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Dans la seconde période, la trachéotomie
fut utilisée lors du traitement de la poliomyélite
antérieure aiguë (à Copenhague) en 1952. Elle fut
d’abord utilisée lors d’une ventilation manuelle
puis avec des respirateurs, ce qui a fait chuter la
mortalité de 80% à 20%. La trachéotomie s’est im-
posée rapidement et a permis le développement
de la réanimation « moderne » à partir des années
50-60. Elle a ainsi permis le retour à domicile avec
une ventilation mécanique définitive de patients
insuffisants respiratoires chroniques (polio, autre
maladie neuro-musculaire, scoliose, BPCO).
Enfin, précisons que la trachéotomie a été le seul
traitement du syndrome d’apnées obstructives du
sommeil (SAOS) dans les années 70. En outre, l’in-
troduction de la technique de réalisation de la tra-
chéotomie par voie percutanée, depuis les années
70, a simplifié sa réalisation soit pour une canula-
tion classique soit pour une petite canule (4 mm).
Physiopathologie de la trachéotomie : Dans
sa définition, la physiopathologie de la trachéoto-
mie ne concerne pas les complications mais les
modifications de la physiologie liées à la présence
d’une trachéotomie dans ses modalités diverses,
qui se combinent soit aux anomalies liées au
contexte pathologique ayant justifié la trachéoto-
mie soit parfois aux variations anatomiques. Dans
la physiopathologie de la trachéotomie, il est né-
cessaire de distinguer les points de la mécanique
ventilatoire, des effets sur la paroi trachéale, de la
phonation, de la déglutition, de l’humidification,
de l’orifice et de l’esthétique.
La trachéotomie a trois effets distincts sur la
ventilation : 1- une augmentation des résistances
(diamètre interne et longueur) qui entraîne une
augmentation du travail en ventilation sponta-
née avec une majoration de la pression expira-
toire de pointe, 2- une diminution de l’espace
mort anatomique de 150 ml à 20 ml, ce qui dimi-
nue la ventilation minute et 3 – une altération
d’un des temps de la toux (fermeture de la glot-
te) qui va imposer les aspirations trachéales.
Concernant ses effets sur la paroi trachéale, la
trachéotomie peut entraîner une altération de la
fonction « escalator » des sécrétions de la mu-
queuse (altération de la fonction ciliaire), une
ischémie par la pression du ballonnet, une sté-
nose cicatricielle et une remontée progressive
vers le haut de l’orifice du fait des pressions po-
sitives liées à la ventilation mécanique qui tend
à repousser en haut la canule.
Au niveau de la phonation, la trachéotomie ne
touche pas les cordes vocales ni le larynx
(appareil phonatoire). Toutefois, elle peut sup-
primer totalement ou partiellement le flux expi-
ratoire au travers de l’appareil phonatoire. C’est
pourquoi, de nombreuses « stratégies » existent
pour autoriser la parole malgré la canule mais
toutes doivent établir un flux au dessus de la
trachéotomie.