GUIDE DES SUPPLÉMENTS NUTRITIONNELS │ Suppléments A pour la performance
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Formes de créatine
A ce jour, la créatine monohydrate reste la forme de supplément
la mieux étudiée. Bien qu’il existe plusieurs types de suppléments
de créatine sur le marché, il n’y a pas eu d’études jusqu’ici ayant
prouvé leur éventuelle supériorité par rapport à la forme mono-
hydrate. Le citrate de créatine et le pyruvate de créatine sont pro-
bablement physiologiquement comparables à la créatine mono-
hydrate, mais ils sont sensiblement plus chers. Remarque : en
termes de teneur en créatine, 3 g de poudre de monohydrate cor-
respondent à 4 g de poudre de citrate et à 4.4 g de poudre de
pyruvate. D’autres produits, tels que la créatine éthyl ester ou le
Kre-Alkalyn, sont moins efficaces et ne devraient pas être utilisés
pour des raisons de sécurité, vu leur provenance souvent dou-
teuse.
Supplémentation en créatine : Autre aspects
Une bonne communication entre l’athlète et son entraîneur est
absolument essentielle. Quand et dans quel but prendre de la
créatine ? Qui est attentif à quels effets positifs et négatifs du
point de vue de la capacité de performance, de la récupération,
des problèmes musculaires ou tendineux ?
Une supplémentation en créatine chez les jeunes en croissance
est fondamentalement déconseillée. La sécurité de la créatine
chez les jeunes n’a pas été suffisamment étudiée. Des effets sur le
métabolisme hormonal ne sont pas exclus et l’action de la créa-
tine sur la croissance musculaire peut conduire à une surcharge
des structures passives à croissance plus lente, notamment les
tendons.
En cas d’utilisation régulière de créatine et après discussion avec
le médecin traitant, on contrôlera une fois par année les para-
mètres de la fonction hépatique (enzymes du foie dosés dans le
sang), ainsi que l’urée (urine), la créatinine (urine) et l’albumine
(urine).
Conclusion
Une supplémentation en créatine est surtout intéressante lorsque
la force absolue (indépendante du poids corporel) ou la force
brute constitue un facteur décisif pour la performance (par ex. lan-
cers, poids, bob, bodybuilding).
Dans les disciplines sportives où le poids corporel joue un rôle
primordial (par ex. sprints, sauts, jeux de balle) une prise de poids
non-souhaitable peut (mais ne doit pas obligatoirement) aussi
compromettre la performance à long terme, même si cette prise
de poids touche en pratique exclusivement la masse musculaire,
qu’il faudra en définitive déplacer. Il s’agit donc de savoir dans
quelle mesure une augmentation de la masse musculature fait vé-
ritablement sens.
Compte tenu des effets positifs, mais aussi négatifs, sur la perfor-
mance, l’athlète et l’entraîneur discuteront de l’intérêt d’une sup-
plémentation en créatine en fonction de chaque situation et ils
surveilleront attentivement, le cas échéant, la réponse au traite-
ment. Tous les athlètes ne réagissent pas de la même manière à
une supplémentation en créatine. Environ 30 % ne sont pas à
même d’augmenter la teneur en créatinine du muscle, ni d’amé-
liorer leur performance à la suite d’une supplémentation. Certains
réagissent peu, d’autres de façon importante (en termes de prise
de masse musculaire ou de performance). Un athlète qui souhaite
ou doit prendre du poids tendra à profiter davantage d’une sup-
plémentation en créatine qu’un athlète se trouvant déjà à la limite
supérieure de son taux optimal.
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