure du rectum va totalement modifier l’évolution de la carcinose qui pourra ensuite envahir l’espace pré rectal, la prostate ou les vésicules séminales conduisant à ne laisser comme seule solution qu’une pelvectomie pour faire l’exérèse des lésions. Enfin, la carcinose péritonéale n’ayant pas été vue sur le bilan préopératoire et sur le scanner, elle est forcément limitée. Si l’index Péritonéal (IPC) est inférieur à 6, comme une carcinose limitée, la probabilité de survie à 5 ans est de plus de 50%, alors qu’elle est de moins de 5% en l’absence de chirurgie de la carcinose et de chimiothérapie intrapérionéale (4). Il y a donc des situations ou le fait d’ajourner la chirurgie et de l’orienter vers un centre capable de faire une CHIP est bénéfique pour le patient. Situations ou la poursuite de l’exérèse de la tumeur primitive colique sans stratégie thérapeutique, en laparoscopie, et sans inclure une chimiothérapie intrapéritonéale est une perte de chance. Bien évidemment la pratique clinique est souvent moins caricaturale, plus complexe et le chirurgien est seul lors de l’intervention même si le recours à un avis téléphonique devrait être plus fréquent. Dans le but d’aider à une prise de décision au bloc opératoire, ou en RCP lorsque la carcinose est suspectée sur l’imagerie préopératoire, des critères permettant d’exclure le patient d’une stratégie de CHIP, ont été discutés et revus à diverses occasion (ref Journée des chip ou congrès Upsala). Toutefois ces critères sont non validés par des études cliniques et reposent sur les choix collégiaux ce qui classe leur niveau entre C et D. Prendre un avis auprès d’une équipe de chirurgie péritonéale reste la meilleure attitude en cas de doute sur la possibilité d’une chirurgie en centre spécialisé. Trois éléments peuvent gouverner la réflexion (tableau I): i) le patient doit pouvoir supporter une chirurgie complexe et prolongée mais aussi une éventuelle complication ii) l’exérèse de la carcinose doit être complète CC0 iii) le processus métastatique doit être contrôlé ou contrôlable. Il est important que les chirurgiens connaissent ces situations. L’efficacité de la chirurgie des métastases péritonéales n’est plus à démontrer. La seule raison conduisant à faire l’exérèse d’une carcinose péritonéale en même temps que l’exérèse d’un cancer colique, autre que FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs minime et localisée au quadrant ou ce situ le cancer colique, est de considérer que la situation rend impossible la réalisation d’une chirurgie dans un centre spécialisé. Si ce n’est pas le cas c’est une perte de chance pour le patient. Tableau I : Trois éléments doivent gouverner la réflexion en cas de découverte fortuite d’un carcinose péritonéale lors d’une chirurgie programmée de cancer colique. Critères Il faut Au mieux statut OMS ou Moins de 75 ans supporter la performance OMS 0 ou 1 chirurgie et la status (PS) Pas de CHIP et survivre où comorbidités à une éventuelle ASA majeures Le patient doit Age comorbidités complication L’exérèse de la Pas d’ascite Pas de lésions Si aspect en Carcinose carcinose doit importante massives au laparoscopie limitée au mieux scanner décrit IPC < 20 TDM normal être complète CC0 Le processus Pas d’autre site A l’exception Pas de foie ou Métastases métastatique métastatique des métastases de poumon péritonéales doit être limité et non contrôlé ovariennes multi- isolées contrôlable métastatique FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs Figure 1 : Discussion sur la possibilité de réaliser une CHIP lors de la découverte fortuite d’une carcinose péritonéale Découverte fortuite d’une carcinose colique lors de la chirurgie d’exérèse d’un cancer colique Hémorrragies Carcinose non résécable Métastases hépatiques diffuses Patient âgé avec comorbidités Calcul du PIC Description de la carcinose Biopsie sur un des nodules pour analyse anatomopathologique FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs Mauvaise situation Clinique ou carcinologique Exérèse colique et si possible Omentectomie et exérèse de la carcinose Références : 1. Slim K, Blay JY, Brouquet A, Chatelain D, Comy M, Delpero JR, Denet C, Elias D, Fléjou JF, Fourquier P, Fuks D, Glehen O, Karoui M, Kohneh-Shahri N, Lesurtel M, Mariette C, Mauvais F, Nicolet J, Perniceni T, Piessen G, Regimbeau JM, Rouanet P, sauvanet A, Schmitt G, Vons C, Lasser P, Belghiti J, Berdah S, Champault G, Chiche L, Chipponi J, Chollet P, De Baère T, Déchelotte P, Garcier JM, Gayet B, Gouillat C, Kianmanesh R, Laurent C, Meyer C, Millat B, Msika S, Nordlinger B, Paraf F, Partensky C, Peschaud F, Pocard M, Sastre B, Scoazec JY, Scotté M, Triboulet JP, Trillaud H, Valleur P. Digestive oncology: surgical practices. J Chir (Paris). 2009 ;146 Suppl 2:S11-80. 2. Bereder JM, Classe JM, Ducreux M, Elias D, Ferron G, Gilly F, Glehen O, Lorimier G, Morice P, Msika S, Pocard M, Quenet F. Expert agreement on the minimal descriptive surgical report for peritoneal cancer. J Chir (Paris). 2007 ;144:463. 3. Smeenk RM, Verwaal VJ, Antonini N, Zoetmulder FA. Survival analysis of pseudomyxoma peritonei patients treated by cytoreductive surgery and hyperthermic intraperitoneal chemotherapy. Ann Surg. 2007 Jan;245(1):104-9. 4. Elias D, Glehen O, Pocard M, Quenet F, Goéré D, Arvieux C, Rat P, Gilly F; Association Française de Chirurgie. A comparative study of complete cytoreductive surgery plus intraperitoneal chemotherapy to treat peritoneal dissemination from colon, rectum, small bowel, and nonpseudomyxoma appendix. Ann Surg. 2010 ;251:896-901. FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs LA CARCINOSE PERITONEALE POUR LES NON CHIPEURS « ESSAIS EN COURS » L. Schwarz, J.-J. Tuech Depuis la description « princeps » par P. Sugarbaker des progrès importants ont été faits en terme de prise en charge de la carcinose péritonéale. Tout d’abord des progrès, en terme de gestion péri-opératoire, concernent l’affinement de technique de cytoréduction avec chimiohyperthermie intrapéritonéale elle même (gestion anesthésiologique, technique ouverte vs fermée, résection associée metastases hépatiques et limites, place des exérèses multiviscérales et leur limite). Ces avancées techniques ont permis une réduction de la morbi-mortalité opératoire, via l’optimisation de la gestion et de la prévention des complications. La courbe d’apprentissage restant une étape incontournable pour cette procédure lourde. Par ailleurs des progrès en pharmaco-oncologie ont permis de valider et d’optimiser en fonction des différentes indications, les drogues et associations de drogues de chimiothérapie pour ce type de procédure. Les critères essentiels ayant permis de valider les approches actuelles ont été la sensibilité tumorale aux drogues, l’effet synergique des associations de drogues à l’hyperthermie, la profondeur de diffusion des drogues (péritoine / tumeur) et la toxicité systémique induite. Ces observations se basent à l’heure actuelle sur une compréhension accrue de la physiopathologie des maladies du péritoine et des modes de diffusion tumorale associés. Les principales indications validées à l’heure actuelle sont : - les tumeurs primitives du péritoine et maladies rares (pseudomyxome péritonéal, mésothéliome péritonéal, …). - la carcinose péritonéale secondaire de cancer digestif (adénocarcinome colo-rectal, adénocarcinome du grèle et de l’appendice. - La carcinose péritonéale d’origine ovarienne. Les objectifs actuels de la recherche clinique sont d’une part d’améliorer les résultats oncologiques (survie et qualité de vie) de cette approche pour les indications actuellement validées. Il s’agit d’une approche medico-chirurgicale pour laquelle des progrès peuvent être effectués sur l’ensemble de la séquence thérapeutique : 1. Traitements néoadjuvants : Optimisation des drogues et association, intérêt des thérapies ciblées, évaluation d’une thérapie dite personnalisée basée sur l’histologie pré-opératoire, place de l’immunothérapie, évaluation de la réponse tumorale comme facteur pronostic, modalités de préparation pré-opératoire (immunonutrition, préparation physique et respiratoire) FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs 2. Protocole de chimiohyperthermie : Evaluation des associations hyperthermie/chimiothérapie selon les drogues utilisées (chimiothérapie standard, immunothérapie), les durées de procédure, les bains de dilution utilisés. 3. Influence de la qualité de vie des patients traités relative aux symptômes liés à la maladie, aux conséquences physiques, psychiques et sociale des traitements proposés : D’autre part, des progrès en terme d’extension d’indication pourraient être observés. Certaines tumeurs ou présentation tumorale à haut risque de diffusion pourraient entrer de le cadre de traitements dits « péritonéale prophylactiques » (Adénocarcinome colique avancé, estomac, vésicule biliaire, pancréas). Essais en cours Clinicaltrials.gov référence actuellement 42 essais cliniques traitant de la carcinose péritonéale à l’échelle internationale. Parmi ces 42 essais déclarés, 22 sont en cours de recrutement et actifs, dont 4 français. Ainsi 18% de la recherche clinique internationale sur la CHIP et les maladies du péritoine est regroupée en France, preuve de notre dynamisme. Cet intérêt pour cette thématique des chirurgiens spécialisés, justifie la collaboration des chirurgiens non-CHIpeurs pour entretenir cet élan. ACCORD 15 – PRODIGE 7 Investigateur principal : F. Quenet Organisme promoteur : Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer (FNCLCC) Collaboration scientifique : Fédération Francophone de Cancérologie Digestive (FFCD) Résumé : Essai de phase 3 randomisé évaluant la chimiohyperthermie intrapéritonéale peropératoire (CHIP), mise en place dans le cadre d'une chirurgie de résection maximale et associée à une chimiothérapie systémique, chez des patients ayant une carcinose péritonéale d’origine colorectale. L’objectif de cet essai est de d’évaluer l’efficacité d’une chimiohyperthermie lors de la chirurgie, associé à une chimiothérapie standard chez des patients ayant une carcinose péritonéale d’origine colorectale. Critère de jugement principal : Survie globale à 5 ans FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs Figure 1 : Protocole ACCORD 15 – PRODIGE 7 PROPHYLOCHIP Investigateur principal : D Elias Organisme promoteur : Institut Gustave Roussy (IGR) - Centre de Lutte Contre le Cancer (CLCC) de Villejuif Résumé : Essai de phase III multicentrique comparant la surveillance simple (standard) à la laparotomie exploratrice plus chimio-hyperthermie intrapéritonéale (CHIP), chez des patients atteints d'un cancer colorectal, traités initialement par chirurgie chimiothérapie adjuvante, et présentant un haut risque de développer une carcinose péritonéale. L’objectif de cet essai est d’évaluer l’intérêt d’une seconde opération associée à une chimio-hyperthermie intrapéritonéale, chez des patients ayant un cancer colorectal présentant un risque élevé de carcinose péritonéale. Critère de jugement principal : Survie sans progression à 3 ans Figure 2 : Protocole PROPHYLOCHIP FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs GASTRICHIP Investigateur principal : O. Glehen Organisme promoteur : Hospices Civils de Lyon Collaboration scientifique : Fédération Francophone de Cancérologie Digestive (FFCD) Résumé : Essai de phase multicentrique randomisé comparant l’efficacité de la chimiohyperthermie intrapéritonéale (CHIP) adjuvante à l’oxaliplatine dans le traitement curatif des cancers gastriques avancés. L’objectif de cet essai est de d’évaluer l’efficacité d’une chimiohyperthermie intrapéritonéale lors de la chirurgie, associé à une chimiothérapie standard chez des patients ayant un cancer gastrique avancé (T3, T4 et/ou N+ avec ou sans cytologie péritonéale positive) traité par gastrectomie curative. Critère de jugement principal : Survie globale à 5 ans Figure 3 : Protocole GASTRICHIP CHIPOR Investigateur principal : JM. Classe Organisme promoteur : UNICANCER Collaboration scientifique : FEDEGYN-FNCLCC Résumé : Essais de phase 3, randomisé, évaluant l’efficacité de la chimiothérapie hyperthermique intra-péritonéale (CHIP), chez des patientes ayant un cancer de l’ovaire en récidive. L’objectif de cet essai est de démontrer l’efficacité de la chimiothérapie hyperthermique intra-péritonéale (CHIP) dans le traitement des patientes ayant un cancer de l’ovaire en récidive. Critère de jugement principal : Survie globale après 4 ans de suivi. FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs Figure 4 : Protocole CHIPOR IIPOP Investigateur principal : D. Elias Organisme promoteur : Institut Gustave Roussy (IGR) Centre de Lutte Contre le Cancer (CLCC) de Villejuif Résumé : Essais de phase 2, randomisé, évaluant l’intérêt de l’immunothérapie intrapéritonéale à base de Catumaxomab (Anticorps monoclonal anti-EpCAM anti-CD3), chez des patients ayant un cancer gastrique avec carcinose péritonéale opérable. L’objectif de cet essai est de démontrer l’efficacité en terme de survie de l’immunothérapie intra-péritonéale à base de Catumaxomab dans le traitement des carcinoses péritonéales d’origine gastrique par l’association exérèse chirurgicale complète des lésions et immunothérapie intrapéritonéale utilisant le Catumaxomab. Critère de jugement principal : Survie globale après 2 ans de suivi. Figure 5 : Protocole IIPOP FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs NOTES FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs NOTES FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs