Complément - Chapitre 6 Alcanes Caractéristiques spectrales des alcanes -Spectroscopie infrarouge (IR) Les spectres IR des alcanes sont généralement très simples à analyser. Les bandes caractéristiques fréquemment observées sont présentées dans le tableau 6.a. Tableau 6.a Bandes IR caractéristiques des alcanes Type de liaison C-H (alcane) -CH2-CH3 Nombre d’onde (cm-1) 2 960-2 850 1 470 1 350 Mode de vibration Intensité Élongation Déformation Déformation Forte Moyenne Faible à Moyenne Dans le spectre de l’hexane illustré à la figure 6.a, on remarque d’abord le pic intense dans la région située entre 2 960 cm-1 et 2 850 cm-1. C’est le pic caractéristique de l’élongation de la liaison C–H. Il est très intense en raison du très grand nombre de liaisons C–H dans une molécule d’alcane, telle que la molécule de l’hexane. Deux autres bandes d’absorption sont également observées dans un spectre IR d’un alcane, soit vers 1 470 cm-1 et vers 1 350 cm-1. Ils correspondent respectivement aux déformations angulaires des groupements méthylène CH2 et méthyle CH3. Ces trois bandes d’absorption caractéristiques des alcanes sont retrouvées dans la grande majorité des spectres IR des molécules organiques en raison de leur squelette carboné commun. En effet, les groupements CH3, CH2 ou CH sont présents dans presque tous les composés organiques. Chapitre 6 – Complément © 2008 Les Éditions de la Chenelière inc. 1 Figure 6.a Spectre IR de l’hexane Spectre réalisé sur Thermo Electronic Corporation, Nicolet IR 100 par Danielle Lapierre et Claude Gaudreault du Collège Jean-de-Brébeuf. Enfin, un œil expert serait capable de déduire plusieurs informations dans l’empreinte digitale d’un spectre d’alcane telle la présence de ramifications ou de cycles au sein de la structure moléculaire. Toutefois, ces subtilités sont largement trop complexes pour qu’elles soient traitées dans cet ouvrage. - Résonance magnétique nucléaire (spectre RMN) Les spectres RMN 1H des alcanes présentent souvent d’immenses multiplets dans les régions caractéristiques des alcanes, soit de 0,9 ppm à 1,5 ppm. Ceci est dû à l’absence de groupements fonctionnels dans les alcanes qui pourraient venir modifier l’environnement chimique des hydrogènes en les blindant ou en les déblindant. De plus, puisque les rotations sont libres autour de chacune des liaisons σ, tous les hydrogènes sont couplés à leur voisin immédiat respectant alors la règle du n+1 avec des constantes de couplage d’environ 7 Hz. Enfin, puisque les groupes d’hydrogènes non équivalents possèdent des déplacements chimiques semblables, des recouvrements des pics sont souvent observés. Chapitre 6 – Complément © 2008 Les Éditions de la Chenelière inc. 2 Dans le cas des spectres RMN 13C, les signaux des atomes de carbone des alcanes se situent dans une région assez étendue allant de 0 ppm à 60 ppm. Les pics peuvent, en général, être aisément associés au carbone correspondant. Les spectres RMN 1H et RMN 13C de l’octane sont présentés à la figure 6.b. Figure 6.b A) Spectre RMN 1H de l’octane (solvant : CDCl3) Spectre réalisé sur Bruker Avance 400 PJAB par François Raymond, étudiant au doctorat au laboratoire du professeur James D. Wuest à l'Université de Montréal. Chapitre 6 – Complément © 2008 Les Éditions de la Chenelière inc. 3 B) Spectre RMN 13C de l’octane (solvant : CDCl3) Spectre réalisé sur Bruker Avance 400 PJAB par François Raymond, étudiant au doctorat au laboratoire du professeur James D. Wuest à l'Université de Montréal. Chapitre 6 – Complément © 2008 Les Éditions de la Chenelière inc. 4