8
JOURNAL INFO WEEK-END • LE 25 NOVEMBRE 2009
JULIE POULIN
Alors que les factures d’électricité, d’es-
sence et d’épicerie étouffent de plus en
plus les budgets familiaux, que certains
perdent leur emploi en raison du contexte
économique diffi cile, que d’autres peinent
à subvenir à leurs besoins en travaillant au
salaire minimum, apparaît une lumière au
bout du tunnel : les organismes à vocation
humanitaire sont là! À Edmundston, ils sont
quelques-uns à tendre la main à ceux qui
en ont le plus besoin. Et parmi eux, gure
le Thrift Store.
Il y a environ deux ans, Carmen et Claude
Dubé ont acheté l’ancien édifi ce de la
Légion royale canadienne, situé tout près
du poste frontalier. Ils y ont ouvert un Thrift
Store, un établissement à but non lucratif,
dont la mission est de venir en aide aux
membres de sa communauté.
On y retrouve des biens usagés de tou-
tes sortes, tels des vêtements, des meu-
bles, des électroménagers, de la vaisselle
et même des décorations, donnés par le
public. Les articles sont pris en charge et
mis en marché par la propriétaire et son
équipe de bénévoles.
Parce qu’ils sont obtenus gratuitement, ils
sont à vendus à un prix très abordable. Par
exemple, les vêtements pour les enfants
coûtent 0,50 $ le morceau, et chaque pièce
pour les adultes, 1 $. « En fait, la plupart de
ce qui se trouve ici coûte moins de 5 $, sauf
pour les meubles, qui ne sont vraiment pas
chers non plus », a précisé Carmen Dubé.
L’argent recueilli sert à payer les coûts
d’opération, de même que le salaire de la
seule employée rémunérée : la propriétai-
re. Toutefois, le Thrift Store est plus qu’un
magasin d’aubaines. Une partie des reve-
nus est également réinvestie dans l’achat
de nourriture, redistribuée gratuitement.
« Nous tenons une petite banque alimen-
taire, grâce à laquelle nous pouvons dé-
panner de nombreuses petites familles en
cas de besoin. Nous préparons aussi des
paniers pour les Fêtes », a expliqué ma-
dame Dubé.
Ces paniers seront offerts à une vingtaine
de familles, le 6 décembre prochain, dans le
cadre d’une soirée organisée spécialement
pour eux, sous le thème de Noël. « Nous al-
lons leur préparer un souper et une fête et
toutes repartiront avec leur panier de pro-
visions », a mentionné Carmen Dubé.
La sélection des familles se fait sans pro-
cessus offi ciel. Le choix se fait un peu par la
méthode du bouche à oreille. « Mon travail
fait en sorte que je rencontre toutes sor-
tes de gens. Parmi eux, il y en a qui, à l’évi-
dence, vivent de graves diffi cultés. Ce peut
être parfois délicat, mais je leur fait quand
même savoir que nous sommes là pour
eux », a raconté madame Dubé.
D’autres organisations peuvent égale-
ment référer des bénéfi ciaires. « Nous col-
laborons avec d’autres organismes à but
non lucratif. Par exemple, nous avons établi
un partenariat l’Escale MadaVic, qui s’occu-
pe des femmes et des enfants victimes de
violence familiale », a-t-elle spécifi é.
Le Thrift Store se garde également une
marge de manœuvre pour donner des vê-
tements et des meubles à des individus et
des familles d’ici qui vivent une situation
de crise grave. Les surplus d’inventaire font
même des heureux dans d’autres pays du
Tiers-Monde, dont Haïti.
Carmen Dubé tient quand même à souli-
gner que l’établissement ouvre grandes ses
portes à toute la population. « N’importe
qui peut avoir, un jour ou l’autre, besoin ou
envie de magasiner à petit prix. Et puis, ce
qui est bien dans toute cela, c’est l’aspect
récupération. Rien n’est perdu ou gaspillé.
Les vêtements, les meubles et tous les ob-
jets ont en quelque sorte plusieurs vies! »,
a-t-elle affi rmé.
Le Thrift Store accueille les clients les
jeudis, vendredis et samedis, de 10 h à 16
h. Les personnes qui souhaitent faire des
dons peuvent toutefois le faire tout au
long de la semaine.
À Edmundston, il existe d’autres orga-
nismes du genre, dont les services varient
d’une adresse à l’autre. Parmi eux fi gure
notamment le Croix-Rouge (située sur la
rue Victoria), le comptoir vestimentaire Re-
Source (à l’édifi ce Maillet de Saint-Basile)
et l’Atelier RADO (sur la rue Victoria).
Fait à souligner, les clients de l’Atelier
RADO doivent toutefois être membres en
règle de l’organisation pour bénéfi cier des
services de l’établissement. L’accès est ré-
servé aux individus ou aux familles à faible
revenu, dont chaque dossier a préalable-
ment été évalué.
JULIE POULIN
La pauvreté n’est pas un phénomène pro-
pre aux lointaines contrées. Elle existe ici
aussi, chez nous. Seulement dans la grande
région d’Edmundston, ils sont plus de 4 000
clients à se prévaloir des divers services of-
ferts à l’Atelier RADO, un organisme à voca-
tion humanitaire.
L’Atelier RADO tient notamment une cuisi-
ne communautaire, une banque alimentaire,
un magasin à petits prix où l’on retrouve, en-
tre autres, un comptoir vestimentaire et des
meubles.
Le gérant de l’établissement, Stéphane
Bourgoin, assure que la clientèle ne cesse de
croître au fi l des ans. Les temps sont particu-
lièrement durs depuis quelques mois. « On
peut facilement constater cela à notre cuisi-
ne. Depuis septembre, nous donnons jusqu’à
60 repas par jour. Auparavant, c’était plutôt
une quarantaine », a-t-il fait savoir.
La cuisine communautaire sert des déjeu-
ners et des dîners gratuits à ses membres. Ces
derniers peuvent également prendre un sou-
per à emporter à la maison.
Le nombre de boîtes de provisions offertes
a aussi grimpé en fl èche. « Cette année, nous
avons eu des mois de 200 livraisons. En temps
normal, ce serait plutôt 150 », a-t-il précisé.
Selon lui, la crise économique a frappé
fort dans la région. « Au début de l’été, nous
avons vu arriver jusqu’à six nouvelles familles
par semaine. Maintenant, ça semble s’être un
peu stabilisé. Pas parce que ça va nécessaire-
ment mieux, mais bien parce que la plupart
des gens qui avaient le plus besoin d’aide
sont devenus nos clients. Ils vivent encore
dans la misère », a-t-il mentionné.
Dans son rapport plus récent rapport,
Banques alimentaires Canada soutient que
794 000 personnes ont eu recours à une
banque alimentaire au Canada, et ce en seu-
lement un mois, soit en mars 2009. Il s’agit
d’un triste record. L’an dernier, pour la même
période, ils étaient 700 000. Au Nouveau-
Brunswick, on a dénombré près de 18 000
personnes, une augmentation de 14 % par
rapport au mois de mars 2008.
Banques alimentaires Canada, un réseau
dont fait partie RADO, remarque que de plus
en plus de travailleurs au salaire minimum, de
même qu’un nombre croissant de gens ayant
perdu leur emploi et qui sont en attente de
chômage, ont recours à ce genre de service.
« C’est en quelque sorte notre nouvelle clien-
tèle. Ils sont venus rejoindre les personnes
âgées et les personnes ayant une incapacité »,
a commenté Stéphane Bourgoin.
Ce dernier ajoute que plus de 30 % de sa
clientèle, à l’image du reste du Canada, est
constituée d’enfants.
La propriétaire du Thrift Store d’Edmunds-
ton, Carmen Dubé, a elle aussi remarqué
que bon nombre de ses clients sont des tra-
vailleurs à faibles revenus qui ont des enfants.
Plusieurs sont des femmes monoparentales.
Même s’il ouvre ses portes à toute la popu-
lation, elle estime que son magasin d’aubai-
nes compte parmi ses clients quelque 200
familles dans le besoin.
Le Thrift Store propose notamment des
biens usagés de toutes sortes provenant de
dons de la communauté, pour un prix mi-
nime.
Selon Stéphane Bourgoin, tous les organis-
mes à vocation humanitaire de la région ont
leur raison d’être. « Nous avons un réel be-
soin de ce type de services dans notre com-
munauté. Les statistiques sur les utilisateurs
parlent d’elles-mêmes », a-t-il affi rmé.
Même son de cloche du côté de Carmen
Dubé.
Cette dernière a aussi fait remarquer que
rares sont ceux qui peuvent se vanter d’être à
jamais à l’abri de la pauvreté. Elle espère que
tous sachent qu’il existe des ressources pour
eux, chez eux. « Nous pouvons tous, un jour,
traverser des moments diffi ciles. Ce peut-être
à cause d’une perte d’emploi, de la maladie,
d’un deuil ou pour bien d’autres raisons en-
core. Et il n’y a pas de honte à demander et à
recevoir de l’aide », a-t-elle conclu.
CARTOUCHE-JUIN
Journal hebdomadaire
publié le mercredi par :
Les Éditions Info-Brunswick Inc.
322, rue Victoria
Edmundston, E3V 2H9
Tél.: (506) 739-5025
Télécopieur : (506) 739-5083
Nouvelles:
Publicité:
ÉDITEUR,
DIRECTEUR GÉNÉRAL
Michel Chalifour
DIRECTEUR DES VENTES
Martin Morissette
IMPRESSION
Imprimerie Transcontinental
Rimouski
DISTRIBUTION
Distributions F. Levasseur
RÉDACTRICE EN CHEF
JOURNALISTE
Julie Poulin
JOURNALISTE
Mandy Poitras
CONSEILLERS EN PUBLICITÉ
Michel Desroches
Gerald Cassidy
PUBLICITÉ NATIONALE
Caroline Lebel
SECRÉTARIAT
Sylvie Deschênes
Carole Mazerolle
PRODUCTION INFO-TECH
Magali Dumas
Mélanie Émond
Denise Beaulieu
Jo-Annie Lagacé
Julie Aubut
Caroline Jolin
Abonnement annuel : 68,00 $ au Canada (tx incluses) 21 505 copies ODC
Société canadienne des postes - Envois de publications
canadiennes - Convention # 1523309
Dépôt légal
Bibliothèque nationale
du Canada 1999
ISSN 1488-2094
Le contenu de ce journal
ne peut être reproduit
sans l’autorisation
expresse de la direction.
ACTUALITÉ
La pauvreté, ça existe aussi chez nous!
Le Thrift Store : un plus pour la communauté d’Edmundston
PHOTO : JULIE POULIN
Ces temps-ci, le Thrift Store offre un vaste choix d’articles utiles pour les réceptions des Fêtes, de même que
des décorations de Noël, le tout à prix très modique. Sur la photo, la copropriétaire, Carmen Dubé, en compa-
gnie de l’une de ses bénévoles, Marie-Mai Bérubé. En première page du journal, on les retrouve en compa-
gnie de Francine Guimond (bénévole) et de Claude Dubé (copropriétaire).
Normales pour la saison : Min. - 8 • Max. 0
Sources Environnement Canada
MÉTÉO
MÉTÉO
Jeudi
Averses.
Min. 3 • Max. 6
Vendredi
Pluie intermittente.
Min. 3 • Max. 6
Samedi
Nuageux.
Min. 1 • Max. 2
900S47-09
1 / 1 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !