La chirurgie bariatrique - Polyclinique du pays de Rance

publicité
À propos de
Dossier
La chirurgie bariatrique
« La chirurgie bariatrique - technique opératoire,
réservée en cas d’obésité majeure, dite « morbide »n’est pas une chirurgie de confort, souligne Jean-Luc
L’Helgouarc’h, chirurgien à la Polyclinique du Pays de
Rance. Elle ne s’adresse qu’aux obèses qui ont déjà
tout essayé pour maigrir ». La chirurgie bariatrique est
pratiquée à la clinique depuis 2004, quand furent posés
les premiers anneaux gastriques. Elle prend réellement
son essor à partir de 2009. Sont alors réalisées les premières « sleeves » et dès 2011 les premiers « bypass »
(voir ci-dessous), aujourd’hui pratiqués de façon
régulière.
L’opération n’intervient qu’au terme d’un long parcours. La première consultation permet de valider
ou non l’indication : le patient doit avoir un indice de
masse corporelle (IMC) supérieur à 40 kg/m², ou bien
compris entre 35 et 40 s’il présente des comorbidités
liées au surpoids (apnée du sommeil, hypertension,
diabète de type 2, arthrose, incontinence urinaire,
insuffisance respiratoire, dépression, etc.). Après avoir
été informé des différentes techniques et des risques
inhérents à chacune, le patient entre alors dans une
longue phase de préparation. « Il est important qu’il
prenne conscience de sa maladie, qu’il prenne toute
la mesure de l’intervention et qu’il modifie ses habitudes alimentaires, insiste J.-L. L’Helgouarc’h. Si la
chirurgie peut lui faire perdre 40 kg, voire plus, il doit
comprendre qu’il lui faudra respecter des règles pour
maintenir cette perte de poids ». Il s’engage ainsi dans
un suivi médical et diététique à vie (indispensable dans
le cas de la sleeve et du bypass). Pour l’aider dans sa
réflexion, la clinique organise des groupes de parole,
lieux d’échange entre opérés et futurs opérés.
Au total, la phase préopératoire dure au minimum 6
mois. Objectifs : dépister les maladies métaboliques
ou psychiatriques, déceler des comportements alimentaires de type boulimique ou « sweet cater », pour
limiter les échecs de la chirurgie. L’indication opératoire
finale est validée au cours de réunions de concertation
pluridisciplinaire qui regroupent diverses spécialités :
chirurgien, endocrinologue, psychiatre, pneumologue,
gastro-entérologue, cardiologue, anesthésiste, diététicienne, psychologue. Face à une demande en pleine
expansion, la Polyclinique du Pays de Rance a su mettre
en place l’organisation indispensable à la pratique de la
chirurgie bariatrique.
LES 4 TECHNIQUES UTILISÉES EN CHIRURGIE BARIATRIQUE :
L’ANNEAU GASTRIQUE :
La technique consiste à ceinturer l’estomac pour réduire la vitesse de vidange de
l’estomac. Elle est quasiment abandonnée
aujourd’hui, les résultats à long terme n’étant pas suffisamment
satisfaisants en termes de tolérance et de perte de poids.
LA SLEEVE, ou gastrectomie en manchon :
Elle consiste à enlever chirurgicalement
près des deux tiers de l’estomac, ce qui
réduit d’autant la capacité de réception
des aliments. La sleeve est indiquée en
cas de surpoids jusqu’à 40 kg.
«
LE BYPASS :
L’ estomac est conservé, mais une partie
est court-circuitée, de façon à ce que les
aliments aillent directement vers la partie moyenne de l’intestin grêle. La quantité d’aliments assimilés par l’organisme est ainsi diminuée.
L’intervention s’adresse à des obèses en excédent de 50 à
70 kg.
LA DÉRIVATION BILIO-PANCRÉATIQUE :
Elle concerne des obésités extrêmes. Elle associe une sleeve et
un court-circuit intestinal conservant uniquement un mètre
d’intestin grêle.
Eclairage
P., 42 ans, chauffeur, opéré par la technique « sleeve ».
« Avant l’intervention, je pesais 115 kg pour 1,69 m. J’ai toujours eu un énorme appétit,
je ne savais pas dire stop. Je me suis inquiété pour ma santé quand j’ai commencé à
sentir que je m’essoufflais dans les escaliers, que j’avais chaud au moindre effort, que
j’avais du mal à faire du vélo avec mes enfants… Les régimes n’ont pas été efficaces :
je faisais le «yoyo». En 2010, on m’a enlevé deux tiers de mon estomac. J’ai perdu 8 kg
pendant le premier mois, 38 kg en un an. Au départ, manger était douloureux. J’ai appris à manger lentement, à bien mâcher. En définitive, j’apprécie mieux les aliments
qu’autrefois. La diététicienne que je continue à voir tous les 6 mois m’a aidé à adopter
une alimentation variée. J’ai souffert du dos, mais cela s’est réglé rapidement. Au final,
je me sens beaucoup plus en forme qu’avant l’opération ! ».
Qu’est-ce que
la stomathérapie ?
Magali Bedel,
infirmière stomathérapeute
à la Polyclinique du Pays de
Rance.
Qu’est-ce que la stomie ?
La stomie est une dérivation des voies urinaires et digestives. Les urines ou les selles
sont détournées de leur circuit naturel vers
un orifice situé au niveau de l’abdomen, et
se déversent dans une poche externe. La
stomie est réalisée sur certains patients
atteints de cancers (rectum, colon, vessie)
ou de pathologies logiques. Elle permet
de court-circuiter l’organe non fonctionnel,
provisoirement ou définitivement.
Magali Bedel
Quel est votre rôle de
stomathérapeute ?
La stomathérapie est l’ensemble des soins
et conseils prodigués aux personnes porteuses d’une stomie. L’annonce de la mise
en place d’une stomie représente souvent
un choc : je rencontre les patients avant
l’intervention, au moment de la consultation
d’annonce, pour les informer, expliquer et
répondre à leurs questions. Il faut dédramatiser, pour les aider à accepter. Une
partie de mon travail relève de la psychologie… Après l’intervention, j’aide les
patients à « apprivoiser » leur stomie : à la
regarder d’abord, à la toucher ensuite. Puis
je leur apprends à vider la poche, à changer
l’appareillage, à prendre soin de la peau.
Je prodigue des conseils pratiques, comme
des conseils vestimentaires. L’objectif est
que le patient stomisé soit le plus possible
autonome pour son retour à domicile et
reprenne une activité presque normale.
Quels patients recevez-vous ?
Je suis stomathérapeute diplômée. Je m’occupe des patients opérés à la Polyclinique
du Pays de Rance (environ 50 par an). Mais
j’ai également une consultation ouverte
(le jeudi après-midi) aux patients opérés
ailleurs qui habitent dans la région. Cela
peut leur éviter des déplacements inutiles
jusqu’à Rennes ou St Brieuc.
Téléchargement