Créé le 17/03/2014 à 18h25 -- Mis à jour le 17/03/2014 à 18h26 Illustration diesel à la pompe. A. GELEBART / 20 MINUTES TRANSPORTS- Aligner le prix du diesel sur celui de l’essence, une idée qui est loin d’enchanter les automobilistes... Cloué au pilori depuis le début de l’épisode de pollution à particules fines que traverse le pays, le diesel serait la source de tous les maux. Certains, comme l’écologiste Denis Baupin, appellent à supprimer l’avantage fiscal sur le diesel, d’autres carrément à le supprimer. Des propositions qui ne rencontrent que peu d’échos chez les principaux concernés: les automobilistes. Reportage à Grenoble. La question fait sourire Betty, 58 ans, commerçante non sédentaire: « Il n’y a pas si longtemps, on nous présentait le diesel comme un super carburant, moins polluant que l’essence… Je crois qu’on nous pousse dans un sens ou un autre quand ça arrange l’économie. Augmenter le prix du diesel ferait rentrer plus d’argent dans les caisses, c’est tout. Mais si cette mesure entrait en vigueur, je ne changerais pas ma voiture pour autant. Je penserai à acheter un véhicule moins polluant quand mon camion sera usé ! » 1/2 Marc, 29 ans, n’est pas non plus convaincu: « Sachant qu’aujourd’hui, en France, le parc de véhicules particuliers est majoritairement composé de véhicules diesels, une hausse de prix n’aura aucune incidence immédiate puisque les gens ne vendront pas leur voiture pour en acheter une plus chère. Ils feront avec, faute de mieux, un peu comme avec les cigarettes. Cette mesure pourrait avoir du sens sur le long terme, à condition que les carburants propres se développent en parallèle.» « Pour l’augmentation, mais contre l’interdiction » Sarah, 26, trouve elle l’idée pertinente : « Le diesel émet beaucoup de particules fines et ça rend l’air irrespirable. Je suis favorable à toutes les mesures qui permettront de réguler son utilisation, mais je suis contre l’interdiction. Moi-même je roule avec un véhicule diesel. Mon travail se trouve à une trentaine de kilomètres de chez moi, j’ai choisi le modèle le plus économique. J’arrêterai de l’utiliser quand les transports en commun deviendront gratuits.» Annick, 48 ans, a déjà remplacé son ancien véhicule par une Fiat roulant au GNV (gaz naturel). Et elle est ravie du résultat: «C’est écologique et surtout, c’est moins cher à la pompe. Le souci, c’est qu’il y a très peu d’endroits où recharger sa voiture et je ne peux pas trop m’éloigner. Je suis pour des mesures dissuasives sur tous les carburants, diesel et essence. Une voiture propre, finalement, ça ne coûte pas plus cher à l’achat et c’est beaucoup plus économique sur le long terme.» À Grenoble, Souhir Bousbih 2/2