FCC 7 – La carcinose péritonéale pour les non chipeurs
conduisant à un phénomène d’épargne viscérale relatif, appelé phénomène de «
redistribution » (6).
L’analyse de la littérature consacrée au traitement strictement chirurgical (sans chip) du
pseudomyxome retrouve principalement d’anciennes séries telle celle de Gough (7), qui
rapporte 56 patients traités par debulking chirurgical itératif sur une période de 26 ans entre
1957 et 1983 avec un suivi médian de 12 ans. Les gestes chirurgicaux réalisés dans le cadre
du debulking n’ont permis l’éradication complète des lésions péritonéales que dans 20% des
casDans ces conditions, il obtient 53% de survie globale à 5 ans et 32% de survie à 10 ans
ce qui est fort peu dans une pathologie d’évolution lente telle que le PMP. 97% de ses
patients présentent une récidive péritonéale au terme de la durée de suivi et 67% des
patients ont donc du être opérés à au moins deux reprises.
Plus récemment, l’équipe du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center(8) a analysé 97 PMP
traités par debulking itératif (en moyenne 2,2 laparotomies) sur une période de 22 ans (1980-
2002). 31% des patients avaient toutefois bénéficié d’une chimiothérapie intra-péritonéale.
Pour la première fois cette étude utilise une classification de l’étendue de la cytotoréduction
répartie en trois catégories. Ainsi, un patient sur cinq, a du subir au moins trois
laparotomies. Seuls 55% des patients ont pu bénéficier d’une résection complète des lésions
péritonéales alors que plus le nombre de laparotomies augmente, moins la cytoréduction
peut être complète. Le taux de survie globale à 10 ans est de 21%, le délai moyen de
survenue d’une récidive est de 24 mois, le taux de récidive globale étant de 91%.
Le taux très élevé de récidives péritonéales des traitements exclusivement chirurgicaux
plaide pour un renforcement de l’efficacité locale, intrapéritonéale, des moyens
thérapeutiques. La réalisation combinée d’une chirurgie de cytoréduction maximale et d’une
chimiothérapie intrapéritonéale peropératoire poursuit donc cet objectif en agissant sur une
maladie résiduelle péritonéale réduite au maximum par une chirurgie d’exérèse péritonéale
et viscérale volontiers agressive. L’approche moderne du traitement du PMP doit pouvoir
proposer un traitement ne comprenant le plus souvent qu’une seule intervention chirurgicale,
permettant d’obtenir de longues durées de survie sans récidive et pour les formes
histologiques les plus favorables une authentique guérison, d’autant que le nombre de
patients porteurs de formes évoluées diminue aujourd’hui au profit de PMP de découverte
précoce dans lesquels la chirurgie proposée sera moins lourde et plus efficace. De très
nombreuses séries sont disponibles dans la littérature et sont résumées dans le tableau 1.
La plus intéressante est sans doute la grande collecte multicentrique mondiale réalisée par
T.Chua en 2012(9), regroupant 2298 patients. Elle permettait de retrouver un taux de survie
médian de plus de 16 ans, avec un taux de survie sans récidive de plus de 8 ans. En
analyse uni et multivariée, l’utilisation de la chip était favorablement corrélée au taux de